A les caissons d'isolations,
à la suite du film « Au delà du réel » de Kurt Russel, film culte du début des années 80, il y a eu pendant environ 5 ans, une grosse vague d'intérêt pour ce type d'expérience.
Je me souviens avoir été un fan et mettre déplacé de Bordeaux jusqu'à Toulouse pour faire ma première séance en 1981 ou 82, dans un centre de remise en forme.
Déjà à l'époque c'était très cher (c'est d’ailleurs je pense ce qui a plombé l’expansion du développement de cette pratique ).
Je crois 500f, c'est a dire 75 euros une séance d'une heure (ce qui est le minimum, pour faire une expérience intéressante, car il faut un temps d'adaptation qui peut aller jusqu'à presque une demi heure, au moins au début) .
Par la suite un centre expérimentale, sponsorisé par la société des balises Argos, a ouvert à Bordeaux.
Je m'étais lier d'amitié avec le chef du projet, qui était très intéressé pour la pérennité de son projet de faire une étude sur les bienfaits de l'utilisation d'un caisson d'isolation dans le cadre d'une cure de désintoxication à l’héroïne .
J'étais pour lui le sujet idéal, et pour moi une chance inespéré de pouvoir approfondir une pratique qui m’intéressait énormément depuis ma séance environ 1 ans plus tôt à Toulouse mais qui en était resté là, faute de moyen financier à utiliser pour cette activité, j'étais tombé accro à l'héro 1 ans plus tard, et je vous laisse deviner ou passait tout mon argent et même celui que je n'avais pas, depuis ce temps.
Donc on avait passé un accord, je pouvais utiliser le caisson autant de fois que je le souhaitais, et sans limitation de temps dans la mesure de la disponibilité d'un des trois caissons du centre, et en contrepartie, je devais témoigner du bénéfice de l'effet du caisson sur le syndrome de manque dans le cadre du sevrage de l’héroïne.
L'expérience à duré plusieurs mois.
Au début je le faisait scrupuleusement, dans l'espoir de décrocher, mais surtout de compenser les effets du manque grâce à la stimulation de la production d'endorphine qui est optimisé pendant les séances dans le caisson.
Malheureusement, à cette période, ma motivation à me sevrer était plutôt contrainte , sous la pression social et familiale que véritablement décidé et désiré.
Les séances de caissons , se sont rapidement transformés en séances de « défonces assistés par isolation sensorielles» en fait je me faisais un shoot de pelfium (morphine de synthèse, dont le sevrage est pire que celui de l'héro, mais bon, obtenu par prescription médicale avec bon de toxique et remboursé par la sécurité sociale, faut pas être trop exigeant non plus ;o) ) juste avant de m'immerger, dans le silence du bain salé à l'intérieur du caisson, et c'était parti pour une heure de zénitude opiacé en apesanteur , dans « le grand rien » (presque le Grand Bleu ;o) ) de mon esprit apaisé, libéré de mon corps douloureux mais toutefois soulagé (malheureusement et paradoxalement de manière artificielle par la morphine).
A ce rythme ma désintoxication, a eu grande peine à aboutir et à me permettre de rédiger un compte rendu authentique et sincère sur l'opportunité des séances de caisson dans le cadre de l'aide d'un sevrage aux opiacés.
En clair, j'ai carrément merdé. Je me suis coupé l'herbe (ou la branche, au choix) sous les pieds. J'ai rater la chance qu'il m'était donné de décrocher dans des conditions assez cool pour une époque ou les sevrages étaient plutôt du genre de types « torture de la Gestapo : nous avons les moyens de vous faire parler » et humainement j'ai échoué et trahie la confiance du chef de projet (j'en ai presque encore honte d'avoir pu être aussi irrespectueux de la main généreusement tendu avec confiance, mais quand on est un toxico accro, ce genre de considérations qui élèvent l'être humain, deviennent malheureusement par la force de la douleur et de la souffrance, un véritable luxe qui est bien au delà des option/possibilités laissé par le produit auquel on est asservi) pour qui évidement les conséquence de mon irresponsabilité entraînèrent l’arrêt de l'expérience « sevrage en caisson d'isolation » et du poids que celui ci aurait pu avoir dans le projet plus globalement expérimentale sponsorisé par le groupe Argos qui manquant de résultat financier porteur et de perspective thérapeutique manifeste (et sûrement pour d'autres causes), mis un terme à l'étude en caisson ce qui entraîna à terme la fermeture du centre .
Je n'ai personnellement, jamais plus entendu parlé sur Bordeaux, de centre proposant des séances de caisson d'isolation .
Indépendamment de mon plantage, je garde un très bon et vraiment très intéressant souvenir de l'utilisation de ces caissons, particulièrement les séances avant ma toxicomanie (les autres étant super aussi, mais l'aspect innovant et exceptionnelle de l'expérience étant totalement faussé par l'effet du pelfium, donc sans grandes valeurs pour témoignage de l’intérêt de ces séances).