Décidément, pas une semaine ne passe sans qu’une nouvelle polémique ne vienne entacher le succès fulgurant de Facebook. Le réseau social, qui sort à peine d’une mini-polémique sur un nouveau système publicitaire (engagement ads) jugé intrusif pour beaucoup, vient en effet de modifier ses conditions d’utilisation (terms of service). Et l’une de ces modifications discrètement apportées le 4 février dernier, s’avère bien plus contestable que n’importe quelle stratégie publicitaire.
Vous postez régulièrement des photos, articles, vidéos sur le site créé par Mark Zuckerberg ? Lisez donc attentivement le texte suivant : « vous accordez à Facebook le droit irrévocable, perpétuel, non-exclusif, transférable, transférable et mondiale (avec l’autorisation d’accorder une sous-licence) d’utiliser, copier, publier, diffuser, stocker, exécuter, transmettre, scanner, modifier, éditer, traduire, adapter, redistribuer n’importe quel contenu déposé sur le site ».
Aussi surprenant que cela puisse paraître, cette phrase a toujours fait partie des conditions d’utilisations. Seulement voilà, jusqu’au 4 février dernier, elle était suivie par : « votre contenu d’utilisateur peut être effacé du site à n’importe quel moment. Si vous l’effacez, la droit accordé à Facebook évoqué précédemment expirera automatiquement, mais notez que l’enterprise peut en conserver des copies archivées ». Cette dernière phrase est désormais absente des conditions.
Quelle conclusion peut-on tirer de cette modification fondamentale ? Pour le site The Consumerist, qui l’a révélé, l’utilisateur du réseau social doit maintenant faire un choix : « faîtes bien attention à ne jamais mettre en ligne un contenu que vous ne voulez pas abandonner pour toujours, car il appartiendra désormais à Facebook ». Sur son blog, l’écrivain américain Edward Champion, collaborateur régulier pour différents médias comme le Los Angeles Times, affirme en avoir fini avec Facebook : « je ne cède foutrement aucun droit à Facebook pour conserver des copies de n’importe quel contenu importé de mon blog, et si ces têtes de cons essayent de l’utiliser, ils devront faire face à de sérieuses conséquences juridiques ».
L’écrivain, qui en profite pour fournir un lien permettant de se désinscrire de Facebook (même si la désinscription n’empêchera pas les clauses décrites précédemment), conclut son billet rageur en conseillant aux auteurs, artistes et photographes d’effacer le plus rapidement possible tous leurs contenus déposé sur le site. Et d’ajouter : « Creative Commons, voilà la solution. Pas d’attribution totalitaire des droits ». De son côté, Facebook avait informé ses utilisateurs d’un changement des conditions via le blog officiel de l’entreprise, sans toutefois faire référence aux contenus personnels. Le billet s’achevait ainsi : « comme toujours, la protection de votre vie privée et de vos renseignements est une priorité pour nous, et ces mises à jour vous fournissent le même genre de protection que vous êtes en droit d’attendre venant de Facebook ». Sans commentaire, même sur ton mur.