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La nourriture est-elle psychoactive ?

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion Ji-doo
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J

Ji-doo

Guest
Je mets cet article comme base de réflexion sur l'influence des aliments par rapport à nos émotions (humeurs, pensées, etc) et sur nos comportements...

Manger change-t-il nos émotions ? | Psychologies.com

Quelques extraits:

Psychologies a dit:
"La littérature scientifique regorge d’études, d’observations, de descriptions concernant les liens directs entre alimentation, fonctionnement du cerveau et comportement...

Désormais, les chercheurs sont capables d’identifier dans notre alimentation des molécules susceptibles d’influencer les hormones et les neurotransmetteurs, donc notre comportement. Ce qui crédibilise les théories associant nutrition et santé mentale...

Aujourd’hui, il est avéré que les oméga-3, les antioxydants, les probiotiques et les polyphénols, les vitamines, les minéraux et les oligoéléments, outre leurs bienfaits sur la santé, ont des répercussions positives sur notre comportement : moins d’agressivité, d’agitation, de sautes d’humeur et de dépression… Pour preuve, l’expérience menée par Bernard Gesch*, chercheur en nutrition et en criminologie à l’université d’Oxford, en Angleterre, qui montre de manière spectaculaire l’impact d’un changement d’alimentation sur le comportement agressif de jeunes prisonniers. Impressionnée par ces résultats, une fondation britannique (Wellcome Trust) a financé une autre étude de très grande envergure sur des jeunes prisonniers réputés violents, en y intégrant des tests comportementaux et cognitifs. Les conclusions seront publiées au printemps prochain. D’après Laurent Chevallier, ces expérimentations pourraient être étendues à d’autres groupes, notamment dans les écoles des quartiers sensibles, dès lors que le « simple fait de modifier l’alimentation de personnes en difficulté semble réduire le taux d’incivilités ». Une suggestion dont la pertinence est déjà éprouvée dans un lycée américain du Wisconsin qui a complètement changé la nature des repas servis aux élèves. Au menu, des protéines naturelles, des céréales complètes, des fruits et légumes, le tout préparé sur place sans colorants, ni conservateurs, ni fritures, ni sodas. Résultat : les jeunes sont moins indisciplinés, plus concentrés, et affichent de meilleurs résultats scolaires...

Entre les premiers constats faisant état de l’influence néfaste des additifs sur le comportement des enfants**, par Benjamin Feingold, un pédiatre américain, et les premières recommandations sanitaires (telles que « Peuvent avoir des effets indésirables sur l’activité et l’attention des enfants » sur les étiquettes de paquets de bonbons et autres boissons), il s’est écoulé… trente ans. Il aura fallu une étude publiée dans la très sérieuse revue scientifique britannique The Lancet (« Food additives and hyperactive behaviour in 3 years old and 8-9 years old children in the community : a randomised double-minded, placebo-controlled trial », en 2007, accusant six colorants artificiels et un conservateur dans les bonbons et dans certaines boissons d’augmenter l’hyperactivité infantile, pour mettre le feu aux poudres...

Rares sont les psychiatres qui tiennent compte du régime alimentaire de leurs patients dépressifs. Si nous acceptons l’idée qu’un corps mal nourri est davantage sujet aux infections, il nous est plus difficile d’admettre qu’un cerveau dénutri est davantage sensible au stress, aux difficultés du quotidien, qu’il devient moins performant et plus vulnérable à l’anxiété. Pourtant, les études désignent la malbouffe comme facteur de mal-être. La plus significative (« Dietary pattern and depressive symptoms in middle age » de T. Akbaraly, E. Brunner et al., in The British Journal of Psychiatry, 2009) émane de chercheurs qui, pendant cinq ans, ont suivi trois mille quatre cent quatre-vingt-six personnes. Séparées en deux groupes, elles avaient deux régimes alimentaires distincts, les unes à base de produits frits et transformés, les autres une alimentation de type méditerranéenne, riche en légumes, en fruits et en poissons. Le constat est sans appel : une alimentation transformée augmente de 58 % le risque de dépression par rapport à une alimentation normale ; alors que la consommation de légumes, fruits et poissons diminue ce même risque de 26 %. Antioxydants, polyphénols et acides gras polyinsaturés, mais aussi oméga-3 et probiotiques semblent être impliqués dans la dépression. En manquer, c’est augmenter le risque, en avoir suffisamment, c’est le diminuer. Pour Gérard Apfeldorfer, psychiatre et psychothérapeute spécialisé dans les troubles du comportement alimentaire, il ne faut pas que la mise en évidence des liens entre alimentation et comportement conduise à l’« orthorexie » (l’obsession du manger sain) ou à une vision trop manichéenne de la nourriture. Il est vrai que les aliments riches en interdits (sucres et corps gras) sont souvent ceux qui nous font le plus envie. Ainsi, plus le plaisir est grand, plus la punition sera conséquente : infarctus, cancer, obésité… Auxquels viennent désormais s’ajouter dépression, agressivité, problèmes de concentration… « Notre angoisse fondamentale est sans doute d’être transformé par ce que nous mangeons », analyse le psychiatre. "



Influence of supplementary vitamins, mineral and essential fatty acids on the antisocial behaviour of young adult prisoners » de Bernard Gesch et al., in The British Journal of Psychiatry, 2002.

Plus d'infos sur cette étude ici:
http://www.courrierinternational.com/article/2009/12/03/je-mange-mal-donc-je-frappe

Petit extrait:
“L’idée qu’il y ait un lien entre régime alimentaire et comportements asociaux n’est pas nouvelle”, reconnaît Bernard Gesch. Mais, pour que les théories associant nutrition et violence commencent à être prises au sérieux, il a fallu que la chimie et la physiologie révèlent dans l’alimentation la présence de molécules capables de réguler les hormones et les neurotransmetteurs – et donc vraisemblablement le comportement...La nutrition est affaire d’équilibre, précise-t-il, ce n’est pas comme la pharmacologie.”


** plusieurs études pointent du doigt les additifs en lien avec l'hyperactivité:
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/8179235
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17825405

Artificial colours or a sodium benzoate preservative (or both) in the diet result in increased hyperactivity in 3-year-old and 8/9-year-old children in the general population.
 
D'autres pistes:

"Le cookie favori des Américains serait aussi addictif que la cocaïne. Les étudiants du Connecticut College, aux Etats-Unis, eux-mêmes amateurs de ces sucreries, ne s’attendaient pas à cette conclusion en menant leur étude sur des rats. Avec leur professeur, le Dr Joseph Schroeder ils sont partis avec l’idée de déceler une éventuelle dépendance aux aliments gras et sucrés.

Deux expériences ont donc été réalisées. Dans la première les rats ont dû confrontées à deux piles d’aliments, des gâteaux de riz d’un côté et des Oreo de l’autre. Les rats se sont dirigés vers les seconds.
Dans la deuxième expérience, un groupe de rats a reçu une injection de morphine ou de cocaïne, d’autres une solution saline. La réaction du cerveau des différents groupes a été comparée au cerveau des rats consommateurs d’Oreo. Les étudiants se sont aperçus que les rats "dopés" aux Oreo adoptaient le même comportement addictif que ceux qui avaient pris de la drogue.

Sur le site de l’université où est relayée l’étude, Jamie Honohan, l’étudiante à l’origine de ce projet, explique ce choix des Oreo. "L’idée de cette étude est venue de ma curiosité à étudier le comportement humain et les motivations qui nous poussent à manger. […]Quant aux Oreos, ils ne sont pas seulement les cookies préférés des Américains mais ce sont aussi des produits bourrés de gras et de sucre fortement commercialisée chez les catégories socio-économiques modestes".
Les résultats de l’étude confirment la théorie des chercheurs à savoir que "les aliments très gras ou très sucrés stimulent le cerveau de la même manière que les drogues", poursuit Joseph Schroeder. "Cela pourrait être une des raisons pour lesquelles les gens peinent à les éviter, et un facteur expliquant la prévalence croissante de l'obésité."

Des chercheurs de l’Inserm ont démontré que cette alimentation perturbe le fonctionnement du système nerveux entérique et réduit donc le signal de satiété. On ne vous prendra plus à manger des Oreo…

Cookies : ils rendent plus accros que la cocaïne ! - Topsante.com

Ces observation vont dans le sens de certaines études sur le sucre:
Overall, this research has revealed that sugar and sweet reward can not only substitute to addictive drugs, like cocaine, but can even be more rewarding and attractive. At the neurobiological level, the neural substrates of sugar and sweet reward appear to be more robust than those of cocaine (i.e., more resistant to functional failures), possibly reflecting past selective evolutionary pressures for seeking and taking foods high in sugar and calories.

Sugar addiction: pushing the ... [Curr Opin Clin Nutr Metab Care. 2013] - PubMed - NCBI

Un petit documentaire intéressant:


[video=youtube;3JspszWc5lM]

Certains, comme Paul Van der Velpen (patron des services sanitaires de la ville d'Amsterdam) vont carrément jusqu’à proposer l'encadrement de cette "drogue dangereuse":
Sugar is 'addictive and the most dangerous drug of the times' - Telegraph





 
J'ai pas lu l'article mais je sais que lorsque je mange équilibré je me sens mieux ensuite, et ça ne serait-ce parce que je me le dis.

Sinon quand je me prépare un bon petit plat et qu'il y a des restes pour les jours suivants, je suis tout content :grin:
 
la bouffe c'est de l'énergie donc je suppose que c'est psychoactif pour nos cellules d'une certaine manière
pis de toute façon tout repose sur l'énergie
supposons que j'ai pas ma dose de sucre ( bien vu la vidéo ) au matin , le café comment dire ... j'ai juste presque envie de le gerber après quelques gorgés XD
sinon si le café est bon ça passe très bien mais le petit matin besoin de sucre
bref je suis pas surpris sur l'influence de la bouffe sur nos émotions évidemment
 
Même principe que toi cypri mais pas même mots.
Nous mangeons pour apporter divers choses dont notre corps a besoin, et par logique certains nutriment sont nécessaire pour la création de neurones transmetteur entre autre, de facto ont à besoin de la bouffe pour vivre et donc oui c'est psychoactif.
Le magnésium est un bel exemple, ya plein de livre de nutritionniste qui en parle, en gros pour être heureux, mangez variés et faite du sport ;)
 
Je suis un génie!


Depuis que jsuis un perché, je clame ça haut et fort!
 
Pour avoir eu dans le passé et encore parfois aujourd'hui des comportements alimentaires qui s'apparentent à de la boulimie, je serais tentée de dire que oui. Enfin, de mon point de vue ce ne serait pas tant la nourriture que le fait de manger qui aurait un effet psychoactif. En tout cas, ça touche au circuit de la récompense. Manger, c'est pas seulement s'alimenter. Manger, c'est aussi synonyme de plaisir. Surtout si on y intègre des additifs exprès pour. Et là, paf, ça fait des chocapics dans le noyau acumbens.

Nop?
 
Tu as raison schtroumpfette, mais la tu insiste sur le processus d'alimentation, a par ça la nourriture en elle même a un effet sur notre corps pour produire les différentes chose de notre organisme. Moi, je positionnerais les deux sur un pied d'égalité, pour un individu sain qui ne souffre pas de trouble d'alimentation. Sauf que l'un est plus modifiable que l'autre ;)
 
la nourriture interfère avec le cerveau , donc on peut parler ici de neurones plus ou moins sensibles à certaines envies , le gout n'y est pour rien je pense primordialement parlant
Elles sont neutres quand une personne est anorexique et qu'elle bouffe pas donc la question ne se pose même pas
la nourriture est belle et bien psychoactive
le gout , est une perception et un complément aux organes buccaux
 
^^ de même que le goût sucré est source de plaisir, le glutamate est utilisé comme neuro transmetteur qu'on retrouve dans la nourriture.
Donc pas que question de sentiment de goût lié a la aux récepteur de la bouche et du nez.
 
schtroumpfette a dit:
Pour avoir eu dans le passé et encore parfois aujourd'hui des comportements alimentaires qui s'apparentent à de la boulimie, je serais tentée de dire que oui. Enfin, de mon point de vue ce ne serait pas tant la nourriture que le fait de manger qui aurait un effet psychoactif. En tout cas, ça touche au circuit de la récompense. Manger, c'est pas seulement s'alimenter. Manger, c'est aussi synonyme de plaisir. Surtout si on y intègre des additifs exprès pour. Et là, paf, ça fait des chocapics dans le noyau acumbens.

Nop?

Effectivement, certaines études mettent en avant l'action du sucre (en particulier) sur la dopamine et les récepteurs opioïdes:

Dopamine D-1 receptor binding increased significantly in the accumbens core and shell. In contrast, D-2 binding decreased in the dorsal striatum. Binding to dopamine transporter increased in the midbrain. Opioid mu-1 receptor binding increased significantly in the cingulate cortex, hippocampus, locus coeruleus and accumbens shell. Thus, intermittent, excessive sugar intake sensitized D-1 and mu-1 receptors much like some drugs of abuse.

Excessive sugar intake alters binding to dopamin... [Neuroreport. 2001] - PubMed - NCBI

Daily bingeing on sugar repeatedly releases dop... [Neuroscience. 2005] - PubMed - NCBI
 
Dans le sujet le chocolat a des propriétés intéressantes :


wiki a dit:
Jusqu'au début du XIX[SUP]e[/SUP] siècle, le chocolat était vendu en pharmacie en tant que fortifiant. En effet, la poudre de cacao contient 1 à 3 % de théobromine, produit voisin de la caféine ; mais il a clairement un effet différent sur l'organisme, car il est doux et stimulant de manière permanente, et affecte l'humeur. Pour les hommes, ce pourcentage est sans danger.

D'autres composants affectent l'humeur, entre autres : l'amphétamine ; la phényléthylamine, précurseur de la sérotonine ; le tryptophane, un antidépresseur naturel ; l'anandamide, un cannabinoïde découvert en 1996 par des chercheurs de l'université de San Diego. Ce dernier est un dérivé de l'acide arachidonique, comme le THC présent dans le cannabis. Ses effets sur les récepteurs nerveux sont voisins mais beaucoup plus rapides en raison de la réduction des anandamides. Il faudrait cependant plusieurs kilos de chocolat pour un effet sensible.
 
d'ailleurs nous devrions en discuter du chocolat et du café car il sont tout deux ( à l'instar de l'alcool ou autres médicaments ) sujets à la RDR
perso si je gobe un Mars avant prise de mush , sa me gâche mon trip
beaucoup conseillent d'en prendre pour cacher le gouts mais sérieux je recommande pas , d'une pour les effets que je trouve réduits et en plus ça donne des nausées , enfin c'est ce qui m'arrive donc now c'est ventre vide de 6 heures
 
Personnellement, au fil de temps je suis devenu de plus en plus sensible au café. Au point qu'aujourd'hui un expresso me soumet à des tachycardies intenses et flippantes, à me rendre malade, alors que je tolère des amphétamines soit disant plus dangereuses pour le cœur, sans "tachycarder" à outrance.
 
Certains peptides opioïdes se trouvent (entres autres) dans le blé (gluten) et le lait (alpha-caséine) !

Demonstration of high opioid-like activity ... [Peptides. 1984 Nov-Dec] - PubMed - NCBI
Opioid peptides derived from food proteins. The ... [J Biol Chem. 1979] - PubMed - NCBI

Et pourraient notamment avoir un lien avec l'autisme:

One area of interest that encompasses many of these observations is the opioid-excess theory of autism. The main premise of this theory is that autism is the result of a metabolic disorder. Peptides with opioid activity derived from dietary sources, in particular foods that contain gluten and casein, pass through an abnormally permeable intestinal membrane and enter the central nervous system (CNS) to exert an effect on neurotransmission, as well as producing other physiologically-based symptoms. Numerous parents and professionals worldwide have found that removal of these exogenously derived compounds through exclusion diets can produce some amelioration in autistic and related behaviours. There is a surprisingly long history of research accompanying these ideas. The aim of this paper is to review the accompanying evidence in support of this theory and present new directions of intervention as a result of it

Biochemical aspects in autism spect... [Expert Opin Ther Targets. 2002] - PubMed - NCBI
 
La cerise aussi est psychoactive : Elle est une grosse source de mélatonine. Mangez-en une bonne plâtrée le soir, et vous passerez une nuit très agréable et rêveuse.
 
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