Bootin Repressor
Glandeuse Pinéale
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Hello, je n'ai aucune idée de la raison qui me pousse à écrire ce TR. Il n'est probablement pas intéressant pour qui que ce soit en dehors de moi. Enjoy.
Il y a une semaine et demie j'ai pris pour la première fois du LSD, et j'ai déconné grave. Petit mot sur mon état d'esprit à ce moment: mi-janvier, je me trouvais une petite copine. J'ai 21 ans et c'était ma première vraie nana, je pense que c'est pas une honte. C'était le bonheur, blablabla papillons et sauvagerie sans vêtements. C'est une fille extrêmement complexe, avec des squelettes dans le placard qui foutent froid dans le dos. Du coup elle boit énormément, jusqu'au black-out 3 fois par semaine, avec un comportement auto-destructeur venant d'une haine profonde d'elle même pour des actes qu'elle n'a pas commis. Mi-mai je rentrais dans son appart pour la trouver au pieu avec un random nid à MST dégueulasse ramassé dans le dernier des rades, dormant paisiblement enlacés, nus, boîte de capote à côté du lit. Cette image s'est gravée au fer rouge dans ma psyché, là où je sais ne jamais pouvoir la déloger. J'entretiens maintenant des relations mesurées mais sympa avec cette nana, je ne lui en veut pas tant que ça. Mais évidemment, je douille sévère. La veille du trip, je prenais des champignons qui me restaient d'il y a un bail en faisant extrêmement attention aux doses, seul dans mon jardin ensoleillé, et je ne trouve pas ça désagréable, la conclusion étant même "on s'en fout la vie est belle". Après tout, j'ai réussi à arriver major de ma promo de L2 malgré tout ça, donc j'ai un peu de fierté quand même... amère, mais présente.
Le lendemain nous partons avec notre Sound dans le camion pour sonoriser un chill dans une teuf tek dans les bois, mode moyennement légal. une fois l'engin lancé je cherche de la D parce que j'ai juste envie de me la coller. Comme je sais (me demandez pas comment) que mon ex se tape des types, je me dis que je vais trouver une fifille peu farouche, j'en trouve une, on se tourne autour et puis... meh. Pas chaud. Je suis pas connecté comme les autres dans l'occipital, mon rapport au cul est très... particulier. Je suis plus proche de l'abstinence volontaire qu'autre chose pour de nombreuses raisons, l'une d'entre elles est que je n'arrive à passer à l'acte qu'avec des minettes que je considère géniales, pour qui j'ai une affection profonde, ce qui est rare. Mon ex, malgré tout, en fait toujours partie dans mon esprit. J'suis pas rancunier apparemment, j'dois être un type bien qui sait.
Y'a pas mal de potes à nous dans la soirée, et le Sound gronde tout ce qu'il a, au point que les mecs du mur tek sont venus nous dire que c'était eux le mur principal quand même. Évidemment mes soucis de coeur continuent inlassablement en sous-tâche à l'arrière de mon crâne. Un type me file deux-trois cristaux de MD vers 23h, mais je continue à chercher, au bout d'une heure rien. Au comble de la frustration j'achète un trip, le mec me dit "p'tit artisanal tavu c'est ta première prend la moitié". Je la prend, aucune idée du dosage. Une heure plus tard, à 3h du mat', je prend l'autre. J'ai passé des heures sur ce forum à m'inculquer les principes de RDR. Des heures à faire la morale à des potes en leur expliquant l'importance d'être responsable dans la prise de drogue, d'être dans un bon état d'esprit, de faire gaffe au doses, de jamais prendre plus en pensant que ça monterais pas, de pas enchaîner les trips ou mélanger les drogues. Je n'ai rien fait de tout ça. Téméraire et inconscient.
Au moment où la deuxième moitié passe dans mon oesophage, la première se déclenche, vous connaissez la loi de Murphy là-dessus. Assis avec deux amies sur le "parking" je vois l'arbre en face de moi onduler lascivement, et le sol prend soudainement une grande inspiration, ce qui n'est pas à son habitude. Il y avait un petit pont en bois fait à l'arrache, joliment éclairé, pour accéder au champ où étaient les murs. Et il me paraissait franchement féérique. Les couleurs sont décuplées, des motifs partout blablabla vous connaissez ça aussi. Une fois derrière la table où mon pote A posait du son, je me suis retrouvé perdu dans mes pensées, et j'ai passé un bout de temps à juste bloquer, immobile sur les lumières ou les étoiles, en me grattant la barbe. Un des premiers trucs qui m'ont frappé, c'est à quel point je m'étais apitoyé sur mon sort. À quel point nos soucis de petits occidentaux embourgeoisés de merde (référence) étaient ridicules. Je me suis excusé à un pote (B), qui est au passage l'amour de ma vie, d'avoir passé autant de temps à le faire chier pour ces conneries, il s'est marré. Un bout de phrase me revenait souvent, en anglais allez savoir pourquoi: "so strange... so foreign of a concept" traduit à l'arrache: "tellement étrange... quel concept tellement étranger", ceci s'appliquant à nombre de concept quand tu es dans le trip. Tellement de considérations, de visions de la vie (des autres ou de la mienne), ou d'actions que nous faisons habituellement me paraissaient absurdes, incompréhensibles, comme si nous étions des pantins hagards et désarticulés.
Je me suis rendu compte que j'avais énormément tourné en rond dans ma peine, sans éléments nouveaux, à ressasser les mêmes images, les mêmes réflexions, les mêmes regrets, les mêmes tourments. Il y a une certaine lassitude à revenir toujours aux mêmes problèmes sans solution pendant des semaines, comme si chaque fois que ce soucis revenait à l'esprit il fallait retourner l'enterrer au fond du jardin, dans le même geste las, jusqu'à ce qu'il prenne une teinte terne et sépia. Les nombreux moments de bonheur que j'ai eu avec cette nana se vident de leur substance, jusqu'à ce qu'ils ne soient plus faits de la même matière qu'à l'origine mais gardent la même forme, comme des fossiles, laissant à peine un arrière-goût comme le font les bonbons à sucer acidulés. Nos troubles, eux, ont une allure plus cicatricielle, ils pénètrent profondément en laissant une marque indélébile. À vrai dire ils sont comme une gravure sur un arbre. Si vous l'avez déjà fait, vous avez dû remarquer qu'elle ne s'efface jamais, ne grandit pas, ne bouge pas sur le tronc, vu que les arbres poussent par leurs sommets. Nous sommes pareil, ces cicatrices ne bougeront plus jamais, simplement à mesure que nous grandissons elles deviennent (proportionnellement) plus insignifiantes, une partie plus petite de notre être. J'ai aussi éprouvé une empathie immense pour cette fille, une envie énorme qu'elle s'en sorte, qu'elle aille mieux, que la vie arrête de lui tomber sur la gueule en permanence, même si elle provoque une petite partie de tout ça. J'ai voulu être à ses côtés pour ça, pour qu'une seule personne au monde lui tende la main, et elle m'en a remercié après coup pas mal de fois en insistant sur le fait que j'avais été formidable tant dans le couple que dans la rupture, m'assurant et me montrant que ce n'avait pas été vain et qu'elle s'était rendu compte trop tard du bien que ça lui avait fait et de tout ce qu'elle avait appris à mon contact, mais voilà, je ne peux plus l'aider maintenant.
Vers 5h, une fois ces considérations mises de côté, je me suis remis dans la soirée/matinée, tantôt à parler vite fait avec les potes, remercier B d'avoir été là ces derniers temps, et surtout la gueule dans le caisson, frais comme tout au milieu des zombies. Mon pote A disait "mec c'est walking dead là ces types", du coup on a mis un ramoneurs de menhirs pour les secouer, moi je kiffais ma race pendant que mon cerveau me balançait des pensées enivrantes, poétiques ou pas. J'ai ressenti pas mal de fierté pour ce qu'on faisait, poser dans les bois pour un publics de déglingués ratés, finis à la pisse. Les mêmes vieux enculés sur le même vieux sol pourri par la bière et le piétinement, une contre-culture marginale risible, c'est pas grand chose mais c'est ce qu'on a. C'est nos moments privilégiés incompréhensibles par les gens qui font leur barbecue entre voisins pour dire du mal de ceux qui ne sont pas venus. J'ai lu "Sur la route" y'a pas longtemps, et j'ai ressenti le même grisement de la jeunesse qui ne sait pas où va son chemin, mais qui le prend avec résolution, entre potes, avec tout le cynisme du monde pour les êtres robotisés et indécents avec lesquels on nous demande de cohabiter pacifiquement. Qu'ils aillent tous se faire mettre, on se moque pas mal d'où nous mène la route, nous ce qu'on aime c'est marcher dessus.
J'ai dansé tout ce que j'avais, pogoté avec des types qui voulaient pas trop, j'ai hurlé, je me suis marré, j'ai couru en faisant l'avion, j'ai fais des doigts à la terre entière, bref, plus rien à branler. Je passe les coupures de courant bien sèches qu'on s'est tapé avec A qui gueulais "MES AMPLIIIIIIS!!!!!". À un moment j'ai eu l'habituel bad du "j'ai abusé je redescendrais jamais" mais ça allait. Vers 8h je décide d'aller me caler dans un des hamacs qu'on installe à chaque soirée dans le camion, et au moment où j'ai eu l'impression d'arriver à somnoler (encore en plein trip, des CEV à balle) ma pote D ouvre le camion et dit "euh les loulous le proprio du terrain vient de passer et il était moyennement au courant donc les flics arrivent, faut qu'on remballe...". C'est parti alors. Va porter tes hogs de 80kg et ton rack de 120 sous acide sans avoir dormi toi, j'te r'garde. On remballe en vitesse au milieu des survivants décalqués (j'ai pas mal parlé avec un mec bien lourd qui faisait bien bader à un moment), on discute un certain temps avec les autres copains, et on se barre à 11h-midi, les flics étaient là mais ils faisaient juste l'éthylotest à la sortie, donc traaaaaanquille! Sur la route on choppe des pommes et moi je redescends doucement en papotant, on range le sound et on rentre au bercail, arrivée chez moi 16h avec mes parents qui faisaient........... un barbecue entre voisins. Je me marre, bonjour/au revoir, et dodo jusqu'à 10h le lendemain.
Voilà c'est tout, j'ai pris un énorme risque inconsidéré et je pense que son truc était pas hyper chargé, ça aurait pu très très mal finir pour moi. Cependant je garde un bon souvenir de cette expérience. Avec le recul mes considérations sur ma rupture, si elles ont un peu aidé à changer de point de vue et à me donner des métaphores sympas, n'ont rien réglé. Faut pas rêver, c'est pas un médoc miracle. Mais j'ai quand même franchi un petit cap, et je m'en réjouis. J'ai pu dire et faire ensuite avec la fille en question des choses que je regrettais d'avoir mis sous le tapis, et je m'en sens bien mieux, je pense qu'elle aussi. Si je ne suis pas sorti du trou, j'ai compris que je pouvais le regarder avec plus de dédain que je ne le pensais, et que je pouvais me tourner vers le futur. J'ai aussi remarqué pendant ce trip que, homme-enfant que je suis, j'avais appris à 21ans ce que c'était que de tenir à quelqu'un et d'être en full love, et en vrai, ça gère quand même pas mal
. Quand t'es dedans c'est le kiff (allusion sexuelle volontaire).
Mais je ne recommencerai jamais un truc du genre, j'ai bien vu pendant le trip à quel point ça aurait pu partir en cacahuètes sévère. La prochaine fois, si il y en a une, je fais ça dans les règles de l'art.
Je sais pas comment conclure alors démerdez-vous.
Bisous!
Il y a une semaine et demie j'ai pris pour la première fois du LSD, et j'ai déconné grave. Petit mot sur mon état d'esprit à ce moment: mi-janvier, je me trouvais une petite copine. J'ai 21 ans et c'était ma première vraie nana, je pense que c'est pas une honte. C'était le bonheur, blablabla papillons et sauvagerie sans vêtements. C'est une fille extrêmement complexe, avec des squelettes dans le placard qui foutent froid dans le dos. Du coup elle boit énormément, jusqu'au black-out 3 fois par semaine, avec un comportement auto-destructeur venant d'une haine profonde d'elle même pour des actes qu'elle n'a pas commis. Mi-mai je rentrais dans son appart pour la trouver au pieu avec un random nid à MST dégueulasse ramassé dans le dernier des rades, dormant paisiblement enlacés, nus, boîte de capote à côté du lit. Cette image s'est gravée au fer rouge dans ma psyché, là où je sais ne jamais pouvoir la déloger. J'entretiens maintenant des relations mesurées mais sympa avec cette nana, je ne lui en veut pas tant que ça. Mais évidemment, je douille sévère. La veille du trip, je prenais des champignons qui me restaient d'il y a un bail en faisant extrêmement attention aux doses, seul dans mon jardin ensoleillé, et je ne trouve pas ça désagréable, la conclusion étant même "on s'en fout la vie est belle". Après tout, j'ai réussi à arriver major de ma promo de L2 malgré tout ça, donc j'ai un peu de fierté quand même... amère, mais présente.
Le lendemain nous partons avec notre Sound dans le camion pour sonoriser un chill dans une teuf tek dans les bois, mode moyennement légal. une fois l'engin lancé je cherche de la D parce que j'ai juste envie de me la coller. Comme je sais (me demandez pas comment) que mon ex se tape des types, je me dis que je vais trouver une fifille peu farouche, j'en trouve une, on se tourne autour et puis... meh. Pas chaud. Je suis pas connecté comme les autres dans l'occipital, mon rapport au cul est très... particulier. Je suis plus proche de l'abstinence volontaire qu'autre chose pour de nombreuses raisons, l'une d'entre elles est que je n'arrive à passer à l'acte qu'avec des minettes que je considère géniales, pour qui j'ai une affection profonde, ce qui est rare. Mon ex, malgré tout, en fait toujours partie dans mon esprit. J'suis pas rancunier apparemment, j'dois être un type bien qui sait.
Y'a pas mal de potes à nous dans la soirée, et le Sound gronde tout ce qu'il a, au point que les mecs du mur tek sont venus nous dire que c'était eux le mur principal quand même. Évidemment mes soucis de coeur continuent inlassablement en sous-tâche à l'arrière de mon crâne. Un type me file deux-trois cristaux de MD vers 23h, mais je continue à chercher, au bout d'une heure rien. Au comble de la frustration j'achète un trip, le mec me dit "p'tit artisanal tavu c'est ta première prend la moitié". Je la prend, aucune idée du dosage. Une heure plus tard, à 3h du mat', je prend l'autre. J'ai passé des heures sur ce forum à m'inculquer les principes de RDR. Des heures à faire la morale à des potes en leur expliquant l'importance d'être responsable dans la prise de drogue, d'être dans un bon état d'esprit, de faire gaffe au doses, de jamais prendre plus en pensant que ça monterais pas, de pas enchaîner les trips ou mélanger les drogues. Je n'ai rien fait de tout ça. Téméraire et inconscient.
Au moment où la deuxième moitié passe dans mon oesophage, la première se déclenche, vous connaissez la loi de Murphy là-dessus. Assis avec deux amies sur le "parking" je vois l'arbre en face de moi onduler lascivement, et le sol prend soudainement une grande inspiration, ce qui n'est pas à son habitude. Il y avait un petit pont en bois fait à l'arrache, joliment éclairé, pour accéder au champ où étaient les murs. Et il me paraissait franchement féérique. Les couleurs sont décuplées, des motifs partout blablabla vous connaissez ça aussi. Une fois derrière la table où mon pote A posait du son, je me suis retrouvé perdu dans mes pensées, et j'ai passé un bout de temps à juste bloquer, immobile sur les lumières ou les étoiles, en me grattant la barbe. Un des premiers trucs qui m'ont frappé, c'est à quel point je m'étais apitoyé sur mon sort. À quel point nos soucis de petits occidentaux embourgeoisés de merde (référence) étaient ridicules. Je me suis excusé à un pote (B), qui est au passage l'amour de ma vie, d'avoir passé autant de temps à le faire chier pour ces conneries, il s'est marré. Un bout de phrase me revenait souvent, en anglais allez savoir pourquoi: "so strange... so foreign of a concept" traduit à l'arrache: "tellement étrange... quel concept tellement étranger", ceci s'appliquant à nombre de concept quand tu es dans le trip. Tellement de considérations, de visions de la vie (des autres ou de la mienne), ou d'actions que nous faisons habituellement me paraissaient absurdes, incompréhensibles, comme si nous étions des pantins hagards et désarticulés.
Je me suis rendu compte que j'avais énormément tourné en rond dans ma peine, sans éléments nouveaux, à ressasser les mêmes images, les mêmes réflexions, les mêmes regrets, les mêmes tourments. Il y a une certaine lassitude à revenir toujours aux mêmes problèmes sans solution pendant des semaines, comme si chaque fois que ce soucis revenait à l'esprit il fallait retourner l'enterrer au fond du jardin, dans le même geste las, jusqu'à ce qu'il prenne une teinte terne et sépia. Les nombreux moments de bonheur que j'ai eu avec cette nana se vident de leur substance, jusqu'à ce qu'ils ne soient plus faits de la même matière qu'à l'origine mais gardent la même forme, comme des fossiles, laissant à peine un arrière-goût comme le font les bonbons à sucer acidulés. Nos troubles, eux, ont une allure plus cicatricielle, ils pénètrent profondément en laissant une marque indélébile. À vrai dire ils sont comme une gravure sur un arbre. Si vous l'avez déjà fait, vous avez dû remarquer qu'elle ne s'efface jamais, ne grandit pas, ne bouge pas sur le tronc, vu que les arbres poussent par leurs sommets. Nous sommes pareil, ces cicatrices ne bougeront plus jamais, simplement à mesure que nous grandissons elles deviennent (proportionnellement) plus insignifiantes, une partie plus petite de notre être. J'ai aussi éprouvé une empathie immense pour cette fille, une envie énorme qu'elle s'en sorte, qu'elle aille mieux, que la vie arrête de lui tomber sur la gueule en permanence, même si elle provoque une petite partie de tout ça. J'ai voulu être à ses côtés pour ça, pour qu'une seule personne au monde lui tende la main, et elle m'en a remercié après coup pas mal de fois en insistant sur le fait que j'avais été formidable tant dans le couple que dans la rupture, m'assurant et me montrant que ce n'avait pas été vain et qu'elle s'était rendu compte trop tard du bien que ça lui avait fait et de tout ce qu'elle avait appris à mon contact, mais voilà, je ne peux plus l'aider maintenant.
Vers 5h, une fois ces considérations mises de côté, je me suis remis dans la soirée/matinée, tantôt à parler vite fait avec les potes, remercier B d'avoir été là ces derniers temps, et surtout la gueule dans le caisson, frais comme tout au milieu des zombies. Mon pote A disait "mec c'est walking dead là ces types", du coup on a mis un ramoneurs de menhirs pour les secouer, moi je kiffais ma race pendant que mon cerveau me balançait des pensées enivrantes, poétiques ou pas. J'ai ressenti pas mal de fierté pour ce qu'on faisait, poser dans les bois pour un publics de déglingués ratés, finis à la pisse. Les mêmes vieux enculés sur le même vieux sol pourri par la bière et le piétinement, une contre-culture marginale risible, c'est pas grand chose mais c'est ce qu'on a. C'est nos moments privilégiés incompréhensibles par les gens qui font leur barbecue entre voisins pour dire du mal de ceux qui ne sont pas venus. J'ai lu "Sur la route" y'a pas longtemps, et j'ai ressenti le même grisement de la jeunesse qui ne sait pas où va son chemin, mais qui le prend avec résolution, entre potes, avec tout le cynisme du monde pour les êtres robotisés et indécents avec lesquels on nous demande de cohabiter pacifiquement. Qu'ils aillent tous se faire mettre, on se moque pas mal d'où nous mène la route, nous ce qu'on aime c'est marcher dessus.
J'ai dansé tout ce que j'avais, pogoté avec des types qui voulaient pas trop, j'ai hurlé, je me suis marré, j'ai couru en faisant l'avion, j'ai fais des doigts à la terre entière, bref, plus rien à branler. Je passe les coupures de courant bien sèches qu'on s'est tapé avec A qui gueulais "MES AMPLIIIIIIS!!!!!". À un moment j'ai eu l'habituel bad du "j'ai abusé je redescendrais jamais" mais ça allait. Vers 8h je décide d'aller me caler dans un des hamacs qu'on installe à chaque soirée dans le camion, et au moment où j'ai eu l'impression d'arriver à somnoler (encore en plein trip, des CEV à balle) ma pote D ouvre le camion et dit "euh les loulous le proprio du terrain vient de passer et il était moyennement au courant donc les flics arrivent, faut qu'on remballe...". C'est parti alors. Va porter tes hogs de 80kg et ton rack de 120 sous acide sans avoir dormi toi, j'te r'garde. On remballe en vitesse au milieu des survivants décalqués (j'ai pas mal parlé avec un mec bien lourd qui faisait bien bader à un moment), on discute un certain temps avec les autres copains, et on se barre à 11h-midi, les flics étaient là mais ils faisaient juste l'éthylotest à la sortie, donc traaaaaanquille! Sur la route on choppe des pommes et moi je redescends doucement en papotant, on range le sound et on rentre au bercail, arrivée chez moi 16h avec mes parents qui faisaient........... un barbecue entre voisins. Je me marre, bonjour/au revoir, et dodo jusqu'à 10h le lendemain.
Voilà c'est tout, j'ai pris un énorme risque inconsidéré et je pense que son truc était pas hyper chargé, ça aurait pu très très mal finir pour moi. Cependant je garde un bon souvenir de cette expérience. Avec le recul mes considérations sur ma rupture, si elles ont un peu aidé à changer de point de vue et à me donner des métaphores sympas, n'ont rien réglé. Faut pas rêver, c'est pas un médoc miracle. Mais j'ai quand même franchi un petit cap, et je m'en réjouis. J'ai pu dire et faire ensuite avec la fille en question des choses que je regrettais d'avoir mis sous le tapis, et je m'en sens bien mieux, je pense qu'elle aussi. Si je ne suis pas sorti du trou, j'ai compris que je pouvais le regarder avec plus de dédain que je ne le pensais, et que je pouvais me tourner vers le futur. J'ai aussi remarqué pendant ce trip que, homme-enfant que je suis, j'avais appris à 21ans ce que c'était que de tenir à quelqu'un et d'être en full love, et en vrai, ça gère quand même pas mal

Mais je ne recommencerai jamais un truc du genre, j'ai bien vu pendant le trip à quel point ça aurait pu partir en cacahuètes sévère. La prochaine fois, si il y en a une, je fais ça dans les règles de l'art.
Je sais pas comment conclure alors démerdez-vous.
Bisous!