Quoi de neuf ?

Bienvenue sur Psychonaut.fr !

Le forum des amateurs de drogues et des explorateurs de l'esprit

Tripper seul ?

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion Sunder
  • Date de début Date de début
seul ou pas il y a quand même de l'exploit ! Mais je suis assez d'accord que en solitaire c'est introspectif... et puis pour définir ce qui est le mieux (seul ou à plusieurs) cela dépend de ce que l'on a à penser. Si on n'a rien ou rien d'intéressant disons, autant le faire à plusieurs pour que les autres occupent le trip.
 
Tripper seul, ça s'apprend, ça demande vraiment masse discipline.
Faut arriver à garder une certaine lucidité et savoir quoi faire.
Pour débuter l'introspection et le trip seul, j'trouve que se faire une petite rand-champotte c'est sympa : tu bouffes des champs et tu vas te balader sur un chemin établi au préalable. C'est sympatoche.
 
Stylo 2.0 a dit:
Ça me rappelle moi à mon premier Hadra, où je suis passé au stand RDR pour leur expliquer que j'avais pris un carton, que ça allait assez bien, est-ce que je peux aller danser maintenant ? (si si je vous jure - j'étais en pyjama d'ailleurs)

Roh c'est trop mignon ! <3

Sinon pour te répondre Sunder : de mon point de vue, plus tu es exigeant envers un trip, envers la molécule (par ex : "plonger au plus profond de la réalité, apporter des réponses aux questions que je me pose sans arrêt sur la vie, les différents états de conscience, les différents plans de réalité, le chamanisme ou encore la mort."), plus tu es exigeant envers toi-même en réalité. Ca peut paraître une notion de base pour certains, mais on a trop vite tendance à considérer que le trip dépend de la seule influence du produit (même quand on a en tête les principes de set&setting). On sort des phrases comme "le LSD m'a roulé dessus" mais, de mon avis, c'est plutôt "mon esprit s'est enroulé sur lui-même" :mrgreen:

D'où l'importance de tripper seulement quand on est prêt à le faire, y aller mollo au début, parce que plus tu en demandes au trip, plus tu en demandes à tes tripes, et on est pas forcément prêt à encaisser les réponses qu'on n'a demandé... qu'à soi-même.
D'ailleurs il y a probablement une maxime signifiant à peu près "l'important n'est pas les réponses obtenues pour l'esprit non-préparé, l'important est de se poser les bonnes questions" dans toutes les doctrines spirituelles du globe ^^

Et sinon, d'expérience personnelle, tripper solo avec des dissos ça se passe bien en extérieur comme en intérieur. La seule différence c'est qu'en extérieur j'y vais beaucoup plus mollo sur les doses parce que j'ai déjà eu des débuts de crises d'agoraphobie, scotché face au ciel étoilé et l'immensité terrestre que je me prenais dans la gueule. En intérieur je me permets de monter la dose si je sais que je vais juste faire la dissolimace sur mon lit en écoutant Solar Fields

Pour les psychés c'est très différent, en intérieur j'y vais tranquille sur les dosages, parce que sinon j'ai l'impression que l'espace dans lequel je suis confiné est trop petit pour contenir le jaillissement de mes pensées, ça finit par ricocher sur les murs et me revenir à la gueule. Ca veut pas dire qu'en extérieur je vais plus fort, mais qu'il y a simplement plus de place pour extérioriser quand l'introspection occasionne ces "jaillissements d'énergie". Et l'avantage, c'est qu'en extérieur tu peux te balader, et les "promenades mettent en route le train des pensées".
Comme dit très bien amicale_du_pc, si sur le moment on a rien, ou rien d'intéressant à penser, les autres peuvent nourrir le trip et favoriser l'introspection, les révélations, là où la solitude ne conduit parfois nul part.
D'où l'intérêt d'être en nature, l'environnement nous envoie des tonnes de stimuli inhabituels avec lesquels il est possible de dialoguer, entrer en résonance.
 
Impossibilité de communication. Et inutilité de communication.

Ouais je comprend totalement en fait ^^'

Si on n'a rien ou rien d'intéressant disons, autant le faire à plusieurs pour que les autres occupent le trip.

Le faire à plusieurs ça peut aussi permettre, en fonction de l'orientation du trip et des exigences de chacun, de partager en direct live son ressenti, de comparer à celui des autres, et puis de partager le truc, tout simplement. Je me souvient de mon premier trip aux champotes, on était 3 dans le salon de ma pote, isolés de tout et c'était vraiment devenu notre oasis, une bulle sur un nuage dans une bulle ! Pas sûr qu'on puisse ressentir ce genre de sentiment en solo (mais faut s'y attendre, c'est pas la même recherche de ressenti)

@Percheman : +1 pour la balade
 
Tu peux aussi te trouver une activité artistique, pour t'occuper tout simplement (avec ses avantages vis à vis de l'introspection, quand tu es dans un processus de création actif)

Sinon je me méfierais du fait de croire que la drogue t'apportera l'introspection, ou t'occupera l'esprit d'elle-même, parce que ce n'est que de la drogue, et elle ne fera que modifier tes états mentaux...donc une fois que tu l'as prises, c'est à toi de t'en servir comme d'un outils, et donc tout dépend de ce que tu en feras.

Sinon tu peux te caler devant des films ou séries et refaire ton monde, en t'identifiant à des personnages que tu idéaliserais, mais après faut accepter d'avoir déliré sans rien engranger derrière, ce qui peut laisser un sentiment de gênante culpabilité, lorsque tu as accédé à ton imagination sans passer du rêve au réel au travers d'une réalisation personnelle.

Perso je dessine ou écris quand je trippe, et regarde des docs ou films quand je descends.
 
Je suis d'accord avec les autres, bien résumé par Couac : l'état mental est la chose la plus déterminante, plus que le produit.
Concernant les activités, il y a les tenants de l'intériorité (musique, yeux fermés, exercices mentaux de lâcher-prise) et ceux de l'extériorité (se promener, dessiner...). Je dirais que c'est bien d'alterner pour se faire son propre avis.
 
Peindre, écrire et tripper, c'est un peu ma devise. En plus, ça fait pet, et je fume des pets quand je fait tout ça :weed:
 
La rdr dans l'exp solitaire c'est avant tout connaître ses limites, ne pas être trop orgueilleux et appeler à l'aide quand ça part en cacahuète, d'informer à fond sur le produit et tout cee qui est en découle. être malin, ça aide aussi.

Il y a un gars sur PA qui se faisait un fix de temps en temps , alors il a préparé un stratagème. Il vit au dessus d'un lieu constamment animé et quand il fait une OD , son chien va chialer à la fenêtre donc les personnes peuvent appeler les secours. Une fois les secours arrivé ils verront une feuilles bien visible où c'est noté qui il est , ce qu'il a fait, combien il a pris, a quel heure .. Pour l'instant ça ne lui a jamais servi mais il a su faire preuve d'intelligence pour améliorer sa rdr lié à sa consommation.

Pour moi il n'y a pas de drogues impossible à prendre seul si on a les compétence, le matériel nécessaire, le cadre..
Cependant dans certains cas il est conseillé de rester prudent : injection de dpt, de fentanyl ou des mega doses de salvinorines. Tous les délirogènes a dose moyenne à forte etc
Franchement si vous voulez avoir la paix, autant demander à un sitter qui sera prêt à fermer sa gueule, voir ne pas être dans la même pièce que vous MAIS en backup. ça fait le taf.
 
Quand je dis "état mental", ça englobe tout ce qu'on appelle la psyché : l'état des fonctions cognitives, la fatigue, le spectre des émotions, les attentes, les désirs, les attermoiements amoureux, les dernières réflexions existentielles, le rapport à la spiritualité, et j'en passe. Tous ces trucs sont plus importants que le reste, du moins avec les psychédéliques.
 
Laura Zerty a dit:
Tu peux aussi te trouver une activité artistique, pour t'occuper tout simplement (avec ses avantages vis à vis de l'introspection, quand tu es dans un processus de création actif)

Y'a une question que je voulais te poser Laura: Ça t'arrive de dessiner trippé. Et si oui, comment tu jugerais après coup tes facultés de dessinateur.

J'arrive à écrire un peu trippé. Par contre pour la musique y'a pas moyen. Mentalement ça va j'ai les idées, mais physiquement, c'est comme si j'avais oublié tout le travail accumulé. Je frappe la corde de mi comme un autiste mais pas possible d'aller plus loin.

Je pense que c'est parce que tenir un stylo c'est instinctif. Et surtout moins dure que jouer d'un instrument. Mais du coup je me dis que dessiner ça doit pouvoir se faire.

En plus ça doit être agréable, c'est assez zen le dessin ou la peinture.
 
moi non plus. Impossible de dessiner ou quoi que ce soit. Mais la réflexion ou l'introspection mentale se fait plus facilement. Et c'est explicable. Dans cet exploit que l'on vit par le LSD, le fantastique et le réel font un tout. On essaie donc de faire la part des choses... de trouver des points de repères... qui se trouvent parfois par des éléments de l'environnement, du mobilier, et parfois aussi dans la conclusion d'une méditation sur le monde et les gens. C'est un voyage!!
 
Mr Sandman a dit:
Y'a une question que je voulais te poser Laura: Ça t'arrive de dessiner trippé. Et si oui, comment tu jugerais après coup tes facultés de dessinateur.

J'arrive à écrire un peu trippé. Par contre pour la musique y'a pas moyen. Mentalement ça va j'ai les idées, mais physiquement, c'est comme si j'avais oublié tout le travail accumulé. Je frappe la corde de mi comme un autiste mais pas possible d'aller plus loin.

Je pense que c'est parce que tenir un stylo c'est instinctif. Et surtout moins dure que jouer d'un instrument. Mais du coup je me dis que dessiner ça doit pouvoir se faire.

En plus ça doit être agréable, c'est assez zen le dessin ou la peinture.

T'as dis le mot, il faut que l'acte créatif te soit instinctif ! il faut qu'il vienne de toi, de ta passion, et non d'une fausse motivation qui t'empêchera de kiffer et d'arriver à un résultat te satisfaisant. D'autant plus que sous influence, plus l'intensité du ressenti sera forte, plus tu dois être en accord avec toi même pour produire quelque chose d'harmonieux...sinon ton trait n'est pas droit, ta note est fausse, ou ta verbe ne fait pas bien rimer tes idées et ressentis.

Après il ne faut pas se leurrer, ce n'est pas parce que tu es trippé que tu vas mieux dessiner ou autre, et c'est même le contraire, quand plus tu es défoncé, plus tu vas galérer. C'est pour cela qu'il faut savoir gérer le dosage, en connaissant le produit, et ta personne, selon tes états psychiques et physiques (confiant/anxieux, excité/fatigué, etc). Je dirais qu'il y a deux directions possibles sous trip, soit tu te concentres à l'extrême sur une petite partie de ta création et tu la traites jusqu'à la perfection, pour que toutes les proportions soient alors respectées, afin de donner un ensemble simple et esthétiquement plaisant en y passant des heures, soit tu fais dans l'expression spontanée, quitte à ce que ton travail ressemble plus à une création enfantine et subjective, en ne recherchant pas à représenter avec précision la réalité, mais plutôt à exprimer tes ressentis au travers de formes plus ou moins abstraites ou figuratives. Sans rentrer dans les spécificités des arts, selon la voie que tu empruntes tu peux t'y épanouir en tant que dessinateur défoncé. Perso si je me drogue en dessinant, c'est pour trouver concentration et motivation, mais aussi pour donner vie à mon dessin, et le vivre afin que l'on y ressente une part de moi. J'en prends aussi pour avoir des idées, oser dépasser mes petites appréhensions, quitte à rater et recommencer si je suis insatisfait (parfois je suis fier de moi en dessinant prodé, parfois je n'arrive à rien, tout ça est un équilibre très instable en fonction de mes humeurs et états d'âme).

Mais pour en revenir aux trips en solitaires, exactement comme pour le dessin ou la création artistique en général, ce qui rebute les gens à oser créer une &#339;uvre ou un trip dans leur tête, c'est leur appréhension. Ils ont peur d'eux-mêmes, de rater ou de mal faire, et donc préfère ne rien faire, ou tripper avec d'autres personnes qui guideront leur trip, ainsi ils n'auront plus qu'à suivre sympathiquement les humeurs des autres en rigolant ou approuvant quand c'est le moment. Alors que lorsque tu es tout seul, tu ne peux suivre personne et personne ne sera là pour te réconforter dès que tu as un peu les chocottes. Aussi tu ne peux pas te contenter d'être orgueilleux en te croyant plus fort que tout alors qu'en fait tu ne tentes rien, parce que le trip te rattrapera et t'en fera baver (en gros tu t'en prendras à toi-même dans un cercle vicieux de dénis et de désillusions déprimantes).

En fait quand tu trippes en groupe, il n'y a que très peu d'introspection contrairement à ce qui a été dit précédemment dans le topic. L'introspection ça n'est pas refaire le monde en reliant des idées extérieures à soi, même si celles-ci se valent, et encore moins observer et critiquer ses potes en rapportant les pensées à sa propre personne et les mauvaises aux autres, ça c'est de la branlette de drogué qui malgré lui, se rassurera de l'absurdité de ses amis osant créer de l'absurde ou meubler avec de l'inutile, parce qu'ils sont défoncés. Pour moi l&#8217;introspection c'est se confronter à soi-même, c'est ce moment où tu te remets vraiment en cause, et que tu as l'impression de flotter au dessus d'un vide existentielle, dans lequel tu pourrais tomber à tout instant en fonction de l'orientation que prendra ta pensée, dans les secondes à venir. Disons que c'est ce moment où tu mets à mal ton égo, et qu'enfin tu arrêtes de te croire au dessus des autres par orgueil, que tu arrêtes de te surestimer par vanité, que tu prends conscience de ton égocentrisme et de ces mécanismes protégeant ton égo. Parce que ton égo te trompe en te faisant miroiter de jolies mais vaines apparences, ou en te justifiant avec des idées qui te donneront toujours raisons (comme le fait que laisser tripper seul quelqu'un ne soit pas RdR). Et lorsque le trip suit son bout de chemin, t'emmenant toujours plus loin dans la réalité insensée de ton existence malgré tout le mal que tu te donnes à lui faire sens, alors tu comprends sans forcément mettre de mot dessus, que tu n'es fait que de poussières d'étoile, et que tu y retourneras assurément, en plus de ressentir toutes tes angoisses, celles qui te font faire la grimace où te donnent des spasmes ! Le reste n'étant que de la pure comédie humaine, parce que ton orgueil a construit une carapace au dessus de ton véritable être, et que pour te cacher de tes peurs, et d'une faible estime de toi-même faute d'un narcissisme équilibré, tu fais le fanfaron en affichant un égo qui se veut assuré, supporté par des apparences conformistes ou anticonformistes, par rapport à ce que tu vaux réellement.

Quand tu en arrives à ce stade de mise à nu, où tu ne peux que remarquer ton égocentrisme en te prenant pour référence, et caresser ton narcissisme en te trouvant des raisons, alors tu commences à sérieusement badder et généralement les gens arrêtent ces conneries introspectives, qui font percevoir n'importe quoi ! Pour mieux s'en rassurer ensuite, la preuve quand ils trouvent des raisons à leur ressentis et "visions" dans des entités extraterrestres, dans des suppositions télépathiques, dans des raisons théologiques, ou tout simplement en divaguant dans des élucubrations insensées...l'important étant de donner sens à cette chose si puissante qu'ils ont abordé, le Tout.

Cette réaction de fuite face à la petitesse de notre raison (que l'on croit toujours toute puissante) face à notre inconscient, est des plus déconcertantes, mais d'autant plus normale que les mécanismes de défense de ton égo ne cherchent qu'à le préserver de la dure réalité. Et donc comme la majorité tu continueras certainement d'utiliser la drogue pour te leurrer, quitte à théoriser quelques idées extérieures parce que ça donne une impression de sagesse, plutôt que de cherche à analyser ton intériorité.

La chose à savoir pour contrer ces mécanismes protecteurs, c'est que tu peux te découvrir par des voies plus tranquilles que la confrontation directe aux émotions et pulsions, avec la raison froide et destructrice de nos valeurs et idéaux. Tu peux utiliser la sublimation artistique pour édifier tes pensées et ainsi avancer à ton rythme, quitte à ne jamais poser de vilains mots sur tes maux, mais plutôt les exprimer artistiquement dans une démarche cathartique, si cette forme d'introspection te convient.

Le dernier truc que je voulais dire, c'est aussi d'oublier l'idéal quasi mystique du gros trip qui te fait découvrir le pourquoi du comment de l'univers. C'est n'importe quoi et ça amène les usagés à des abus où ils ne font que se défoncer la tronche en allant toujours plus loin dans leur pulsion auto-destructrice, justifiée par la croyance d'une nécessaire introspection. Ainsi il faut absolument créer une forme de rituel (RdR). Il faut voir dans le temps, en répétant les mêmes schémas que tu décortiqueras afin de toujours mieux les connaitre, et pour les développer progressivement vers une meilleure connaissance de ta personne. Ni brutalité, ni arrogance, juste une dynamique où l'on prend son temps, où l'on apprend de ses erreurs, et où l'on se construit individuellement.

Je juge donc nécessaire d'avoir une culture musicale diverse pour accompagner au mieux les différentes phases des trips, parce qu'en faisant de la musique une extension de toi-même sous trip, lorsque tu es le son et donc en pleine symbiose, respecter la musique c'est te respecter, si tu sais adapter le style et le volume à ton humeur du moment. La musique peut te sauver comme te faire pleurer, ou juste égayer ton trip comme te le faire déprécier.

Idem pour la culture littéraire ou scientifique, au moment où tu auras soulevé plus de questions que tu n'auras eu de réponses, tu vas te sentir perdu. Et alors une bonne connaissance des états mentaux et des passions humaines te permettra de t'y retrouver, et de ne pas succomber à tes propres peurs et angoisses. Le plus intéressant étant qu'une connaissance acquise l'est pour toujours, et qu'elle te servira toujours d'un trip à l'autre si tu travailles continuellement avec, toujours dans l'optique de développer tes facultés, en tout genre.
 
Retour
Haut