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Limitations des perceptions

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En lisant cet article, je suis tombé sur ce passage :

One of the consequences of Huxley’s mescaline experience was for him to agree with the British philosopher C. D. Broad, who - inspired by HenriBergson’s theory on memory and sense perception - posited that the human brain operates as avast reducing-valve: the primary function of the brain, the nervous system and the sense organs is to regulate the overwhelming flow of information and perception we are constantly subjected to, and keep only what is necessary on a “practical” level. Thus, a great deal of information never reaches us: “what comes out at the other end is a measly trickle of the kind of consciousness which will help us to stay alive on the surface of this particular planet” (“Doors” 23). Huxley, as seen above, also believed that this state of consciousness was too often taken for the only valid one. His mystical experience caused by mescaline was the proof that other states of consciousness could be attained. The mind could be freed from these hindrances to attain what he referred to as “Mind at Large”—the mind expanded beyond its purely “survivalist” function.
 
@Tridi trop bien meuf, c'est exactement de ce concept que je voulais parler ! J'irais check ton article ;)
 
Moi je trouve cette piste intéressante : que nos pensées bloquent nos perceptions plus subtiles. Comme si elles prenaient de la place dans notre conscience et nous limiterait. Si il y en avait moins, il y aurait plus de place pour autre chose.
 
Ce ne sont pas vraiment les pensées, enfin pas les pensées conscientes. Cette sélection se fait bien avant qu'on y réfléchisse. Par exemple c'est ce qui me permet d'écrire en me focalisant instinctivement sur les lettre au milieu de mon écran, et leur sens, au lieu de noter à chaque instant la couleur du fond, les motifs de la bannière, la forme de chaque bouton, les sensations des touches, etc. Sans ce filtre, on ne pourrait rien faire, on serait dans un monde perpétuellement neuf.
 
Yup c'est le rôle du thalamus qui va faire le tri entre les informations sensorielles qui méritent de passer au cerveau et celles qui ne servent pas à grand-chose, selon leur intensité et leur intérêt pour accomplir une certaine tâche.
Mais heureusement qu'on a ce filtre, sinon on serait complètement envahis de perceptions inutiles et très fatiguantes à traiter pour le cerveau.
 
@snap2 t'as des sources intéressantes là-dessus ?
 
Tridimensionnel a dit:
Ce ne sont pas vraiment les pensées, enfin pas les pensées conscientes. Cette sélection se fait bien avant qu'on y réfléchisse. Par exemple c'est ce qui me permet d'écrire en me focalisant instinctivement sur les lettre au milieu de mon écran, et leur sens, au lieu de noter à chaque instant la couleur du fond, les motifs de la bannière, la forme de chaque bouton, les sensations des touches, etc. Sans ce filtre, on ne pourrait rien faire, on serait dans un monde perpétuellement neuf.

Oui je ne parle pas l'inutilité de toutes les pensées mais de certaines qui tournent en boucle. 
Justement on aurait accès à un monde et une perception de plus en plus neuf sans elles. Ce serait intéressant.

Yup c'est le rôle du thalamus qui va faire le tri entre les informations sensorielles qui méritent de passer au cerveau et celles qui ne servent pas à grand-chose, selon leur intensité et leur intérêt pour accomplir une certaine tâche.

Mais heureusement qu'on a ce filtre, sinon on serait complètement envahis de perceptions inutiles et très fatiguantes à traiter pour le cerveau.


Quelque chose ne me va pas avec cette théorie. Car si le thalamus faisait effectivement bien ce taff, il nous enlèverait aussi les pensées encombrantes qui ne servent à rien. Je pense qu'on fait tous l'expérience d'avoir des pensées inutiles alors qu'on voudrait être en paix à certains moments.
 
Nan, parce que ce que tu considères subjectivement comme des pensées utiles ou inutiles n'a pas d'existence concrète et qualifiable ainsi par ton cerveau.
 
Ouais c’est pas exactement le même type d'utilité, si l’on ressasse un truc c’est généralement pas pour rien même quand on se dit qu’on serait mieux sans.
Ce dont parle Huxley c’est des perceptions quotidiennes négligeables qu’on automatise à un stade de l’apprentissage et que les psychés nous font redécouvrir de façon consciente.
Y’a un mème comme ça que j’aime bien :

- have you ever try drugs ?
- no...
- you should, it would make me more creative
- oh, okay
Later : « Uh... how do I move my mouth ? »

Je trouve que ça décrit exactement le moment où un truc complètement automatisé, effectué à chaque minute de façon inconsciente, devient soudainement un défi sous psyché ^^
 
@Tridimensionnel je suis pas trop sûr du terme "automatiser", pour moi c'est vachement rapport aux actions. Tandis que, d'après le peu que j'ai lu de Huxley, il traite plutôt de l'habitude posée sur les choses qu'il redécouvre sous psyché. Ainsi d'une chaise dans Les portes de la perception, qu'il redécouvre sous un angle tout à fait nouveau. Enfin si je me souviens bien de cette "fameuse" lecture...

D'ailleurs je lisais un truc là, sur la place des objets dans le domicile familiale et de la "familiarisation par le corps". En gros les objets deviennent supports d'automatismes corporels, faisant varier la géométrie personnelle des êtres. Bon ça a pas masse de rapport, mais je tisse des liens comme spider-man.
 
Dans ma tête ça colle car regarder est une action, traiter l’information est une action. Quand on regarde une chaise, c’est d’une façon active qu’on ignore certaines caractéristiques pour en considérer d’autres, même si pour la conscience ça semble instantané
 
J'aurais dû parler d'action consciente alors, ou faire une différence entre voir et regarder (qui à mon sens engage déjà plus l'individu.).
 
Dans ce contexte, lorsque je parle d'automatisme, c'est à propos d'actions conscientes comme inconscientes, à propos de toutes les activités de la cognition en fait. Mais si ce mot ne te va pas tu peux le remplacer par un autre. Je veux dire que ce ne sont pas les pensées conscientes qui parasitent les perceptions, mais le processus d'apprentissage qui met de côté les récurrences et ensuite seulement, ce qui est sélectionné comme "digne d'intérêt" vient à notre conscience sous forme de pensée.
 
Ha ouai... mais je suis carrément d'accord sur le fait que ce ne sont pas les pensées conscientes qui parasitent les perceptions, faut pas se méprendre là-dessus. Par contre pour être sûr de capter ton propos : pour toi un processus de "sélection" se met en place pendant la socialisation de l'individu ?

Perso je voyais surtout le côté évolutionniste et biologique.
 
Pendant tout le temps en fait, même une fois adulte.
C'est très remarqué en philosophie (je pense à mon cours de phénoménologie de la musique) mais sûrement aussi dans d'autres disciplines où je suis moins docte.
Par exemple, quand on est confronté à un nouveau genre musical, les premières fois les perceptions sont à peu près au même niveau, on remarque tout et rien, ça fait un gros bloc.
Ensuite, au fur et à mesure qu'on se familiarise avec le genre, le cerveau repère les invariants et les mets de côté, si bien qu'on commence à faire la différence entre deux tendances au sein du même genre, entre ce qui est quali et ce qui l'est moins, etc.
C'est par ce processus qu'on devient "pointu".
 
Nan, parce que ce que tu considères subjectivement comme des pensées utiles ou inutiles n'a pas d'existence concrète et qualifiable ainsi par ton cerveau.


Ca je suis d'accord. Le cerveau fonctionne mécaniquement. Par contre à notre niveau de manière consciente, on arrive très bien à voir qu'on a des pensées qui nous pèsent plus qu'autre chose et ne sont pas par ex. productives pour effectuer une tache ou pour de la création. Moi je sens meme elle nous encombre dans le sens que par ex. elle nous empeche de nous concentrer sur certaines choses.

Par ex, un trauma va générer des pensées défensives et des boucles juste pour se protéger de ne pas revivre le meme trauma.


Mais ça va nous limiter en terme d'expérience et de potentiels découvertes de nouvelles perceptions.
Donc la clé est peut-etre de guérir les blessures pour que le cerveau n'ai plus à générer des pensées défensives par ex. 


Je parle de ça car il y a pas mal de témoignages de gens après avoir reconnecté et guéri un trauma, ils ont retrouvé un odorat ou un odorat plus affuté par ex.

Moi dans mon cas, après avoir guéri certaines choses. Mais aussi avec la méditation où je vois qu'à force j'arrive à avoir moins de pensées, bah j'ai plus de sensations corporels. Donc l'hypothèse moins de pensées = plus de sensations / perceptions me parait très pertinente.
 
Le thalamus fait la porte d'entrée sélective entre les neurones senseurs et moteurs et l'encéphale, pas les influx nerveux en boucle fermée dans l'encéphale comme les réflexions parasites ou les mémoires traumatiques si jamais ^^
 
snap2 a dit:
Le thalamus fait la porte d'entrée sélective entre les neurones senseurs et moteurs et l'encéphale, pas les influx nerveux en boucle fermée dans l'encéphale comme les réflexions parasites ou les mémoires traumatiques si jamais ^^

Ok merci de l'info, du coup qu'est ce qui génère et gère l'activité neuronale des mémoires traumatiques et réflexions parasites ?
 
Difficile à dire mais je suppose qu'il y a au moins l'hippocampe (responsable de la mémoire) et l'amygdale (souvent activée dans les réponses émotionnelles en plus d'autres parties du cerveau).
 
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