Questions de dosage et de véracité de la chose j'en ai un peu rien à foutre, enfin cette histoire me semble plausible, c'pas ce qui m'intéresse... De même avec l'histoire de la misogynie, qu'est-ce que ça vient foutre là ? Enfin on est d'accord que c't'un ressenti de quelqu'un de trippé, et qu'il y a des symboliques bien dégueu qui circulent sur les femmes, les pédés et les arabes, et que même si rationnellement on n'est ni sexiste ni homophobe ni raciste, pendant un trip ces symboliques ressurgissent... Enfin je fais peu cas de ces pensées parasites quand je trippe, je trouve même très intéressant après-coup de me pencher sur la question... Pourquoi alors que je n'ai aucun problème de racisme rationnellement, la masse jaunâtre qui veut me violer dans mon délire onirique connote-t-elle de l'étranger dangereux ?
J'ai beaucoup aimé ton approche du report, enfin les sensations et les pensées crades sont ultra bien transmises... J'aimerais beaucoup parvenir à donner ce genre de choses sur mes TR à propos de Mixie et de 3-Meo-Pcp si j'arrive à les écrire un jour... Je me sens très familière de ces dégoûts du monde, de cette perception sans fard, ou plutôt avec le fard de l'absurde et du grossier, de tous les espaces, mentaux ou physiques... (Bon, par contre, je n'ai encore jamais pris la moindre goutte de LSD, j'ai du mal à me représenter, du coup, le trip sous cette molécule en particulier.)
Je comprends aussi que tu ne le prennes pas comme un bad. On soulève un voile et derrière ce voile, il y a quelque chose de dégoûtant mais qu'on est d'un côté rassuré d'avoir vu par soi-même, avant que ça ne saute à la gueule. On a le temps de le digérer et de l'intégrer à sa vision du monde, à la construction de ce qu'on perçoit. Et de toute manière cette chose qu'on contemple tout d'un coup derrière le voile, bien en face, elle existait déjà dans notre manière d'appréhender tout ça, discrètement, insidieusement ; elle est finalement déjà très familière quand on arrive dessus, parce qu'elle nous habitait depuis longtemps.
Bon et du coup pour en revenir sur la femme, c'est très intéressant, elle apparaît en négatif du créateur ici. Il ne reste plus rien, il ne reste que la femme, comme si elle était élément de base, sur lequel s'ajoutent tous les attributs "masculins" (un esprit créateur, un pénis ? :unibrow
. Sans ceux-là elle est un personnage absurde, vide de sens, hystérique, qui ne perçoit pas la vanité de sa propre existence.
Or cette femme est ici la primitivité de l'homme, en un sens son essence, car sans ses concepts mensongers de créateur, de beauté, de raffinement, l'homme n'est plus réduit qu'à cette chose, appelée ici
féminin, ​de vanité et d'absurde.
Edit : ici je prends le féminin comme
concept d'absurde sous trip pour pas choquer ma propre féminité. Je précise, mais je n'ai aucun problème avec le fait d'avoir un vagin, je me considère pas comme plus vaine que quiconque doté de plus de testostérone que moi. La femme a plus tendance à prendre ce rôle, dans les représentations culturelles, de personnage débordant de vanité. Les hommes sont en général plus discrets dans leur absurdité. Faut voir les personnages masculins et féminins de Kafka, par exemple. Elles ont toujours une importance affective importante et du coup l’atterrissage se fait encore plus violent quand on réalise dans quels non-sens elles évoluent, dans quelle structure incompréhensible elles ont leur place. Cf.
Le Château, Le Procès....