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Le sémantopic

Je découvre ce topic et mes amis Étonnement, Admiration et Pensivité le découvrent avec moi.

Dis-moi, Tridi, toi qui triture et explore ainsi les mots, est-ce que toi aussi il y en a certains que tu ne peux plus utiliser sans remettre l'essence même de la réalité en question ?
Pour moi, impossible d'utiliser "compassion" parce que c'est la même construction que "sympathie", mais les usages ont divergé au-delà du raisonnable et je m'y perd.
"Empathie" non plus, parce que trop de gens l'utilisent et chacun d'une façon différente (ou plutôt, avec des attentes différentes).

Et quand tu dis "Nom de Zeus", c'est étymologiquement pareil que "Nom de Dieu" et ça me retourne le crâne, à quoi bon remplacer le poly par le monothéisme, si c'est pour garder le même nom pour le même grand barbu au ciel ?

Et est-ce que toi aussi quand tu rencontres quelqu'un tu lui parles du sens de son prénom ? (j'essaie d'arrêter mais c'est dur)

J'aime bien les questions que pose cet auteur sur l'homme qui pénètre vs. la femme qui enveloppe. En ce moment je me demande si la lutte pour l'égalité femme / homme va amener à un mouvement de balancier complet, aboutir à un matriarcat, et on changerait la langue en conséquence. Je me demande à quoi ressemblerait un monde où on dit "Dieu la Mère", où on accorde l'adjectif au féminin s'il y a une seule femme dans le groupe nominal, où on parle des "Droits de la Femme" et quand un garçon dans la classe dit : "et les hommes ?" le prof répondrait : "Quand on écrit Femme avec un grand F ça veut dire le genre humain en général". À ces moments-là je comprends mieux ce qie vivent mes potes féministes.

Perso j'aime bien dire "bon matin". Je crois que c'est l'Insolente Linguiste qui défend l'expression.
Plutôt qu'adapter des mots de l'anglais, je préfère l'idée d'inventer les mots en français directement.
 
Stylo 2.0 a dit:
J'aime bien les questions que pose cet auteur sur l'homme qui pénètre vs. la femme qui enveloppe. En ce moment je me demande si la lutte pour l'égalité femme / homme va amener à un mouvement de balancier complet, aboutir à un matriarcat, et on changerait la langue en conséquence. Je me demande à quoi ressemblerait un monde où on dit "Dieu la Mère", où on accorde l'adjectif au féminin s'il y a une seule femme dans le groupe nominal, où on parle des "Droits de la Femme" et quand un garçon dans la classe dit : "et les hommes ?" le prof répondrait : "Quand on écrit Femme avec un grand F ça veut dire le genre humain en général". À ces moments-là je comprends mieux ce qie vivent mes potes féministes.

Si les droits de l'homme avaient été écrits par des femmes je trouverais ça normal qu'on appelle ça les droits de la femme.

Ici la langue revient à celui qui a le pouvoir et la puissance de création de son coté. Si les femmes détenaient (ou si on leur avait accordé ^^) le pouvoir entier d'un secteur du langage il me semblerait intuitif que ce secteur possède une dominance de genre féminin.

Sinon je suis pour garder l'usage d'un mot dans sa langue d'origine plutôt que de l'adapter, je trouve qu'on perd du sens sinon (voir carrément les aberrations décrites plus haut). D'ailleurs les anglais aussi se servent de mots francophones parfois, par exemple pour les techniques de métiers traditionnels.
 
Floride :
"Ce terme est usité afin de qualifier un épisode psychotique aigu qui est riche en symptômes positifs de la psychose."
J'ai ainsi pu lire :
"Les neuroleptiques, encore appelés antipsychotiques (contre les symptômes florides des psychoses)"

https://www.forumpsy.net/t467-floride-adj
-> dans les commentaires on peut apprendre d'autres mots rigolos du répertoire psychiatrique :
"Nous avons aussi les jolis mots de "labile" (pour "changeant") , "clastique" (pour "agressif"), "hypnopompique" (pour "en cours de réveil"), qui sont tellement plus agréables à utiliser que les synonymes connus de tous..."
 
Les anglophones ont des verbes spéciaux pour la prise de drogue, ce que je trouve assez pratique. En français, c'est bien plus redondant, on utilise "prendre + COD" ou "faire + COD". Notre langue est moins souple, moins ouverte au néologisme, de par sa construction même.
exemple a dit:
- J'ai fait un candyflip.
- I candyflipped.
Certains de ces mots d'argot ("slang") me laissent perplexe. Pourquoi utilise-t-on le verbe "to roll" pour "être à balle de MDMA" ?
exemple a dit:
- I never rolled so hard
- How to roll safe ?
- I was on SSRI so I didn't roll.
 
Le roll il me semble que ça vient des yeux qui vibrent et qui "roulent" sous MD (surtout à grosse dose) mais information à vérifier ^^
 
Ça me semble bizarre car les yeux qui roulent et vibrent c'est loin d'être l'effet le plus fréquent, serrer des dents vient bien avant, avec cette explication le verbe "to clench" aurait été un meilleur candidat AMHA.
En tout cas je suis souvent ennuyée pour traduire, car notre langue ne favorise pas la créativité et il est alors difficile de retranscrire la spontanéité d'un anglophone.

Je me demandais aussi : "être à balle de" ça vient de "to be tripping balls" ?
Bien que les deux expression utilisent le mot "balle", je vois un premier écueil : leur construction grammaticale n'est pas la même. En effet, on est "à balle de + [COD]", tandis qu'on "are tripping balls" tout court. La première indique une substance, la seconde un état paroxystique.

L'expression anglophone est apparue dans les années 80 et l'on n'en sait pas vraiment l'origine (une explication controversée la relierai aux balles anti-stress en cas de bad). Dans ce cocasse article, on peut lire qu'elle est apparu la première fois dans un rapport de police le 1er Juillet 2014 après qu'une jeune femme à... balle de LSD ait pété un câble nue sur la voie publique, menant à une course-poursuite et une interpellation dont le journal vous offre gracieusement la vidéo.

En français, ça me fait d'abord penser à "c'est de la balle" (voir L'internaute : "être de la partie, youpi !" -> "être de la balle, youpi !" -> "c'est de la balle, youpi !" -> peut-être "je suis à balle, youpi !" ?). Champ lexical de la joie, de l'intensité, de la sociabilité.
Mais plus proche, "à balle" signifie aussi la vitesse : "rouler à balle", et peut-être aussi qu'on a finit par en faire un simple superlatif : "avoir à balle de la chance" = "avoir beaucoup de chance". L'origine n'est là pas déclarée mais j'ai un soupçon en regardant l'entrée "balle" de cnrtl.fr. En effet, je vois plusieurs fois dans le domaine militaire la locution "chargé à balle". Bien sûr, il s'agit là de vraies balles de canon. Mais on peut facilement imaginer un glissement où cette balle chargée, qui va vite et symbolise la puissance, devient celle qu'on charge métaphoriquement en d'autres occasions.
Du coup, être "à balle" d'un produit, ça pourrait être une référence au mot "speed" (champ lexical de la vitesse), au vocabulaire militaire ("charger à balle" prenant alors un autre sens), ou simplement à la connotation superlative de ce mot.

Hasard donc, deux expression si proches ? Il semblerait, mais n'oublions pas qu'on ne connaît pas vraiment l'origine de "tripping balls". Peut-être ont-elle en fait suivi des trajectoires similaires ?
 
À ma connaissance ça vient des yeux oui, qui est une caractéristique relativement propre à la MDMA d'ailleurs, alors que le bruxisme c'est très commun.

Sinon Rolling, c'est pas utilisé par les anglophones en particulier, mais surtout chez les américains. Il me semble que les british et les australien c'est pinging ou un truc du genre.
 
L’opérateur logique de la négation tend à rendre l’appréciation du réel plus binaire qu’elle n’est en réalité. Ne pas aimer, ne pas avoir envie… laissent entendre l’intimité, la discorde, le dégoût, autant que l’absence qu’ils sont logiquement censés exprimer. Peut-être avez-vous déjà eu ce dialogue :

- Tu viens au cinoche ?
- Non, j’ai pas envie.
- Mais pourquoi ?
- Ben j’ai pas envie !
- Mais :-(

Ou encore :
- Tu t’entends bien avec Sarah ?
- Non, pas trop.
- Ah bon ???
- Mais y’a pas de soucis non plus ! Juste, on ne s’entend pas.


C’est une histoire de positon de la négation dans la phrase. « Je n’ai pas envie d’aller au cinéma », et « j’ai envie de ne pas aller au cinéma », ne sont pas strictement la même chose. Dans le premier cas, on nie l’envie ; dans le second cas, on nie le cinéma, ce qui est un peu plus violent. Ainsi, je n’ai pas envie d’écouter de la funk, et j’ai envie de ne pas écouter du reggeaton.

L’opérateur logique « négation », accolé à un verbe d’appréciation, devrait signifier l’absence plutôt que le renversement, la neutralité plutôt que le dégoût. Enfin, c’est une bonne question. C’est quoi le contraire de l’amour, la haine ou l’indifférence ?

Afin d’éviter les ambiguïtés, je propose une normalisation de l’opérateur « bof ». Bof est neutre, blasé, sans goût. Gardons la négation pour ce qui nous répugne, puisque c’est l’usage.

- J’ai bof envie d’aller au cinéma.
- Avec Sarah, on s’entend bof.
- J’aime bof la funk, et pas le reggeaton.

La précision « de ouf » après la négation peut aussi remplir cet usage :
- On s’entend pas de ouf, j’ai pas de ouf envie d’aller au cinoche, et la funk, c’est pas ouf. Mais ok, si ça te fait plaisir, je veux bien faire un effort. Allons-y :-)
 
Variante avec sauce nantua : j'ai pas cher envie de faire ça.
 
et le mode d'expression issu d'une civilisationé en phase supernova:
j'ai glop envie de faire ça.
j'ai glop envie d'aller au cinéma
glop le Paradisio à Amsterdam !!
les derniers temps je me sens pas glop...

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EDIT: génération BéDé et culte de l'enfant-roi (sixties...)
la pourriture de la crème

Caution RDR ===>> glop glop, pas glop !!!
 
« L'architexte est une écriture des conditions d'écriture.
L'architexte désigne des objets informatiques qui sont en position de régir l'écriture, de lui donner ses formats et ses ressources.

ex. le traitement de texte fournit les ressources de notre rédaction.

ex. le logiciel de messagerie offre le cadre de nos échanges. »

Le forum est une architexture !
 
Je ne sais pas si Brassens l'a dit ou si je l'ai mal entendu, mais c'est beau : le talent d'Achille.

J'imagine que c'est cette particularité, cette vulnérabilité qui nous rend un peu infonctionnel dans le monde tel qu'il est, mais par laquelle nous inventons un monde qui peut être.
 
Entre l’unique et le multiple, il y a le varié. On ne lit pas souvent ce mot. Ce n’est pas assez péremptoire.

Dans l’usage du monde, j’ai lu : des bicyclettes « versicolores ».
C’est d’autant plus joli que je pense alors à la versification, la mise en poésie -> qui se manifeste d’ailleurs, en magnifiant dans la phrase ces bicyclettes dépareillées.

On pourrait en imaginer d’autres. Ces jours versithymes qui précèdent les grandes échéances ?
 
Mon mot favori de la langue française: embrasure.

Une embrasure est un espace évidé dans toute l'épaisseur d'un mur par l'établissement d'une baie. Plus spécifiquement, ce terme désigne la partie interne de cet espace, par rapport au dispositif de fermeture, porte ou fenêtre.

Mot dérivé de embraser , avec le suffixe -ure , littéralement ce qui rend une pièce plus lumineuse, qui « embrase » la pièce.

« ouverture pratiquée dans un mur pour pointer le canon » (d'Aub., Hist., I, 245 ds Littré). Dér. du rad. de embraser* « mettre le feu » et « élargir »; suff. -ure*.

Il y a dans ce mot à la fois la poésie du clair-obscur induit par le verbe embraser et l'ouverture légère d'une porte ou d'une fenêtre. Mais je trouve que cette ambiguïté est encore magnifiée par la sonorité versicolore du mot entre «ambre» et «azur».
 
L'islandais est une des rares langues à avoir un terme ancien pour désigner deux personnes ayant déjà eu des relations sexuelles avec une même personne, quelles qu'en ait été le contexte (marital ou non) : kviðmágar, littéralement "beaux-frères / belles-soeurs par le bas-ventre".
 
Aujourd’hui on dirait : « métamour »
 
Voui. D'ailleurs j'aimerais bien connaître le taux de pénétration (enfin, d'usage) du terme anglais "meta-lover" chez les polyA islandais (les jeunes Islandais étant presque tous bilingues, et beaucoup utilisent même l'anglais entre eux au quotidien).

P.S. : Quoi que, en fait, j'ai l'impression que ça ne désigne pas forcément la même chose, puisque ça concerne aussi le passé (donc métamour ou ex-métamour, indifféremment) et que ça ne désigne que l'aspect sexuel.
 
J'ai remarqué un truc vaguement rigolo hier, il n'y a que deux consonnes qui peuvent former un mot avec chacune des mores "ouvertes" de la langue française => a e i o u ou an on in ê (il me semble que ça a un nom précis mais je m'en souviens plus).

P => Pas, Peu, Pis, Pot, Pus, Poux, Paon, Pont, Pin, Pet
B => Bas, Beuh (ok limite celui là), Bille, Beau/bot, Bu, Boue, Banc, Bon, Bain, Baie
 
rigolo cette analyse systématique !
(il me semble que ça a un nom précis mais je m'en souviens plus
Tu parles des voyelles ?
 
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