Ça fait un petit moment que je ne suis pas passé sur ce topic, merci pour Parumu No ki, en retour je vais vous présenter pas mal d’œuvres d'animation japonaise puisque c'est plutôt mon domaine. Je vais m'attarder sur plusieurs artistes dont les œuvres ont été à de multiples reprises cités sur ce topic sans pour autant que le lien soit fait entre elle. Je vais aussi m'attacher à présenter des œuvres plus psychédéliques dans le sens sensitif que dans le sens philosophique, parce que bon des animés cyber punk avec des thèses trippantes y'en a vraiment pas mal (Ergo Proxy, Texhnolyze, GITS mais surtout, surtout
Serial Experiment Lain, cet animé en plus d'être bon n'est qu'un gros trip 2.0).
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Mamoru Oshii : Le célèbre réalisateur des films de Ghost in the Shell (
dont vous connaissez surement la psychédélique scène d'introduction) mais qui a également réalisé plein d'autre films et séries évoqués un peu plus haut, tout en y laissant sa patte (
comme par exemple cette scène splendide de Patlabor), que ce soit sur Avalon, Lamu 2 Un rêve sans fin, The Sky Crawlers, etc mais également une œuvre qui correspond plus que tout à ce topic, j'ai nommé "
L'Oeuf de l'Ange" (Tenshi no Tamago)
Je ne sais pas quoi dire pour vous motiver à aller voir
L'Oeuf de l'Ange. C'est le genre de film ou la question d'être bon ou mauvais ne se pose pas. C'est un film muet, contemplatif, étrange. Puisque je ne peux vous résumer le film je vous encourage vivement à regarder ne serait-ce que les deux premières minutes pour vous enivrer de la brume christique que dégage ce film d'animation. De plus puisqu'il n'est pas commercialisé en France vous pouvez librement aller vous le procurer auprès des grands sites de partage dans des versions de superbe qualité.
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Masaaki Yuasa : C'est également un grand réalisateur japonais mais à la différence de oshii chez yuasa la claque est davantage visuelle que spirituelle. J'avais avec d'autre déjà cité Mind Game de sa filmographie, et j'espère que certains d'entre vous apprendrons que le parti pris graphique de Mind Game se retrouve dans la plupart de ses œuvres. Œuvre qui à ce titre arpentent avec brio des chemins différents, le sport avec Ping Pong The Animation, la romance trans-espèces avec Kemonozume, et la vie étudiante avec
The Tatami Galaxy (œuvre qui d'ailleurs aurait le mérite d'être davantage développé dans mon ode au psychonautisme puisque la logorrhée rapide et fluide du narrateur et les déformations colorés de cette courte série vous fera certainement planer dans la nébuleuse vie étudiante du protagoniste). Cependant là je viens pour vous présenter une œuvre encore plus atypique:
"Kaiba".
De même il m'est très compliqué de définir
Kaiba, tant c'est un ovni. Wikipedia essaie: Son histoire tourne autour d'un personnage énigmatique Warp et se déroule dans un monde psychédélique mêlé à ununivers de space-opera où le changement de corps, le trafic de souvenirs, sont possible. Mais au fond c'est plus que ça, et c'est ce qui la rend si méritante et inaccessible. Le rendu visuel est vraiment voulu dessin animé, ce qui est assez perturbant puisqu'on en est souvent à se demander si la série n'est pas destiné à un jeune public. Pour autant il ne faudrait pas oublier qui il y a aux commandes. Les thèmes abordés sont profonds, dès le milieu de l'animé la dimension philosophique en s'appuyant sur la motivation du héros est ramené au premier plan. Que dire ! J'ai eu beaucoup de mal à m'y mettre mais passer les premières minutes et les promesses que j'ai lu partout ailleurs je n'ai absolument pas décroché, à mon grand bonheur. L'animé parle de mémoire, de corps, de société. Enfin bref c'est du ghost in the shell mais en cartoon.
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Shinichiro Watanabe: Alors il m'est compliqué de parler de cette auteur puisque bien que ce soit le gardien du temple des animés cool, sa place ici est davantage dû aux références à la drogue qu'il a fait sur toutes ses oeuvres devenus cultes, je pense notamment à Cowboy Bebop et à Samurai Champloo (qui a marqué ma première intervention sur le topic). Mais si je viens ici c'est pour défendre une de ses œuvres beaucoup plus "funky", qui a déplu à pas mal de personnes beaucoup trop sérieuses et qui a ravi beaucoup d'autre comme moi ravis de regarder un bon nanar réalisé sous LSD qui caricature implicitement les caractères les plus détestables des animés japonais modernes. J'ai dénommé: "
Space Dandy"
Space Dandy comme son nom le laisse supposer c'est un Dandy à la recherche de nouveaux aliens à répertorier dans l'espace. Alors si vous connaissez l'animé où que vous êtes suffisamment curieux pour vous être laissez tentez vous remarquez que l'image que j'ai choisi est assez trompeuse. Elle est issue de l'épisode 9 qui se déroule sur la planète du Régime Végétal des plantes (composés de 18 états). Cette épisode est représentatif de deux choses que tout spectateurs suffisamment aventureux doit garder à l'esprit. D'une part, chaque épisode a une histoire différente (ce qui est classique du feuilleton japonais de Watanabe), cependant chaque épisode possède également un staff différent. Plein d'artistes sont venus apporter leurs pattes sur chacun des épisodes stands-alones (ceux qui ne suivent pas le fil rouge), ce qui produit un tout assez inégal, vraiment balancé entre les différents types d'humour, les différents style graphiques et les différents messages implicites. L'épisode 9 par exemple est un épisode avec peu d'humour, où la joyeuse bande du vaisseau de Dandy est éparpillé et où le "voyage" de ce dernier accompagné d'une plante traverse des paysages aussi psychédéliques que somptueux. D'autre part, après visionnage sous champignons je peux également supputer qu'il s'agit peut être là d'une clé de lecture. Mais je ne saurais faire de l'apologie donc je n'en dirais pas plus :weed:. Je vous invite vraiment à y jeter un coup d’œil pour voir de quoi est capable la série avant de je l'espère vous plonger dans des épisodes plus classiques, plus comiques voir plus psychologiques.
Pour terminer sur une note plus consensuelle, sachez que ces trois grands animateurs ont également participé à des courts-métrages et des moyens métrages tout aussi inégal sur leurs thèmes que sur leurs qualité, bien que certains soient tout même très psychédélique. Il existe par exemple Kick-Heart ou surtout Dead Leaves, qui à mon humble avis en ravira plus d'un ici pour l'humour et le visuel déjanté qu'il propose (bien que je n'en sois pas un grand fan). Il existe également des rassemblements de courts-métrages dits "omnibus" assez cools dans le genre tel que "Memories", "Manie Manie : Les histoires du Labyrinthe", "Genius Party + Beyond", "Short Peace", "Animatrix" "Twilight Q" et "Ani Kuri 15".
Enfin pour terminer sur une note plus accessible, dernièrement le film d'animation
Patema et le Monde Inversé m'a bien fait tripper. Dans une douce décente dans la fantaisie à la manière d'un ghibli.