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Bonsoir chères amateur.ices de sensations fortes introspectives. Voici un T.R sur un "psychotrope" tellement désagréable que seul des pseudo-alpinistes inconscients et des clodos le connaissent : le froid.
Un beau soir de decembre, alors que j'etais enfermé depuis une journée entre quatre murs et une fenêtre à regarder le soleil vague derrière les nuages, je songeai encore une fois à franchirs les limites de mon monde connu. J'avais lu çà et là à propos d'un délire causé par l'hypothermie. Au sortir de mon lieu d'etude, plutôt que de rentrer chez moi, je preferai ce soir prendre le bus pour un village inconnu au coeur des montagnes puis marché le plus loin possible. Je n'avais pas prevu d'équipement de type duvet ou tente car j'avais prévu d'explorer les limites de mon corps face au froid. Je n'avais pas vraiment peur de mourir car ne mesurais pas la facilité de la chose, je croyais mon corps a toute épreuve et ne comprenais pas la nécessité de le preserver, croyant le renforcer chaque fois que je le surmenais. Je partis donc avec un pull et un futal.
Il faisait nuit. Je marchai quelques heures sur un sentier, puis m'arretai J'obtins mes premiers frissons. Peu à peu ils s'intensifièrent. je voulais marcher mais devais rester immobile pour perdre un maximum de chaleur, alors je choisis la position accroupie. Après avoir fermé les yeux, les frissons devinrent des tremblemments pas vraiment agréables mais malgré tout gérables. Je songeai à m'endormir, mais mon corps trembla si fort que tous mes muscles se raidirent. Je tremblais de cette manière par periode de trois secondes suivies de deux secondes de calme, ces deux secondes devenant chaque minute un peu plus courtes, jusqu'aux tremblements perpétuels.
Mes vibrations atteignirent une amplitude de trente centimètres. Dans ces condition je tombai sur le côté : me voilà maintenant entre la PLS et la position foetale. Mes convulsions faisaient mal à ma tête posée par terre. J'avais du mal à respirer. j'émis un profond regret quant à la situation mais il n'y avait pas de bus à cette heure-ci. Pas de retour en arrière, je devais tenir toute la nuit. je choisis de contracter chacun de mes muscle de façon opposée au tremblement : je parvins à annuler les ondes les plus amples cinq seconde mais continuai à être totalement tétanisé. Grâce à une concentration intense je pus tenir sans trembler par périodes de dix secondes entrecoupé de trois secondes en tremblant pendant trente minutes.
Puis les vibrations cessèrent pour laisser place à un plaisir intense. Je constatai que je ne sentais plus ni mains ni pied puis m'adossai contre un épicéa. Je songeai à ce que j'avais réussi, ce que j'avais raté. Je pensai à mes nouveau amis, puis aux anciens, et à ceux d'encore avant... Tout semblait limpide : je comprennais la nature de ces liens que la vie nous octroie entre nous tous, mon imbrication dans ce monde ou je n'avais encore rien fait. Je me rememorais ici et là, à toutes les époques de ma vie. Je pouvais naviguer parmis mes souvenir et les imprimer sur mes paupières. Des souvenirs de plus en plus lointains refaisaient surface et de façon de plus en plus détaillée, et toujours ce bonheur inepuisable face à tant de clarté...
Mon corps entier etait engourdi. Je voyais mon champs de vision peuplé de souvenirs d'enfance dont chaque détail me renvoyait à mille autre souvenirs. Tout etait voilé de blanc pur, de plus en plus blanc. Ce blanc envahissait mon être ; il attenuait le contraste de mes souvenirs comme il faisait disparaître mon corps. Quand il fut tant engourdi que je ne pouvait le bouger, ma vision mêlée de mon écran mental était si blanche que je ne pouvais rien voir. Dans un vide absolu, je croyais encore percevoir quelque chose ; dans l'invisible se trouvait l'indicible, le néant primaire duquel découle l'essence de toutes choses... une essence particulièrement douce et aqueillante, que je crus reconnaître. Je sentis sa présence comme on sens la présence d'une personne. À force je reconnus là un proche décédé. Par le biais d'émotions et de concepts qui flottent dans l'espace-temps contenant nos deux esprits, nous nous communiquons des souvenirs communs, des positions sur des débats qui etaient les nôtres. Iel finit par m'envoyer le concept de l'impermanance de notre echange à la condition que je me reveille : "tu peux rester là pour toujours mais tu devrais te reveiller...".
J'ouvris alors les yeux : mes mains etaient bleues mais il faisait jour. J'avais survécu. Je ne sentais plus mes jambes ni mes bras, mais sentais doucement mon tronc et ma tête. Je voulu me remettre en marche mais mes jambes ne me portaient pas. Je m'acrochai à l'arbre, me tint en equilibre sur mes chevilles fantômes, chutai, recommencai la procédure jusqu'à tenir à peu pres debout. Un pas apres l'autre mes pieds recouvrèvrent une pseudo-sensibilité néanmoins suffisante pour marcher. Je descendis plus vite que je fus monté, malgré le handicape. Après une heure d'attente les extrémités mi-brûlantes mi-congelées je vis mon car bien à l'heure. Dans le bus, je retrouvis ma sensibilité trop rapidement : mes extrémités brûlaient, je sentais mon sang couler dans mes mains, mon poignet, mes pied, mais aussi mon nez et mes oreilles
Je rentrai au domicile. Mes mains étaient gonflées, je ne pouvais plus les fermer et elles brûlaient Du fait de ma jeunesse on me demanda des explications que je refusai de donner : "laisser moi juste dormir maintenant". Il me fallut bien cinq jour pour cicatriser des mes enfelures mais j'avais expérimenté le délire induit par l'hypothermie.
En rétrospective l'intérêt psychonautique était bien présent, du même ordre qu'un antagoniste NMDAR, en plus réelle, et dont le souvenir reste dans le temps. En plus dangereux aussi... Vraiment, ce trip m'a marqué à vie.
L'intérêt récréatif est par contre annulé par la douleur et la désagréabilité omniprésentes.
Voilà ! Maintenant quand vous croiserez un.e clodo complètement allumé.e en pleine hiver vous saurez qu'il a peut-être seulement très froid et qu'en été iel est peut-être sain d'esprit...
Un beau soir de decembre, alors que j'etais enfermé depuis une journée entre quatre murs et une fenêtre à regarder le soleil vague derrière les nuages, je songeai encore une fois à franchirs les limites de mon monde connu. J'avais lu çà et là à propos d'un délire causé par l'hypothermie. Au sortir de mon lieu d'etude, plutôt que de rentrer chez moi, je preferai ce soir prendre le bus pour un village inconnu au coeur des montagnes puis marché le plus loin possible. Je n'avais pas prevu d'équipement de type duvet ou tente car j'avais prévu d'explorer les limites de mon corps face au froid. Je n'avais pas vraiment peur de mourir car ne mesurais pas la facilité de la chose, je croyais mon corps a toute épreuve et ne comprenais pas la nécessité de le preserver, croyant le renforcer chaque fois que je le surmenais. Je partis donc avec un pull et un futal.
Il faisait nuit. Je marchai quelques heures sur un sentier, puis m'arretai J'obtins mes premiers frissons. Peu à peu ils s'intensifièrent. je voulais marcher mais devais rester immobile pour perdre un maximum de chaleur, alors je choisis la position accroupie. Après avoir fermé les yeux, les frissons devinrent des tremblemments pas vraiment agréables mais malgré tout gérables. Je songeai à m'endormir, mais mon corps trembla si fort que tous mes muscles se raidirent. Je tremblais de cette manière par periode de trois secondes suivies de deux secondes de calme, ces deux secondes devenant chaque minute un peu plus courtes, jusqu'aux tremblements perpétuels.
Mes vibrations atteignirent une amplitude de trente centimètres. Dans ces condition je tombai sur le côté : me voilà maintenant entre la PLS et la position foetale. Mes convulsions faisaient mal à ma tête posée par terre. J'avais du mal à respirer. j'émis un profond regret quant à la situation mais il n'y avait pas de bus à cette heure-ci. Pas de retour en arrière, je devais tenir toute la nuit. je choisis de contracter chacun de mes muscle de façon opposée au tremblement : je parvins à annuler les ondes les plus amples cinq seconde mais continuai à être totalement tétanisé. Grâce à une concentration intense je pus tenir sans trembler par périodes de dix secondes entrecoupé de trois secondes en tremblant pendant trente minutes.
Puis les vibrations cessèrent pour laisser place à un plaisir intense. Je constatai que je ne sentais plus ni mains ni pied puis m'adossai contre un épicéa. Je songeai à ce que j'avais réussi, ce que j'avais raté. Je pensai à mes nouveau amis, puis aux anciens, et à ceux d'encore avant... Tout semblait limpide : je comprennais la nature de ces liens que la vie nous octroie entre nous tous, mon imbrication dans ce monde ou je n'avais encore rien fait. Je me rememorais ici et là, à toutes les époques de ma vie. Je pouvais naviguer parmis mes souvenir et les imprimer sur mes paupières. Des souvenirs de plus en plus lointains refaisaient surface et de façon de plus en plus détaillée, et toujours ce bonheur inepuisable face à tant de clarté...
Mon corps entier etait engourdi. Je voyais mon champs de vision peuplé de souvenirs d'enfance dont chaque détail me renvoyait à mille autre souvenirs. Tout etait voilé de blanc pur, de plus en plus blanc. Ce blanc envahissait mon être ; il attenuait le contraste de mes souvenirs comme il faisait disparaître mon corps. Quand il fut tant engourdi que je ne pouvait le bouger, ma vision mêlée de mon écran mental était si blanche que je ne pouvais rien voir. Dans un vide absolu, je croyais encore percevoir quelque chose ; dans l'invisible se trouvait l'indicible, le néant primaire duquel découle l'essence de toutes choses... une essence particulièrement douce et aqueillante, que je crus reconnaître. Je sentis sa présence comme on sens la présence d'une personne. À force je reconnus là un proche décédé. Par le biais d'émotions et de concepts qui flottent dans l'espace-temps contenant nos deux esprits, nous nous communiquons des souvenirs communs, des positions sur des débats qui etaient les nôtres. Iel finit par m'envoyer le concept de l'impermanance de notre echange à la condition que je me reveille : "tu peux rester là pour toujours mais tu devrais te reveiller...".
J'ouvris alors les yeux : mes mains etaient bleues mais il faisait jour. J'avais survécu. Je ne sentais plus mes jambes ni mes bras, mais sentais doucement mon tronc et ma tête. Je voulu me remettre en marche mais mes jambes ne me portaient pas. Je m'acrochai à l'arbre, me tint en equilibre sur mes chevilles fantômes, chutai, recommencai la procédure jusqu'à tenir à peu pres debout. Un pas apres l'autre mes pieds recouvrèvrent une pseudo-sensibilité néanmoins suffisante pour marcher. Je descendis plus vite que je fus monté, malgré le handicape. Après une heure d'attente les extrémités mi-brûlantes mi-congelées je vis mon car bien à l'heure. Dans le bus, je retrouvis ma sensibilité trop rapidement : mes extrémités brûlaient, je sentais mon sang couler dans mes mains, mon poignet, mes pied, mais aussi mon nez et mes oreilles
Je rentrai au domicile. Mes mains étaient gonflées, je ne pouvais plus les fermer et elles brûlaient Du fait de ma jeunesse on me demanda des explications que je refusai de donner : "laisser moi juste dormir maintenant". Il me fallut bien cinq jour pour cicatriser des mes enfelures mais j'avais expérimenté le délire induit par l'hypothermie.
En rétrospective l'intérêt psychonautique était bien présent, du même ordre qu'un antagoniste NMDAR, en plus réelle, et dont le souvenir reste dans le temps. En plus dangereux aussi... Vraiment, ce trip m'a marqué à vie.
L'intérêt récréatif est par contre annulé par la douleur et la désagréabilité omniprésentes.
Voilà ! Maintenant quand vous croiserez un.e clodo complètement allumé.e en pleine hiver vous saurez qu'il a peut-être seulement très froid et qu'en été iel est peut-être sain d'esprit...