[video=youtube;Lur3-YBP738]
Aïe, Aïe...
16 pages...
Je n'ai évidemment pas tout lu, et je viens avec ma contribution qui broie du noir. Ce soir je broie du noir.
J'assiste impuissant à l'effritement, pour ne pas dire l'effondrement, de mon petit monde et des certitudes que j'avais dans les gens prochent de moi. Je n'accepte pas d'être cynique et de cesser de croire en l'humain. Et je te parle pas du Syrien effaré, agard, perdu qu'il est de ne plus avoir de maison, en y ayant laissé de la famille sous les décombres. Je ne parle pas des centaines de milliers de femmes violé et harcelé, humilié comme si ça ne suffisait pas, accusée d'être responsable de leur malheur. Je ne te parle non plus de la monté du fachisme, de l'inexorable progression cancéreuse du capital sur le vivant et le bon sens. Je ne te parle du chomage, je ne te parle pas du sexisme. Je ne te parle pas de la soumission à la hierarchie, du désintérêt politique généralisé. Je ne te parle pas de non plus de l'égoïsme ordinaire et de la polution croissante de l'eau, de l'air, de la nouriture, des forêt et des deserts!
Ce soir je parle de chose simple, fondamentale, probablement en partie à l'origne de tout ce qui a été cité plus haut. Ce soir on parle de solitude. À chaque fois que je te prend dans les bras, ami(e), je suis bien. Homme ou femme, j'aime te faire l'amour, j'aime t'embrasser et j'aime te ragarder avec tendresse. Je ne te connais pas, mais je me connecte à toi de la façon dont il convient pour nous soutenir mutuellement, et même, nous envoler. J'oublie que nous retrouverons nos conflits mutuelle, nos passions, nos non dis.
Alors qu'
Omega, qui était promis à un bel avenir de banquier (médier discutable, mais on fait selon sa vocation), le voilà trahis par ceux là même qui lui faisait des promesses de CDI.
Alors qu'Epsilon n'a pas de diplome vraiment qualifiant, elle vagabonde de métier sous payé à jobs de merde pour se perdre finalement au mexique dans une relation amoureuse très bancale où les projet d'avenir et la barrière linguistique rendent les choses très complexes.
Phi, quand à elle, se rend compte après une vie bien vécu que tout ça n'a pas de fin, d'inombrable sacrifice pour en arriver là. L'échec d'un marriage en compagnie d'un homme toxique, au sens psychologique et relationnel lui aura fait perdre toute son énergie et sa jeunesse. Ses enfants en auront bien chier aussi, semble-t-il. Arrivé à cet âge, réaliser soudainement que l'on est pas épanoui professionnellement et essayer de se reconvertir en essuyant refus sur refus, silence sur silence, ça finit par démoraliser, par faire perdre confiance en soit, pour retourner à sa condition d'esclave moderne, soumise, broyée, consumée.
Bêta Orionis, quand à elle fait miroiter à son copain un avenir heureux, alors qu'elle semble incapable de compromis et de sacrifice, alors que
Dionisos, lui le ferait sans hésiter, m'a-t-il semblé. J'en suis sûr même, je le connais très bien. Ces deux là sont bien partie pour s'encrouter et ne jamais vivre leur rêve de vie hippie désolidarisé du système anxiogène. Les promesses et l'audace se sont envolé à mesure que le relatif confort de la précarité et d'une vie tranquille de simplicité volontaire quoique, répétitive et franchement pas bandante, s'installe. Va-t-elle le quitter, alors qu'ils ont tant donné pour être ensemble? Je ne me réjouie pas de savoir la suite.
Sirius quand à lui, encore jeune, est terrorisé pas l'insoutenable avenir qui se profile devant lui. Son dos le lache ce qui est très peu commode pour son métier d'ouvrier-artisant. Si jeune, et déjà foutue. Incapable de prendre des décisions, parce que la vie ne l'y aide pas trop, parce que la dépression endort l'esprit et annihile la volonté. Sirius à peur, sirius et seul, sirius est en chute libre dans un super trou noir et s'il franchit l'horizon dont il se rapproche dangereusement, rien ne pourra le sauver. Il ne restera que les jeux vidéos et la weed pour lui faire oublier sa condition d'homme moderne épanouie par le capitalisme sauvage et carnacier.
Uroborus est là, du haut de sa montagne. Il est trop loin pour pleurer et ressentir, mais au fond de lui... Au fond de moi je souffre. Je souffre du malheur des gens que j'aime. Je souffre de mon impuissance et je souffre de ce que je suis devenue, de ce que je vais devenir, ou ne pas devenir. Je souffre de mes doutes dans ce monde amère. Je souffre de ne pas m'être réalisé, d'être en retard. D'investir du temps et de l'énergie dans des personnes qui ne sont finalement pas à la hauteur humainement. Je souffre de souffrir. Je souffre de me masturber continuellement. Je souffre de mon métier dans lequel je suis pourtant priviligié. Je souffre des débats stéril qui ne font pas avancer le monde et dans lesquel je m'engage. Je souffre du vide de l'existence que l'on comble comme on peut avec notre égo. je souffre de ces gens qui me déçoivent et qui me blesse. je souffre de la solitude.
À mesure que je me visualise loin de la terre, dans le vide de l'espace, dans le silence assourdissant du cosmos, je réalise combient notre douleur et notre souffrance est bien peu de choses devant la majestueuse danse des corps celestes, tranquille et déterminé. Une souffrance humaine qui pourtant semble remplir un univers glacial et dont le rayon avoisine les 450 000 milliards de milliards de kilomètres. Dans les entrailles profond de ces spots urbex industrielle que j'ai exploré, du haut de ces tours abandonnés, je me noie dans le vide et dans l'obscurité.
Ce qu'il manque à cet humanité en perdition, c'est une grande orgie. Une communion du corps et de l'esprit par les sens. Ce qu'il manque à l'humanité, c'est le silence. Il lui manque la dureté impartiale de la nature que l'on a trop longtemps esquivé. Il nous manque l'espace, il nous manque le temps. Il nous manque le coeur. Il nous manque Dieu que l'on a oublié et dont on a travestie la définition et la relation initiale au profit de structure de controle sociale et d'abêtissement. Et c'est un musulman qui dit ça!
Ami(e), toi qui viens te vider du mal en toi comme moi je le fais. Sache que je t'aime, malgré tes défauts, je te pardonne et je t'aime. J'espére que tu me pardonne aussi d'être moi, et que tu m'aime aussi. Tu sais, on a vraiment besoin de s'aimer.
Tous.
PS: Je t'offrirais mon plus sourire si on se croise.