Je suis assez nouveau dans le milieu 'teuf' mais le consommation de drogues (surtout psychédéliques) en tant qu'attitude contestatrice a probablement connu son apogée fin années 60 aux États-Unis et début 70 en Europe de l'Ouest.
Faut se remettre dans le contexte de l'époque : fossé générationnel, politique internationale marquée par les guerres, la militarisation ; la société était à la fois curieuse des nouvelles libertés et prisonnière des anciens systèmes. Une partie de la jeunesse ne voulait plus s'intégrer dans cette société de "vieux", de "réacs", de "bourgeois" et de "capitalistes".
Note : Si tu arrives à retrouver le manifeste du Front de Libération des Jeunes (FLJ) qui proclamait « on n'est pas contre les vieux, on est contre ce qui les a fait vieillir », envoie le moi à modulo78@
no-log.org
Le LSD (notamment) avait un grand rôle et un grand symbole. C'était une drogue qui faisait redécouvrir (ou révéler) toute la Nature - et d'autres domaines, comme les relations humaines - d'une façon naïve (ou native au choix). Dès lors, on n'avait plus de raison de s'intégrer dans le monde très hypocrite et très compliqué qu'est le système capitaliste mais vivre d'amour et d'eau fraîche : d'où le comportement de beaucoup de citadin-e-s en rupture : aller s'installer à la campagne, ce sont les "néoruraux" ; ou se barrer très loin, en Asie ; pratiquer les nouvelles religions, le yoga, étudier les autres cultures... Les drogues, comme l'époque, se prêtaient vraiment à la révolution avec un sens messianique assez présent. C'est évidemment pour ça qu'elles ont acquis une nature subversive (subversion = menacer l'ordre établi).
Si ce genre de comportement a connu un apogée début 70, les "utopies" ont tourné pour beaucoup au cauchermard qq années après avec une consommation croissante d'héroïne chez ces personnes, surtout jeunes mais pas uniquement.
Fin 70 à milieu 90, c'est plutôt les punks qui dominent et la drogue, c'est plutôt pour la défonce et l'oubli (opiacés). Milieu 90, la scène techno émerge avec l'« ectasy » avec de la vraie MDMA dedans (pas les "taz" de maintentant) et on peut dire que la consommation de drogue comme moyen de révolution vécue quotiennement a repris un sens. Les "travellers", les teuffeurs/euses toujours sur la route, ont beaucoup de points communs avec leurs aînées des 70s. Voyons aussi ce que produira la diffusion des nouvelles drogues. Une remarque de techno-plus est assez intéressante :
« Des centres de consultation pour usagers de drogues nous ont rapporté plusieurs cas de personnes "parfaitement intégrées socialement" pour qui la rencontre avec la kétamine avait provoqué une "crise existentielle". Celle-ci se manifeste par une angoisse due au doute »
Je pense que le sens tribal et spitiruel (néo-chamanisme) de la techno est moins fort aujourd'hui que dans les années 90 mais il existe toujours.
Voilà, c'est mon point de vue et je le partage
Si ça t'intéresse, je te conseille les lectures de Timothy Leary, Do It de Jerry Rubin (un ultra-contestataire, plus tard reconverti boursicoteur !). Si t'arrives à le trouver : le mouvement hippie de JP. Bouyxou et P. Delannoy.
Et pour donner des théories sur les malaises dans notre société capitaliste : Traité de Savoir Vivre... de Raoul Vaneigem, écrit en 1967 mais toujours d'actualité.
Je connais pas trop de liens internet mais au hasard des surfs tu trouveras des trucs intéressants :
http://vegantekno.free.fr/tekno.html#anarkoteuf