Introduction : Développement de l'enfant.
Les cellules de bases du cerveau (les neurones) sont toutes présentes à la naissance, mais à l'état embryonnaire. Pendant les premières années, les neurones se développent et multiplient leurs ramifications (les dendrites) et leurs interconnections. Ces interconnections (les contacts synaptiques) sont les supports matériels de la mémoire. Un souvenir, c'est un trajet dans le cerveau. Plus on multiplie et plus on diversifie les expériences du jeune enfant, plus on sollicite de contacts synaptiques, et donc plus on développe son intelligence. Or, on a vu que l'homme ne crée pas de nouvelles cellules nerveuses ; au contraire, au cours de sa vie, une forte proportion des contacts synaptiques va dégénérer . C'est donc dans les premières années de sa vie qu'ils faut multiplier les expériences actives de l'enfant, pour que se mettent en place les structures qui l'aideront dans ses apprentissages futurs.
Quelques données physiques :
Par rapport à la naissance, l'encéphale voit sa masse multipliée par 2 à 1 an, et par 3 à 6 ans.
Le développement psychomoteur de l'enfant.
A 2 ans l'enfant sait marcher. Sa course est encore une situation de déséquilibre en avant à peine contrôlée. A 3 ans, la course s'organise comme un mouvement continu, il est capable de marche plus complexe.
Vers 3 ans, c'est le début de la coordination occulo-manuelle : ces dessins ne sont plus le fruit de mouvement de tout le corps, mais la visions que l'enfant a de sa feuille lui permet de diriger sa main. Petit à petit il progresse dans la dissociation segmentaire : mouvement de tout le bras, puis de l'avant bras, puis du poignet, puis des doigts, son dessin s'affine.
A 3ans, ses dessins commencent à être guidés par une volonté de réalisme, limité par son absence de maîtrise du geste.
A 4 ans, la croissance est harmonieuse, l'enfant maîtrise de mieux en mieux son corps et fait l'apprentissage de nombreux gestes nouveaux.
A partir de 5ans, la croissance s'accélère par à coups. L'enfant est capable de courir, de sauter, de taper dans un ballon, de lancer en visant, de faire du vélo, de couper sa viande. Toute cette période (4/6ans), est celle d'une grande exubérance motrice. En même temps, l'enfant est capable d'une autorégulation : il va courir pendant 10 minutes, se reposer 5 minutes, puis repartir.
Le dessin d'un enfant de 5/6ans, si son développement à été convenable (responsabilité des adultes), peut être très fin et complet, jouant sur l'épaisseur de tracé, sur des rythmes de couleurs, sur des frises décoratives avec répétition de motifs. Il représente le corps avec tous ces segments et des proportions à peu près harmonieuse. Il est encore incapable de faire des perspectives.
A partir de 6ans, l'enfant entre dans la période de la logique concrète. Les objets acquièrent un statut logique et concret, et non plus pratique et affectif. Il acquiert les premiers invariants : la quantité (7ans), la longueur (8ans) le poids (9ans), le volume (11ans). Il est capable de faire des opérations concrètes simples : classification (selon deux critères combinés), sériations simples et doubles, numération. Ces nouvelles aptitudes lui permettent de représenter le réel selon des catégories, de faire des comparaisons et des relations. L'enfant ne globalise plus la réalité, il l'organise et l'explique à l'aide d'un raisonnement et d'un ordre établit.
Il maîtrise de mieux en mieux le temps et l'espace. Le temps, scandé par les rythmes biologiques, familiaux et scolaires lui donnent des points de repères, lui permettant de prendre conscience des durées vécus, de la succession des évènements.
Il prend conscience des notions d'espace proche ou lointains, en même temps qu'il conquiert ses propres espaces. La définition de cet espace personnel est importante, de même qu'est important le respect que les adultes doivent en avoir.
C'est aussi un âge où l'enfant a besoin de s'identifier à un modèle adulte. C'est ce type d'identification qui va lui permettre d'acquérir les concepts de lois, de liberté, de valeurs sociales et morales.
Au cours de cette tranche d'âge, l'enfant intègre progressivement les valeurs morales des adultes. Jusqu'à présent, il réagissait par rapport à des interdictions ou des autorisations, qu'il subissait, en les respectant ou non.
Maintenant il intègre les valeurs qu'il a toujours entendu défendre par les adultes : la franchise, la justice, l'égalité, et il les reprends à son compte. Il en profitera d'ailleurs pour reprocher aux autres (enfants/adultes) de ne pas agir dans ce sens.
Le sentiment de juste/injustice va d'ailleurs être très fort, particulièrement à partir de 9/10ans.
Source : Manuel sur l'enfance distribué lors des sessions BAFA de l'IFAC. (avec quelques modifications de ma part)
Je m'arrête là concernant les enfants, il y aurait encore trop à dire sur la préadolescence et l'adolescence. Mais on peut résumer ça par un conflit avec le monde des adultes, de sorte à confronter l'apprentissage acquis plus jeunes, et savoir se qu'il gardera/ne gardera pas dans sa vie d'adulte. Il y a également les composantes sexuelles, ainsi que l'évolution du corps à prendre en ligne de compte.
Maintenant que j'ai posé les bases du développement des plus jeunes, faisons un PaRaLLeL avec le fonctionnement du cerveau.
Des milliards de neurones !
Notre cerveau comprend un nombre astronomique de cellules nerveuses. Il est de l'ordre de cent milliards
pour l'ensemble de ce que nous avons dans notre tête, c'est à dire notre encéphale. Pour le cortex cérébral, qui est la partie la plus superficielle, enveloppant notre cerveau, on trouve environ dix à vingt milliards de cellules nerveuses. C'est un chiffre considérable.
Le nombre de connexions est encore plus élevé puisque, en moyenne, une cellule nerveuse établit dix mille contacts avec d'autres partenaires, ce qui fait, au total, un million de milliards de connexions. Pour donner une idée de la densité des synapses dans le cortex, un millimètre cube de substance grise contient environ cinq cent millions de contacts entre cellules nerveuses ou synapses.
(Eric Kandel)
Comment les neurones sont connectés
Laissez moi tout d'abord vous expliquer comment les cellules nerveuses fonctionnent.
Un neurone typique a plusieurs composants. Il y a les dendrites, il y a le corps cellulaire, il y a l'axone, et les terminaisons axonales. Les dendrites servent à recevoir les signaux en provenance des autres neurones.
En fonction des signaux qui lui parviennent par les dendrites, le corps cellulaire va déclencher ou non un signal électrique, appelé influx nerveux. C'est un signal de tout ou rien qui se déplace le long de l'axone de manière autonome jusqu'aux terminaisons axonales, où ce neurone communique avec les suivants à travers des contacts appelés synapses.
Là il se passe quelque chose d'intéressant. L'influx nerveux provoque la libération d'un messager chimique, un neuromédiateur, dans la terminaison pré-synaptique. En général, un neurone ne libère qu'un seul type de neuromédiateur qui diffuse à travers un petit espace jusqu'aux récepteurs post-synaptiques du prochain neurone, ce qui donne lieu à l'émission d'un nouveau signal électrique appelé le potentiel synaptique.
Selon le type de neuromédiateur transmis, le potentiel synaptique va être positif ou négatif. La cellule nerveuse va en général faire une somme arithmétique de tous les signaux positifs et négatifs qu'elle reçoit par ses dendrites et, selon que cette somme dépasse ou non un certain seuil, déclencher ou non l'influx nerveux.
(Jean-Pierre Changeux)
Les connexions sont modifiables
Le signal nerveux qui se propage le long des axones, l'influx nerveux, a une amplitude constante et se déclenche selon le principe du tout-ou-rien.
Au contraire, lors de la transmission chimique, la réponse peut être graduée à la quantité de
neuromédiateurs présents dans l'espace synaptique.
Donc, les connexions que nous avons dans notre cerveau ne sont pas rigides. Elles sont susceptibles, au contraire, de flexibilité, et l'efficacité de la réponse des récepteurs aux neuromédiateurs peut elle-même être réglée par l'activité de la cellule nerveuse. Il peut y avoir, dans ces conditions, un apprentissage au niveau de la synapse.
(Eric Kandel)
Comment l'apprentissage modifie les connexions
L'effet à court terme de l'apprentissage est un renforcement de la connexion synaptique. Par exemple, on peut imaginer qu'à la suite d'un certain processus d'apprentissage, ce neurone va libérer une plus grande quantité de neuromédiateurs qu'auparavant, de telle sorte que le potentiel synaptique qu'il déclenche, et qui avait déjà atteint un certain niveau, sera magnifié au point d'être maintenant capable de forcer le déclenchement du neurone post-synaptique. Un tel renforcement est temporaire et ne durera que de quelques minutes à quelques heures.
Par contre, quand la mémoire s'inscrit à long terme, une chose assez surprenante se produit : on remarque l'apparition de nouveaux contacts synaptiques ! L'effet à long terme de l'apprentissage est donc de stabiliser la mémoire par la croissance de nouveaux contacts synaptiques dans le cerveau. C'est une découverte qui a de profondes ramifications.
(Eric Kandel)
Peut-on créer de nouvelles connexions ?
Ce que l'on sait c'est que lorsque deux cellules sont déjà connectées, des connexions synaptiques additionnelles peuvent s'établir entre elles. En revanche, on ne sait pas s'il peut se créer ou non de nouvelles connexions synaptiques entre cellules qui n'étaient pas auparavant connectées. Nous ne connaissons pas la réponse à cette question.
Cela tient à ce qu'il est relativement aisé d'observer des cellules déjà connectées et de suivre le
développement de leur connexion. Par contre observer des cellules qui ne sont pas déjà connectées, ce qui est le cas pour la plupart des cellules, est un travail assommant et personne ne l'a fait. Mais on aurait besoin de le faire.
(Daniel Schacter)
L'influence du contexte
Le principe de la spécificité des représentations fait référence à une condition importante sur le rappel d'un souvenir. Ce principe énonce que la probabilité de provoquer le souvenir d'une expérience passée dépend beaucoup de la façon dont cette expérience a été mémorisée initialement et de comment la représentation que l'on en a est reliée à ce qu'on utilise pour en provoquer le souvenir.
Le souvenir d'un événement particulier ne sera pas provoqué par n'importe quelle suggestion, mais par une suggestion qui est reliée à l'idée que vous vous êtes fait de l'événement au moment où il s'est produit et, probablement aussi, à votre manière d'y repenser depuis.
Un bon exemple de ce phénomène est donné par une expérience pendant laquelle on montre à quelqu'un des phrases qu'il doit mémoriser. Ce sont des phrases simples du style : "Le poisson a attaqué le nageur".
Un peu plus tard on sonde sa mémoire de ces phrases en lui faisant certaines suggestions. Cette expérience a montré que la suggestion la plus efficace pour lui faire se rappeler de la phrase "Le poisson a attaqué lenageur" était le mot "requin". Pourquoi "requin" ? Le mot "requin" était encore plus efficace que "poisson", bien qu'il n'apparaisse pas dans la phrase alors que "poisson" en faisait partie !
L'explication est que la plupart des gens, quand on leur fait lire une phrase telle que: "le poisson a attaqué le nageur", pensent à un requin et font une inférence, comme s'ils se construisaient une petite scène mentale dans laquelle un requin attaque un nageur. En conséquence, la suggestion qui s'approche au plus près de la représentation mentale qu'ils ont d'une telle phrase est le mot "requin".
(James McClelland)
Mémoires neuronales
Au niveau du cerveau, les mémoires sont stockées à l'intérieur des connexions entre les neurones qui sont justement chargées de faire le travail de rappel des souvenirs.Dans ce contexte, se souvenir d'une information spécifique, correspond à reconstruire ou retrouver l'activité neuronale qui avait lieu lors de l'expérience originelle.
Une conséquence très importante c'est que ce qui est activé lors de la reconstruction d'une mémoire donnée ne provient pas nécessairement uniquement de l'expérience dont on cherche à se souvenir. Certaines des choses dont on se souvient peuvent en effet provenir d'informations ou d'expériences qui s'avèrent avoir été stockées à d'autres reprises dans certaines des connexions qui contribuent au rappel de ce souvenir.
(Eric Kandel)
L'oubli neuronal
L'OUBLI CORRESPOND A UNE DISPARITION DE CONNEXIONS
Tout d'abord l'oubli correspond à des disparitions de connexions synaptiques. On l'a observé chez certains animaux dont la mémoire ne dure seulement que de trois à quatre semaines. Lorsque ces animaux apprennent quelque chose, le nombre de connexions synaptiques augmente bien. Mais, lorsqu'ils commencent à l'oublier, ces mêmes connexions synaptiques disparaissent.
(Daniel Schacter)
Qu'est-ce que l'oubli ?
Qu'est-ce que l'oubli ? Par définition, l'oubli est une perte de l'accès à certaines informations au cours du temps. Nous avons plus de difficultés à retrouver certaines expériences, au fur et à mesure que le temps passe, comme nous pouvons le constater dans la vie quotidienne. Pourquoi en est-il ainsi ? Il existe trois théories à ce sujet.
L'oubli par évaporation
L'une d'entre elles consiste à dire que nous perdons simplement de l'information avec le temps : elle disparaît en quelque sorte au cours d'un processus de détérioration passif. Une fois qu'elle a disparu, on ne peut plus la retrouver.
L'oubli par inaccessibilité
Selon une seconde théorie, l'information ne disparaît pas de la mémoire et son oubli serait simplement dû à une inaccessibilité dans le temps: nous ne disposons simplement plus des indices qu'il faut utiliser pour accéder à cette information.
Nous avons ainsi tous fait l'expérience de revenir dans un endroit que l'on a quitté il y a 10 ou 15 ans, et d'être assailli par un flot de souvenirs que l'on croyait à jamais disparus.
L'oubli par interférence
Ces souvenirs nous reviennent car ils sont associés à des indices très spécifiques de l'endroit où nous sommes revenus. Cela étant dit, je crois qu'affirmer que toutes les informations présentes en mémoire ne disparaissent jamais est une vue extrême. Un troisième facteur d'oubli est le concept d'interférence : nous faisons beaucoup d'expériences similaires de telle sorte que tout ce qui nous est arrivé dans le passé interfère avec notre capacité à nous rappeler tous les faits de même nature. Selon une vieille tradition en psychologie, on considère qu'il existe deux sources d'interférences : la première est l'interférence rétro-active : si j'ai appris une certaine information; et si j'apprends ensuite des informations voisines, à plusieurs reprises, cela interférera avec mon souvenir de la première information. La seconde est
l'interférence pro-active : quand nous avons des expériences répétitives dans un domaine particulier, il est parfois difficile de coder une nouvelle expérience qui est presque identique à la précédente.
C'est le cas par exemple lorsque vous allez seul au bureau et que vous garez votre voiture pratiquement tout le temps au même endroit. Avec le temps, il vous devient de plus en plus difficile de vous rappeler où se trouve votre voiture. La raison en est que c'est un acte que vous avez effectué si souvent qu'il est difficile de séparer une expérience d'une autre et donc d'en élaborer des représentations distinctes en mémoire.
Conséquence: vous avez oublié où vous avez garé votre voiture!
L'action des drogues
La plupart des drogues affectant notre cerveau et nos conduites – et qui peuvent d'ailleurs entraîner une dépendance - agissent au niveau des récepteurs de neuromédiateurs. Leur action est d'autant plus importante au niveau du psychisme qu'elles agissent sur la réception des neuromédiateurs très répandus comme ceux qui innondent le cerveau à l'occasion de changements d'états de conscience tels que l'éveil, le sommeil et le stress.
Ces neuromédiateurs sont produits et libérés par des neurones présents en petit nombre dans la base du cerveau, mais qui envoient des terminaisons dans l'ensemble de l'encéphale. Les récepteurs se trouvent donc distribués dans la plupart de nos cellules nerveuses et les drogues vont agir au niveau de ces récepteurs, entraînant un changement global de nos fonctions cérébrales.
La prise de drogue altère donc la chimie du cerveau et entraîne en quelque sorte, une réorganisation biochimique de nos cellules nerveuses, qui est à l'origine de l'accoutumance et de la dépendance.
Source :
http://thebrain.mcgill.ca/flash/capsules/pdf_articles/comment_fonctionne.pdf
Les différents neuro-transmetteurs :
La dopamine :
La
dopamine est un
neurotransmetteur appartenant aux
catécholamines et donc issue de l'
acide aminé tyrosine. Dans le
système nerveux central, elle agit comme neurotransmetteur en activant les
récepteurs dopaminergiques postsynaptiques. Bien que la dopamine, avec la
noradrénaline et la
sérotonine, soient très minoritaires dans le cerveau, puisqu'ensemble, elles concernent moins de 1 % des neurones[SUP]
3[/SUP], elles jouent un rôle modulateur final essentiel des sorties motrices et psychiques.
La dopamine est le précurseur de l'
adrénaline et de la
noradrénaline. Les personnes ayant un taux élevé de dopamine auraient davantage tendance à poursuivre des conduites dites « à risque » ou à rechercher ces situations (dont l'usage de « stupéfiants », les jeux de hasard ou les paris)[SUP]
4[/SUP].
La dopamine libérée dans la fente est en partie captée par des récepteurs se trouvant sur la cellule postsynaptique et transmet ainsi le signal neuronal par
transduction. Environ 80 % de la dopamine libérée est recaptée par les neurones dopaminergiques présynaptiques par des transporteurs sélectifs DAT (dopamine active transporter).
Dans le
système nerveux central, la dopamine joue un rôle complexe et intervient dans diverses fonctions importantes, telles que le comportement, la
cognition, les fonctions motrices, la motivation, les récompenses, le sommeil ou la mémorisation. La dopamine est principalement synthétisée et libérée par des populations de neurones très restreintes situées dans la
substance noire (SN) et dans l'
aire tegmentale ventrale (VTA) qui ont pour cible majeure diverses structures cérébrales appartenant au système des
noyaux de la base. Les noyaux de la base sont des structures sous-corticales comprenant différents noyaux (
striatum,
globus pallidus,
noyau sous-thalamique). Le
striatum qui représente le premier relais du système et la cible principale des projections dopaminergiques se divise en deux composantes: ventrale et dorsale.
Source :
Dopamine - Wikipédia
La sérotonine :
La
sérotonine, encore appelée
5-hydroxytryptamine (
5-HT), est une
monoamine, servant de
neurotransmetteur dans le
système nerveux central. Elle est majoritairement présente dans l'organisme en qualité d'
hormone locale (ou autacoïde). Sa part dans le cerveau où elle joue le rôle de neurotransmetteur ne représente que 1 % du total du corps[SUP]
3[/SUP]. Tout comme l'
adrénaline, la
noradrénaline et l'
histamine, elle joue donc un double rôle d'hormone et de
neuromédiateur du système nerveux central.
Les effets de la sérotonine sur les autres neurones peuvent être excitateurs ou inhibiteurs suivant la nature des récepteurs.
On trouve la sérotonine dans le
cerveau (où elle joue le rôle de
neurotransmetteur ou de neuromédiateur) et dans le
système digestif. Elle est impliquée dans la régulation de fonctions telles que la
thermorégulation, les comportements alimentaires et sexuels, le cycle
veille-
sommeil, la
douleur, l'
anxiété ou le
contrôle moteur. En 2006, des chercheurs du
CNRS ont découvert que la sérotonine de la mère jouait un rôle important dans le développement de l'embryon[SUP]
11[/SUP]. De même, selon une autre étude de 2006, un déséquilibre de sérotonine expliquerait 50 % des cas de
mort subite du nourrisson[SUP]
12[/SUP].
L'activité des neurones du raphé est liée au cycle veille-sommeil. Au cours du sommeil, les neurones du raphé sont silencieux et ne libèrent donc pas de sérotonine. Lorsque le sujet est éveillé, les neurones du raphé produisent des
potentiels d'action à intervalles très réguliers. La fréquence des influx nerveux est corrélée à l'activité motrice, ce qui suggère que la quantité de sérotonine libérée dans le système nerveux central est augmentée avec l'activité motrice.
Comme la sérotonine joue un rôle important dans les changements d'état émotionnel, on pense que certaines
molécules analogues à la sérotonine peuvent modifier ces états émotionnels. Les
inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (des substances qui bloquent la recapture de la sérotonine, par exemple la
fluoxétine), sont utilisés en médecine pour soigner les symptômes liés à la
dépression ou aux
troubles obsessionnels compulsifs et aussi pour la boulimie.
Les effets comportementaux d'hallucinogènes comme le
LSD, la
psilocybine, ou la
mescaline sont liés à l'activation des récepteurs 5-HT[SUB]2A[/SUB]. Toutefois, les récepteurs 5-HT[SUB]1A[/SUB] et 5-HT[SUB]2C[/SUB] et les récepteurs de la dopamine joueraient aussi un certain rôle.
L'alimentation a un effet sur le taux de sérotonine. Cependant, la sérotonine ne traverse pas la
barrière hémato-encéphalique[SUP]
19[/SUP], seul le
tryptophane peut le faire. La banane, par exemple, bien qu'elle contienne de la sérotonine, n'a en revanche pas d'effet sur l'humeur lié à sa teneur en ce neurotransmetteur. La dinde n'a pas non plus d'effet sur l'humeur (pas, en tous cas, par ce mécanisme), contrairement à une idée répandue[SUP]
19[/SUP]. L'α-lactalbumine, contenue en faible quantités dans le lait, contient relativement plus de
tryptophane que la plupart des protéines.
La
production de sérotonine dans le cerveau varie directement en fonction du transport du tryptophane dans le cerveau (au travers de la
barrière hémato-encéphalique). Le taux de transport est lui-même inversement proportionnel aux concentrations des autres grands acides aminés neutres (
leucine,
isoleucine,
valine,
tyrosine,
phénylalanine) qui lui font compétition à l'entrée du cerveau. Les concentrations de ces derniers, enfin, varient en fonction de la proportion en glucides et en protéines consommées. C'est ainsi que la consommation de sucre ou de repas sucrés aura pour effet d'augmenter indirectement (et
momentanément) les concentrations de tryptophane dans le cerveau, tandis qu'un aliment très protéiné (qui, paradoxalement, contient plus de tous les acides aminés, y compris le tryptophane), aura pour effet de diminuer les concentrations cérébrales de tryptophane et, probablement, de sérotonine[SUP]
20[/SUP]
La sérotonine serait liée à l'humeur dans les deux sens. C'est-à-dire que le taux de sérotonine influencerait l'humeur, et que les pensées positives ou négatives influenceraient à leur tour le taux de sérotonine[SUP]
19[/SUP].
La pratique régulière de l'activité physique augmente la sécrétion naturelle de sérotonine[SUP]
19[/SUP].
Source :
Sérotonine - Wikipédia
Le noradrénaline :
La
noradrénaline ou
norépinéphrine est un
composé organique qui joue le rôle d'
hormone adrénergique et de
neurotransmetteur. C'est une
catécholamine comme la
dopamine ou l'
adrénaline.
Elle est principalement libérée au niveau du
tronc cérébral et par les fibres nerveuses du
système nerveux orthosympathique(ou sympathique) et agit comme
neurotransmetteur au niveau des
organes effecteurs. Elle joue un rôle dans l'attention, les émotions, le sommeil, le rêve et l'apprentissage. Elle est également le
précurseur métabolique de l'
adrénaline (NOR signifiant
Nitrogen Ohne Radikal, littéralement
azote sans radical,
azote libre).
Mieux comprendre les neurones de l'apprentissage et de l'addiction aux drogues
Shedd Aquarium (Chicago, Illinois)- Des dauphins exécutent des sauts guidés par les gestes et sons de sifflet de leurs entraîneurs. Ces derniers expliquent au public comment ils ont patiemment associés ces sons de sifflets et gestes à des tours que les dauphins réalisent diligemment avant de recevoir un poisson. Voici un exemple d'apprentissage mettant en jeu le
circuit de la récompense. Ce processus est basé sur la sécrétion de
dopamine, un messager chimique (ou neurotransmetteur) dont l'augmentation signale la présence d'un évènement agréable ou d'un stimulus prédisant celui-ci. Ce processus permet, par le biais de la récompense, d'augmenter la motivation d'un individu pour les comportements destinés à l'obtenir. De la même manière, les drogues créant une dépendance élèvent artificiellement la quantité de dopamine et activent ainsi les circuits de la récompense. Aujourd'hui, les modes d'action des neurones impliqués dans ces processus sont encore partialement incompris. Une
nouvelle étude publiée le 18 janvier 2012 dans la revue Nature par des chercheurs de l'université de Harvard (Massachussetts) apporte de nouveaux éléments pour comprendre ce processus complexe.
Cette étude a consisté à mesurer l'activité neuronale de souris lors de stimulations par des signaux associés à des récompenses ou à des punitions.
Les neurones à dopamine réagissent à un évènement plaisant (attendu ou inattendu) provoquant la libération d'un fort taux de dopamine avant mais aussi pendant la réception de la récompense. En effet, des études montrent qu'ils peuvent aussi être activés par des signaux présageant une chose agréable (le sifflet du dresseur de dauphins ou le bruit d'ouverture de la boîte de nourriture pour chat). La réponse des neurones à dopamine diminue cependant si la récompense associée n'est pas reçue. Ces neurones facilitent donc la mémorisation de l'expérience agréable et l'apprentissage par la satisfaction.
Les neurones à dopamine impliqués se trouvent en plein centre du cerveau dans
l'aire tegmentale ventrale (ATV). Dans cette zone, se situent aussi des neurones GABA (acide gamma-aminobutyrique), dont l'action est entre autre d'inhiber les neurones à dopamine. L'action des neurones GABA est encore mal définie mais nous savons que le circuit de la récompense est un système complexe d'interactions entre ces deux types de neurones permettant le « calcul » de la prédiction de la récompense.
L'étude des chercheurs de Harvard suggère que les neurones GABA ont une activité soutenue pendant la période s'étendant du signal prédisant une chose agréable jusqu'à l'instant de l'obtention de la récompense . Cela suggère que ces neurones interviennent lors de l'expectative de chose plaisante. Ils seraient par contre insensibles à l'absence ou la présence de récompense contrairement aux neurones à dopamine. C'est à dire que leur activité reste identique même si l'attente n'est ensuite pas satisfaite. En parallèle, les neurones GABA peuvent aussi être excités par un stimulus désagréable comme une punition. Ils empêchent alors la libération de dopamine. De nombreuses drogues addictives agissent sur ce mécanisme en inhibant des neurones GABA, elles provoquent ainsi une augmentation de la libération de dopamine. Le circuit de la récompense est donc artificiellement activé et soutenu même après l'instant de la prise de drogue.
Selon
Philippe Faure, directeur de recherche au
laboratoire de Neurobiologie des processus adaptatifs, « cette étude est innovante du point de vue technologique car elle surmonte la difficulté de la distinction des neurones à dopamine et GABA en conditionnant deux catégories de souris génétiquement modifiées ce qui est essentiel à l'étude de la dynamique de ces deux populations. Pour un groupe de souris ce sont seulement les neurones à dopamine qui réagissent à un stimulus lumineux utilisé pour identifier les neurones enregistrés alors que pour l'autre groupe ce seront les neurones GABA. Enfin, ces résultats mettent en évidence des propriétés des neurones GABA jusque-là ignorées. »
« Par contre, des études antérieures suggèrent que des sous-groupes de neurones à dopamine ou GABA existent. Dans cette étude, cette diversité n'est pour l'instant pas prise en compte. »
Source :
http://blog.mysciencework.com/2012/01/26/neurones-apprentissage-addiction-drogues.html
Conclusion : Notre fonctionnement ne dépend que de tout ce joli petit bordel (et je l'ai fait en version très gentille). Ainsi que du vécu personnel pendant l'enfance. Je dirai même que c'est ce vécu qui a configuré notre cerveau d'adulte, pour réagir plus ou moins bien à tel ou tel stimulis/situation. De même dans nos choix de vie. L'humain n'est qu'une machine, très complexe certe, mais les possibilitées sont bien plus limitées que ce que certains imaginent. Non, on est pas TOTALEMENT maître à bord. Je ne dis pas que nous sommes guidé entièrement par ce fonctionnement, mais en grande partie si. Sachant que nous avons un temps de latence, par rapport à la conscience de tout se qui se passe là-haut, ainsi que de tout se qui se passe dans l'instant présent, sous nos yeux. Comment admettre pour la plupart que ce ne sont pas « eux » qui contrôlent leur propre manière de penser… Le seul débat à avoir, c'est l'acceptation de tout ça selon moi.