djmisterjon
Neurotransmetteur
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Le cannabis agit sur la mémoire de travail. Mais comment ? Des chercheurs viennent de fournir une réponse à cette question : il n’agit pas directement sur les neurones mais sur les cellules gliales, retrouvées uniquement dans le cerveau. En découle alors une diminution des connexions neuronales au niveau de l’hippocampe, le siège de la mémoire de travail.
La mémoire de travail permet de réaliser des opérations cognitives courantes (réfléchir, lire, écrire, calculer…) sur des informations stockées temporairement (de quelques secondes à quelques minutes). Cette capacité est responsable de l'intégration des informations sonores, visuelles et spatiales.
L'un des effets majeurs de l'intoxication aux cannabinoïdes est l’altération de la mémoire de travail, observée à la fois chez l'Homme et l'animal. Le cannabis entraîne des perturbations de cette fonction qui empêche son consommateur d'effectuer des tâches qu'il sait pourtant réaliser au quotidien.
Les récepteurs aux cannabinoïdes sont exprimés sur les cellules gliales de l'hippocampe, une structure cérébrale essentielle à la modulation des souvenirs. Jusqu'alors, les mécanismes cellulaires entraînant les effets délétères du cannabis sur ce processus de mémorisation étaient inconnus.
Les cellules astrogliales, cibles du cannabis
Giovanni Marsicano, chargé de recherche Inserm et ses collaborateurs du Neurocentre Magendie sont parvenus à décrire un mécanisme par lequel le cannabis engendre des effets délétères sur la mémoire de travail. Les chercheurs ont montré dans la revue Cell que les cannabinoïdes, une fois liés à leurs récepteurs, diminuent la force des connexions entre les neurones au niveau de l'hippocampe.
Les cannabinoïdes regroupent environ 60 composés issus de la feuille et la fleur de cannabis. Ils agissent sur le cerveau via les récepteurs cannabinoïdes. Dans cette étude, l'équipe de recherche s'est penchée sur le récepteur CB1, particulièrement abondant au niveau des terminaisons nerveuses du cerveau. Le récepteur CB1 est présent à la fois sur la membrane des neurones mais aussi sur la membrane de cellules dites astrogliales de l'hippocampe, qui servent de support aux neurones.
Ce schéma récapitule le mécanisme d'action du cannabis sur la mémoire. Le cannabis, schématisé par le THC (en vert) arrive au niveau des cellules astrogliales de l'hippocampe et va se fixer à ses récepteurs CB1. Ces cellules envoient alors un neurotransmetteur, le glutamate, au niveau de la terminaison présynaptique des neurones. En réponse, on obtient une altération de la mémoire de travail. Le cannabis qui vient se fixer sur les récepteurs CB1 des neurones n'a quant à lui pas d'influence dans le processus de mémorisation. © Inserm
La liaison des cannabinoïdes aux récepteurs CB1 active l'envoi de signaux aux récepteurs à glutamate des terminaisons nerveuses. Celles-ci permettent la circulation de l'information entre chaque cellule nerveuse. Ce mécanisme module la force des connexions entre les neurones de l'hippocampe (dépression du signal) qui perturberait la mémoire de travail.
Des souris perdent la mémoire
Pour découvrir les mécanismes d'action des cannabinoïdes, les chercheurs ont évalué la mémoire de travail spatiale, en présence de THC (le cannabinoïde le plus connu). Deux groupes de souris, chez lesquelles les récepteurs CB1 ont été supprimés respectivement sur les cellules astrogliales ou les neurones, ont été étudiés.
Lorsque les récepteurs CB1 sont supprimés uniquement sur les neurones, le THC induit des déficits de mémoire de travail spatiale chez les souris. Au contraire, lorsque seuls les récepteurs CB1 situés au niveau des cellules astrogliales sont supprimés, les performances de mémoire de travail spatiale sont préservées chez les souris. Ainsi, les récepteurs CB1 localisés au niveau des cellules astrogliales sont responsables des effets délétères du THC sur cette forme de mémoire.
« Ces résultats montrent de façon surprenante, in vitro et in vivo, l'importance de l'activation des récepteurs CB1 des cellules astrogliales, et non ceux des neurones, dans la médiation des effets des cannabinoïdes sur la mémoire de travail » explique Giovanni Marsicano.
De nombreuses études ont démontré ces dernières années l'intérêt du cannabis dans le traitement de plusieurs maladies. « La description des mécanismes d'action spécifiques des cannabinoïdes au niveau de l'hippocampe permettra d'optimiser leur potentiel d'utilisation thérapeutique, aujourd'hui limité par d'importants effets indésirables associés à leur consommation » concluent les chercheurs.
La mémoire de travail permet de réaliser des opérations cognitives courantes (réfléchir, lire, écrire, calculer…) sur des informations stockées temporairement (de quelques secondes à quelques minutes). Cette capacité est responsable de l'intégration des informations sonores, visuelles et spatiales.
L'un des effets majeurs de l'intoxication aux cannabinoïdes est l’altération de la mémoire de travail, observée à la fois chez l'Homme et l'animal. Le cannabis entraîne des perturbations de cette fonction qui empêche son consommateur d'effectuer des tâches qu'il sait pourtant réaliser au quotidien.
Les récepteurs aux cannabinoïdes sont exprimés sur les cellules gliales de l'hippocampe, une structure cérébrale essentielle à la modulation des souvenirs. Jusqu'alors, les mécanismes cellulaires entraînant les effets délétères du cannabis sur ce processus de mémorisation étaient inconnus.
Les cellules astrogliales, cibles du cannabis
Giovanni Marsicano, chargé de recherche Inserm et ses collaborateurs du Neurocentre Magendie sont parvenus à décrire un mécanisme par lequel le cannabis engendre des effets délétères sur la mémoire de travail. Les chercheurs ont montré dans la revue Cell que les cannabinoïdes, une fois liés à leurs récepteurs, diminuent la force des connexions entre les neurones au niveau de l'hippocampe.
Les cannabinoïdes regroupent environ 60 composés issus de la feuille et la fleur de cannabis. Ils agissent sur le cerveau via les récepteurs cannabinoïdes. Dans cette étude, l'équipe de recherche s'est penchée sur le récepteur CB1, particulièrement abondant au niveau des terminaisons nerveuses du cerveau. Le récepteur CB1 est présent à la fois sur la membrane des neurones mais aussi sur la membrane de cellules dites astrogliales de l'hippocampe, qui servent de support aux neurones.
Ce schéma récapitule le mécanisme d'action du cannabis sur la mémoire. Le cannabis, schématisé par le THC (en vert) arrive au niveau des cellules astrogliales de l'hippocampe et va se fixer à ses récepteurs CB1. Ces cellules envoient alors un neurotransmetteur, le glutamate, au niveau de la terminaison présynaptique des neurones. En réponse, on obtient une altération de la mémoire de travail. Le cannabis qui vient se fixer sur les récepteurs CB1 des neurones n'a quant à lui pas d'influence dans le processus de mémorisation. © Inserm
La liaison des cannabinoïdes aux récepteurs CB1 active l'envoi de signaux aux récepteurs à glutamate des terminaisons nerveuses. Celles-ci permettent la circulation de l'information entre chaque cellule nerveuse. Ce mécanisme module la force des connexions entre les neurones de l'hippocampe (dépression du signal) qui perturberait la mémoire de travail.
Des souris perdent la mémoire
Pour découvrir les mécanismes d'action des cannabinoïdes, les chercheurs ont évalué la mémoire de travail spatiale, en présence de THC (le cannabinoïde le plus connu). Deux groupes de souris, chez lesquelles les récepteurs CB1 ont été supprimés respectivement sur les cellules astrogliales ou les neurones, ont été étudiés.
Lorsque les récepteurs CB1 sont supprimés uniquement sur les neurones, le THC induit des déficits de mémoire de travail spatiale chez les souris. Au contraire, lorsque seuls les récepteurs CB1 situés au niveau des cellules astrogliales sont supprimés, les performances de mémoire de travail spatiale sont préservées chez les souris. Ainsi, les récepteurs CB1 localisés au niveau des cellules astrogliales sont responsables des effets délétères du THC sur cette forme de mémoire.
« Ces résultats montrent de façon surprenante, in vitro et in vivo, l'importance de l'activation des récepteurs CB1 des cellules astrogliales, et non ceux des neurones, dans la médiation des effets des cannabinoïdes sur la mémoire de travail » explique Giovanni Marsicano.
De nombreuses études ont démontré ces dernières années l'intérêt du cannabis dans le traitement de plusieurs maladies. « La description des mécanismes d'action spécifiques des cannabinoïdes au niveau de l'hippocampe permettra d'optimiser leur potentiel d'utilisation thérapeutique, aujourd'hui limité par d'importants effets indésirables associés à leur consommation » concluent les chercheurs.