Si jamais ça intéresse certains de savoir ce qui a été retenu de ces données, l'OFDT a publié les résultats de cette enquête. Je ne sais pas si les résultats seraient les mêmes aujourd'hui mais j'ai trouvé ça assez représentatif de ce que j'imaginais quand l'enquête se déroulait (ce serait intéressant des études longitudinales pour évaluer l'évolution de ces usagers tiens, en plus de comparer les consommateurs de différents pays).
Vous pouvez trouver ça ici:
http://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/eftxacw4.pdf
Et pour les feignasses je vous en copie la conclusion:
"En dépit des limites communes à ce type d’enquêtes en ligne, liées en particulier à l’absence d’échantillonnage[11], cette étude a pu apporter des informations tant sur les profils d’usagers que sur les modes de diffusion des NPS. Il est cependant nécessaire de considérer que ces résultats n’offrent probablement qu’une vision partielle de l’ensemble des usagers de NPS en France.
En premier lieu, ces résultats accréditent l’hypothèse d’une diffusion des NPS essentiellement parmi des personnes déjà amatrices de substances psychoactives, les NPS n’apparaissant pas comme un mode d’entrée dans l’usage de drogues. Les motivations alléguées s’accordent avec celles de l’usage récréatif des drogues classiques.
Il s’agit majoritairement de jeunes adultes, ainsi qu’une part de personnes plus âgées, comme le suggèrent les observations qualitatives. Cela ne signifie pas que les plus jeunes ne sont pas concernés (3 % des répondants sont mineurs et 13 % ont moins de 20 ans), car il est probable que beaucoup n’ont pas eu connaissance de l’enquête.Toutefois, l’usage des NPS parmi les plus jeunes semble s’être développé moins rapidement que dans d’autres pays européens [12, 1]. Si la majorité des consommations des répondants à l’enquête a lieu dans des espaces privés(domicile), 40 % des dernières consommations se sont déroulées en espace festif pour moitié conventionnel (bars,clubs…) et pour moitié en extérieur(espace festif alternatif), confirmant la diffusion des NPS dans ces milieux[10]. Par ailleurs, l’enquête n’a pas permis de faire émerger de nouveau public propre aux NPS, en particulier un public qui consommerait uniquement des cannabinoïdes de synthèse en substitution d’un usage du cannabis, soit parce que la promotion de l’enquête ne les a pas atteints, soit parce qu’ils ne se sont pas sentis concernés par une enquête sur les NPS, soit encore parce qu’un tel profil est finalement marginal.Les données recueillies valident l’existence de populations d’usagers dont les niveaux de maîtrise de ce champ complexe sont très divers [9].
L’enquête a cependant permis de décrire les pratiques des consommateurs réguliers,de même que leur préférence pour les effets hallucinogènes. Le déroulement des derniers usages, majoritairement en contexte privé, et l’insertion sociale des répondants confirme le caractère caché d’une partie des usages de NPS.
S’il était prévisible que tous les usagers n’achètent pas eux-mêmes les produits consommés directement sur Internet,la proportion des répondants concernés(environ la moitié) témoigne du potentiel de diffusion des substances au-delà des seuls acheteurs en ligne. D’autant que certaines quantités déclarées comme ayant été commandées sur Internet paraissent dimensionnées pour le deal.L’enquête apporte également une visibilité sur les attentes et pratiques des répondants en termes d’informations et sur leur représentation des NPS. Le premier cercle (Usagers certains de NPS) utilise très largement les forums de discussion spécialisés, consultés également mais légèrement moins parle deuxième cercle d’usagers (Usagers probables de NPS), lesquels tirent plus fréquemment leurs connaissances des membres de leur entourage. Enfin, le cercle le plus éloigné du centre tire en premier lieu ses connaissances des médias. Ainsi, les forums d’usagers constituent certainement un support particulièrement adapté à la délivrance de messages de réduction des risques, mais il semble également pertinent de prévoir une communication vers les publics moins familiers des NPS, à travers des médias différents. Cela pourrait être le cas, par exemple en espace conventionnel festif où les usagers sembleraient, dans l’ensemble, moins bien informés que les autres usagers. Toutefois,au-delà des déclarations, l’adéquation des connaissances des usagers avec la réalité mériterait d’être évaluée. Les répondants affichent dans l’ensemble une vision assez rationnelle des NPS, dont ils craignent les dangers, comme le montrent les besoins d’information exprimés et une propension à ne pas considérer ces produits comme un ensemble mais à les évaluer substance par substance. Cette crainte s’avère fondée compte tenu de la fréquence des effets indésirables ayant accompagné la dernière prise, déclarés par 40 %des répondants. Ces risques sont à prendre en compte, d’autant plus que 17 %des usagers au cours de l’année écoulée déclarent avoir consommé seuls chez eux."