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Salut les copains, aujourd'hui petit témoignage sur mon parcours avec le cannabis.
C'est un psychédélique qui à littéralement changé ma vie, ma façon de voir mon rapport aux autres et comme vous pourrez le constater pas vraiment dans l'aspect positif.
Cela fait maintenant plus de 9 ans que je ne fume plus de cannabis et aujourd'hui me semble le moment opportun pour tenter de disséquer les mécanismes et les différents déterminismes qui m'ont fait consommer pendant une longue période une substance que je n'ai jamais vraiment aimé.
Je vais néanmoins rester bref sur pleins de points. Le but n'est pas de rentrer dans la complexité d'un cerveau mais simplement de décrire une histoire matérielle et les choses qui pourrait faire écho aux histoires personnelles des autres usagers.
J'ai commencé à fumer assez jeune, vers 14 ans. A ce moment je passais mes week-end dans une petite ville avec mon père, lui aussi fumeur et cultivateur de cannabis.
J'étais de base très curieux des drogues et comme on le verra par la suite je me suis toujours ennuyé à l'école. Depuis la primaire je passe tous mes cours à rêver et au collège je passais littéralement 8h00 de ma journée à survivre à cet ennui écrasant. Le cannabis est d'abord apparu comme un moyen de rompre cet monotonie (et le stress latent que ça engendrait).
J'ai donc commencé, tous les week-end, comme une récompense de la semaine, à voler du cannabis à mon père pour le fumer en cachette dans ma petite chambre. Puis ne supportant pas l'attente du week-end pour me défoncer, à lui en prendre plus pour consommer mon joint du soir en semaine.
A cet période les moments de défonce n'était pas encore ce qu'ils allaient devenir par la suite. J'étais simplement stone, assommé par l'effet. Je m'allongeais pour regarder un film et ça me permettais d'avoir une sorte de récompense pour les jours interminables.
A cet époque et comme je le fus par la suite, le stress, l'ennui et le cynisme apporté par ce mode de vie ont accentué des traits de personnalité déjà présents chez moi: L'introversion, une tendance obsessive à la contemplation et à l'introspection. Pour le dire simplement: j'étais seul.
Vers mes 15-16 ans après de longues périodes de fascination pour le produit et des disputes avec mes parents qui ont finis par tout découvrir, le cannabis est passé de "distraction" à "interdiction". Et j'ai lié petit à petit le cannabis à ce produit qui m'est proscrit.
C'est à partir de ce moment que mon introversion et ma tendance à observer chacun des signes de mes parents pour savoir s'ils savaient ce sont transformé en stress et en paranoïa. J'ai continué à fumer malgré tout, toujours avec ce stress lattant de me faire choper, du jugement et du regard des autres. Ma faible propension à l'école et ma grande capacité à être très flemmard, tout en étant toujours très nerveux m'ont fait construire jour après jour un sentiment d'insécurité envers les autres. J'étais le déchet, l'inutile, celui qui ment pour se défoncer tout seul. Bref c'était pas glorieux. Et vu que j'ai aussi tendance à toujours rejeter la faute sur moi et à trouver sans cesse des excuses aux autres je me suis construit comme cela.
Enchainant bad après bad, des névroses ont finis par prendre forme et racine, la peur de devenir fou, d'être constamment défoncé même quand je ne le suis pas. Une hyper somatisation des sensations dans mon corps.
J'ai continué simplement parce que je n'avais pas d'autre sources de fuite à mon quotidien.
Ensuite j'ai trouvé d'autres fuites pour arrêter de m'infliger ça. Certains les connaissent ici. Alcool et opiacés. C'était clairement pas l'idée du siècle lol.
Mais c'est une tout autre histoire.
Maintenant je ne bois plus, je consomme des opiacés en très petites quantités et surtout j'ai un traitement.
Au niveau des addictions je me suis sortis de beaucoup d'entre elles. Mais je remarques que les séquelles laissées par le cannabis sont nombreuses, et notamment j'en ai finit avec les angoisses mais il me reste cette paranoïa et cette dévaluation constante de moi même.
Exemple de paranoïa cannabique qui me sont restés sans cannabis et qui sont assez parlants.
En ce moment je travail comme bénévole pour une association. En gros je vais charger des palettes et les décharge.
Vu que je suis gros je transpire pas mal. Ben j'osais pas enlever mon pull devant mes collègues parce que ça passerait pour une plainte, un moment de faiblesse, ou que ça me mettrait sous l'attention. Ce genre de choses je les ai vécu de la même manière sous cannabis. C'était exactement cette manière de penser et de réagir.
Autre exemple l'autre jour j'ai paumé une boite de Baclofène. J'ai du téléphoné au csapa de ma ville pour qu'on me refasse une ordo juste pour une boite. J'ai immédiatement prévu tout un mensonge comme quoi j'avais laissé la boite lors d'un déplacement sur Paris (assortis de tout un scénario complexe) seulement parce que je m'imaginais qu'avec "je l'ai perdus" la secrétaire doute de moi, j'ai prévu tout un questionnaire pour répondre à chacune de ces questions ect...
Réponse de la secrétaire: ok je vois avec le doc il vous fais une nouvelle ordo. Fin de l'appel.
Bref jpense vous avez compris le tableau. C'est dingue à quel point j'ai encore du mal à me défaire de toutes ces habitudes de comportements que ma sensibilité de base et le cannabis en concert ont creusé dans mon cerveau...
Et surtout j'aimerais me sortir de cette boucle parce que la parano à cette petite fibre narcissique ou tu pense que tout tourne autour de toi. Et je déteste le narcissisme.
Voila, désolé pour le style je ne sais plus DU TOUT écrire c'est pitoyable. ça fait quelques années maintenant que je suis à fond dans la musique et que je progresse bien mais que j'écris plus. Du coup j'écris comme à l'oral. Dsl aussi pour les fautes. Bref.
Rappel à tous les ados qui passent en fufu sur le fofo, le cannabis c'est pas anecdotique.
Allez des bisous. Bonne soirée les loustics.
C'est un psychédélique qui à littéralement changé ma vie, ma façon de voir mon rapport aux autres et comme vous pourrez le constater pas vraiment dans l'aspect positif.
Cela fait maintenant plus de 9 ans que je ne fume plus de cannabis et aujourd'hui me semble le moment opportun pour tenter de disséquer les mécanismes et les différents déterminismes qui m'ont fait consommer pendant une longue période une substance que je n'ai jamais vraiment aimé.
Je vais néanmoins rester bref sur pleins de points. Le but n'est pas de rentrer dans la complexité d'un cerveau mais simplement de décrire une histoire matérielle et les choses qui pourrait faire écho aux histoires personnelles des autres usagers.
J'ai commencé à fumer assez jeune, vers 14 ans. A ce moment je passais mes week-end dans une petite ville avec mon père, lui aussi fumeur et cultivateur de cannabis.
J'étais de base très curieux des drogues et comme on le verra par la suite je me suis toujours ennuyé à l'école. Depuis la primaire je passe tous mes cours à rêver et au collège je passais littéralement 8h00 de ma journée à survivre à cet ennui écrasant. Le cannabis est d'abord apparu comme un moyen de rompre cet monotonie (et le stress latent que ça engendrait).
J'ai donc commencé, tous les week-end, comme une récompense de la semaine, à voler du cannabis à mon père pour le fumer en cachette dans ma petite chambre. Puis ne supportant pas l'attente du week-end pour me défoncer, à lui en prendre plus pour consommer mon joint du soir en semaine.
A cet période les moments de défonce n'était pas encore ce qu'ils allaient devenir par la suite. J'étais simplement stone, assommé par l'effet. Je m'allongeais pour regarder un film et ça me permettais d'avoir une sorte de récompense pour les jours interminables.
A cet époque et comme je le fus par la suite, le stress, l'ennui et le cynisme apporté par ce mode de vie ont accentué des traits de personnalité déjà présents chez moi: L'introversion, une tendance obsessive à la contemplation et à l'introspection. Pour le dire simplement: j'étais seul.
Vers mes 15-16 ans après de longues périodes de fascination pour le produit et des disputes avec mes parents qui ont finis par tout découvrir, le cannabis est passé de "distraction" à "interdiction". Et j'ai lié petit à petit le cannabis à ce produit qui m'est proscrit.
C'est à partir de ce moment que mon introversion et ma tendance à observer chacun des signes de mes parents pour savoir s'ils savaient ce sont transformé en stress et en paranoïa. J'ai continué à fumer malgré tout, toujours avec ce stress lattant de me faire choper, du jugement et du regard des autres. Ma faible propension à l'école et ma grande capacité à être très flemmard, tout en étant toujours très nerveux m'ont fait construire jour après jour un sentiment d'insécurité envers les autres. J'étais le déchet, l'inutile, celui qui ment pour se défoncer tout seul. Bref c'était pas glorieux. Et vu que j'ai aussi tendance à toujours rejeter la faute sur moi et à trouver sans cesse des excuses aux autres je me suis construit comme cela.
Enchainant bad après bad, des névroses ont finis par prendre forme et racine, la peur de devenir fou, d'être constamment défoncé même quand je ne le suis pas. Une hyper somatisation des sensations dans mon corps.
J'ai continué simplement parce que je n'avais pas d'autre sources de fuite à mon quotidien.
Ensuite j'ai trouvé d'autres fuites pour arrêter de m'infliger ça. Certains les connaissent ici. Alcool et opiacés. C'était clairement pas l'idée du siècle lol.
Mais c'est une tout autre histoire.
Maintenant je ne bois plus, je consomme des opiacés en très petites quantités et surtout j'ai un traitement.
Au niveau des addictions je me suis sortis de beaucoup d'entre elles. Mais je remarques que les séquelles laissées par le cannabis sont nombreuses, et notamment j'en ai finit avec les angoisses mais il me reste cette paranoïa et cette dévaluation constante de moi même.
Exemple de paranoïa cannabique qui me sont restés sans cannabis et qui sont assez parlants.
En ce moment je travail comme bénévole pour une association. En gros je vais charger des palettes et les décharge.
Vu que je suis gros je transpire pas mal. Ben j'osais pas enlever mon pull devant mes collègues parce que ça passerait pour une plainte, un moment de faiblesse, ou que ça me mettrait sous l'attention. Ce genre de choses je les ai vécu de la même manière sous cannabis. C'était exactement cette manière de penser et de réagir.
Autre exemple l'autre jour j'ai paumé une boite de Baclofène. J'ai du téléphoné au csapa de ma ville pour qu'on me refasse une ordo juste pour une boite. J'ai immédiatement prévu tout un mensonge comme quoi j'avais laissé la boite lors d'un déplacement sur Paris (assortis de tout un scénario complexe) seulement parce que je m'imaginais qu'avec "je l'ai perdus" la secrétaire doute de moi, j'ai prévu tout un questionnaire pour répondre à chacune de ces questions ect...
Réponse de la secrétaire: ok je vois avec le doc il vous fais une nouvelle ordo. Fin de l'appel.
Bref jpense vous avez compris le tableau. C'est dingue à quel point j'ai encore du mal à me défaire de toutes ces habitudes de comportements que ma sensibilité de base et le cannabis en concert ont creusé dans mon cerveau...
Et surtout j'aimerais me sortir de cette boucle parce que la parano à cette petite fibre narcissique ou tu pense que tout tourne autour de toi. Et je déteste le narcissisme.
Voila, désolé pour le style je ne sais plus DU TOUT écrire c'est pitoyable. ça fait quelques années maintenant que je suis à fond dans la musique et que je progresse bien mais que j'écris plus. Du coup j'écris comme à l'oral. Dsl aussi pour les fautes. Bref.
Rappel à tous les ados qui passent en fufu sur le fofo, le cannabis c'est pas anecdotique.
Allez des bisous. Bonne soirée les loustics.