Sludge
Holofractale de l'hypervérité
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L'égalitarisme est le fait de lutter contre les discriminations et les structures de domination. Il englobe toutes les luttes pour l'égalité comme le féminisme, l'antiracisme, le mouvement LGBT, l'anti capacitisme (discrimination des personnes possédant un "handicap"), l'antispécisme...
Il trouve sa place naturellement aux côtés de l'anarchisme qui est la lutte contre l'autoritarisme et promouvant l'émancipation des individus.
Autoritarisme dont la figure actuelle évidente est la structure de domination globale qu'est le capitalisme.
Il est aussi capable de défendre les victimes d'oppressions comme les musulmans dans une société islamophobe, bien que dans un pays majoritairement musulman il serait plutôt contre l'Islam en tant que structure de domination. L'anarchisme était d'ailleurs largement anticlérical dans l'ancienne France très chrétienne.
On reproche souvent aux féministes de ne défendre que la cause du féminin, mais c'est faux. En vérité, chaque structure de domination apparait comme invisible aux autres dans une société où celle-ci est normalisée. Par exemple l'organisation patriarcale et les violences symboliques qu'elle provoque semblent invisibles tant qu'on ne fait pas le pas de côté remettant en cause sa simple "réalité" ou "normalité" apparentes. A priori, les catégories subissant l'oppression et se rendant compte de la structure sont les plus à même de la dénoncer aux autres. C'est ce qui fait qu'une personne souffrant d'un handicap et vivant les discriminations liées sera plus à même de s'en rendre compte qu'une personne valide. Elle est donc la mieux placée pour défendre cette lutte pour le droit à l'égalité et éveiller les autres à celle-ci. D'autres égalitaristes peuvent ensuite se joindre à ce combat, et c'est comme ça qu'on a vu des LGBT lutter aux cotés de mineurs grévistes sous Thatcher comme en témoigne le film Pride.
La définition de l'égalitarisme appelle à celle de l'intersectionnalité, c'est le cas de personnes subissant de multiples discriminations, comme les femmes noires pansexuelles par exemple.
Présenter l'égalitarisme est aussi l'occasion de parler des limites de chacun. Les "gauchistes" sont souvent perçus comme des donneurs de leçons, des gens qui s'établissent en avatars de la pureté et dénonçant les rétrogrades. Rien n'est plus incorrect en vérité. Comme tout un chacun, l'égalitariste est sur un parcours visant à l'émanciper des conditionnements et à sortir des schémas de reproduction des structures.
En tant que tel, de nombreux gauchistes se trouvent participer au racisme, à l'islamophobie, au spécisme ou au sexisme.
A mon sens le point critique de cette lutte pour l'égalitarisme est dans le rapport que l'on a avec ses propres limites et celle des autres. La capacité à se remettre en question, à accepter les limites des autres pour communiquer dans le respect et progresser ensemble. Et surtout à accepter d'écouter les autres et de ne pas remettre en cause leurs sentiments. Montrer du doigt quelqu'un en le stigmatisant ne creuse en général qu'un fossé entre lui et nous. Cela dit il faut prendre en compte le fait qu'avoir cette attitude avec quelqu'un qui serait profondément raciste, homophobe ou misogyne est un privilège de ceux qui n'entrent pas dans ces cases, et en général les plus extrêmes d'entre eux sont plus aptes à passer à tabac, violer ou tuer qu'à écouter une femme lesbienne et noire. Je pense par contre que quelqu'un ne véhiculant qu'une certaine ignorance (la doxa, l'avis général-ement faux) et ne présentant pas un caractère violent est susceptible de changer au contact de personnes qui lui inspirent le respect par un discours sensé.
Malheureusement la Doxa et le déterminisme sont l'affaire de tous et les personnes inspirantes, au moins partiellement émancipées et capables de nous transformer sont en général rares. La majorité visible (via la télévision ou même dans la rue) ayant plutôt tendance à renforcer nos préjugés. Aussi parce que nous dépassons rarement nos barrières premières et n'avons accès qu'à la superficialité des personnes. Un individu se découvre en général en défaisant les différentes barrières qu'il établit pour se protéger des autres, ça peut être une posture, une attitude, etc. Avoir accès aux sentiments, aux émotions, à l'expérience de la personne et développer une empathie à son égard nécessite en général l'établissement d'une relation de confiance, elle-même empêchée par les préjugés et la violence symbolique.
A mon sens, la démarche Christique d'amour de son prochain, telle que je la comprends, est étrangement la plus proche de ce qui engloberait un égalitarisme total, dans l'acceptation des différences mais aussi des limites des autres. Elle pourrait, couplée à la révolution prolétaire, advenir au démantèlement des structures de domination. Ceci amènerait à ce qu'un individu puisse ne pas passer par le conditionnement durant l'enfance pour être une personne libre de bout en bout, au lieu de passer 20 ans à devenir le parfait produit de la société, ou sa contrepartie, l'exclu, puis les 20 années suivantes à s'émanciper.
Et c'est aussi sans compter la "nature humaine" comme on dit, celle qui nous aurait amené là où nous sommes, les penchants dominateurs d'un coté, et les penchants serviles de l'autre. Toujours est-il qu'il semble plus évident d'aller vers cet idéal que de se résigner.
Aparté : Je peux encore une fois me permettre cette démarche "Christique" parce que je suis privilégié, tendre les bras vers un nazi ne vous mènera pas loin si vous êtes juif... Cela dit il y a tout un spectre entre l'anarchiste pur émancipé et le nazi... Mais ce que je veux dire c'est que la lutte est effectivement obligatoire à un moment donné, à cause des violences systémiques et individuelles.
Il trouve sa place naturellement aux côtés de l'anarchisme qui est la lutte contre l'autoritarisme et promouvant l'émancipation des individus.
Autoritarisme dont la figure actuelle évidente est la structure de domination globale qu'est le capitalisme.
Il est aussi capable de défendre les victimes d'oppressions comme les musulmans dans une société islamophobe, bien que dans un pays majoritairement musulman il serait plutôt contre l'Islam en tant que structure de domination. L'anarchisme était d'ailleurs largement anticlérical dans l'ancienne France très chrétienne.
On reproche souvent aux féministes de ne défendre que la cause du féminin, mais c'est faux. En vérité, chaque structure de domination apparait comme invisible aux autres dans une société où celle-ci est normalisée. Par exemple l'organisation patriarcale et les violences symboliques qu'elle provoque semblent invisibles tant qu'on ne fait pas le pas de côté remettant en cause sa simple "réalité" ou "normalité" apparentes. A priori, les catégories subissant l'oppression et se rendant compte de la structure sont les plus à même de la dénoncer aux autres. C'est ce qui fait qu'une personne souffrant d'un handicap et vivant les discriminations liées sera plus à même de s'en rendre compte qu'une personne valide. Elle est donc la mieux placée pour défendre cette lutte pour le droit à l'égalité et éveiller les autres à celle-ci. D'autres égalitaristes peuvent ensuite se joindre à ce combat, et c'est comme ça qu'on a vu des LGBT lutter aux cotés de mineurs grévistes sous Thatcher comme en témoigne le film Pride.
La définition de l'égalitarisme appelle à celle de l'intersectionnalité, c'est le cas de personnes subissant de multiples discriminations, comme les femmes noires pansexuelles par exemple.
Présenter l'égalitarisme est aussi l'occasion de parler des limites de chacun. Les "gauchistes" sont souvent perçus comme des donneurs de leçons, des gens qui s'établissent en avatars de la pureté et dénonçant les rétrogrades. Rien n'est plus incorrect en vérité. Comme tout un chacun, l'égalitariste est sur un parcours visant à l'émanciper des conditionnements et à sortir des schémas de reproduction des structures.
En tant que tel, de nombreux gauchistes se trouvent participer au racisme, à l'islamophobie, au spécisme ou au sexisme.
A mon sens le point critique de cette lutte pour l'égalitarisme est dans le rapport que l'on a avec ses propres limites et celle des autres. La capacité à se remettre en question, à accepter les limites des autres pour communiquer dans le respect et progresser ensemble. Et surtout à accepter d'écouter les autres et de ne pas remettre en cause leurs sentiments. Montrer du doigt quelqu'un en le stigmatisant ne creuse en général qu'un fossé entre lui et nous. Cela dit il faut prendre en compte le fait qu'avoir cette attitude avec quelqu'un qui serait profondément raciste, homophobe ou misogyne est un privilège de ceux qui n'entrent pas dans ces cases, et en général les plus extrêmes d'entre eux sont plus aptes à passer à tabac, violer ou tuer qu'à écouter une femme lesbienne et noire. Je pense par contre que quelqu'un ne véhiculant qu'une certaine ignorance (la doxa, l'avis général-ement faux) et ne présentant pas un caractère violent est susceptible de changer au contact de personnes qui lui inspirent le respect par un discours sensé.
Malheureusement la Doxa et le déterminisme sont l'affaire de tous et les personnes inspirantes, au moins partiellement émancipées et capables de nous transformer sont en général rares. La majorité visible (via la télévision ou même dans la rue) ayant plutôt tendance à renforcer nos préjugés. Aussi parce que nous dépassons rarement nos barrières premières et n'avons accès qu'à la superficialité des personnes. Un individu se découvre en général en défaisant les différentes barrières qu'il établit pour se protéger des autres, ça peut être une posture, une attitude, etc. Avoir accès aux sentiments, aux émotions, à l'expérience de la personne et développer une empathie à son égard nécessite en général l'établissement d'une relation de confiance, elle-même empêchée par les préjugés et la violence symbolique.
A mon sens, la démarche Christique d'amour de son prochain, telle que je la comprends, est étrangement la plus proche de ce qui engloberait un égalitarisme total, dans l'acceptation des différences mais aussi des limites des autres. Elle pourrait, couplée à la révolution prolétaire, advenir au démantèlement des structures de domination. Ceci amènerait à ce qu'un individu puisse ne pas passer par le conditionnement durant l'enfance pour être une personne libre de bout en bout, au lieu de passer 20 ans à devenir le parfait produit de la société, ou sa contrepartie, l'exclu, puis les 20 années suivantes à s'émanciper.
Et c'est aussi sans compter la "nature humaine" comme on dit, celle qui nous aurait amené là où nous sommes, les penchants dominateurs d'un coté, et les penchants serviles de l'autre. Toujours est-il qu'il semble plus évident d'aller vers cet idéal que de se résigner.
Aparté : Je peux encore une fois me permettre cette démarche "Christique" parce que je suis privilégié, tendre les bras vers un nazi ne vous mènera pas loin si vous êtes juif... Cela dit il y a tout un spectre entre l'anarchiste pur émancipé et le nazi... Mais ce que je veux dire c'est que la lutte est effectivement obligatoire à un moment donné, à cause des violences systémiques et individuelles.