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Différence tryptamines / phénéthylamine

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion Acacia
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Au delà de l'interprétation des délires sur les plans subjectifs, moraux et éthiques, c'est intéressant (pour ne pas dire essentiel) d'avoir des bagages métaphysiques permettant de mécaniser les systèmes de pensée.

Pour rester dans le phénomène d'inversion, en psychanalyse ça jacte pas mal de projection et d'introjection, lorsque la libido projette la pulsion sur un objet, et qu'ensuite un retour s'opère dans une phase d'introjection. C'est la classique relation d'objet, dans un perpétuel aller-retour d'investissement de nos désirs sur ce qui nous entoure. Ça j’aime, je prends, ça j'aime pas, je prends pas. L'esprit se construit d'après toutes les élaborations constituées de nos images mentales, issues de nos expériences passées.

Peu être que dans le cadre d'une inversion, l'introjection ferait défaut et le transfert serait biaisé, du fait que le sujet est devenu objet. Le sujet se prend pour un objet, tel un réceptacle de lui-même (on verrait là toute la problématique du double en soi, lorsque la personnalité scindée en multiples facettes, se met à communiquer avec elle-même. Mon moi joyeux traite avec mon moi triste, etc). A ce niveau là je me dis qu'il doit y avoir deux modes de réaction psychotique, quand on replace tout ça dans des logiques de mécanismes de défense (de type projection et identification projective) :

- la disparition de soi en soi, quand l'individu ne sait plus qui il est et phase total (dissolution de l'ego dans une fragmentation totale du moi). T'es face à un arbre en train d'écouter Mère Nature te dicter ses six commandements.

- Le délire omnipotent à tendance mégalomaniaque, quand l'individu s'identifie à une figure plus grande que lui, genre Dieu, et se croit investit d'une mission en croyant entendre une voie divine, alors qu'en fait ce n'est que sa propre voie qui résonne en lui (en mode Jeanne D'Arc). C'est l'hypertrophie du moi, le délire de grandeur absolutiste. Tu montes sur scène, tu prends le micro, et tu dis à tout le monde d'écouter parce que tu vas leur dire la vérité, un truc rigolo à la Ainsi Parlait Zarathoustra.

Si je ne dis pas trop nawak, encore une fois on retrouve là les deux phases de la médaille psychotique, autrement dit du phénomène de dissociation, qui présente soit un désinvestissement du moi (dissolution), ou un surinvestissement du moi (hypertrophie). Au final la notion de clivage est indispensable pour comprendre le transfert.

Sinon en pratique, on voit ce que ça donne dans les trips par exemple :

Magician a dit:
consommation d'une quantité substantive d'un disso qui provoque soit une K-hole (la décorporation noire avec la lumiere au but du tunnel) soit une White-hole (une sensation d'eureka a la puissance million accompagné d'un mini crise psychotique aigu) le resultat sera un vraie NDE.
 
Je vous lis et j'ai du mal à relier ça à mon peu connaissances de la réalité cognitive du délire
 
Pour comprendre les mécanismes du délire il est utile de comprendre l'action de certains mécanismes de défense, qui orchestrent le délire.

Après tout est une question de scénarios intérieurs selon les films que tu te fais, comment tu te projettes dans le film, et la façon dont tu vas te narrer l'histoire. Tout se passe dans ta tête, c'est en direct live continue, et c'est là que c'est intéressant de déterminer quel est ton rôle dans ton propre film, est-ce que t'es plutôt acteur, réalisateur ou spectateur de ta vie ? Autant de positions qui constituent les différents points de vue dans ton esprit, en perpétuelle mouvance.

Tous ces points de vue différents s'alternent dans une mécanique bien huilée, qui fait présenter des scènes plus ou moins cohérente dans sa tête, c'est le film du quotidien. Et selon l'état dans lequel on est, physiologiquement et psychologiquement parlant, ça détermine le point de vue dans lequel on vit le moment présent. En tant que sujet, l'esprit se dissocie et associe les choses, les objets du quotidien, en se modulant dans différents états de dissociation. En gros ta réalité dépend de comment tu t'adaptes à ton environnement, comment tu te mets en scène, plutôt comme un sujet ou un objet, ou alors en te prenant pour sujet ou pour objet (selon si tu te vois de l'intérieur, de l'extérieur, enfin si tu prends du recul sur les choses en faisant abstraction de la réalité dans une abstraction mentale (une pensée, une idée, une réflexion qui t'extrait du réel), ou si tu vis collé à tes émotions en éprouvant pleinement le réel).

C'est cette posture variante d'individu sujet ou objet de soi qui va faire que tu appréhendes les choses selon tel ou tel angle, que tu les vois de telle ou telle manière, que tu les les ressens de telle ou telle façon (dans le jeu dissociatif, on passe du corps à l'esprit sans cesse, puisque l'un répond à l'autre dans une influence constante). Après faut ouvrir la gamme des manières de se comporter, et là c'est intéressant de voir les différentes façons qu'a l'esprit d’interagir selon qu'il est dans une structure plutôt névrotique, psychotique ou limite. Ensuite tu as toute la construction du récit dans ta tête, qui sera le script du délire, façonné par les situations traversées et rencontrées.

M'enfin tout ça c'est en théorie, après c'est une question de vécu, mais ça c'est chacun qui voit. Je t'avoue c'est pas facile à capter au début, après le mieux c'est quand tu vis une phase et que tu te dis que ça ça te fait penser à ça, là tu sautes sur ton intuition et tu chevauches ta pensée jusqu'à ce que tu sois passés à autre chose. Le truc c'est que c'est pendant le laps de temps du rodéo que tu seras à même de vivre/comprendre le phénomène, genre là tu te ressens la dissociation quand tu prends conscience d'un déni, d'un refoulé, ou d'un sentiment d'étrangeté, de dépersonnalisation ou de déréalisation, tu sens qu'il se passe quelque chose dans ta tête, parce que ton corps éprouve la chose en même temps, donc faut toujours en passer par le corps, c'est indispensable.
 
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