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Guest
Commençons par définir ce méchant nom commun qu’est l’égocentrisme :
État cognitif dans lequel l'individu voit, involontairement, le monde d'un point de vue unique (le sien propre), sans avoir conscience des possibilités d’autres points de vue tout aussi valables.
L’égocentrique a tendance à ramener tout à soi, et se focalise principalement sur son propre intérêt. Il considère son opinion comme la plus importante, se voyant comme la personne à suivre et à admirer.
A ne pas confondre avec l’égoïsme, qui consiste à ne penser qu’à soi sans tenir compte de l’intérêt de l’autre, au contraire l’égocentrique est inter-dépendant d'autrui. Si les égoïstes ne veulent pas vous comprendre, les égocentriques en sont presque incapables, et si l’égoïste se fichera de déplaire, l’égocentrique cherchera à plaire, parce qu’il a besoin de l’approbation ou l’admiration d’autrui pour se sentir bien (ce dont l’égoïste se moque, parce qu’il s’auto-suffit).
Quelques exemples : l’égoïste arrive fréquemment en retard à un rendez-vous, et fait du bruit pendant que vous dormez ou travaillez, quand l’égocentrique monopolise une discussion en ne parlant que de lui, ou change de sujet pour donner son avis sans se préoccuper du reste.
Avant de rentrer plus en détails dans ces définitions, intéressons nous au développement de l’égocentrisme chez l’individu au fil de sa vie.
ENFANCE
Le nourrisson est plongé dans un état égocentrique tel, qu’il ne peut pas distinguer ses actions de celles des autres, puisqu’il n’a ni conscience de lui, ni d’autrui. Il ne cherche qu’à satisfaire ses besoins primaires.
Passé le stade du miroir une vingtaine de mois plus tard, le petit enfant prend conscience de son être, mais reste toujours incapable de distinguer son point de vue d’un autre. Ignorant de sa vie intérieure, il y a donc une confusion entre son moi et le monde qui l’entoure, occasionnant une possible indifférenciation, ou un manque de différenciation entre son environnement et sa personne. N’étant donc pas encore apte à se mettre à la place d’autrui, l’enfant est néanmoins capable de sympathie en ressentant des joies et des tristesses autour de lui, mais sans pouvoir les comprendre, comme ses capacités d’empathie sont alors encore restreintes.
En grandissant, l’enfant se croit le centre du monde, et il pense qu’il suffit de demander ou vouloir quelque chose pour qu’elle lui arrive selon son propre désir. L’éducation familiale, puis scolaire, a pour rôle de décentrer l’enfant de lui-même, afin de lui apprendre à partager, patienter et tenir compte de l’autre, en plus d'accepter la frustration pour être socialisé. Un enfant ne peut se décentrer, et faire preuve d’empathie et d'altruisme, qu'à partir du moment où il sait distinguer ce qui est « de » et « à » lui, de ce qui est à autrui.
Il faut maintenant comprendre que l'égocentrisme, comme le narcissisme, est un processus intelligent qui amène vers un amour propre de soi renforcé et naturel. Nous nous construisons tous sur des tendances égocentriques et narcissiques, favorisant une bonne estime de soi, afin d’acquérir une confiance nécessaire à notre équilibre psychique. Résumé très brièvement : trop d’égo nous ferait nous prendre pour des dieux ou des enfants rois, quand pas assez d’égo créeraient des complexes d’infériorité, nous culpabilisant ou nous dévalorisant faute de savoir, ou pouvoir faire autrement (la réalité étant bien plus complexe que cette approche dualiste).
ADOLESCENCE
La distinction la plus marquante entre l'égocentrisme adolescent et enfantin, consiste au fait que les enfants ne savent même pas qu'ils ont un point de vue, quand l'adolescent est capable de considérer sa pensée et celle de l'autre. Mais si l'adolescent est conscient qu'il n'est pas le centre du monde, compte tenu des multiples changements physiques, moraux et cognitifs survenant à cette période, il n'est pas étonnant que le jeune ait tendance à être centré sur lui-même. Ainsi, bien qu'il sache que les autres ont également des idées, l'adolescent demeure persuadé que la pensée d'autrui reste centrée sur sa personne, et il devient ainsi incapable de distinguer son point de vue de celui du groupe en tant que tout.
De ce fait, le jeune s'attend à ce que son entourage soit tout aussi intéressé et critique que lui, de sa propre apparence ou de sa personnalité. Également, il est étonné que les autres ne partagent pas toujours les mêmes préoccupations et les mêmes goûts que lui. L'adolescent n'étant pas toujours en mesure d'identifier toutes les dimensions d'un problème, ni même d'en cerner les implications, comme ses connaissances et son raisonnement seuls ne lui suffissent pas à résoudre toutes les ambiguïtés que présente la complexité de la réalité, son égocentrisme l'amène à des conclusions biaisées ou illogiques, plus ou moins néfastes pour son développement social si il n'en sort pas ultérieurement. Ce qui entraîne un fonctionnement mental particulier, donnant à l'adolescent le sentiment que “le monde tourne autour de lui”, et provoque une confusion des limites et des frontières, entre lui et le monde extérieur. Les différentes échelles de confusion se retrouvant dans les différentes strates de sa vie, qui sont ses relations parentales, familiales, scolaires, sociétales...Ces manques de repères peuvent augmenter sa susceptibilité dans le cadre de conflits, qui parfois ne le concernent même pas directement.
L'adolescence est donc une phase d'individuation essentielle, pendant laquelle existe un manque de discernement entre sa propre pensée et celles des autres. Du fait de leur manque de maturité et de connaissances expérimentales et théoriques plus approfondies, ils ont des difficultés naturelles à dépasser leur subjectivité, pour aller au delà de leur propre personne. Ainsi temporairement submergés par la prise de conscience de soi et la pensée abstraite, et sujets à des changements cognitifs et physiques, aussi rapides qu'importants, les adolescents sont naturellement centrés sur eux-mêmes.
ADULTE
Avant de s'intéresser aux différents comportements égocentriques en société, il faut bien comprendre que chaque passage à un stade supérieur de développement cognitif, s'accompagne d'une forme particulière d'égocentrisme. En effet, en fonction des capacités intellectuelles nouvellement acquises tout au long de sa vie, l'individu n'est pas toujours à même de faire la distinction entre ses propres pensées ou actions, et celles des autres. Il a besoin d'un certain temps pour assimiler le savoir qu’il a acquit, lors de ses dernières expériences émotionnelles et intellectuelles.
Prenons pour exemple une prise de drogue, au cours de laquelle nous découvrons de nouvelles sensations et variations d’émotions, et où notre intuition nous donne à percevoir des vues d'esprit jusque là encore inexplorées. Chargé à bloc d’un nouveau savoir à traiter et à assimiler aux différentes couches subliminales de notre inconscient, ce travail intellectuel peut s'avérer nécessaire afin de ne pas nous faire dépasser par des stimulus encore inconnus, trompant nos sens ainsi que nos raisonnements. Nous sommes nombreux à nous être retrouvés décontenancés en pleine remontée, doutant de nos convictions, et trouvant des justifications inadéquates à nos ressentis (parfois au point de s'imaginer différents troubles psychiques et physiques pour se donner raison d'aller mal, alors qu'il suffit le plus souvent d'attendre quelques temps pour retrouver un état normal). Le travail post trip consisterait donc à interpréter les images que notre inconscient nous a révélé, et à analyser les moments qui nous ont marqué, mais sans en arriver à des conclusions biaisées ou illogiques. D’autres part il est nécessaire de refouler ce que nous ne sommes pas encore prêt à accepter, parce que nous ne pouvons assumer des responsabilités nécessitant un minimum d’ouverture d’esprit et de culture, pour supporter le poids de certaines vérités, qu’elles soient universelles ou personnelles. C'est donc grâce à notre faculté de nous décentrer, de nous auto-analyser, et à nos mécanismes de défense protégeant nos égos de nos angoisses, que la plupart du temps nous refoulons nos délires et autres pulsions indésirables, sans nous retrouver véritablement déstabilisés, dépersonnalisés, ou en proie à des folies de types maniaco-dépressives ou schizoïdes, comme on serait tenté de le croire.
Et c'est dans les jours et semaines suivant le trip, en assimilant nos nouvelles connaissances, que nous pouvons mesurer notre degré d'égocentrisme. Personnellement j'ai pris conscience de mon égocentrisme, quand à 19 ans je découvrais les trips, pour ensuite rapporter dans des comptes rendus ce que j'estimais être les vérités cachées de l'univers (lol)...et si je me croyais alors des plus objectifs dans ma démarche, en réalité je témoignais mes ressentis et intuitions de manière subjective, mettant en avant ma vision réduite du monde, au point de l'imposer plus ou moins. C'est cette différence fondamentale de manière de s'exprimer que l'on peut estimer, en observant si l'individu en phase d'égocentrisme use de propos plus ou moins généralistes, plus ou moins nuancés ou tranchés, en étant plus ou moins objectifs et apte à en discuter au lieu de rester persuader qu'il a raison (la drogue pouvant alors autant nous ouvrir l'esprit que nous renfermer dans notre orgueil, parce qu'aveugler par ses idées émergentes, on omet de travailler sur nos susceptibilités, le plus souvent inavouées). Il est aussi intéressant de remarquer ce phénomène chez des quarantenaires en pleine crise, ou même à tout âge chez tout type d’individu changeant de manière significative sa vision du monde. A chaque fois l’on retrouve dans la modification des cognitions une tendance à l’égocentrisme, qui dure le temps de l’assimilation des connaissances nouvellement acquises, et du travail introspectif de chacun.
Intéressons nous maintenant aux interactions sociales dans lesquelles nous retrouvons l'égocentrisme.
On rencontre souvent des personnes ne prenant pas en compte notre avis, ou expliquant la même chose que nous avec leurs propres mots, leur point de vu. Cette forme d’égocentrisme pouvant être agaçante, elle n’est pas pour autant nuisible tant que les échanges ne vont pas à sens unique. Si chacun pense avoir raison et qu'aucune vision n'est plus valable qu'une autre tant qu'elle est dans le vrai et en adéquation avec la situation, il arrive que les plus caractériels et charismatiques aient tendance à s’imposer, en affirmant leur autorité naturelle. Pouvant se transformer en fardeau dans leur relation sociale, ils se doivent de dégonfler leur égo afin qu'en les côtoyant, autrui ne subissent pas leur écrasante volonté de dominer. Il en revient aussi à autrui d’oser s’exprimer, et de s’affirmer en ne se laissant pas intimider, le poids des égos s’équilibrant alors naturellement pour favoriser un échange à double sens.
Une autre tendance plus problématique advient lorsque l’égocentrique est persuadé d’avoir raison lors d’un débat. Sans ne plus prendre en compte les points de vues extérieurs au sien, si à une de ses propositions, vous répondez "oui, mais…", l’égocentrique ne retiendra que le "mais". Il en vient alors par pur esprit de contradiction, à se focaliser sur ce qui l’oppose aux autres, plutôt qu’aux ressemblances qui l'en rapprocherait. Se retrouvant en difficultés, il impute ses erreurs aux autres, en projetant sur eux les torts qu'il ne veut pas s'avouer, ou s'arrange pour changer de sujet si il sent que la discussion tourne en sa défaveur. Effectivement la majorité du temps nous disons aux autres ce qu'ils devraient faire, sans même en faire autant de notre côté. Et si cette hypocrisie est admise dans la société parce que nous ne pouvons vivre sans mentir, ou avancer masqué pour nous préserver, elle est révélatrice d'un égocentrisme généralisé, se voulant juge et gardien des bonnes valeurs. A un stade pathologique, le délire narcissique de se prendre pour un modèle de vertu à suivre, peut virer à la mégalomanie, aussi l'égocentrique abusant de son influence sur les plus crédules ou les personnes les plus vulnérables, peut se transformer en un gourou imposant une pensée unique et assujettissant ses prétendants.
Socialement, les tensions générées par des caractères égocentrés, peuvent mener tout débat à une joute peu constructive et perdant en objectivité, voire à une guéguerre d’égo si les protagonistes interviennent puérilement (il est plus facile de s’attaquer aux apparences en raillant l’autre, plutôt que d’argumenter vis à vis du contenu de ses propos). Ces vaines interventions sont motivées par des individus voulant se montrer supérieur, parce que trop souvent ils se sentent inférieur. Autrement, des rivalités se créent lorsque plusieurs forts caractères ne s'entendent pas, refusant le point de vue d'un autre parce qu'ils n'abordent pas un sujet sous un même angle, ou avec les mêmes termes. Mais aussi faute de statuer une hiérarchie dans leurs égos en voulant dominer leur monde, et parce qu'ils critiquent autrui de ce qu'ils ne veulent pas voir chez eux, les égocentriques s'accusent donc de torts qu'ils devraient commencer par voir chez eux. Peut-être agissons-nous ainsi pour, tout à chacun, nous protéger de nous-même et des autres en se reposant sur eux ?
Il faut maintenant comprendre que l’égocentrisme est motivé par la peur d’être jugé, parce que si l’égoïste ne se soucie pas des autres, l’égocentrique s’en soucie trop. Vivant au travers de jugements incessants, il veut être aimé, admiré et reconnu pour compenser une carence affective. Manquant d'amour propre en ayant des difficultés à s'apprécier, toute critique ou remise en cause rend l'égocentrique malheureux, et comme il s’observe en permanence, il pense que le reste du monde l’observe aussi. De l’égocentrisme à la tendance paranoïaque, il n’y donc qu’un pas. On comprend donc mieux pourquoi les égocentriques sont souvent dépendant d'autrui en vivant au travers du regard des autres, et s'accommodent de comportement menant à des addictions leur apportant la confiance en eux, dont ils manquent.
Il apparaît aussi évident que les égocentriques se cachent derrière des apparences trompeuses, passant pour des gens sympathiques en société, quand en privé ils peuvent se révéler invivables. Pouvant se montrer trop rigoureux et autoritaire derrière des façades vertueuses ou amusantes, et trop orgueilleux pour poser un genou à terre, les égocentriques les plus endurcis chercheront toujours à cacher leur sentiment de culpabilité, pour ne pas dévoiler leurs faiblesses. On pourrait alors se demander s'ils ont plus peur d'eux-mêmes que du jugement d'autrui, leur rappelant des difficultés provenant de leur éducation et de leurs relations parentales, mais intéressons-nous plutôt aux manières utilisées pour fuir leur culpabilité.
D'un père préférant la fréquentation d'un forum à sa famille, à l'adolescent prétentieux, ou d'un patron imposant des lois strictes à ses employés, à l'usager de drogue faisant preuve de mauvaise foi; l'arrogance traduite de ces comportements égoïste et égocentrique permet à chacun d'oublier ses susceptibilités en passant pour ce qu'il aimerait être, se faisant en jouant le même rôle que depuis toujours avec ses semblables, quitte à répéter les erreurs du passé faute de s'être remis en cause. Le problème n'étant pas de jouer un rôle si celui-ci nous permet de supporter nos propres caractères, mais plutôt d'être malhonnête avec soi même et autrui, en ne présentant pas une personnalité vraie, en plus d'abuser de faux semblants, pour se donner le bon rôle et sauver ses maigres apparences.
Cela peut éviter de se faire passer pour une victime incomprise ou persécutée, qui se dirait désapprouvée, parce qu'incapable de sortir de son affection en se décentrant. D'autres résultantes de notre égocentrisme tendent à nous montrer rancunier et obstiné, vaniteux pour donner le change si l'on se sent inférieur, ou orgueilleux en se surestimant si l'on se sent supérieur, dans tous les cas et d'une quelconque manière nous chercherons à nous déresponsabiliser.
Reprécisons que l’égocentrisme n’est pas qu’un vilain défaut dont personne ne veut être accusé, mais bien une nécessité pour devenir adulte, sauf que devenir adulte nécessite de savoir le maîtriser. Une certaine pratique méditative, permettrait de se comprendre pour mieux s'accepter soi même, en assumant autant ses qualités que ses défauts. Définir ses défauts pour mieux les cerner et apprendre à faire avec, aiderait à moins tourner en rond dans une existence creuse et remplie de ressentiment, pour se focaliser au mieux sur ses facultés innées et acquises, afin de développer quelques aptitudes à se décentrer et valoriser son pouvoir d'agir. Je ne parle pas ici d'agissement visant à attirer l'attention sur soi pour recevoir quelques vaines approbations comme des likes sur les réseaux sociaux, non plus à manipuler son monde pour être sur d'obtenir ce que l'on souhaite des autres, mais d'engagement altruiste et désintéressé. Je vous parle du professeur enseignant son savoir, du juge administrant le respect des lois, et du parent transmettant ses valeurs. Incarnant un idéal ou un modèle à suivre, ils peuvent se montrer égocentriques en faisant preuve de trop d'autorité ou d'hypocrisie à l'encontre de leur entourage, comme ils peuvent témoigner d'un respect, permettant des rapports éthiques et harmonieux. En tant que figure autoritaire à leurs échelles respectives, ils ont le devoir de se montrer impartial, et si leurs professions ou leurs obligations familiales leurs imposent cette conduite, tout à chacun nous pouvons en faire de même en nous décentrant, et gagnant en empathie, s'entraider face aux difficultés du quotidien.
ÉGOCENTRISME PATHOLOGIQUE
Si l’égocentrisme pathologique est souvent lié à différents complexes, il traduit un profond sentiment d’insécurité, de doute et de dépendance, opérant un repli sur soi et une critique de plus en plus acérée et injustifiée, qui rend l’individu aigri et plein d’amertume, jusqu'à une possible rupture sociale. Autrement l’individu peu se mettre en avant de manière extravagante ou faire preuve d'exhibitions, mais aussi d'en venir à exercer un contrôle excessif sur ses proches ou son environnement, abusant de jugements moraux ou de pratiques préventives, proportionnelle à l'intensité de sa peur.
Si l'excès d’égocentrisme peut être assimilé à un infantilisme, plus l’égocentrique est intelligent, plus il saura subtilement manipuler son monde. Exemples des pervers narcissiques se jouant de leurs victimes ne pouvant fuir, parce qu’éprises d’un intérêt penchant toujours plus pour l’adoration que le mépris, ou des politiciens idéalisant un discours fait de belles promesses, afin de mettre en avant leur personne en disant incarner quelques valeurs. L’égocentrique a une propension à l’argumentation qui lui donne un sentiment d’invincibilité, pouvant l’amener à dominer son entourage, et ça même si il ne le souhaite pas. La pression et la peur de mal faire pouvant pousser à des actes contraire à ses valeurs, à l'opposé l'égocentrique peut être intéressé et calculateur, agissant alors sans scrupule en trouvant n'importe quel prétexte pour se donner raison.
La souffrance pousse donc l'égocentrique à mal se comporter, qui en proie à des peurs non maitrisées, cherche à se rassurer par n'importe quels moyens qui lui sont propres, en fonction des situations qu'il a à affronter. Mais si il peut devenir tyrannique, mythomane, orgueilleux ou vaniteux, il peut aussi être conscient de ses proportions à tout ramener à lui, et malgré ça, viser consciemment le bien d’autrui et se montrer généreux, en faisant preuve d’altruisme et d’empathie.
État cognitif dans lequel l'individu voit, involontairement, le monde d'un point de vue unique (le sien propre), sans avoir conscience des possibilités d’autres points de vue tout aussi valables.
L’égocentrique a tendance à ramener tout à soi, et se focalise principalement sur son propre intérêt. Il considère son opinion comme la plus importante, se voyant comme la personne à suivre et à admirer.
A ne pas confondre avec l’égoïsme, qui consiste à ne penser qu’à soi sans tenir compte de l’intérêt de l’autre, au contraire l’égocentrique est inter-dépendant d'autrui. Si les égoïstes ne veulent pas vous comprendre, les égocentriques en sont presque incapables, et si l’égoïste se fichera de déplaire, l’égocentrique cherchera à plaire, parce qu’il a besoin de l’approbation ou l’admiration d’autrui pour se sentir bien (ce dont l’égoïste se moque, parce qu’il s’auto-suffit).
Quelques exemples : l’égoïste arrive fréquemment en retard à un rendez-vous, et fait du bruit pendant que vous dormez ou travaillez, quand l’égocentrique monopolise une discussion en ne parlant que de lui, ou change de sujet pour donner son avis sans se préoccuper du reste.
Avant de rentrer plus en détails dans ces définitions, intéressons nous au développement de l’égocentrisme chez l’individu au fil de sa vie.
ENFANCE
Le nourrisson est plongé dans un état égocentrique tel, qu’il ne peut pas distinguer ses actions de celles des autres, puisqu’il n’a ni conscience de lui, ni d’autrui. Il ne cherche qu’à satisfaire ses besoins primaires.
Passé le stade du miroir une vingtaine de mois plus tard, le petit enfant prend conscience de son être, mais reste toujours incapable de distinguer son point de vue d’un autre. Ignorant de sa vie intérieure, il y a donc une confusion entre son moi et le monde qui l’entoure, occasionnant une possible indifférenciation, ou un manque de différenciation entre son environnement et sa personne. N’étant donc pas encore apte à se mettre à la place d’autrui, l’enfant est néanmoins capable de sympathie en ressentant des joies et des tristesses autour de lui, mais sans pouvoir les comprendre, comme ses capacités d’empathie sont alors encore restreintes.
En grandissant, l’enfant se croit le centre du monde, et il pense qu’il suffit de demander ou vouloir quelque chose pour qu’elle lui arrive selon son propre désir. L’éducation familiale, puis scolaire, a pour rôle de décentrer l’enfant de lui-même, afin de lui apprendre à partager, patienter et tenir compte de l’autre, en plus d'accepter la frustration pour être socialisé. Un enfant ne peut se décentrer, et faire preuve d’empathie et d'altruisme, qu'à partir du moment où il sait distinguer ce qui est « de » et « à » lui, de ce qui est à autrui.
Il faut maintenant comprendre que l'égocentrisme, comme le narcissisme, est un processus intelligent qui amène vers un amour propre de soi renforcé et naturel. Nous nous construisons tous sur des tendances égocentriques et narcissiques, favorisant une bonne estime de soi, afin d’acquérir une confiance nécessaire à notre équilibre psychique. Résumé très brièvement : trop d’égo nous ferait nous prendre pour des dieux ou des enfants rois, quand pas assez d’égo créeraient des complexes d’infériorité, nous culpabilisant ou nous dévalorisant faute de savoir, ou pouvoir faire autrement (la réalité étant bien plus complexe que cette approche dualiste).
ADOLESCENCE
La distinction la plus marquante entre l'égocentrisme adolescent et enfantin, consiste au fait que les enfants ne savent même pas qu'ils ont un point de vue, quand l'adolescent est capable de considérer sa pensée et celle de l'autre. Mais si l'adolescent est conscient qu'il n'est pas le centre du monde, compte tenu des multiples changements physiques, moraux et cognitifs survenant à cette période, il n'est pas étonnant que le jeune ait tendance à être centré sur lui-même. Ainsi, bien qu'il sache que les autres ont également des idées, l'adolescent demeure persuadé que la pensée d'autrui reste centrée sur sa personne, et il devient ainsi incapable de distinguer son point de vue de celui du groupe en tant que tout.
De ce fait, le jeune s'attend à ce que son entourage soit tout aussi intéressé et critique que lui, de sa propre apparence ou de sa personnalité. Également, il est étonné que les autres ne partagent pas toujours les mêmes préoccupations et les mêmes goûts que lui. L'adolescent n'étant pas toujours en mesure d'identifier toutes les dimensions d'un problème, ni même d'en cerner les implications, comme ses connaissances et son raisonnement seuls ne lui suffissent pas à résoudre toutes les ambiguïtés que présente la complexité de la réalité, son égocentrisme l'amène à des conclusions biaisées ou illogiques, plus ou moins néfastes pour son développement social si il n'en sort pas ultérieurement. Ce qui entraîne un fonctionnement mental particulier, donnant à l'adolescent le sentiment que “le monde tourne autour de lui”, et provoque une confusion des limites et des frontières, entre lui et le monde extérieur. Les différentes échelles de confusion se retrouvant dans les différentes strates de sa vie, qui sont ses relations parentales, familiales, scolaires, sociétales...Ces manques de repères peuvent augmenter sa susceptibilité dans le cadre de conflits, qui parfois ne le concernent même pas directement.
L'adolescence est donc une phase d'individuation essentielle, pendant laquelle existe un manque de discernement entre sa propre pensée et celles des autres. Du fait de leur manque de maturité et de connaissances expérimentales et théoriques plus approfondies, ils ont des difficultés naturelles à dépasser leur subjectivité, pour aller au delà de leur propre personne. Ainsi temporairement submergés par la prise de conscience de soi et la pensée abstraite, et sujets à des changements cognitifs et physiques, aussi rapides qu'importants, les adolescents sont naturellement centrés sur eux-mêmes.
ADULTE
Avant de s'intéresser aux différents comportements égocentriques en société, il faut bien comprendre que chaque passage à un stade supérieur de développement cognitif, s'accompagne d'une forme particulière d'égocentrisme. En effet, en fonction des capacités intellectuelles nouvellement acquises tout au long de sa vie, l'individu n'est pas toujours à même de faire la distinction entre ses propres pensées ou actions, et celles des autres. Il a besoin d'un certain temps pour assimiler le savoir qu’il a acquit, lors de ses dernières expériences émotionnelles et intellectuelles.
Prenons pour exemple une prise de drogue, au cours de laquelle nous découvrons de nouvelles sensations et variations d’émotions, et où notre intuition nous donne à percevoir des vues d'esprit jusque là encore inexplorées. Chargé à bloc d’un nouveau savoir à traiter et à assimiler aux différentes couches subliminales de notre inconscient, ce travail intellectuel peut s'avérer nécessaire afin de ne pas nous faire dépasser par des stimulus encore inconnus, trompant nos sens ainsi que nos raisonnements. Nous sommes nombreux à nous être retrouvés décontenancés en pleine remontée, doutant de nos convictions, et trouvant des justifications inadéquates à nos ressentis (parfois au point de s'imaginer différents troubles psychiques et physiques pour se donner raison d'aller mal, alors qu'il suffit le plus souvent d'attendre quelques temps pour retrouver un état normal). Le travail post trip consisterait donc à interpréter les images que notre inconscient nous a révélé, et à analyser les moments qui nous ont marqué, mais sans en arriver à des conclusions biaisées ou illogiques. D’autres part il est nécessaire de refouler ce que nous ne sommes pas encore prêt à accepter, parce que nous ne pouvons assumer des responsabilités nécessitant un minimum d’ouverture d’esprit et de culture, pour supporter le poids de certaines vérités, qu’elles soient universelles ou personnelles. C'est donc grâce à notre faculté de nous décentrer, de nous auto-analyser, et à nos mécanismes de défense protégeant nos égos de nos angoisses, que la plupart du temps nous refoulons nos délires et autres pulsions indésirables, sans nous retrouver véritablement déstabilisés, dépersonnalisés, ou en proie à des folies de types maniaco-dépressives ou schizoïdes, comme on serait tenté de le croire.
Et c'est dans les jours et semaines suivant le trip, en assimilant nos nouvelles connaissances, que nous pouvons mesurer notre degré d'égocentrisme. Personnellement j'ai pris conscience de mon égocentrisme, quand à 19 ans je découvrais les trips, pour ensuite rapporter dans des comptes rendus ce que j'estimais être les vérités cachées de l'univers (lol)...et si je me croyais alors des plus objectifs dans ma démarche, en réalité je témoignais mes ressentis et intuitions de manière subjective, mettant en avant ma vision réduite du monde, au point de l'imposer plus ou moins. C'est cette différence fondamentale de manière de s'exprimer que l'on peut estimer, en observant si l'individu en phase d'égocentrisme use de propos plus ou moins généralistes, plus ou moins nuancés ou tranchés, en étant plus ou moins objectifs et apte à en discuter au lieu de rester persuader qu'il a raison (la drogue pouvant alors autant nous ouvrir l'esprit que nous renfermer dans notre orgueil, parce qu'aveugler par ses idées émergentes, on omet de travailler sur nos susceptibilités, le plus souvent inavouées). Il est aussi intéressant de remarquer ce phénomène chez des quarantenaires en pleine crise, ou même à tout âge chez tout type d’individu changeant de manière significative sa vision du monde. A chaque fois l’on retrouve dans la modification des cognitions une tendance à l’égocentrisme, qui dure le temps de l’assimilation des connaissances nouvellement acquises, et du travail introspectif de chacun.
Intéressons nous maintenant aux interactions sociales dans lesquelles nous retrouvons l'égocentrisme.
On rencontre souvent des personnes ne prenant pas en compte notre avis, ou expliquant la même chose que nous avec leurs propres mots, leur point de vu. Cette forme d’égocentrisme pouvant être agaçante, elle n’est pas pour autant nuisible tant que les échanges ne vont pas à sens unique. Si chacun pense avoir raison et qu'aucune vision n'est plus valable qu'une autre tant qu'elle est dans le vrai et en adéquation avec la situation, il arrive que les plus caractériels et charismatiques aient tendance à s’imposer, en affirmant leur autorité naturelle. Pouvant se transformer en fardeau dans leur relation sociale, ils se doivent de dégonfler leur égo afin qu'en les côtoyant, autrui ne subissent pas leur écrasante volonté de dominer. Il en revient aussi à autrui d’oser s’exprimer, et de s’affirmer en ne se laissant pas intimider, le poids des égos s’équilibrant alors naturellement pour favoriser un échange à double sens.
Une autre tendance plus problématique advient lorsque l’égocentrique est persuadé d’avoir raison lors d’un débat. Sans ne plus prendre en compte les points de vues extérieurs au sien, si à une de ses propositions, vous répondez "oui, mais…", l’égocentrique ne retiendra que le "mais". Il en vient alors par pur esprit de contradiction, à se focaliser sur ce qui l’oppose aux autres, plutôt qu’aux ressemblances qui l'en rapprocherait. Se retrouvant en difficultés, il impute ses erreurs aux autres, en projetant sur eux les torts qu'il ne veut pas s'avouer, ou s'arrange pour changer de sujet si il sent que la discussion tourne en sa défaveur. Effectivement la majorité du temps nous disons aux autres ce qu'ils devraient faire, sans même en faire autant de notre côté. Et si cette hypocrisie est admise dans la société parce que nous ne pouvons vivre sans mentir, ou avancer masqué pour nous préserver, elle est révélatrice d'un égocentrisme généralisé, se voulant juge et gardien des bonnes valeurs. A un stade pathologique, le délire narcissique de se prendre pour un modèle de vertu à suivre, peut virer à la mégalomanie, aussi l'égocentrique abusant de son influence sur les plus crédules ou les personnes les plus vulnérables, peut se transformer en un gourou imposant une pensée unique et assujettissant ses prétendants.
Socialement, les tensions générées par des caractères égocentrés, peuvent mener tout débat à une joute peu constructive et perdant en objectivité, voire à une guéguerre d’égo si les protagonistes interviennent puérilement (il est plus facile de s’attaquer aux apparences en raillant l’autre, plutôt que d’argumenter vis à vis du contenu de ses propos). Ces vaines interventions sont motivées par des individus voulant se montrer supérieur, parce que trop souvent ils se sentent inférieur. Autrement, des rivalités se créent lorsque plusieurs forts caractères ne s'entendent pas, refusant le point de vue d'un autre parce qu'ils n'abordent pas un sujet sous un même angle, ou avec les mêmes termes. Mais aussi faute de statuer une hiérarchie dans leurs égos en voulant dominer leur monde, et parce qu'ils critiquent autrui de ce qu'ils ne veulent pas voir chez eux, les égocentriques s'accusent donc de torts qu'ils devraient commencer par voir chez eux. Peut-être agissons-nous ainsi pour, tout à chacun, nous protéger de nous-même et des autres en se reposant sur eux ?
Il faut maintenant comprendre que l’égocentrisme est motivé par la peur d’être jugé, parce que si l’égoïste ne se soucie pas des autres, l’égocentrique s’en soucie trop. Vivant au travers de jugements incessants, il veut être aimé, admiré et reconnu pour compenser une carence affective. Manquant d'amour propre en ayant des difficultés à s'apprécier, toute critique ou remise en cause rend l'égocentrique malheureux, et comme il s’observe en permanence, il pense que le reste du monde l’observe aussi. De l’égocentrisme à la tendance paranoïaque, il n’y donc qu’un pas. On comprend donc mieux pourquoi les égocentriques sont souvent dépendant d'autrui en vivant au travers du regard des autres, et s'accommodent de comportement menant à des addictions leur apportant la confiance en eux, dont ils manquent.
Il apparaît aussi évident que les égocentriques se cachent derrière des apparences trompeuses, passant pour des gens sympathiques en société, quand en privé ils peuvent se révéler invivables. Pouvant se montrer trop rigoureux et autoritaire derrière des façades vertueuses ou amusantes, et trop orgueilleux pour poser un genou à terre, les égocentriques les plus endurcis chercheront toujours à cacher leur sentiment de culpabilité, pour ne pas dévoiler leurs faiblesses. On pourrait alors se demander s'ils ont plus peur d'eux-mêmes que du jugement d'autrui, leur rappelant des difficultés provenant de leur éducation et de leurs relations parentales, mais intéressons-nous plutôt aux manières utilisées pour fuir leur culpabilité.
D'un père préférant la fréquentation d'un forum à sa famille, à l'adolescent prétentieux, ou d'un patron imposant des lois strictes à ses employés, à l'usager de drogue faisant preuve de mauvaise foi; l'arrogance traduite de ces comportements égoïste et égocentrique permet à chacun d'oublier ses susceptibilités en passant pour ce qu'il aimerait être, se faisant en jouant le même rôle que depuis toujours avec ses semblables, quitte à répéter les erreurs du passé faute de s'être remis en cause. Le problème n'étant pas de jouer un rôle si celui-ci nous permet de supporter nos propres caractères, mais plutôt d'être malhonnête avec soi même et autrui, en ne présentant pas une personnalité vraie, en plus d'abuser de faux semblants, pour se donner le bon rôle et sauver ses maigres apparences.
Cela peut éviter de se faire passer pour une victime incomprise ou persécutée, qui se dirait désapprouvée, parce qu'incapable de sortir de son affection en se décentrant. D'autres résultantes de notre égocentrisme tendent à nous montrer rancunier et obstiné, vaniteux pour donner le change si l'on se sent inférieur, ou orgueilleux en se surestimant si l'on se sent supérieur, dans tous les cas et d'une quelconque manière nous chercherons à nous déresponsabiliser.
Reprécisons que l’égocentrisme n’est pas qu’un vilain défaut dont personne ne veut être accusé, mais bien une nécessité pour devenir adulte, sauf que devenir adulte nécessite de savoir le maîtriser. Une certaine pratique méditative, permettrait de se comprendre pour mieux s'accepter soi même, en assumant autant ses qualités que ses défauts. Définir ses défauts pour mieux les cerner et apprendre à faire avec, aiderait à moins tourner en rond dans une existence creuse et remplie de ressentiment, pour se focaliser au mieux sur ses facultés innées et acquises, afin de développer quelques aptitudes à se décentrer et valoriser son pouvoir d'agir. Je ne parle pas ici d'agissement visant à attirer l'attention sur soi pour recevoir quelques vaines approbations comme des likes sur les réseaux sociaux, non plus à manipuler son monde pour être sur d'obtenir ce que l'on souhaite des autres, mais d'engagement altruiste et désintéressé. Je vous parle du professeur enseignant son savoir, du juge administrant le respect des lois, et du parent transmettant ses valeurs. Incarnant un idéal ou un modèle à suivre, ils peuvent se montrer égocentriques en faisant preuve de trop d'autorité ou d'hypocrisie à l'encontre de leur entourage, comme ils peuvent témoigner d'un respect, permettant des rapports éthiques et harmonieux. En tant que figure autoritaire à leurs échelles respectives, ils ont le devoir de se montrer impartial, et si leurs professions ou leurs obligations familiales leurs imposent cette conduite, tout à chacun nous pouvons en faire de même en nous décentrant, et gagnant en empathie, s'entraider face aux difficultés du quotidien.
ÉGOCENTRISME PATHOLOGIQUE
Si l’égocentrisme pathologique est souvent lié à différents complexes, il traduit un profond sentiment d’insécurité, de doute et de dépendance, opérant un repli sur soi et une critique de plus en plus acérée et injustifiée, qui rend l’individu aigri et plein d’amertume, jusqu'à une possible rupture sociale. Autrement l’individu peu se mettre en avant de manière extravagante ou faire preuve d'exhibitions, mais aussi d'en venir à exercer un contrôle excessif sur ses proches ou son environnement, abusant de jugements moraux ou de pratiques préventives, proportionnelle à l'intensité de sa peur.
Si l'excès d’égocentrisme peut être assimilé à un infantilisme, plus l’égocentrique est intelligent, plus il saura subtilement manipuler son monde. Exemples des pervers narcissiques se jouant de leurs victimes ne pouvant fuir, parce qu’éprises d’un intérêt penchant toujours plus pour l’adoration que le mépris, ou des politiciens idéalisant un discours fait de belles promesses, afin de mettre en avant leur personne en disant incarner quelques valeurs. L’égocentrique a une propension à l’argumentation qui lui donne un sentiment d’invincibilité, pouvant l’amener à dominer son entourage, et ça même si il ne le souhaite pas. La pression et la peur de mal faire pouvant pousser à des actes contraire à ses valeurs, à l'opposé l'égocentrique peut être intéressé et calculateur, agissant alors sans scrupule en trouvant n'importe quel prétexte pour se donner raison.
La souffrance pousse donc l'égocentrique à mal se comporter, qui en proie à des peurs non maitrisées, cherche à se rassurer par n'importe quels moyens qui lui sont propres, en fonction des situations qu'il a à affronter. Mais si il peut devenir tyrannique, mythomane, orgueilleux ou vaniteux, il peut aussi être conscient de ses proportions à tout ramener à lui, et malgré ça, viser consciemment le bien d’autrui et se montrer généreux, en faisant preuve d’altruisme et d’empathie.