Psilosophia
Holofractale de l'hypervérité
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J'ouvre à nouveau un sujet dans le même esprit que mon dernier (http://www.psychonaut.com/dissociatifs/48606-mise-en-garde-tome-2-les-dissociatifs.html) afin de rassembler ici les témoignages d'UD qui ont pu souffrir à un moment où un autre de leur consommation de stimulants du Système Nerveux Central. A comprendre (liste non exhaustive):
MDMA, Cocaïne, Speed, Crack, Cathinones diverses (4-MEC, 4-MMC, 3-MMC etc...), Ethylphénidate, Methylphénidate, MDPV...
Il est de notoriété publique que cette classe de produit peuvent mener à des déconvenues, que ce soit dans le cadre d'une consommation régulière ou non. Mon sujet n'a absolument pas pour but de diaboliser telle ou telle substance, mais de parler en toute honnêteté des répercussions éventuelles que peuvent provoquer cette classe de produits. L'information et l'échange sont nos deux armes, ne l'oubliez jamais.
Je commencerai donc par mon témoignage, qui n'est sûrement pas le plus extrême ni peut-être même le plus parlant, mais étant donné que c'est moi qui ouvre le sujet, j'ai un peu la responsabilité du bon départ de la discussion.
La seule et unique fois où j'ai regretté ma consommation d'amphétamine c'était en ayant (trop) consommé de MDMA (original n'est-ce-pas)... J'étais alors ami à l'époque avec un dealeur, et notre bande entière de pote s'étais mis à consommer plus ou moins régulièrement, moi y compris. On consommait le week-end principalement, un soir ou deux soirs d'affilé tout en nous autorisant de temps en temps un extra en semaine. Bien renseigné que j'étais, je savais qu'on se trouvais sur une pente plutôt glissante, mais rien ne semblait nous atteindre. Le samedi soir, c'était notre nuage à nous, hors du temps et des emmerdes, peu importe le prix à payer pour cela. Rien ne nous semblait grave, ou alarmant et on relativisait notre consommation coûte que coûte.
Cette consommation perdura quelques mois, tout au plus, mes descentes évidemment étaient de plus en plus ardues à traverser et je fus enlisé en même temps dans de graves problèmes personnels d'ordre familial et sentimental. Je macérais sans m'en rendre compte dans une espèce d'oscillation constante entre des humeurs extrêmes et me levais le matin avec une sensation d'amertume qui ne me quittais que le soir lorsque je m'endormais. J'étais mal, de plus en plus mal, mes pensées entières étaient tournées vers ce profond mal-être qui m'habitais à chaque seconde de mes journées. Tout me semblait gris et sale, mes rêves se sont écroulés, mais je n'en parlais pas. Je suis comme ça moi, ma sphère intime est privée et je ne me dévoile pas ou peu.
Pourtant, je ne consommais plus pendant cette période. Si ce n'est que du cannabis en quantité astronomique. Mais rien à faire, j'avais ce feu en moi, cette peste qui rongeait un peu plus chaque parcelle de mon être conscient. Je pensais ne jamais m'en sortir, et je m'imaginais d'ores et déjà passer mon existence entière avec la gorge nouée et le coeur plein de remords.
Un jour, pourtant, petit regain de moral; petit mais assez rare pour que je puisse le remarquer. Le goût m'es revenu tout doucement, et même si je ne pouvais pas dire que j'étais "bien", je savourais avec délectation cette différence dont l'origine m'était inconnue. Mon répit fut de courte durée, entièrement par ma faute.
Vint alors les Nuits Sonores, énorme festival de musique électronique à Lyon pour les connaisseurs. J'ai remis le doigt dans l'engrenage et j'ai voulu prendre des taz avec tout le monde, cela m'a semblé parfaitement normal et habituel sur le moment. Je n'avais pas consommé depuis un moment, et l'envie surpassait ma conscience qui tentait de me tirer en arrière.
Rien à foutre, j'suis grand, responsable et conscient. J'assumerai.
S'en suivirent trois jours de consommation abusive, ou les Defqon rouge (0,250 mg de MDMA) tombaient par grappe au fond de ma gorge. Le troisième jour, je les sentais plus. Juste les mâchoires éclatées, les yeux qui vrillent et des baisses de tensions à en faire tomber la Tour de Pise. Le troisième soir, je me couche donc, à moitié en délire mais relativement apaisé.
Le lendemain, je me lève difficilement. A peine réveillé, je sens un poids sur les épaules et sur le coeur que je n'ai jamais senti jusqu'alors. La tristesse, la vraie, une mélancolie infinie qui m'étreint très fort pour ne pas me lâcher. J'ai eu envie de crever immédiatement parce que l'amour en moi n'existait plus et j'étais persuadé qu'il ne reviendrait plus.
Je suis resté dans un état léthargique pendant trois jours, qui m'ont semblé durer trois ans. Trois jours pendant lesquels je n'arrivais plus à m'endormir sereinement. Trois jours pendant lesquels j'ai découvert les "brainzap" les plus affreux qu'il m'ai été donné de vivre, à ressasser mes pires angoisses et mes pires souvenirs. Trois jours comme ça. Outch.
Les brainzap, les vertiges ont perduré pendant plus de deux mois, bien que le moral soit revenu petit à petit.
Je m'en mords encore les doigts de cette envie de défonce bête et méchante que j'ai eu à ce moment là. Parfois des cauchemars en relation avec cette période me hantent encore. Ou encore une simple odeur fugace me fera revivre l'enfer que j'ai vécu pendant un millième de seconde.
Je ne saurai jamais dire en quoi ces trois jours m'ont changé mais suis intimement persuadé qu'ils ont eu de l'importance dans l'évolution de ma personne, à mon insu bien évidemment.
C'est bien la première fois que je parle de ce mal-être qui m'a habité pendant ce long moment, et ça soulage un peu.
Le produit n'est absolument pas à incriminer dans mon cas, mais bien l'utilisation que j'en ai faite. J'espère que ce sujet pourra en aider quelques-uns, si tel est le cas, mon but est alors atteint.
A vos claviers!
Prenez soin de vous :heart:
Psilo.
A lire aussi : http://www.psychonaut.com/opiaces-a...42509-temoignage-dune-crackhead-repentie.html
MDMA, Cocaïne, Speed, Crack, Cathinones diverses (4-MEC, 4-MMC, 3-MMC etc...), Ethylphénidate, Methylphénidate, MDPV...
Il est de notoriété publique que cette classe de produit peuvent mener à des déconvenues, que ce soit dans le cadre d'une consommation régulière ou non. Mon sujet n'a absolument pas pour but de diaboliser telle ou telle substance, mais de parler en toute honnêteté des répercussions éventuelles que peuvent provoquer cette classe de produits. L'information et l'échange sont nos deux armes, ne l'oubliez jamais.
Je commencerai donc par mon témoignage, qui n'est sûrement pas le plus extrême ni peut-être même le plus parlant, mais étant donné que c'est moi qui ouvre le sujet, j'ai un peu la responsabilité du bon départ de la discussion.
La seule et unique fois où j'ai regretté ma consommation d'amphétamine c'était en ayant (trop) consommé de MDMA (original n'est-ce-pas)... J'étais alors ami à l'époque avec un dealeur, et notre bande entière de pote s'étais mis à consommer plus ou moins régulièrement, moi y compris. On consommait le week-end principalement, un soir ou deux soirs d'affilé tout en nous autorisant de temps en temps un extra en semaine. Bien renseigné que j'étais, je savais qu'on se trouvais sur une pente plutôt glissante, mais rien ne semblait nous atteindre. Le samedi soir, c'était notre nuage à nous, hors du temps et des emmerdes, peu importe le prix à payer pour cela. Rien ne nous semblait grave, ou alarmant et on relativisait notre consommation coûte que coûte.
Cette consommation perdura quelques mois, tout au plus, mes descentes évidemment étaient de plus en plus ardues à traverser et je fus enlisé en même temps dans de graves problèmes personnels d'ordre familial et sentimental. Je macérais sans m'en rendre compte dans une espèce d'oscillation constante entre des humeurs extrêmes et me levais le matin avec une sensation d'amertume qui ne me quittais que le soir lorsque je m'endormais. J'étais mal, de plus en plus mal, mes pensées entières étaient tournées vers ce profond mal-être qui m'habitais à chaque seconde de mes journées. Tout me semblait gris et sale, mes rêves se sont écroulés, mais je n'en parlais pas. Je suis comme ça moi, ma sphère intime est privée et je ne me dévoile pas ou peu.
Pourtant, je ne consommais plus pendant cette période. Si ce n'est que du cannabis en quantité astronomique. Mais rien à faire, j'avais ce feu en moi, cette peste qui rongeait un peu plus chaque parcelle de mon être conscient. Je pensais ne jamais m'en sortir, et je m'imaginais d'ores et déjà passer mon existence entière avec la gorge nouée et le coeur plein de remords.
Un jour, pourtant, petit regain de moral; petit mais assez rare pour que je puisse le remarquer. Le goût m'es revenu tout doucement, et même si je ne pouvais pas dire que j'étais "bien", je savourais avec délectation cette différence dont l'origine m'était inconnue. Mon répit fut de courte durée, entièrement par ma faute.
Vint alors les Nuits Sonores, énorme festival de musique électronique à Lyon pour les connaisseurs. J'ai remis le doigt dans l'engrenage et j'ai voulu prendre des taz avec tout le monde, cela m'a semblé parfaitement normal et habituel sur le moment. Je n'avais pas consommé depuis un moment, et l'envie surpassait ma conscience qui tentait de me tirer en arrière.
Rien à foutre, j'suis grand, responsable et conscient. J'assumerai.
S'en suivirent trois jours de consommation abusive, ou les Defqon rouge (0,250 mg de MDMA) tombaient par grappe au fond de ma gorge. Le troisième jour, je les sentais plus. Juste les mâchoires éclatées, les yeux qui vrillent et des baisses de tensions à en faire tomber la Tour de Pise. Le troisième soir, je me couche donc, à moitié en délire mais relativement apaisé.
Le lendemain, je me lève difficilement. A peine réveillé, je sens un poids sur les épaules et sur le coeur que je n'ai jamais senti jusqu'alors. La tristesse, la vraie, une mélancolie infinie qui m'étreint très fort pour ne pas me lâcher. J'ai eu envie de crever immédiatement parce que l'amour en moi n'existait plus et j'étais persuadé qu'il ne reviendrait plus.
Je suis resté dans un état léthargique pendant trois jours, qui m'ont semblé durer trois ans. Trois jours pendant lesquels je n'arrivais plus à m'endormir sereinement. Trois jours pendant lesquels j'ai découvert les "brainzap" les plus affreux qu'il m'ai été donné de vivre, à ressasser mes pires angoisses et mes pires souvenirs. Trois jours comme ça. Outch.
Les brainzap, les vertiges ont perduré pendant plus de deux mois, bien que le moral soit revenu petit à petit.
Je m'en mords encore les doigts de cette envie de défonce bête et méchante que j'ai eu à ce moment là. Parfois des cauchemars en relation avec cette période me hantent encore. Ou encore une simple odeur fugace me fera revivre l'enfer que j'ai vécu pendant un millième de seconde.
Je ne saurai jamais dire en quoi ces trois jours m'ont changé mais suis intimement persuadé qu'ils ont eu de l'importance dans l'évolution de ma personne, à mon insu bien évidemment.
C'est bien la première fois que je parle de ce mal-être qui m'a habité pendant ce long moment, et ça soulage un peu.
Le produit n'est absolument pas à incriminer dans mon cas, mais bien l'utilisation que j'en ai faite. J'espère que ce sujet pourra en aider quelques-uns, si tel est le cas, mon but est alors atteint.
A vos claviers!
Prenez soin de vous :heart:
Psilo.
A lire aussi : http://www.psychonaut.com/opiaces-a...42509-temoignage-dune-crackhead-repentie.html