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les livres

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion skidrow
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Ah oui la conjuration des imbéciles, c'est du n'importe quoi ce livre ^-^
 
Merci, je vais voir l'univers de Paulo Coelho qui allaire bien. Un livre assez marrant: douglas adams: le guide du voyageur galactique.
 
Pour en dire plus, Ford perfect ami de Arthure dent lui révéle qu'il est extraterrestre auto-stoppeur et que la Terre va être détruite dans quelque minutes puis il attérissent sur un vaisseaux. La terre sera remplacer par une voie expresse hyperspatiale... les dauphins, êtres plus intelligents que les hommes, ont quitté la planète sur la phrase: Salut, et encore merci pour le poisson :D Le filme est moin bien. Il va leur arriver quelques rencontres, je pense au robot déprimer sur le vaisseaux et quelques ennuies. La situation change d'une minute à l'autre
 
hum Oogie, tout est criticable, non?

Sinon je n'ai pas lu La philosophie dans le boudoir Supervixen, je vais me pencher dessus, l'entitre "Dialogues destinés à l'éducation des jeunes demoiselles." fait bien rêver, ca sent le Salò a plein nez (d'un coté, pas étonnant, mbref).

En ce moment je lis belle du seigneur, d'Albert Cohen. Un livre magnifique mais extremement lucide et cruel sur la relation amoureuse, ou plutot la passion amoureuse. Heuresemement que j'ai pas lu ca a 18ans. Un livre difficile, que j'ésiterais a conseiller, tant on en ressort changé et désabusé.
 
taAke a dit:
En ce moment je lis belle du seigneur, d'Albert Cohen. Un livre magnifique mais extremement lucide et cruel sur la relation amoureuse, ou plutot la passion amoureuse. Heuresemement que j'ai pas lu ca a 18ans. Un livre difficile, que j'ésiterais a conseiller, tant on en ressort changé et désabusé.

Je l'ai lu quand j'avais à peine 18 ans. C'est mon professeur de français (qui a été l'une de mes principales motivations pour revenir vers des études longues) quand j'étais en lycée pro qui m'en avait parlé. Il a toujours regretté de ne pas l'avoir lu plus jeune. Donc je me suis lancé.
Durant toute la lecture, je vivais dans une sorte de bulle, quasiment incapable de démêler mon quotidien de cet étrange univers.
Trois ans après l'histoire m'échappe mais je garde cette sensation encore intacte en moi quand j'y repense.
 
Perso je trouve ca tellement fin et lucide que ca me file envie de chialer. Je regrette de pas le lire plus tard ;)
 
Bon aller demain gros achat de livres! Je pars pour 3 mois lundi dans un village paumé au milieu des hautes alpes ou j'aurais beaucoup de temps et j'éspère lire beaucoup, l'apprentissage risque d'être intense et intéressant, ma vie prend un tournant, je l'aime cette vie, j'aime les experiences, j'aime les gens et je vous aime vous, amis numériques, je choisis ce topic pour déjà vous dire un énorme bisou et pour vous remercier pour tout l'enseignement que m'a apporté ce forum. Je cherche ma voie, je construit mon être, je me questionne sur la vie. Je me pose beaucoup de questions et vous m'avez donné les pistes et les chemins à emprunter pour arriver à mes fins, je parle aux drogués, aux drogues, aux philosophes, à ceux qui savent que la vie est un bijou dont il faut profiter, à ceux qui savent que le savoir est la richesse, à ceux qui aspirent à apprendre, à ceux qui se sont trouvés ou qui se cherchent, à ceux qui pensent que l'amour et la beauté de ce monde valent plus que nimporte quel dollar, euro ou yen.

La route est longue et belle, j'éspère que j'aurais la force de la suivre, que je ne souffrirais pas de ce que le fait d'être humain nous impose, que chaque joie, chaque tristesse m'emplira de bonheur. J'ai confiance en la vie, j'ai confiance en l'être humain et je crois en ce qui nous lie tous même si je n'arrive pas encore à mettre de mots dessus. Un jour je saurais, un jour j'aurais compris, si ce n'est pas déjà le cas...

Bisoux à tous et longue vie et prospérité à ce forum et à ses psychonautes!
spock-1.jpg
 
:prayer:

Ce sont les paroles d'un homme sage et bon.

Voici les dernières paroles d'un homme qui ne fût ni sage ni bon, mon grand-père. Je te les offre car elles me sont précieuses et je ne veux garder que ce souvenir de simplicité et de proximité avec lui :

"Va, va petit navire."

Petit cadeau :
240px-Richard_Stallman_2005__chrys_.jpg

:mrgreen:

Edit : attends... tu pars pas te faire opérer au Brésil ?? Je retire tout ce que j'ai dit !
 
Hitler , j'aime pas en parler non plus, trop de conneries on dit sur ce sujet

pour ce qui est de son livre, je ne l'ai pas lu, et je n'ai pas envie, de toute facon, il a pomper plein de trucs sur des auteurs que j'admire, il l'a mixé a sa sauce un peu comme ca l'arrangeais, et puis le prolétariat de l'époque ayant un énorme désir de jouer un role politique, d'être influent, a sauter direct dans le truc

pour info il a pas mal utiliser les écrits de Nietzsche, de Gustav le bon,...

Je pense que ce mec était sincère, et avait de bonnes intentions ... surement dans un délire paranoiaque ...les "lecons a tiré de l'histoire"... mouai, on me l'a prêchée a l'école cette phrase... soit, s'il y a des trucs a comprendre, c'est surement pas savoir "comment ce héro méchant a réussit", mais "comment on perd sa conscience et son bon sens quand on est plus de 4"

--------j'ai répondu a sans avoir tout lu jétais qu'a la deuxieme page donc depuis jsuis un peu HS ^^-----------
 
Je pense que ce mec était sincère, et avait de bonnes intentions ...

:lol:

Sincère, oui sûrement, comme tous les barges qui sont à fond dans leur délire... mais de "bonnes intentions", euh, faut vraiment le prendre au sens large alors !
 
skidrow, si tu aime bien Laborit "La nouvelle grille" est le deuxième livre à lire absolument :wink:

Par contre il est plus complexe et plus chiant à lire que "Éloge de la fuite", mais tout aussi intéressant.
Avant de le lire il vaut mieux avoir déjà quelques notions de thermodynamique et du système nerveux, car sinon il deviendras encore plus chiant à lire (^_^)
(Il explique dans les deux premiers chapitres les bases suffisantes pour comprendre le reste du bouquin, mais le problème c'est qu'il l'explique vraiment mal je trouve ^^ )

Sinon "Le festin nu" de Burroughs qui est une référence dans la littérature des freak.

Céline, y'a beau dire qu'il soit nazi, il écrit comme un Dieu, "Guignol's Band" est magnifique, mais c'est de la lecture instinctive, tu t'en fous de l'histoire, le fond n'a aucun intérêt, la forme étant tellement jolie à lire :)
 
je viens de terminer "une trouvaille" , le genre de boukin dont tu connais pas lauteur mais les 4 pages feuilletées et ton feeling de curieux t'on fait acheter .

sans commentaires dessus ... a part que... pouhaa .il est BIEN.
science fiction , reve, reel/ireel , une histoire dont meme le fondement est bien etrange .

bref "La Fin Des Temps" de "HARUKI MURAKAMI"

(je precise, un des livres japonais les mieux traduits .. pas de lourdeurs, synthaxe foireuse ou rethorique/image inadequate comme cela arrive souvant avec les traduction du chinois/japonais)
bon bouquin.jai hate d'en lire un second de lui
 
Ben ça va, t'as l'embarras du choix ! Perso de lui je n'ai lu que "Les amants du Spoutnik", il y a un bon bail, mais des bouquins il en a fait plein !

Tiens ça me donne envie de me plonger dans un bouquin ça :D
 
huxley qui me fait toujours autant avancer spirituellement avec ses portes de la perception
adams qui me fait toujours m'envoler très très haut alors que je suis à la fin du tome 4 d'h2g2 "salut et merci pour le poisson"
tenzin wangyan rinpoché qui m'aide à mieux vivre mes rêves avec "yogas tibetains du rêve et du sommeil" (c'est d'ailleurs une bonne excuse pour faire des siestes a longueur de journée :p)

Je commence aussi "je vivais seul dans les bois" d'Henri-david Thoreau, "la medecine psychédélique", et je vais bientot me mettre à "Siddharta".
 
tiens pour siddharta je te conseille:l'enseignement du bouddah de walpola sri rahula.
 
Hello, je voulais juste vous faire partager un petit extrait du roman "Novembre" de Gustave Flaubert. Bon, je vous vois déjà venir avec vos gros sabots: C'est très naïf, furieusement romantique et haut en couleurs, mais personnellement je trouve ça incroyablement bien écrit et ô combien juste. (NB: Il a écrit ça à l'âge de 20ans)



"Si vous m'aviez demandé ce que je voulais, je n'aurais su que répondre, mes désirs n'avaient point d'objet, ma tristesse n'avait pas de cause immédiate ; ou plutôt, il y avait tant de buts et tant de causes que je n'aurais su en dire aucun. Toutes les passions entraient en moi et ne pouvaient en sortir, s'y trouvaient à l'étroit ; elles s'enflammaient les unes les autres, comme par des miroirs concentriques : modeste, j'étais plein d'orgueil ; vivant dans la solitude, je rêvais la gloire ; retiré du monde, je brûlais d'y paraître, d'y briller ; chaste, je m'abandonnais, dans mes rêves du jour et de la nuit, aux luxures les plus effrénées, aux voluptés les plus féroces. La vie que je refoulais en moi-même se contractait au coeur et le serrait à l'étouffer.

Quelquefois, n'en pouvant plus, dévoré de passions sans bornes, plein de la lave ardente qui coulait de mon âme, aimant d'un amour furieux des choses sans nom, regrettant des rêves magnifiques, tenté par toutes les voluptés de la pensée, aspirant à moi toutes les poésies, toutes les harmonies, et écrasé sous le poids de mon coeur et de mon orgueil, je tombais anéanti dans un abîme de douleurs, le sang me fouettait la figure, mes artères s'étourdissaient, ma poitrine semblait rompre, je ne voyais plus rien, je ne sentais plus rien, j'étais ivre, j'étais fou, je m'imaginais être grand, je m'imaginais contenir une incarnation suprême, dont la révélation eût émerveillé le monde et ses déchirements, c'était la vie même du dieu que je portais dans mes entrailles. A ce dieu magnifique j'ai immolé toutes les heures de ma jeunesse ; j'avais fait de moi-même un temple pour contenir quelque chose de divin, le temple est resté vide, l'ortie a poussé entre les pierres, les piliers s'écroulent, voilà les hiboux qui y font leur nids. N'usant pas de l'existence, l'existence m'usait, mes rêves me fatiguaient encore plus que de grands travaux ; une création entière, immobile, irrévélée à elle-même, vivait sourdement sous ma vie ; j'étais un chaos dormant de mille précipices féconds qui ne savaient comment se manifester ni que faire d'eux-mêmes, ils cherchaient leurs formes et attendaient leur moule.

J'étais, dans la variété de mon être, comme une immense forêt de l'Inde, où la vie palpite dans chaque atome et apparaît, monstrueuse ou adorable, sous chaque rayon de soleil ; Car j'aimais pourtant la vie, mais la vie expansive, radieuse, rayonnante ; je l'aimais dans le galop furieux des coursiers, dans le scintillement des étoiles, dans le mouvement des vagues qui courent vers le rivage ; je l'aimais dans le battement des belles poitrines nues, dans le tremblement des regards amoureux, dans la vibration des cordes du violon, dans le frémissement des chênes, dans le soleil couchant, qui dore les vitres et fait penser aux balcons de Babylone où les reines se tenaient accoudées en regardant l'Asie.

Et au milieu de tout je restais sans mouvement ; entre tant d'actions que je voyais, que j'excitais même, je restais inactif, aussi inerte qu'une statue entourée d'un essaim de mouches qui bourdonnent à ses oreilles et qui courent sur son marbre.

Oh ! comme j'aurais aimé si j'avais aimé... Après de tels accès, la vie se rouvrait pour moi dans l'éternelle mélancolie de ses heures qui coulent et de ses jours qui reviennent, j'attendais le soir avec impatience, je comptais combien il m'en restait encore pour atteindre la fin du mois, je souhaitais d'être à la saison prochaine, j'y voyais sourire une existence plus douce. Quelquefois, pour secouer ce manteau de plomb qui me pesait sur les épaules, je voulais travailler, lire ; j'ouvrais un livre, et puis deux, et puis dix, et, sans avoir lu deux lignes d'un seul, je les rejetais avec dégoût et je me remettais à dormir dans le même ennui.

Que faire ici-bas ? qu'y rêver ? qu'y bâtir ? dites-le moi donc, vous que la vie amuse, qui marchez vers un but et vous tourmentez pour quelque chose !

Je ne trouvais rien qui fût digne de moi, je me trouvais également propre à rien. Travailler, tout sacrifier à une idée, à une ambition, ambition misérable et triviale, avoir une place, un nom ? après ? à quoi bon ? Et puis je n'aimais pas la gloire, la plus retentissante ne m'eût point satisfait parce qu'elle n'eût jamais atteint à l'unisson de mon coeur.

Je suis né avec le désir de mourir. Rien ne me paraissait plus sot que la vie et plus honteux que d'y tenir. Elevé sans religion, comme les hommes de mon âge, je n'avais pas le bonheur sec des athées ni l'insouciance ironique des sceptiques.

Je voyais les autres gens vivre, mais d'une autre vie que la mienne : les uns croyaient, les autres niaient, d'autres doutaient, d'autres enfin ne s'occupaient pas du tout de tout ça et faisaient leurs affaires, c'est-à-dire vendaient dans leurs boutiques, écrivaient leurs livres ou criaient dans leur chaire ; c'était là ce qu'on appelle l'humanité, surface mouvante des méchants, de lâches, d'idiots et de laids. Et moi j'étais dans la foule, comme une algue arrachée sur l'Océan, perdue au milieu des flots sans nombre qui roulaient, qui m'entouraient et qui bruissaient.

J'aurais voulu être empereur pour la puissance absolue, pour le nombre des esclaves, pour les armées éperdues d'enthousiasme ; j'aurais voulu être femme pour la beauté, pour pouvoir m'admirer moi-même, me mettre nue, laisser retomber ma chevelure sur mes talons et me mirer dans les ruisseaux. Je me perdais à plaisir dans des songeries sans limites, je m'imaginais assister à de belles fêtes antiques, être roi des Indes et aller à la chasse sur un éléphant blanc, voir des danses ioniennes, écouter le flot grec sur les marches d'un temple, entendre les brises des nuits dans les lauriers-roses de mes jardins, fuir avec Cléopâtre sur ma galère antique. Ah ! folies que tout cela !

Il eût mieux valu faire comme tout le monde, ne prendre la vie ni trop au sérieux ni trop au grotesque, choisir un métier et l'exercer, saisir sa part du gâteau commun et le manger en disant qu'il est bon, que de suivre le triste chemin où j'ai marché tout seul ; je ne serais pas à écrire ceci ou c'eût été une autre histoire. A mesure que j'avance, elle se confond même pour moi, comme les perspectives que l'on voit de trop loin, car tout passe, même le souvenir de nos larmes les plus brûlantes, de nos rires les plus sonores ; bien vite l'oeil se sèche et la bouche reprend son pli ; je n'ai plus maintenant que la réminiscence d'un long ennui qui a duré plusieurs hivers, passés à bailler, à désirer ne plus vivre.

C'est peut-être pour tout cela que je me suis cru poète ; aucune des misères ne m'a manqué, hélas ! comme vous voyez. Oui, il m'a semblé autrefois que j'avais du génie, je marchais le front rempli de pensées magnifiques, le style coulait sous ma plume comme le sang dans mes veines ; au moindre froissement du beau, une mélodie pure montait en moi, ainsi que ces voix aériennes, sons formés par le vent, qui sortent des montagnes ; les passions humaines auraient vibré merveilleusement si je les avais touchées, j'avais dans la tête des drames tout faits, remplis de scènes furieuses et d'angoisses non révélées ; depuis l'enfant dans son berceau jusqu'au mort dans sa bière, l'humanité résonnait en moi avec tous ses échos ; parfois des idées gigantesques me traversaient tout à coup l'esprit, comme, l'été, ces grands éclairs muets qui illuminent une ville entière, avec tous les détails de ses édifices et les carrefours de ses rues. J'en étais ébranlé, ébloui ; mais quand je retrouvais chez d'autres les pensées et jusqu'aux formes mêmes que j'avais conçues, je tombais, sas transition, dans un découragement sans fond ; je m'étais cru leur égal et je n'étais plus que leur copiste ! Je passais alors de l'enivrement du génie au sentiment désolant de la médiocrité, avec toute la rage des rois détrônés et tous les supplices de la honte. Dans de certains jours, j'aurais juré être né pour la Muse, d'autres fois je me trouvais presque idiot ; et toujours passant ainsi de tant de grandeur à tant de bassesse, j'ai fini, comme les gens souvent riches et souvent pauvres dans leur vie, par être et rester misérable.

Dans ce temps-là, chaque matin en m'éveillant, il me semblait qu'il allait s'accomplir, ce jour-là, quelque grand événement ; j'avais le coeur gonflé d'espérance, comme si j'eusse attendu d'un pays lointain une cargaison de bonheur ; mais, la journée avançant, je perdais tout courage ; au crépuscule surtout, je voyais bien qu'il ne viendrait rien. Enfin la nuit arrivait et je me couchais.

Je ne voyais rien à quoi me raccrocher, ni le monde, ni la solitude, ni la poésie, ni la science, ni l'impiété, ni la religion ; j'errais en tout cela comme les âmes dont l'enfer ne veut pas et que le paradis repousse. Alors je me croisais les bras, me regardant comme un homme mort, je n'étais plus qu'une momie embaumée dans ma douleur ; la fatalité, qui m'avait courbé dès ma jeunesse, s'étendait pour moi sur le monde entier, je la regardais se manifester dans toutes les actions des hommes aussi universellement que le soleil sur la surface de la terre, elle me devint une atroce divinité, que j'adorais comme les Indiens adorent le colosse ambulant qui leur passe sur le ventre ; je me complaisais dans mon chagrin, je ne faisais plus d'effort pour en sortir, je le savourais même, avec la joie désespérée du malade qui gratte sa plaie et se met à rire quand il a du sang aux ongles.

Il me prit contre la vie, contre les hommes, contre tout, une rage sans nom. J'avais dans le coeur des trésors de tendresse, et je devins plus féroce que les tigres ; j'aurais voulu anéantir la création et m'endormir avec elle dans l'infini du néant ; que ne me réveillais-je à la lueur des villes incendiées ! J'aurais voulu entendre le frémissement des ossements que la flamme fait pétiller, traverser des fleuves chargés de cadavres, galoper sur des peuples courbés et les écraser des quatre fers de mon cheval, être Genghis Khan, Tamerlan, Néron, effrayer le monde au froncement de mes sourcils.

Autant j'avais eu d'exaltations et de rayonnements, autant je me renfermai et roulai sur moi-même. Depuis longtemps déjà j'ai séché mon coeur, rien de nouveau n'y entre plus, il est vide comme les tombeaux où les morts sont pourris. J'avais pris le soleil en haine, j'étais excédé du bruit des fleuves, de la vue des bois, rien ne me semblait sot comme la campagne ; tout s'assombrit et se rapetissa, je vécus dans un crépuscule perpétuel."



Léchouilles aux courageux qui auront eu la curiosité de lire.
 
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