tartopom a dit:
Evaluer la puissance d'une drogue n'est pas chose aisée, surtout dans le cas des hallucinogènes. Mais je trouve que ton idée de prendre en compte le dosage pour déterminer ça est un non sens. Les quantités n'apportent qu'un paramètre supplémentaire dont on peut se passer, c'est la qualité du trip qui est visée ici. Bien sûr, on reste humains et on ne peut pas ingurgiter n'importe quelle dose, mais partons du principe qu'on reste dans les limites de la RDR.
Ce n'est pas un non sens ! Hallucinogène ou pas, drogue ou pas, on peut en revenir à la molécule et commencer par ignorer tout psychoactivité à son égard. Et là, on se rend compte que la molécule qui produit un effet sur le cerveau à la dose la plus infime est la salvinorine A. Aujourd'hui, il est classé parmi les scientifiques comme le plus puissant hallucinogène, ayant détrôné le LSD, uniquement parce que c'est cette drogue qui est active sur le cerveau à une dose si infime.
Donc cela revêt un sens si on ne parle pas d'effets, mais de chimie. Pour moi, on ne peut pas définir la puissance d'un hallucinogène avec ses effets (c'est un avis personnel), donc on doit le définir par sa chimie.
tartopom a dit:
Disons que pour comparer deux molécules telles que le LSD et la DMT, il va falloir t'affranchir d'un paquet de trucs, à commencer par la durée du trip si tu fumes ta DMT. La salvia et la DMT sont déjà plus comparables (et c'est encore discutable). Là où je veux en venir, c'est que tu vas devoir établir un classement à partir de ton expérience propre, en essayant d'oublier les affinités que tu as pour chaque molécule. La mission est quasi impossible si tu n'essayes de te forger un avis auprès d'autres usagers. Par ailleurs, si tu as eu des moments d'extase particulièrement intenses au LSD et au contraire que des bad trip sous DMT (ce dont je doute fortement sans vouloir rentrer dans l'apologie, mais là c'est un exemple), tu auras beaucoup de mal à t'en faire une idée objective.
Pour moi, aucun problème à oublier les affinités et établir un classement rationnel, mais je maintiens que si on doit parler uniquement d'effets, il n'y a selon moi aucun hallucinogène plus puissant que tous les autres. Chacun te met une claque à sa façon !
La durée du trip n'entre pas en compte à mon avis, puisque la durée du trip n'est qu'une caractéristique de la molécule et appartient à son identité. Ce que je veux dire, c'est que je ne me vois pas sous sauge pendant 8h non stop, par contre sous LSD aucun problème. De la même façon, je ne me vois pas prendre une goutte pour 10 minutes de trip. Ce n'est pas parce que la LSD dure 8-12h que c'est plus puissant, je fais abstraction de la durée du trip car elle n'en définit pas la puissance ; juste l'investissement pour le consommateur.
tartopom a dit:
D'autre part, parler puissance brute en ce qui concerne les hallucinogènes c'est un peu passer à côté du concept. Ce n'est pas l'intensité des visuels qui fait la substance, ni le "taux de perchitude", c'est plutôt un assemblage complexe d'une multitude d'effets visant plus ou moins à faire émerger ton esprit dans sa forme brute, en une conscience universelle qui tendrait à l'harmonie et la compréhension envers toute chose, le tout dans un état extatique qui serait proche de la mort (on ne le saura vraiment qu'au moment fatidique). Pour moi c'est ça l'expérience ultime, mais les psychédéliques n'ouvrent pas la porte à ça, il y a tout plein de paliers, d'étages, de graduations...
Ca on est plutôt d'accord. Enfin tu as ton image de l'expérience ultime, et ça c'est très personnel (elle varie un peu de la mienne), mais je comprend. Pour ma part, définir un hallu par sa puissance brute est aussi passer à côté du concept en effet, car on ne recherche pas d'un psychédélique sa puissance. C'est justement pour cette raison que dire que la DMT est l'hallucinogène le plus puissant du monde est troublant, car il ne correspond pas à grand chose, et risque d'apporter plus de confusion (un novice jugera attivement le DMT sur sa prétendue puissance supérieure, et non sur ses autres caractéristiques bien plus importantes) qu'autre chose car c'est un jugement subjectif à partir du moment où on sort de l'aspect chimique de la chose.