Bon. Hop.
J'ai vu de la lumière, alors j'suis entré.
Donc. Alors le teuteu.
J'ai commencé vers mes 12-13 ans. Un peu en même temps que la clope.
J'avais. Des trüks à oublier. Une conscience à annihiler, des pensées à tuer. Alors j'ai très rapidement fumé de manière régulière. Je me faisais mon premier stick le matin devant le collège. Et à chaque pause, je me fumais le préroulé de pendant les cours.
Ca a marché. Pas trop pour les études, enfin j'veux dire j'avais moins de problèmes de dispersion et de bavardage. Et puis voila, j'étais dans un supaÿr collège, dans une supaÿr classe pour IPs, et je m'en suis bien sorti.
En même temps j'ai commencé la tise. On se mettait des caisses et on sèchait pour aller au cyber du coin se faire des parties de Starcraft en réseau.
J'suis entré au lycée. Avec toujours la même merde. Et puis une tripotée d'autres chieries en parallèle. Un bon lycée hein, Hoche, versailles, élite de la nation et tout. Et moi je fumais mes 25 meuj de tcherno par semaine. Je buvais mes münsterbrau au fond de la classe. J'avais 14 ans, une veste en jean patchée, des cheveux longs des mitaines à clous et j'étais anar' rebelle.
J'ai commencé à sévèrement taper. Autre chose. Tout ce qui me tombait sous la main. Tout, trop. Rien à bat' du prod, je cherchais pas un effet mais une absence. Par un "pote" j'suis tombé sur de la meth. Ou alors elle m'est tombée dessus, question de point de vue. Le seul autre trük qui a réussi à m'aggro comme le teuteu. Mes deux amours de jeunesse. On tue la pensée et on booste le corps. Putain de zombie décérébré. j'ai continué de boire un peu aussi. Pas tous les jours, mais presque.
Le oinj' du matin, je le chargeais. Il me faisait décoller. En attendant le bus, une petite douille, qui traînait toujours dans mon sac. En sortant du train, je remettais ça. Et les heures passaient, entrecoupées de snüf et de douilles.
Par un concours de circonstances X et Y et puis aussi Z, j'ai continué mes études. Les merdes, je ne les remarquais même plus. Ailleurs. J'allais en cours, faire acte de présence. Diversion pour que les vieux remarquent pas. J'ai passé mon bac.
Je l'ai eu. Je sais pas comment, vu que le jeu était de rester le moins longtemps possible pendant l'épreuve et d'être le plus défoncé possible. Mais je l'ai eu.
Je voulais toujours, quelque part, être médecin. Alors j'me suis inscrit à la fac. Et par tout un tas de merdes, j'ai arrété tous les prods. J'ai compensé aux benzos, opis pharmaceutiques et surtout à la ganja. A cette époque, je touchais plus au teuteu. Pas de sum, d'afghan ou autres olives. J'fumais que de la verte. Une pure skunk de folie, je m'enquillais mes 10-12 spliffs par jour. Plus de douilles.
Bien sûr, j'ai raté médecine. j'allais jamais en cours, et quand j'y allais je n'étais pas conscient, je jouais aux magic ou à des jdr. J'me suis débarassé de ma psychotique de meuf de l'époque. J'ai tenté de remettre de l'ordre.
l'année d'après, j'ai recommencé. J'ai pas réussi à lacher completement la beuh, je fumais moins, 2-3 par jour. Un le matin, un le midi et un le soir en général, posologie optimale pour un fonctionnement neural minimal. Toujours de la bonne herbe de qualité, un machin qui me faisait tutoyer les étoiles, qui faisait tabula rasa de mon cerveau et qui faisait place nette. Page blanche, on écrit tout et on recommence.
J'ai encore raté.
J'me suis barré de chez mes vieux, ai pris un appart', me suis inscrit en fac de biochimie. J'ai trouvé un taff d'ASH les week-ends. Et j'me suis incrusté dans une petite routine agréable. Ca a duré deux ans, peace, sympas. J'ai continué à fumer. De l'herbe de pauvre, une petite thaï bien agréable, légère, qui t'endormait pas. Toujours de manière journalière. le soir, le matin, chez moi, à la fac ou sous terre. Dans mon canap' avec des potes, devant mon pc à gamer, avec ma copine au lit devant un film. Routine. Mon état basal. je réussissais la fac, sans rien branler. Vie sociale. Tout ça.
Et puis. Ya 3 ans, j'ai tout laché. j'me suis barré en Roumanie recommencer médecine. J'ai totalement cessé de fréquenter Marie-jeanne pendant que j'étais la bas. Alors ouais, certaines mauvaises-langues vous diront que je fumais tous les jours des merdes pleines de jwh. c'est vrai, mais c'est pas pareil. Ca a fini par me dégoûter.
Quand je rentrais les étés, j'étais en stage la journée. Toujours clean. Et puis le soir, j'me faisais mon petit tarlu avant de me poser devant un film, un bouquin, mon ordinateur. Vie pépère, tout seul, chez moi. Routine.
En août, j'ai pris un coup dans la gueule. J'ai recommencé à fumer un peu plus. pas trop, mais toujours un peu plus qu'avant.
Et puis je suis rentré. En fin septembre, j'ai repris un autre coup dans la tronche. Un de ems potes de la bas a pété un cable. on a tenté de le gerer, mais impossible. On a du le faire interner. Puis rapatrier au pays. Et moi j'ai plus vraiment eu le coeur à toucher aux beuh "légales".
Bref. Ca va faire genre 3 mois que je fume plus (hé, d'accord, j'ai du fumer 4-5 sticks sur 4-5 jours pendant cette periode hein, mais bon, voila quoi.), et ça ne me manque pas. Ni l'un, ni l'autre.
La, je réapprends à fonctionner normalement. A penser. A ressentir. A mémoriser (j'ai des putains de gros problèmes de mémorisation et de stabilité émotionnelle depuis mes deux ans de jwh...). A se concentrer. A travailler.
A vivre en fait.
Et je crache pas sur un petit bédo de temps en temps hein. J'veux dire, je ressens aucune compusion. Je suis en train de finir de règler mes derniers problèmes. Je fais ce que j'veux faire de ma vie. Et j'suis plus qu'accro à deux trüks: la caffeine et la clope. :mrgreen:
Alors ouais, ça cause de moi, et pas forcément du teuteu. Mais j'veux dire le contexte. C'est le contexte qui fait tout. c'est le contexte qui fait l'addiction, ou presque.