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Dépression existentielle et absurdité

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion OrionDix
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OrionDix

Matrice Périnatale
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6/1/16
Messages
16
Salut à tous et à toutes, courageux lecteurs de la section philo (enfin la philo de ce topic, c'est beaucoup dire :lol:)



[Attention titre intimidant]

"Dépression existentielle", je m'excuse d'avance pour mon utilisation partiellement juste du terme, il me semble qu'il a surtout été utilisé dans un article de psycho pour décrire la tendance des enfants surdoués à la dépression. Toujours est-il que c'est moins une pathologie à proprement parler comme la dépression, la vraie, et plus un concept: celui d'être incapable de se faire à l'absurdité du monde et de la vie. Et ça, les surdoués y sont plus sujets, mais je dirais que les usagers de psychés aussi, hehe. :Oo:

Alors j'imagine que pas mal de monde voit l'idée du truc, le monde n'a ni sens ni objectif, "je" n'existe pas, on est perdus dans l'immensité du temps et de l'espace et on voudrait qu'on vive nos vies tranquille pépère à s'occuper l'esprit avec des trucs aussi triviaux que les études, du divertissement ou même n'importe quelle priorité de l'existence quotidienne, bref c'est complètement absurde et même complètement débile et donc ça coince. Le problème n'est pas tant, je crois, l'idée en elle-même parce qu'une majorité d'entre nous seront d'accord avec le constat de l'absurdité du monde et c'est une chose qu'on peut de toute façon prouver. Le problème, c'est à quel point on l'intériorise.

Je m'explique. :rolleyes:

Nous créons nous-mêmes l'idée de sens. Donc, au mieux, le sens peut être cohérent avec les autres choses qu'on crée: tu fais une bouteille, la bouteille est faite pour mettre de l'eau dedans, et y a pas à aller chercher plus loin dans les affres de la métaphysique. Le sens peut même avoir une cohérence interne pour expliquer un ensemble de phénomènes: n'importe quelle vision religieuse est intérieurement cohérente, ça se tient quoi. Sauf qu'on ne fait qu'appliquer une nappe, cohérente certes, sur un truc qui lui n'est ni cohérent, ni sensible, ni expliqué: la réalité. Et c'est systématique; puisque le sens provient de la raison et que la réalité précède la raison, le sens ne peut être inhérent à la réalité, point.



Donc on a:
1. le monde n'a pas de sens
2. tout sens est par nature artificiel au sens qu'il provient de la raison et est objectivement "faux"

Intérioriser, ça veut dire voir dans cet énoncé plus qu'une idée comme une autre, savoir que c'est vrai et en ressentir, en vivre de plus en plus la vérité incontestable. Et ça, c'est plus du tout la même chose que d'en discuter comme du sexe des anges! Parce que nous sommes tous faits pour ne pas vivre selon cette vérité là, justement: c'est pour ça qu'on est entourés de faux sens partout, parce que c'est nécessaire à notre bon fonctionnement.

D'où ma question bête, quand on choisit pas d'intérioriser mais que ça arrive quand même...

Comment on s'y fait?
Et oui, comment on s'y fait? Puisque:

- Soit on est face à l'absurdité du monde et ça nous déprime

- Soit on trouve un sens, mais n'importe quel sens est artificiel donc ridicule dès qu'on sait que tout sens est artificiel (donc l'idée de "la vie n'a pas de sens, à toi de faire le tien", c'est pas satisfaisant), donc on revient au premier point et on déprime

- Soit on dit que l'idée de sens est fondamentalement problématique, ce qui est vrai, et donc ne cherche pas à en donner un et vis ta vie pour profiter du moment présent tout ça tout ça, sauf que là tu dis "oublie la question", donc soit on arrive à oublier en se mentant, soit on l'oublie pas et on déprime


Résultat: on déprime! (lol)


Remarque pour être précis:
Plus précisément, on déprime dès qu'on est pas absorbé dans son existence immédiate, mais on peut pas raisonnablement se dire qu'il faut s'absorber dans son existence immédiate puisqu'on sait que c'est juste un moyen de se cacher le problème. Pour être clair, je cherche un système métaphysique + éthique cohérent qui tire les conséquences de cette absurdité du monde, or un système comme le bouddhisme si on veut l'appliquer vraiment revient, je crois, à renier notre condition humaine ou en tous cas notre condition humaine actuelle, fondamentalement partiellement culturelle. Je ne dis pas que notre comportement doit être une sorte d'absolu, genre d'ascèse, mais que notre comportement, même si il est tolérant et modéré, doit découler comme conséquence, elle absolue, du système. En d'autre termes, je ne peux pas me satisfaire d'une application partielle d'un système puisque le système ne répond au problème fondamental que dans son expression radicale. J'espère que la nuance est pas trop floue.




Alors, si il y a des déprimés existentiels et ex-déprimés existentiels parmi vous, ou que ça vous inspire, j'aimerais avoir vos avis sur la question!
Koeur :heart:
 
OrionDix a dit:
Plus précisément, on déprime dès qu'on est pas absorbé dans son existence immédiate, mais on peut pas raisonnablement se dire qu'il faut s'absorber dans son existence immédiate puisqu'on sait que c'est juste un moyen de se cacher le problème. Pour être clair, je cherche un système métaphysique + éthique cohérent qui tire les conséquences de cette absurdité du monde, or un système comme le bouddhisme si on veut l'appliquer vraiment revient, je crois, à renier notre condition humaine ou en tous cas notre condition humaine actuelle, fondamentalement partiellement culturelle. Je ne dis pas que notre comportement doit être une sorte d'absolu, genre d'ascèse, mais que notre comportement, même si il est tolérant et modéré, doit découler comme conséquence, elle absolue, du système. En d'autre termes, je ne peux pas me satisfaire d'une application partielle d'un système puisque le système ne répond au problème fondamental que dans son expression radicale. J'espère que la nuance est pas trop floue.

Une fois que tu as compris que tu étais voués à déprimer parce que tu es incapable d'avancer sans un minimum de recul et de prise de conscience existentielle, il peut être utile de te trouver une éthique propre à ton fonctionnement psychique, pour apprendre à parer les mécanismes et déterminismes t'amenant à déprimer. Ou alors tu peux chercher à être un être de sagesse, et te couper de toute passion, toute intensité intérieure, mais perso je préfère rester vivant en étant joyeux, déprimé, puis de nouveau joyeux et ainsi de suite. A moi ensuite de faire en sorte d'être en accord avec mes valeurs morales, ce qui me permettrait vis à vis de moi même, d'être plus joyeux que déprimé.

Une fois que j'ai trouvé l'accès de mes ressources intérieures, me permettant de me décentrer de mon ressentiment pour valoriser mes passions joyeuses, alors commence le travail d'acceptation du réel, mais là ça peut poser quelques gros problèmes. Parce que si l'on peut donner du sens à l'essence de l'homme qu'est le désir, en nous expliquant comment celui-ci nous fait vivre via un raisonnement scientifique, au moment où l'on en vient à se demander pourquoi le désir nous pousse à vivre, la physique laisse effectivement place à la métaphysique, où tout perd vite son sens si l'on n'y croit pas.

Donc je dois me faire à l'idée que mon équilibre psychique tient à mon degré de croyance, qu'elle soit rationnelle ou irrationnelle, fondée ou infondée, et qu'à tout remettre en cause en ne trouvant pas de sens là où l'on voudrait qu'il y en est, alors qu'il n'y en a peu être pas, ou qu'on est pas encore apte à en trouver, on en vient à réveiller quelques angoisses existentielles, pour s'enfoncer dans une dépression existentielle.

Pour ma part, j'ai compris en écoutant les paroles du Velvet Underground "I'm set free to find a new illusion", que lorsque l'on est déprimé, il suffit d'attendre qu'une nouvelle illusion te redonne l'énergie d'agir en favorsiant tes passions joyeuses. Mais il ne faut pas non plus croire que tout vient à un point à qui sait attendre longtemps...parfois il faut se faire violence et se forcer à sortir de sa léthargie pour se trouver des intérêts et des valeurs auxquelles croire. Dans un sens il s'agirait d'advenir à ce que l'on est vraiment, et ça même si on ne le sait pas encore, disons qu'il faut déjà se donner les moyens de se trouver des passions, pour ensuite s'y complaire...et mettre son orgueil et sa vanité de côté, pour estimer les choses serait bénéfique. Voire rechercher une forme de spiritualité en éprouvant ce qui nous entoure, au lieu de tout analyser froidement pour se rassurer face à l'inutilité de la majorité de nos agissements quotidiens..
 
or un système comme le bouddhisme si on veut l'appliquer vraiment revient, je crois, à renier notre condition humaine ou en tous cas notre condition humaine actuelle, fondamentalement partiellement culturelle.

En quoi le bouddhisme est un renoncement de notre condition humaine ? Comment on peut renier notre condition humaine d'ailleurs, tu m'expliques ? Si on pouvais s'en extraire, ça ne serai pas notre condition humaine par la définition même ^^

"Dépression existentielle", je m'excuse d'avance pour mon utilisation partiellement juste du terme, il me semble qu'il a surtout été utilisé dans un article de psycho pour décrire la tendance des enfants surdoués à la dépression.

Tu galère dans ta vie alors tu trouves du soulagement à te penser surdoué ? Apparemment aussi, il y a des génies qui se sont drogués a mort. Alors drogue toi a mort, tu deviendra un génie !
 
Je crois tout simplement que l'absurdité de la vie est une source de déprime uniquement si tu as des raisons d'être triste. Beaucoup d'entre nous usagers, avons connus la face luisante de cette absurdité: le rire et la légèreté qui en découle.

Si tu déprimes ce n'est pas parce-que tu as compris que l'existence était absurde, mais parce-que tu es triste pour d'autres raisons, et que tu as brisé les dernières illusions qui te permettaient de supporter cette tristesse. C'est une facilité mentale que de porter la cause de notre déprime à l'absence de sens que j'empreinte souvent tout comme toi.

Si tu étais heureux tu verrais cette absurdité comme la formidable opportunité de créer le monde que tu souhaites et qui t'arranges, car il n'y a pas besoin de raison (au sens intellectuel du terme) pour être heureux.
 
Cette "dépression" n'est peut-être pas à fuir. L'insens de la réalité peut être profondément fécond.
Des philosophies comme celle de Heidegger soulignent, d'abord l'aspect profondément insensé de l'existence (mis en exergue par la conscience de la mort), ensuite la pulsion créatrice qui en découle ("l'appel de la conscience"). Mais c'est une doctrine très difficile à comprendre. Heidegger a sa terminologie propre et fait appel à l'instinct sous un couvert hyperrationnel: il faut mobiliser autant son esprit que son cœur pour le comprendre.
La philosophie spinoziste ne te rejoint pas du tout sur l'insens du monde, mais son sens est, à mon sens (hihi), ce qui se rapproche le plus d'une rationalité parfaitement maîtrisée, applicable et utile. Tu peux feuilleter son ouvrage principal: l'Ethique. Une petite recherche informative, au préalable, ne sera pas inutile.
Pour mon expérience personnelle de la chose, je préférerais ne pas m'étaler ici.
On peut en parler par Mp si tu veux.
 
Faut toujours que Plante Verte vienne me griller sur la réponse, tu saoules à la fin :D

Je veux juste ajouter une chose qui m'est personnelle : en réponse au non-sens existentiel je développe à tâtons un début de spiritualité, depuis quelques années. Et ce en dehors de touts dogmes, comme il devrait en être pour chaque spiritualité individuelle (de mon avis). Avec le temps je crois de moins en moins à "l'absurdité" du monde, l'on donne constamment un sens à notre vie et la vie nous donne constamment du sens, choisir de croire en l'absurde revient à tourner notre vie vers cette absurdité, donc à donner du sens ! Le vide existentiel existe parce qu'avant, il y avait un "plein", et cela fait partie du mûrissement de l'individu de prendre conscience de ce "plein" illusoire. Certains s'empressent de remplir leur existence subitement vide avec de nouvelles convictions, qui seront à leur tour démantelées, pour être remplacées par d'autres certitudes, etc. D'autres tombent dans la détresse, refusent ce vide et refusent les convictions, d'autres encore cultivent la conviction du vide, mais les uns comme les autre finissent submergés par ce dernier.
La spiritualité telle que je l'entends n'est pas là pour fournir un nouveau "plein" qui tombera en désuétude à la prochaine remise en question, au contraire elle ne cherche pas à lutter contre la vacuité. Il s'agirait plutôt, par l'écoute attentive de soi, d'apprendre à s'harmoniser avec ce "vide" et de ne plus le souffrir. Car le vide révèle nos peurs, nos complexes, nos attentes, nos désirs - savoir écouter et supporter le vide c'est savoir s'écouter et se supporter soi-même.

Et si jamais, je ne sais pas si tu prends des psychés, mais évite à tout prix d'en prendre dans ces périodes difficiles, ils contribuent à déstabiliser le peu de convictions qu'il nous reste dans ces moments là et amplifient la détresse (puisqu'ils amplifient les états d'âme).

Pour finir une petite quote :
Alan Watts a dit:
“The meaning of life is just to be alive. It is so plain and so obvious and so simple. And yet, everybody rushes around in a great panic as if it were necessary to achieve something beyond themselves.”
 
Le monde humain est très certainement absurde, vu ce que l'humain s'est créé; un monde qui ne lui convient pas, dans lequel il doit jouer un rôle qui n'est pas sa nature.

Par contre dire que la vie n'a pas de sens, c'est une présomption que de l'affirmer. Et de croire que tout le monde va être d'accord.

Si on prend l'univers physique, on sait qu'on n'en connaît qu'un infime partie. Pareil pour les profondeurs de l'océan. Alors la Vie ? Les dimensions, les plans d'existence... le sens ?! C'est sûr qu'on n'a qu'une vision infime de tout ça.

Tout ce qu'on sait c'est qu'on ne sait rien.
 
Arreter de se demander "pourquoi on y va?" et se demander plutot "comment est-ce qu'on y va?" c'est la solution que j'applique. Philosophiquement c'est pas satisfaisant mais c'est pragmatique et ça repose l'esprit.
 
GuyGeorge a dit:
En quoi le bouddhisme est un renoncement de notre condition humaine ? Comment on peut renier notre condition humaine d'ailleurs, tu m'expliques ? Si on pouvais s'en extraire, ça ne serai pas notre condition humaine par la définition même ^^

Peut-être parce qu'il y aurait une tendance dans le bouddhisme à rendre plat la sinusoïde de nos passions et émotions, la sagesse qui en découlerait ferait de toi un individu n'espérant plus rien, en n'étant plus un mais tout, et plus neutre que ça tu serais comme mort (de l'intérieur).

Aussi rechercher cet état de détachement permanent n'a rien de sexy...d'autant plus que cela reviendrait à renier sa condition d'être humain en manque constant d'un désir inassouvi, parce que sa source d'envie est intarissable bien qu'il est pu combler ses besoins. Si tu n'attends plus rien, tu n'es plus humain...et comme exemple je dirais que même un mort-vivant avide de chaire fraiche, a plus de désir qu'un mec sage :D


Tridimensionnel a dit:
difficile à comprendre. Heidegger a sa terminologie propre et fait appel à l'instinct sous un couvert hyperrationnel: il faut mobiliser autant son esprit que son cœur pour le comprendre.

C'est flippant de devoir comprendre un philosophe que tu dis "hyperrationnel", avec son esprit et son cœur...ça me semble même très contradictoire.

Mais d'un autre côté ça rejoindrait les propos de Michel Onfray à l'égard de Heidegger, disant que ce dernier ne ferait pas de la philosophie mais de la théologie lol......ouvrez vos cœur et croyez ce que je vous dis, c'est la vérité arf..


Couac a dit:
.
Et si jamais, je ne sais pas si tu prends des psychés, mais évite à tout prix d'en prendre dans ces périodes difficiles, ils contribuent à déstabiliser le peu de convictions qu'il nous reste dans ces moments là et amplifient la détresse (puisqu'ils amplifient les états d'âme).

Toute personne déterminée à passer un cap sous psyché, en ayant muri la chose et étant dans les dispositions adéquates à une introspection, pourra avoir sa révélation sous psychédélique, qui nécessite une certaine dépression des instincts. Pour préciser je dirais qu'effectivement si comme la majorité des usagers, tu prends un trip dans l'idée de kiffer parce que tu te sens déprimer, là tu risques d'augmenter ton état de tristesse post trip, voire de badder sous trip si tu te rends compte que ta vie est vaine. Par contre si tu acceptes d'affronter tes peurs, justement en supportant le vide émotionnel induit d'une déprime régulière au sein de ta psyché, alors tu pourras après quelques confrontations entre émotion et raison, possiblement accéder à un stade de lucidité momentanée, où tu retrouveras un semblant d'espoir, de croyance, et la volonté d'apprécier ta personne, et de fil en aiguille ta réalité. Bon je prends un gros raccourci parce qu'en fait il faut un laps de temps plutôt long que court pour y arriver durablement, mais c'est en passant derrière son propre miroir et ses propres apparences que l'on peut donner du sens à sa vie, en gros voir les fils derrière la broderie, et comprendre comment tout ce merdier psychologique est agencé, pour ensuite défaire quelques nœuds et raccorder quelques fils te permettant de kiffer.

Dans un sens (ahah), je pense qu'il faut s'adapter à ses propres humeurs, en ne cherchant pas à les contrôler. Cela reviendrait à accepter cet état de déprime passager, accompagné d'une certaine forme de pessimisme te faisant penser que rien n'a de sens, qu'on est là indépendamment de notre volonté à nous jouer la comédie, pour qu'ensuite ton esprit critique t’amène à voir les choses différemment, passant en quelques jours/semaines/mois de la déprime à la gaité, et d'une vision pessimiste à une vision plus optimiste des choses, où dans ce cas là tu crois en toi, tu donnes du sens à ta vie en sachant pourquoi tu la vies, et non plus à vouloir te rassurer en sachant comment t'as pu en arriver là parce que t'es paumé, parce que de nouveau tu vis la chose à l'opposé, triste et isolé dans ta raison qui t'empêche de kiffer, et puis tu redonnes un peu de sens à tes pensées, et tu retournes à la gaité, à l'optimisme des jours heureux, avant d'en revenir au pessimisme, à la déprime te faisant douter de tout, etc...

Et c'est ce schéma répétitif d'alternance, de deux manières différentes de ressentir les choses, qui leur permet d'exister par elles-même dans une sorte de conjecture d'opposée, parce que sans tristesse il n'y a pas de joie. Et je trouve que ce principe philosophique est une vérité sur laquelle me reposer quand je suis déprimé, parce que même si je suis dans une optique pessimiste, il fait toujours sens :mrgreen:
 
Laura Zerty a dit:
alors commence le travail d'acceptation du réel, mais là ça peut poser quelques gros problèmes. Parce que si l'on peut donner du sens à l'essence de l'homme qu'est le désir, en nous expliquant comment celui-ci nous fait vivre via un raisonnement scientifique, au moment où l'on en vient à se demander pourquoi le désir nous pousse à vivre, la physique laisse effectivement place à la métaphysique, où tout perd vite son sens si l'on n'y croit pas.

Après sinon tu vis ta vie en acceptant de rien comprendre ou en acceptant l'idée que rien n'a de sens.

Tu vas souffrir mais la souffrance ne durera pas plus de cent ans. C'est peu et au final personne ne s'en souviendra.
Et puis de toute façon je dis ça avec un ton léger mais bon. T'as pas le choix. On est que d'infimes organismes mortels point barre.

Donc YOLO. Autant ne pas se poser de questions et vivre dans le bonheur paisible du bouddhiste. Tu prie pour pas avoir de pathos psy ou physique, et te voila partit avec une vie pas trop chiante.

Si tu commence à te poser des questions et que tu fonde ton identité et ta façon de voir le monde la dessus, bah t'auras une vie moins plaisante voire merdique. Et tu gaspilleras vainement ton temps à chercher comment tu peux améliorer ta condition.

Tu peux étudier les sciences aussi. C’est le seul outil viable qui donne de vrais réponses. Pas le genre qui soulage l'âme en peine, mais assez pour un regain d’intérêt envers ce qui t'entoure.
Et puis y'a les autres, l'altérité comment on peut aider et comprendre, partager, rire. Au moins ça existe vraiment. Concrètement.

Les questions existentielles c'est juste de la théorie, et rien ne prouve jamais rien. Si on si plonge à corps perdu c'est juste un coup à se flinguer pour peu qu'on soit d'un tempérament adéquat.

C'est résumé de façon simpliste mais c'est ce que je pense.

Mais bon on peut toujours en parler. Ça fait passer le temps. Et c'est précieux le temps.

Mmmmhhh quel plaisir de gaspiller allègrement une ressource aussi rare. C'est définitivement un de mes bonheur favoris.

TIC TAC TIC TAC TIC TAC...
 
Peut-être parce qu'il y aurait une tendance dans le bouddhisme à rendre plat la sinusoïde de nos passions et émotions, la sagesse qui en découlerait ferait de toi un individu n'espérant plus rien, en n'étant plus un mais tout, et plus neutre que ça tu serais comme mort (de l'intérieur).

Aussi rechercher cet état de détachement permanent n'a rien de sexy...d'autant plus que cela reviendrait à renier sa condition d'être humain en manque constant d'un désir inassouvi, parce que sa source d'envie est intarissable bien qu'il est pu combler ses besoins. Si tu n'attends plus rien, tu n'es plus humain...et comme exemple je dirais que même un mort-vivant avide de chaire fraiche, a plus de désir qu'un mec sage :grin:

Déjà pour arriver a ne plus avoir aucun désir en méditant, va falloir que tu te lève tot malheureusement, si même seulement c'est possible (je crois pas en la réincarnation mais peut être qu'il faut bien plusieurs vies pour y arriver^^). Et l'état de détachement des désirs s'accompagne d'une joie grandissante, d'un retour à l'enfance avec l'expérience d'un adulte. Se détacher de ses plaisirs, ce n'est pas les nier, au contraire toutes les petites choses sont plus satisfaisantes! Regardez le dalaï lama. La joie de vivre de ce type est palpable. Comparer la pratique méditative a quelque chose qui te rend vide, c'est très (très) mal comprendre à quoi ça conduit. Bref, je ne suis pas d'accord avec tes affirmations qui viennent selon moi d'une mauvaise compréhension de ce a quoi conduit l'expérience méditative. Et plus d'un détachement, il est question d'acceptation de l'instant présent. Un truc qui me pose fortement problème, car quand tu abuses de produits, tu es en permanence dans inacceptation de l'instant, tu te dit toujours, "et si je prends ça, ça sera plus cool, ça sera mieux, ça sera ...".

Je crois que la "dépression existentielle" (je parles de mon cas, je suis pas dépressif mais à partir de 14 ans j'ai toujours eu l'impression de manquer d'un truc, ce qui m'as conduit aux produits comme surement un paquet d'entre vous), viens du fait d'un mental non dressé. Si l'on ne dresse pas le mental a demeurer dans l'instant présent et dans l'acceptation, il tourne à vide, il crois qu'il lui manques des trucs, il s'invente des histoires qui font peur, il essaye de se gonfler d'importance. Je ne parles pas de réelle dépression avec une cause physiologique. Mais de notre angoisse de jeunes occidentaux.
 
Mr Sandman a dit:
Après sinon tu vis ta vie en acceptant de rien comprendre ou en acceptant l'idée que rien n'a de sens.

Tu vas souffrir mais la souffrance ne durera pas plus de cent ans. C'est peu et au final personne ne s'en souviendra.
Et puis de toute façon je dis ça avec un ton léger mais bon. T'as pas le choix. On est que d'infimes organismes mortels point barre.

Donc YOLO. Autant ne pas se poser de questions et vivre dans le bonheur paisible du bouddhiste. Tu prie pour pas avoir de pathos psy ou physique, et te voila partit avec une vie pas trop chiante.

Si tu commence à te poser des questions et que tu fonde ton identité et ta façon de voir le monde la dessus, bah t'auras une vie moins plaisante voire merdique. Et tu gaspilleras vainement ton temps à chercher comment tu peux améliorer ta condition.

Tu peux étudier les sciences aussi. C’est le seul outil viable qui donne de vrais réponses. Pas le genre qui soulage l'âme en peine, mais assez pour un regain d’intérêt envers ce qui t'entoure.
Et puis y'a les autres, l'altérité comment on peut aider et comprendre, partager, rire. Au moins ça existe vraiment. Concrètement.

Les questions existentielles c'est juste de la théorie, et rien ne prouve jamais rien. Si on si plonge à corps perdu c'est juste un coup à se flinguer pour peu qu'on soit d'un tempérament adéquat.

C'est résumé de façon simpliste mais c'est ce que je pense.

Mais bon on peut toujours en parler. Ça fait passer le temps. Et c'est précieux le temps.

Mmmmhhh quel plaisir de gaspiller allègrement une ressource aussi rare. C'est définitivement un de mes bonheur favoris.

TIC TAC TIC TAC TIC TAC...

Tu nous fais preuve d'une belle dépression existentielle dis donc...à la Antoine Daniel !

C'est typique des gens trop imprégnés d'une pensée cartésienne, croyant que seules leurs idées qu'ils auto-jugent vraies et la science sont valables, et réduisant l'être humain à une enveloppe charnelle posée sur Terre par hasard, pour ne pas dire par erreur. Le problème de cette pensée cartésienne, s'imposant comme unique vérité en expliquant le comment sans se préoccuper du pourquoi, scinde la nature humaine en deux, et en ne s'intéressant plus qu'aux données physiques, aux statistiques et aux explications mathématiques, elle met de côté tout ce qui a attrait à l'esprit, aux ressentis de nos passions et émotions, à ce qui fait que tu vis avant tout. Parce qu'à nier sa vie intérieure, on en vient progressivement à se dissocier de sa personnalité, à dévaloriser ce qui nous émoustille, pour mieux critiquer et se mettre à distance de ce qui nous fait peur en nous, ce qui nous fait vivre...

Enfin bref, à force de dénigrer ses valeurs et en se laissant aller au nihilisme, on perd tout sens porteur de sens, et on se retrouve à donner du sens à des choses insensées, comme le fait que l'on est un sujet pensant, qui va souffrir, et que seules les sciences peuvent aider à s'en sortir...lol, comme si rajouter de la raison là où il y en a déjà trOp allait sauver les gens de leur déprime, de leurs angoisses existentielles...le pire étant lorsqu'il se rassure de leur tristesse, en se disant que de toute façon, tout le monde est triste...perdu.

Voila où le cartésianisme nous a mené, à une éthique égocentrique, clivée, où l'on cherche à tout prix à retrouver quelques repères parce que l'on ne croit plus en grand chose d'essentiel, et on en vient à demander notre chemin aux sciences, alors que ce sont elles qui nous ont fait prendre cette direction déraisonnable. Pour moi dans le cas où tu vas mal, si comprendre ta douleur est un premier pas pour t'en sortir, cela ne suffira pas à la résorber, et c'est là qu'une éthique adéquate à tes passions joyeuses, donnera du sens à ta vie que tu juges merdique, en y apportant de la gaieté, de la légèreté, et une harmonie entre ce que tu penses et ce que tu ressens.

Pour simplifier et en revenir à une vision dualiste : soit tu déprimes, soit tu kiffes. Maintenant c'est à toi de faire ton choix (parce que tu ne sembles pas atteint d'une maladie incurable), sauf que pour passer de la déprime à la joie, il faut s'en donner les moyens en se décentrant de son égo, qui branle ton orgueil pour te rassurer d'exister alors que tu en doutes.

Comme tu le dis, le temps est précieux, alors autant profiter de chaque seconde plutôt que les subir...


GuyGeorge a dit:
Si l'on ne dresse pas le mental a demeurer dans l'instant présent et dans l'acceptation, il tourne à vide, il crois qu'il lui manques des trucs, il s'invente des histoires qui font peur, il essaye de se gonfler d'importance. Je ne parles pas de réelle dépression avec une cause physiologique. Mais de notre angoisse de jeunes occidentaux.

C'est clair qu'il est nécessaire d'apprendre à canaliser son flux mental, en l'orientant dans des idées plus constructives que destructrices si il est actif, ou à le réduire quand il n'y a pas besoin de penser pour penser. A vouloir tout contrôler on a oublié ce que c'était que d'éprouver, d'observer et de se fondre dans la nature en s’oubliant en tant que sujet pensant...il faudrait ré-apprendre à s'immerger dans notre environnement, et non de le regarder à travers un écran, ou une idée pré-conçue par quelques médias et façon de penser déterminée.
 
J'ai vécu une courte période où fallait utiliser ses bras pour sa survie, refaire la route après la tempête, s'occuper du potager, chasser le sanglier qui venait trop près de la maison.

Me rappelle d'un sentiment frappant à ce moment-là, pendant que je donnais toutes mes forces et mes dernières gouttes de sueur dans les coups de pioches : toutes les heures de discussions théoriques, notamment sur internet (et ailleurs) ont fait un gros *POP!*, c'est-à-dire qu'elles ont sauté hors de ma tête et ne valaient plus tripette.

Effectivement il faudrait retrouver une vraie vie plutôt que passer notre temps derrière un écran avec des tonnes de bouffe merdique à portée de carte bancaire pour trouver une sorte de "bonheur", je pense, et à ce moment là le bonheur il s’effeuille d'un millier de questions.
 
Mdr Couac ! C'est ptet la pire interprétation que j'pouvais me prendre dans la gueule mais attend. Pas le temps, là j'suis trop bouche-bée, je like, j'vais prendre ma métha (esclaaaaaaave) et j'y réfléchis.

Edit : Enfoiré je me mets en retard pour te répondre tellement ça me brûle les doigts : je faisais ça "pour moi". Pour faire vivre "ma petite famille" même si ça n'a duré que très peu de temps, c'était un aperçu du futur que je veux. Je le faisais avec plaisir. Ca nous empechait pas de consommer, d'avoir des problèmes émotionnels et autres, mais juste les vastes discussions théoriques n'avaient plus de valeur face à la réalité des choses. Par exemple c'est facile d'être anti-chasseur quand on est citadin. Et je suis toujours contre les beaufs qui s'amusent à faire exploser de petits animaux par plaisir. Mais là-bas j'ai du revoir ma politique anti-chasse, je ne l'étais simplement plu, à cause de réalités bien concrètes qui me forçaient à être dans le "c'est lui ou moi" avec ce sanglier incroyable. Même les vieux de la région nous prenaient pour mythomanes quand on racontait son comportement. Il était vraiment dangereux, notamment pour les enfants.

Nan en fait par exemple un autre truc hyper thérapeutique pour moi : le gros concert de l'autre jour. Pour un solitaire comme moi c'était un gros changement de me retrouver dans une salle pleine de monde. Et ça m'a fait plaisir de revoir une copine que j'avais pas vu depuis longtemps. Bref, la sueur ! Utilisez votre corps plutôt que de rester vissé sur vos chaises comme moi, et vous serez plus heureux (que moi).
 
Aaah mais tqt gros ! Pardon si tu as pris ma remarque même à moitié au sérieux ! C'était du cynisme tout à fait impersonnel, parce que justement il m'a semblé bien comprendre ce dont tu voulais parler. Je n'ai pas expérimenté directement ce mode de vie, mais j'ai vécu plusieurs mois/années parmi des communautés pauvres en bien matériels mais riches d'esprit et de coeur (genre la Casamance au Sénégal), où l'agriculture, la pêche et l'artisanat constituent l'essentiel de la vie communautaire. Bien que ne participant pas aux travaux des champs, rien que d'être immergé dans leurs modes de vie m'a tenu éloigné de beaucoup de brainstoming conceptuels inutiles pour me sentir davantage dans le vrai, comme ayant retrouvé le sens terrestre.
Je suis d'accord avec ce que tu dis, et pour rebondir : à mon avis c'est presque naïf de formuler plein d'opinions théoriques quand on ne s'est jamais confronté à la réalité de ces idées (comme toi avec la chasse par ex.), le problème c'est que dans notre monde de confort les gens ne savent même plus ce que ça veut dire "se confronter à soi-même".

La philosophie parle beaucoup de la valeur du travail, et ça me semble être du simple bon sens de réaliser que l'oisiveté n'amène nul part (ou peut-être à la drogue).
 
Laura Zerty a dit:
Tu nous fais preuve d'une belle dépression existentielle dis donc...à la Antoine Daniel !

C'est typique des gens trop imprégnés d'une pensée cartésienne, croyant que seules leurs idées qu'ils auto-jugent vraies et la science sont valables, et réduisant l'être humain à une enveloppe charnelle posée sur Terre par hasard, pour ne pas dire par erreur. Le problème de cette pensée cartésienne, s'imposant comme unique vérité en expliquant le comment sans se préoccuper du pourquoi, scinde la nature humaine en deux, et en ne s'intéressant plus qu'aux données physiques, aux statistiques et aux explications mathématiques, elle met de côté tout ce qui a attrait à l'esprit, aux ressentis de nos passions et émotions, à ce qui fait que tu vis avant tout. Parce qu'à nier sa vie intérieure, on en vient progressivement à se dissocier de sa personnalité, à dévaloriser ce qui nous émoustille, pour mieux critiquer et se mettre à distance de ce qui nous fait peur en nous, ce qui nous fait vivre...

Enfin bref, à force de dénigrer ses valeurs et en se laissant aller au nihilisme, on perd tout sens porteur de sens, et on se retrouve à donner du sens à des choses insensées, comme le fait que l'on est un sujet pensant, qui va souffrir, et que seules les sciences peuvent aider à s'en sortir...lol, comme si rajouter de la raison là où il y en a déjà trOp allait sauver les gens de leur déprime, de leurs angoisses existentielles...le pire étant lorsqu'il se rassure de leur tristesse, en se disant que de toute façon, tout le monde est triste...perdu.

Nan mais le truc c'est que c'est pas vraiment sujet à débat enfait.

Je comprend bien tout ce que tu me dis et je suis passé par tous ces questionnements. Je ne nie pas mes émotions ou mon monde intérieur, j'ai vécu immergé dedans trop longtemps.

Quand je sors le tête du bordel magistral de tous ces débats sans fin qu'est ce qu'il reste ? Pas le nihilisme, ni le sens, ni les illusions. Juste la réalité avec ce qu'elle a de plus crue. Et de plus passionnant également.

La science pour moi c'est ça. S'apercevoir qu'il existe une vie infiniment plus riche de mystères et de compréhension que la tambouille égotique qu'on se fabrique tous les jours pour donner un sens à tout.

Mais bon je vais pas enculer les mouches, vu que je suis plutôt d'accord avec toi sur le fond. Juste j'ai pas le même passif et je prend des chemins détournés pour comprendre les choses.

Bon ça c'est de l'hypothèse mais: C'est marrant je me reconnais dans ta façon de penser. On cherche à tous analyser et décrire au mieux le fonctionnement de notre pensée alors qu'on est assez instinctif au fond. Derrière tous tes jolis arguments carré y'a une rondeur caractéristique. Une certaine dualité entre la volonté de rester logique et neutre et les ressentis puissants qui t'anime.

Oui désolé je dérape mais c'est parce que quelque part ça m’intéresse plus que le sens de la vie la maintenant. J'en ai soupé du sens de la vie(copyright sandman les enfants:mrgreen:) J'aime juste bien comprendre la façon dont les gens pensent.
 
Sandman qui se reconnaît dans la façon de penser de Laura Zerty : c'est toutes mes certitudes sur la pensée qui s'effondrent là.

Et t'inquiète Couac, comme je te l'ai dis par MP j'ai kiffé ce que tu as dis, bien que ça m'ait percuté et de toute façon j'étais prédisposé à un état de speed et d'adrénaline intense puisque en train de me préparer à sortir. ^^

Sinon les gens, en gros ce topic me dis : "ce que tu vois comme sens dans la vie c'est ton ego qui l'invente par egocentrisme et autre traits négatifs de personnalité".

Vous n'y croyez vraiment pas alors ? Y'a pas plein de signes et messages qui viennent vous titiller et vous dire qu'il y a "plus" que ça, plus que juste cette vie biologique, cette compétition aveugle pour la survie et la perpétuation ?
 
C'est flippant de devoir comprendre un philosophe que tu dis "hyperrationnel", avec son esprit et son cœur...ça me semble même très contradictoire.
C'est propre à la phénoménologie: une philosophie qui part de la sensation (au contraire des analytiques qui la rejettent comme indigne de confiance) tout en fondant ses raisonnements sur la logique. On aime ou on n'aime pas...
Heidegger est encore plus particulier parce qu'il va chercher à parler de sentiments très bruts et indicibles, comme le vertige existentiel de la peur de la mort - et là si on m'a bien suivi on comprend que le terme que je viens d'utiliser est incomplet pour décrire ce dont je parle puisqu'il s'agit d'un sentiment indicible.
Sa méthode n'est pas d'ajouter des adjectifs aux adjectifs, ni de tenter de réduire un état à sa quintessence (ce à quoi nous sommes habitués), mais de tourner autour du terme, l'encercler, en disant tout ce qu'il n'est pas: l'appel de la conscience, ce n'est pas une personne réelle, ce n'est pas un raisonnement, ce n'est pas de la peur, ce n'est pas de la joie, on ne sait pas ce qui nous appelle, on ne sait pas ce que ça veut dire, etc.
Le lecteur finit par piger... avec son instinct.
C'est pour ça qu'il est difficile à aborder: le raisonnement est rationnel (se veut rationnel en tout cas) mais sa compréhension est instinctive.

Pour rester en philo, et en rapport à votre discussion sur le travail, l'éloge du carburateur est un essai sur la valeur du travail manuel et le rapport entre sa lacune et le burn-out ^^
 
Lotre a dit:
Vous n'y croyez vraiment pas alors ? Y'a pas plein de signes et messages qui viennent vous titiller et vous dire qu'il y a "plus" que ça, plus que juste cette vie biologique, cette compétition aveugle pour la survie et la perpétuation ?

Croire en quoi déjà ?

Pourquoi ne pas plutôt apprendre pour commencer ? Apprendre ou l'on vit, de quoi on est composé, comment marche une émotion au cœur du cerveau.

Croire c'est s'enfermer dans une toute petite bulle alors qu'on nage dans un océan immense. Tellement gigantesque que la moindre échelle que l'on impose est immédiatement engloutie par l'écume de nombres univers et d'attractions chimiques.

Nous sommes perdus dans le noir. Mais on a des lampes de poches. Elles sont minuscules et n'ont de batteries que la connaissance accumulée, mais elles éclairent.
 
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