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L'égalitarisme

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion Sludge
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Sludge

Holofractale de l'hypervérité
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17/9/11
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L'égalitarisme est le fait de lutter contre les discriminations et les structures de domination. Il englobe toutes les luttes pour l'égalité comme le féminisme, l'antiracisme, le mouvement LGBT, l'anti capacitisme (discrimination des personnes possédant un "handicap"), l'antispécisme...

Il trouve sa place naturellement aux côtés de l'anarchisme qui est la lutte contre l'autoritarisme et promouvant l'émancipation des individus.
Autoritarisme dont la figure actuelle évidente est la structure de domination globale qu'est le capitalisme.

Il est aussi capable de défendre les victimes d'oppressions comme les musulmans dans une société islamophobe, bien que dans un pays majoritairement musulman il serait plutôt contre l'Islam en tant que structure de domination. L'anarchisme était d'ailleurs largement anticlérical dans l'ancienne France très chrétienne.

On reproche souvent aux féministes de ne défendre que la cause du féminin, mais c'est faux. En vérité, chaque structure de domination apparait comme invisible aux autres dans une société où celle-ci est normalisée. Par exemple l'organisation patriarcale et les violences symboliques qu'elle provoque semblent invisibles tant qu'on ne fait pas le pas de côté remettant en cause sa simple "réalité" ou "normalité" apparentes. A priori, les catégories subissant l'oppression et se rendant compte de la structure sont les plus à même de la dénoncer aux autres. C'est ce qui fait qu'une personne souffrant d'un handicap et vivant les discriminations liées sera plus à même de s'en rendre compte qu'une personne valide. Elle est donc la mieux placée pour défendre cette lutte pour le droit à l'égalité et éveiller les autres à celle-ci. D'autres égalitaristes peuvent ensuite se joindre à ce combat, et c'est comme ça qu'on a vu des LGBT lutter aux cotés de mineurs grévistes sous Thatcher comme en témoigne le film Pride.

La définition de l'égalitarisme appelle à celle de l'intersectionnalité, c'est le cas de personnes subissant de multiples discriminations, comme les femmes noires pansexuelles par exemple.

Présenter l'égalitarisme est aussi l'occasion de parler des limites de chacun. Les "gauchistes" sont souvent perçus comme des donneurs de leçons, des gens qui s'établissent en avatars de la pureté et dénonçant les rétrogrades. Rien n'est plus incorrect en vérité. Comme tout un chacun, l'égalitariste est sur un parcours visant à l'émanciper des conditionnements et à sortir des schémas de reproduction des structures.

En tant que tel, de nombreux gauchistes se trouvent participer au racisme, à l'islamophobie, au spécisme ou au sexisme.

A mon sens le point critique de cette lutte pour l'égalitarisme est dans le rapport que l'on a avec ses propres limites et celle des autres. La capacité à se remettre en question, à accepter les limites des autres pour communiquer dans le respect et progresser ensemble. Et surtout à accepter d'écouter les autres et de ne pas remettre en cause leurs sentiments. Montrer du doigt quelqu'un en le stigmatisant ne creuse en général qu'un fossé entre lui et nous. Cela dit il faut prendre en compte le fait qu'avoir cette attitude avec quelqu'un qui serait profondément raciste, homophobe ou misogyne est un privilège de ceux qui n'entrent pas dans ces cases, et en général les plus extrêmes d'entre eux sont plus aptes à passer à tabac, violer ou tuer qu'à écouter une femme lesbienne et noire. Je pense par contre que quelqu'un ne véhiculant qu'une certaine ignorance (la doxa, l'avis général-ement faux) et ne présentant pas un caractère violent est susceptible de changer au contact de personnes qui lui inspirent le respect par un discours sensé.

Malheureusement la Doxa et le déterminisme sont l'affaire de tous et les personnes inspirantes, au moins partiellement émancipées et capables de nous transformer sont en général rares. La majorité visible (via la télévision ou même dans la rue) ayant plutôt tendance à renforcer nos préjugés. Aussi parce que nous dépassons rarement nos barrières premières et n'avons accès qu'à la superficialité des personnes. Un individu se découvre en général en défaisant les différentes barrières qu'il établit pour se protéger des autres, ça peut être une posture, une attitude, etc. Avoir accès aux sentiments, aux émotions, à l'expérience de la personne et développer une empathie à son égard nécessite en général l'établissement d'une relation de confiance, elle-même empêchée par les préjugés et la violence symbolique.

A mon sens, la démarche Christique d'amour de son prochain, telle que je la comprends, est étrangement la plus proche de ce qui engloberait un égalitarisme total, dans l'acceptation des différences mais aussi des limites des autres. Elle pourrait, couplée à la révolution prolétaire, advenir au démantèlement des structures de domination. Ceci amènerait à ce qu'un individu puisse ne pas passer par le conditionnement durant l'enfance pour être une personne libre de bout en bout, au lieu de passer 20 ans à devenir le parfait produit de la société, ou sa contrepartie, l'exclu, puis les 20 années suivantes à s'émanciper.

Et c'est aussi sans compter la "nature humaine" comme on dit, celle qui nous aurait amené là où nous sommes, les penchants dominateurs d'un coté, et les penchants serviles de l'autre. Toujours est-il qu'il semble plus évident d'aller vers cet idéal que de se résigner.

Aparté : Je peux encore une fois me permettre cette démarche "Christique" parce que je suis privilégié, tendre les bras vers un nazi ne vous mènera pas loin si vous êtes juif... Cela dit il y a tout un spectre entre l'anarchiste pur émancipé et le nazi... Mais ce que je veux dire c'est que la lutte est effectivement obligatoire à un moment donné, à cause des violences systémiques et individuelles.
 
Tout ce que tu dis est vrai et très bien dit!

Je tient juste à rappeler que l'équilibre est toujours la clé, et que l'instabilité ne peut pas mener à l'égalitarisme. C'est la que ton aparté est importante, "tendre les bras vers un nazi ne vous mènera pas loin si vous êtes juif...", rien n'est plus vrai.

Si l'on prend une personne qui se remet en question et qui est comprehensive et une autre totalement bornée et fermée sur ses idées, et que l'on pose un débat, aucune solution ne va en sortir ou alors la personne compréhensive va finir pas trop l'être et admettre les idées de la personne bornée. Dans ce cas, c'est le conflit physique qui intervient et qui donne la solution.

Et c'est toujours comme ca, et c'est pour ça que l'on fait la guerre, pour trouver une solution et avancer (parceque à un moment ou à un autre il faut bien avancer). Et alors il en résulte un progrès (comme la révolution française) ou une régression (2nde guerre mondiale). Je ne fait pas l'apologie de la guerre, je suis entièrement d'accord sur le fait que si tout le monde était beaucoup plus ouvert, il y aurait beaucoup moins de problèmes et on tendrai vers l'égalité et la paix. Le problème c'est qu'il y aura toujours des gens trop bornés et que la seule solution pour avancer et progresser c'est la loi du plus fort (et c'est malheureux mais c'est comme ca).

Je crois quand même que le temps pourrait amener une certaine égalité, grâce aux moyens de communication, etc. Mais on ne peut pas forcer tout le monde à suivre une unique façon de penser (comme la compréhension de l'autre), ducoup les conflits auront toujours lieux, c'est dans notre nature. Au fond, nous enlever ça c'est nous enlever notre humanité.

Inconsciemment même si on ne se l'avoue pas toujours, on veut tous se sentir supérieur aux autres (c'est le seul moyen de trouver le bonheur) donc c'est dur d'atteindre une égalité générale. Mais l'admettre c'est déjà un premier pas.
 
J'ai fait un bout de chemin avec un directeur commercial d'une grosse boîte (celle qui le veau bien), un africain, et forcément on finit par discuter du système, du capitalisme, de la permaculture aussi et bien sûr du racisme.

C'est dingue. Il me raconte qu'il s'est battu pour en arriver là, qu'il fallait toujours qu'il en fasse deux fois plus que les blancs et que même arrivé là beaucoup pensent qu'il ne mérite pas sa place, qu'il l'a acheté, ou qu'il a magouillé, ou qu'il a été pistonné. Il me raconte encore comment parfois on refuse de lui servir un café, ou comment on lui a refusé une place en HLM parce que c'était pas une tour pour les noirs.

Je lui dis que ça me fout en l'air et que c'est pas normal ce racisme ordinaire, d'autant plus après les 400 ans d'esclavage du peuple noir. Je lui raconte comment les "jeunes de cité" avec qui j'ai eu une pelleté d'ennuis, m'ont parfois traité de "sale français", que j'étais pas chez moi ici, etc. Je lui dis qu'au fond je les comprends, quand t'as le choix entre faire de la merde et faire de la merde, tu fais de la merde. Ils sont trop paumés et ils ont pas eu la lumière depuis trop longtemps pour voir plus loin que les choix qui leurs sont offerts. J'ai du mal à le convaincre, lui qui a grandit en cité les considère comme des abrutis, au même titre que les gens qui sont racistes envers lui. Pour moi ce sont des gens en souffrance qui s'ignorent, ils souffrent alors il faut que les autres souffrent. La haine, la violence, la peur ne sont qu'expressions exacerbées d'une souffrance devenue banale, et d'un cruel manque d'amour, banalisé par des siècles de traditions et de mœurs déviants mais normaux.
 
tartopom a dit:
J'ai du mal à le convaincre, lui qui a grandit en cité les considère comme des abrutis, au même titre que les gens qui sont racistes envers lui. Pour moi ce sont des gens en souffrance qui s'ignorent, ils souffrent alors il faut que les autres souffrent. La haine, la violence, la peur ne sont qu'expressions exacerbées d'une souffrance devenue banale, et d'un cruel manque d'amour, banalisé par des siècles de traditions et de mœurs déviants mais normaux.

Les "blancs racistes" n'ont pas d'excuses alors que les "colorés racistes" en ont. Ou alors, leurs excuses sont valables mais pas celles des autres non ?

Les opprimés ont le droit de se comporter comme les oppresseurs c'est normal. Si tu fais de la merde, j'ai le droit de faire la même merde dans un souci d’égalité.

C'est le principe de la guerre, si tu m'attaques, je t'attaque et comme ça on entretien bien comme il faut le cycle. Œil pour œil dent pour dent qu'y disaient.

Ça n'est que de la rhétorique de ma part, je ne crois pas un seul instant que l’être humain est capable d’être bon de manière générale. Mais faut dire que je suis un putain de pessimiste. L'espoir c'est pour les autres.

*Rasf retourne dans sa caverne sombre et lugubre en agitant le poing vers le ciel bleu et limpide*

:-)
 
Rasf a dit:
Les "blancs racistes" n'ont pas d'excuses alors que les "colorés racistes" en ont. Ou alors, leurs excuses sont valables mais pas celles des autres non ?

Je n'ai jamais dit ça hein. Et puis une raison n'est pas une excuse.

Oeil pour oeil dent pour dent c'est peut être un comportement humain normal, mais pas celui d'un être conscient. Et c'est pas parce que quelque chose est normal que c'est intrinsèque à quoi que ce soit.

L'être humain est un être bon par nature. Preuve ? On apprend bien mieux et bien plus efficacement lorsqu'on aime ce qu'on fait, et nous sommes dotés d'empathie, les cas de psychopathie sont rares en proportion et souvent causés par une dégénérescence sociale voire génétique. Bien sûr on obtient aussi des résultats par la coercition, mais c'est moins efficace et ça diminue notablement l'espérance de vie de vivre constamment dans le stress.

Rares sont les êtres humains "humains" de nos jours. On a un potentiel énorme en tant qu'espèce, c'est juste qu'on est encore embourbé dans la bêtise.
 
tartopom a dit:
L'être humain est un être bon par nature.

L'être humain n'est pas bon ou mal par nature. Il est constitué par nature pour vivre en groupe pas trop grand comme les primates que nous sommes. C'est pour ça qu'il ne tue pas tous les autres être humains qui l'entoure, sinon v'la la gueule du groupe^^. Et ça veux pas dire que dans un groupe il n'y a pas des dominants et des dominés avec des comportement plus ou moins "méchants".
Par contre, quand le groupe est plus grand (ça s'appelle la société, j'crois), là ça pose des problèmes. Une bande de chimpanzé, ça se régule tout seul sans 'trop' de problèmes. Maintenant, mets plusieurs groupes de ces mêmes chimpanzés sur un territoire plus réduit, y va y avoir du sang.
Bon, on est pas des chimpanzé et on a un cerveau qui nous permet de faire des choses hors de leur portée au niveau organisation sociale (et autre) mais n'empeche, la base est la même.
C'est pourquoi, je pense qu'on peut (doit?) tenter de développer un type de société "meilleure" (moins mauvaise on va dire mais j'ai toujours du mal avec les jugements de valeur parce que c'est subjectif à mon sens) mais il ne faut pas se leurrer sur la capacité de l'être humain en général à se comporter comme un bisounours.



J'avoue que je suis plus près du trollage que de la philosophie. Ça me semble plus à ma portée. C'est pour ça qu'en général j'evite d'intervenir sur ces sujets mais là j'm'ennuyais en attendant la fin du cycle de la machine à laver. Trivial, non ?

:-)
 
Rasf a dit:
Bon, on est pas des chimpanzé et on a un cerveau qui nous permet de faire des choses hors de leur portée au niveau organisation sociale

Jsuis pas sur qu'il y est plus d'égalité dans notre système que dans le leur, au contraire.
 
Memento91 a dit:
Jsuis pas sur qu'il y est plus d'égalité dans notre système que dans le leur, au contraire.

Je n'ai jamais dis qu'on était meilleurs au niveau égalité que les chimpanzés.
Par contre j'ai dis qu'on est surement meilleur qu'eux quand il s'agit de s'organiser dans en une société composées de beaucoup (mais alors vraiment beaucoup, genre des milliers, des millions) de membres. Pourquoi ? Ben, parce que l'être humain a la faculté incroyable de pouvoir s'adapter à des conditions de vie différentes. Chose qui est difficile pour des chimp'. Par contre, ils sont meilleurs quand il s'agit de monter à un arbre pour attraper à mains nues un petit singe d'une autre espèce pour le bouffer.
 
Les chimpanzés, comme les macaques organisent leurs sociétés sous forme de caste, comprenant la famille (et les très proches) du couple alpha. Pour la nature par exemple, c'est eux qui en 1er viennent manger. Donc comparativement on est plus dans une société bestiale comme beaucoup d'autres mammifères où c'est la loi du plus fort. Mais dans une société où la valeur de puissance a été remplacé par l'argent. Et dans la mesure où tout le monde pourrais être riche, c'est un système plus égalitaire que celui des autres singes par exemple. Mais pour la société sans classe où l'anarchie est de mise, c'est pas pour tout de suite ^^
 
Et dans la mesure où tout le monde pourrais être riche,
Va dire ça aux Roms qui vivent dans des bidonvilles. ^^
 
C'est vrai qu'en relisant ta phrase je vois que ce n'est pas ce que tu voulais dire.
L'homme a en effet une faculté d'organisation beaucoup plus élevée que le chimpanzé, et pourtant niveau égalité on est pire qu'eux, c'est là le problème. Ducoup il faut se demander si on organise si bien que ça au final?

Rasf a dit:
Par contre, ils sont meilleurs quand il s'agit de monter à un arbre pour attraper à mains nues un petit singe d'une autre espèce pour le bouffer.

Le PDG qui grimpe en haut de son building et qui attrape un ptit employé d'une autre classe sociale pour l'envoyer au charbon est pas mal non plus.
 
Sludge a dit:
Va dire ça aux Roms qui vivent dans des bidonvilles. ^^

Ils iront sans doute le répéter aux macs qui roulent en 4x4.
 
Je dis juste Memento91 qu'au lieu d'instaurer le rapport de force par la puissance militaire comme ça a pu être beaucoup le cas il y a quelques milliers d'années où lors des périodes de conflits. Mais dorénavant le rapport de force s'exerce avec une construction mentale qu'on appelle l'argent. Le fort est le bourgeois, il a du pouvoir, des sortes de privilèges, le pauvre est le faible, il est insignifiant et déshérité.
Donc à partir de là, outre le fait que la guerre est plus technique et mentale que physique et génétique, notre système est guère différent de celui des singes.
La où nous innovons c'est dans les projets sociaux, parfois réalisés en temps de paix. Qu'il s'agisse du capitalisme qui promet à tout le monde de prendre l'ascenseur social (sauf que comme l'a souligné Sludge, il est souvent en panne), ou alors du communisme et de la société sans classe utopique (dans la mesure où elle n'a pas encore existé, le stalinisme c'est un autre délire), ou pourquoi pas de l'anarchisme etc.
 
Je suis complètement d'accord avec toi, que ce soit pour les animaux ou nous, dans le fond c'est la loi du plus fort. Le truc c'est que chez les animaux, les inégalités à la naissance sont très faibles, à quelques différences physiques près, ils ont tous une chance de devenir le chef de la meute.

Nous, on fait les malins avec notre intelligence, ont crée des organisation sociales dans le but de tendre vers une certaine égalité, mais au final ton avenir est déjà bien dicté selon là où tu nais et selon le statut social de tes parents. Alors les politiques essayent de rassurer la conscience des gens en créant des aides sociales pour les faibles. Et bien faut savoir que ces aides sont pas choisi au hasard, elles sont calculées très précisément. Par exemple les aides fournies au pays du tiers-monde sont calculées pour que ces pays ne puissent pas subir une croissance économique (en clair c'est comme donner 1 euro à un clochard en se disant il va s'acheter sa 8.6 et ça lui fera un peu de réconfort, mais en sachant qu'au fond c'est pas t'es 1 euro qui vont le sortir de la merde).

Ce que je veux dire c'est que dans notre système, tu as déjà un statut sociale à la naissance, et que comme ce système profite toujours aux forts et bien les forts ont tendances à rester fort et les faibles à rester faibles (que ce soit au niveau nationale ou mondiale). Donc les singes sont pas si mal niveau égalité par rapport à nous.
 
Rasf a dit:
L'être humain n'est pas bon ou mal par nature.

L'amour est un besoin vital au contraire de la haine, c'est ça que j'entends par "bon".
Le bien et le mal effectivement c'est subjectif à l'humain, mais nous sommes tout de même câblés avec l'empathie comme fonction de base essentielle à la survie de l'espèce.
La haine et la peur sont omniprésentes parce qu'on fait n'importe quoi depuis des lustres.
Notre espèce a du potentiel, rien n'est perdu tout reste à faire, on est encore dans le bac à sable de l'évolution c'est tout.
 
Memento91: C'est le vice du système qui produit cette fameuse "reproduction sociale" que théorisait Bourdieu, mais ce n'est pas ce que le système où les alternatives nous vendent. Mais comprenons-nous bien, c'est exactement le même système chez les autres mammifères. J'ai même vu un reportage sur arte l'année dernière où la femelle primate apprenait à son fils la soumission. En effet les petits ne comprennent pas toujours qu'il faille attendre que la classe alpha mange en premier, la mère l'a donc laissé se faire taper par les dominants pour qu'il "comprenne". Et toute la loi de la nature repose sur une sélection naturelle absolument cruelle, mis à part les cas de symbiose et de coopération, les êtres humains sont parmis les seuls a vendre une certaine égalité en valorisant une chose aussi déterministe que le savoir et la sagesse, à l'inverse des cruelles mais peut être nécessaires lois de qualité physique et potentiel intellectuel.

Tartopom: Ça se discute. En réalité on ne sait pas, car on a déjà fait grandir des enfants sans haine ou sans peur, mais faire grandir des enfants sans aucun amour, c'est beaucoup plus délicat. L'amour maternelle est sûrement primordiale. Mais sur l'échelle des importances, je pense que l'amour adulte consentie, qui est la prolongation du système reproducteur est moins vitale pour un être que la haine et la peur. Ce sont ces sentiments qui nous sauvent lors des mauvaises situations, qui sont capable de donner le meilleur de nous même dans les situations le plus extrêmes, voir même poser ses barrières psychologiques inimaginables. Ce sont par ces valeurs que beaucoup d'animaux survivent. Et pour les hommes, je pense que c'est ma question est la nature de société que l'on souhaite. Si on veut une société de haine, tyrranique. Ou dans un monde de vertu et d'amour.
 
Notre comportement entre nous est naturel puisque nous faisons partie de la nature autant que les animaux. Pas étonnant donc qu'ils cultivent le même genre d'organisations sociales que nous. Cela n'en fait pas un horizon indépassable pour autant. Il suffit de voir que tous les comportements possibles existent dans la nature, et même qu'avec un peu d'imagination on peut innover en la matière. :)

Toujours est-il que coopérer au sein d'une espèce sociale est la base de la survie. Et que la coopération avec d'autres espèces est encore plus bénéfique. Nous devons par contre apprendre à limiter notre nombre puisque sinon il est évident que les guerres continueront et que nous serons menacés, et les autres espèces avec nous, par notre pullulement.
 
Sinon au pire on appuie sur pause, on prend le temps de se demander quel est le plus souhaitable entre la haine et l'altruisme, et on en tire les conclusions nécessaires :p
 
Ca on est d'accord sur le fait que la nature n'a pas de pitié et qu'on est tous dans le même panier. Après c'est vrai que les hommes cherchent à réduire les inégalités avec le temps, le probleme c'est que même si on arrive à atteindre un système égalitaire économiquement, ça ira toujours plus loin parceque yaura toujours des gens heureux et d'autres malheureux (et on revient au même point de depart), et je suis pas sur qu'on puisse lutter contre ça.
Sinon je pense pas que ce soit possible de vivre dans un monde que d'amour ou que de haine. On peut pas changer notre nature, et de toute façon il y a de la haine dans l'amour et de l'amour dans la haine donc on peut pas les séparer.
 
une société civilisée, c'est pour moi l'inverse d'une société ou règne la loi du plus fort (la loi de la jungle),ou les plus faibles ont les mêmes droits que les plus forts.La société dans laquelle nous vivons est à des années lumière de ce principe.C'est pourquoi je pense qu'il nous faudra attendre longtemps avant qu'advienne une telle égalité.Ceux qui ont le pouvoir savent faire en sorte de le garder.
 
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