Souvent, très souvent, les gens aiment bien demander : mais, quel est le sens de la vie ? Après quelques minutes de réflexion (qui se comptent finalement presque en secondes), ils renoncent à la question, la laissant aux « philosophes ». Parce que ça, c'est un truc de philosophe.
Je soutiens pour ma part que la question est mal posée, et que c'est pour cela que les réponses divergent trop. Car qu'est-ce qui a un sens ? Les mots ! Les mots ont un sens ! Pas les objets, pas les choses. On ne demande pas le sens d'un tabouret, sauf s'il est à l'envers. « La vie », ce n'est pas un mot, c'est une chose. Si on voulait le sens du mot « vie », on irait le chercher dans un dictionnaire. Mais non ! On veut autre chose ! Pas une réponse de dictionnaire, une réponse de philosophe.
Balivernes ! - répondra-t-on. Une œuvre d'art est une chose, et pourtant elle a un sens, ou du moins le présuppose-t-on. Et tout le jeu consiste à trouver du sens dans une œuvre. Voilà, on a tout. Tout est dit. La question du sens de la vie présuppose (et à juste titre) une vision esthétique du monde. On cherche le sens de la vie comme on cherche le sens d'une œuvre d'art, et cela ne se fait qu'avec le regard de l'artiste. Mais ce n'est pas ça, le point crucial. Tout se trouve en fait dans le mot « jeu ». Car si la vie est quelque chose, c'est un jeu, sinon rien.
Ne nous méprenons pas. Par là, je n'entends pas que la vie consiste simplement en le fait de s'amuser, de ressentir du plaisir, jusqu'à la réduire à une philosophie hédoniste. Non, le jeu est plus profond, plus avant du plaisir même de jouer. Et sur ce point, Pascal avait tout compris. Une des règles du jeu (car il n'existe pas de jeu sans règles) est de parier, miser. « Pariez, les amis, pariez » disait Pascal « Pariez en Dieu. Aimez-le, croyez en lui. Car s'il existe, vous avez tout gagné, et s'il n'existe pas, vous n'avez rien perdu. Mais si vous pariez l'athéisme, alors les mises sont différentes : vous gagnez, vous ne gagnez rien. Vous perdez, vous perdez tout (car l'enfer, c'est pas bien). » Mais ce qui compte, ce n'est pas le raisonnement de Pascal, que l'on peut facilement renverser. C'est plutôt son geste : le pari.
Vous rencontrez l'amour de votre vie : MARIAGE ! Le mariage n'est rien d'autre qu'un pari : « je parie que je resterai avec cette personne tout le reste de ma vie ». « Je parie que je ferai un bon père ». « Je parie que ce métier est le bon, qu'il me sortira de la merde, ou qu'il me permettra d'être riche ».
Mais ce n'est pas tout, le pari n'est pas la seule option. Il y a aussi la concurrence. Et sur ce point, vous m'accorderez facilement que toute la société est basée sur un jeu de concurrence. N'y voyez pas la parole cynique d'un communiste qui voudrait réformer le monde. La concurrence est une bonne chose, et en plus, on ne pourra jamais s'en séparer. Elle a enfanté la jalousie, l'élitisme, les disputes, les désaccords, le goût. Car qu'est-ce que le goût si ce n'est la prétention à valoir mieux qu'autrui ? Tu n'aimes pas les livres ? Tu as mauvais goût.
C'est pour cela que je soutiens qu'une philosophie relativiste (qu'ont beaucoup de gens) est une mauvaise chose, et même encore plus : une absurdité. « Maiiiis non, tous les goûts sont relatifs, et par extension, culturels. Tiens, par exemple, si je n'aime pas ce film, et toi oui, je ne vais pas penser que j'ai de meilleurs goûts que toi, mais que nous avons des goûts différents. Et si je n'aime pas que les femmes portent la Burqa, mais qu'un pays affirme qu'elles le doivent, c'est simplement une différence culturelle, et il n'y a rien à en dire » (certes, de nombreux amalgames sont latents, mais là n'est pas le point). Je maintiens que ce discours va à l'encontre de la NATURE HUMAINE. C'est de la mauvaise foi ! Lorsque vous aimez quelque chose, vous voulez (peut-être inconsciemment, ou alors vous vous mentez à vous-même) que l'on partage cela. C'est inscrit dans l'amour que vous portez aux choses. Ce n'est d'ailleurs que ça, le goût. Apprécier quelque chose, ce n'est pas ressentir pour cette chose une attirance particulière. Non, pas du tout . Aimer quelque chose, c'est simplement vouloir que les autres l'aiment. Mais ils ne l'aiment pas forcément, d'où la concurrence, d'où la jalousie.
Un autre aspect du jeu ? Le risque de la défaite. Échouer, c'est toujours relativement à un jeu. On n'échoue qu'à une instance qui a des règles, un objectif et au moins un participant. Un jeu, quoi... Vous avez raté votre vie, ou quelque chose dans votre vie ? C'est que vous considérez la vie comme un jeu. D'ailleurs, c'est inconscient, mais c'est toujours comme ça : l'homme joue.
C'est en cela que les enfants sont merveilleux, car leur vie n'est menée que par le jeu. Ensuite, on grandit et le jeu se déforme, devient moins patent, moins visible. On ne s'en aperçoit plus, mais on continue de jouer !
Là, une question se pose. Parce qu'après une telle suite d’inepties folles dues à un esprit dérangé, on ne peut qu'opposer une résistance intellectuelle, en cherchant (et trouvant) les nombreuses failles du raisonnement. Avouez, quelque lecteur que vous soyez, que devant ces mots, vous vous êtes dit « N'importe quoi.. C'est facile de tout réduire à une chose, quand on écrit comme ça. Mais c'est juste ton point de vue, et il est faux ». Donc, je me répète, une question se pose : « Eh mon coco, si t'es si sûr de toi, est-ce que tu peux nous dire ce que tu entends par « jeu » ? »
Ma réponse est catégoriquement : non. Pas besoin de définir ce que j'entends par jeu, tout le monde sait ce qu'est un jeu. Je ne justifierai pas non plus mon choix : pourquoi le « jeu » plutôt qu'autre chose ? « En fait, t'as juste pris un mot au hasard, et tu t'es dit que t'allais réduire la vie à ça ». Ce n'est pas ce que je crois.
Rappelez-vous d'une chose. Lorsque vous serez seuls, en train de mourir dans votre lit d'hôpital. Ou, peu importe, quelque part ailleurs. Lorsque tout sera fini, ou sur le point de finir. Rappelez-vous ces mots, et demandez-vous : au fond, tout ça, est-ce que ça n'était pas qu'un énorme jeu ? Et n'avez-vous pas fait la plus grosse erreur que l'on puisse faire, lorsqu'on joue ? Très souvent, si. Vous avez pris le jeu au sérieux.
Je soutiens pour ma part que la question est mal posée, et que c'est pour cela que les réponses divergent trop. Car qu'est-ce qui a un sens ? Les mots ! Les mots ont un sens ! Pas les objets, pas les choses. On ne demande pas le sens d'un tabouret, sauf s'il est à l'envers. « La vie », ce n'est pas un mot, c'est une chose. Si on voulait le sens du mot « vie », on irait le chercher dans un dictionnaire. Mais non ! On veut autre chose ! Pas une réponse de dictionnaire, une réponse de philosophe.
Balivernes ! - répondra-t-on. Une œuvre d'art est une chose, et pourtant elle a un sens, ou du moins le présuppose-t-on. Et tout le jeu consiste à trouver du sens dans une œuvre. Voilà, on a tout. Tout est dit. La question du sens de la vie présuppose (et à juste titre) une vision esthétique du monde. On cherche le sens de la vie comme on cherche le sens d'une œuvre d'art, et cela ne se fait qu'avec le regard de l'artiste. Mais ce n'est pas ça, le point crucial. Tout se trouve en fait dans le mot « jeu ». Car si la vie est quelque chose, c'est un jeu, sinon rien.
Ne nous méprenons pas. Par là, je n'entends pas que la vie consiste simplement en le fait de s'amuser, de ressentir du plaisir, jusqu'à la réduire à une philosophie hédoniste. Non, le jeu est plus profond, plus avant du plaisir même de jouer. Et sur ce point, Pascal avait tout compris. Une des règles du jeu (car il n'existe pas de jeu sans règles) est de parier, miser. « Pariez, les amis, pariez » disait Pascal « Pariez en Dieu. Aimez-le, croyez en lui. Car s'il existe, vous avez tout gagné, et s'il n'existe pas, vous n'avez rien perdu. Mais si vous pariez l'athéisme, alors les mises sont différentes : vous gagnez, vous ne gagnez rien. Vous perdez, vous perdez tout (car l'enfer, c'est pas bien). » Mais ce qui compte, ce n'est pas le raisonnement de Pascal, que l'on peut facilement renverser. C'est plutôt son geste : le pari.
Vous rencontrez l'amour de votre vie : MARIAGE ! Le mariage n'est rien d'autre qu'un pari : « je parie que je resterai avec cette personne tout le reste de ma vie ». « Je parie que je ferai un bon père ». « Je parie que ce métier est le bon, qu'il me sortira de la merde, ou qu'il me permettra d'être riche ».
Mais ce n'est pas tout, le pari n'est pas la seule option. Il y a aussi la concurrence. Et sur ce point, vous m'accorderez facilement que toute la société est basée sur un jeu de concurrence. N'y voyez pas la parole cynique d'un communiste qui voudrait réformer le monde. La concurrence est une bonne chose, et en plus, on ne pourra jamais s'en séparer. Elle a enfanté la jalousie, l'élitisme, les disputes, les désaccords, le goût. Car qu'est-ce que le goût si ce n'est la prétention à valoir mieux qu'autrui ? Tu n'aimes pas les livres ? Tu as mauvais goût.
C'est pour cela que je soutiens qu'une philosophie relativiste (qu'ont beaucoup de gens) est une mauvaise chose, et même encore plus : une absurdité. « Maiiiis non, tous les goûts sont relatifs, et par extension, culturels. Tiens, par exemple, si je n'aime pas ce film, et toi oui, je ne vais pas penser que j'ai de meilleurs goûts que toi, mais que nous avons des goûts différents. Et si je n'aime pas que les femmes portent la Burqa, mais qu'un pays affirme qu'elles le doivent, c'est simplement une différence culturelle, et il n'y a rien à en dire » (certes, de nombreux amalgames sont latents, mais là n'est pas le point). Je maintiens que ce discours va à l'encontre de la NATURE HUMAINE. C'est de la mauvaise foi ! Lorsque vous aimez quelque chose, vous voulez (peut-être inconsciemment, ou alors vous vous mentez à vous-même) que l'on partage cela. C'est inscrit dans l'amour que vous portez aux choses. Ce n'est d'ailleurs que ça, le goût. Apprécier quelque chose, ce n'est pas ressentir pour cette chose une attirance particulière. Non, pas du tout . Aimer quelque chose, c'est simplement vouloir que les autres l'aiment. Mais ils ne l'aiment pas forcément, d'où la concurrence, d'où la jalousie.
Un autre aspect du jeu ? Le risque de la défaite. Échouer, c'est toujours relativement à un jeu. On n'échoue qu'à une instance qui a des règles, un objectif et au moins un participant. Un jeu, quoi... Vous avez raté votre vie, ou quelque chose dans votre vie ? C'est que vous considérez la vie comme un jeu. D'ailleurs, c'est inconscient, mais c'est toujours comme ça : l'homme joue.
C'est en cela que les enfants sont merveilleux, car leur vie n'est menée que par le jeu. Ensuite, on grandit et le jeu se déforme, devient moins patent, moins visible. On ne s'en aperçoit plus, mais on continue de jouer !
Là, une question se pose. Parce qu'après une telle suite d’inepties folles dues à un esprit dérangé, on ne peut qu'opposer une résistance intellectuelle, en cherchant (et trouvant) les nombreuses failles du raisonnement. Avouez, quelque lecteur que vous soyez, que devant ces mots, vous vous êtes dit « N'importe quoi.. C'est facile de tout réduire à une chose, quand on écrit comme ça. Mais c'est juste ton point de vue, et il est faux ». Donc, je me répète, une question se pose : « Eh mon coco, si t'es si sûr de toi, est-ce que tu peux nous dire ce que tu entends par « jeu » ? »
Ma réponse est catégoriquement : non. Pas besoin de définir ce que j'entends par jeu, tout le monde sait ce qu'est un jeu. Je ne justifierai pas non plus mon choix : pourquoi le « jeu » plutôt qu'autre chose ? « En fait, t'as juste pris un mot au hasard, et tu t'es dit que t'allais réduire la vie à ça ». Ce n'est pas ce que je crois.
Rappelez-vous d'une chose. Lorsque vous serez seuls, en train de mourir dans votre lit d'hôpital. Ou, peu importe, quelque part ailleurs. Lorsque tout sera fini, ou sur le point de finir. Rappelez-vous ces mots, et demandez-vous : au fond, tout ça, est-ce que ça n'était pas qu'un énorme jeu ? Et n'avez-vous pas fait la plus grosse erreur que l'on puisse faire, lorsqu'on joue ? Très souvent, si. Vous avez pris le jeu au sérieux.