N
Not For Human
Guest
Sorence a dit:Drogue dure ou douce c'est une définition politique. Ça permet d'établir des différences de régimes légaux (historiquement, entre le cannabis et le reste aux Pays-Bas). Généralement, quand on qualifie une drogue de "dure", c'est pour signifier qu'elle n'a aucun usage positif et devrait être complètement interdite, alors qu'une drogue "douce" peut être tolérée sous certaines conditions.
Perso j'aurai plutôt opposé drogues qui provoquent une OD vs drogues "safe" physiquement parlant.
snap2 a dit:La demi-vie de la sertraline par exemple est de 26h. Après 7x26h (soit environ une semaine), il reste 0.625% de la dose initiale de sertraline dans l'organisme, ce qui est complètement négligeable et ne provoquera pas plus d'effets secondaires qu'un nocebo...
...Et sinon je sais pas qui t'essaies de convaincre à part toi-même, mais désolé je ne vais pas remettre en question 3 ans de pharmacologie académique parce que les méchantes industries pharma nieh nieh. L'utilisation des AD peut-être éthiquement discutable selon les cas, leur diabolisation aveugle n'est rien d'autre qu'un acte de foi qui peut mettre énormément de personnes sous traitement en échec thérapeutique qui peut avoir des conséquences dramatiques.
Ça doit dépendre des ISRS, mais par exemple le sevrage bien connu de la paroxétine (demie-vie courte) peut durer 3 semaines selon cette étude :
Le syndrome de sevrage des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine débute généralement dans les 24 à 48 heures suivant l'arrêt du médicament. Les signes atteignent leur maximum au cinquième jour et disparaissent généralement en 2 à 3 semaines. Le syndrome de sevrage est plus fréquent avec les médicaments à demi-vie courte (paroxétine, fluvoxamine). L'intensité des signes cliniques dépend de la dose quotidienne et de la durée de l'administration du médicament. Les principaux signes sont les étourdissements, les vertiges, les maux de tête, les nausées et les symptômes pseudo-grippaux, ainsi que l'anxiété, la confusion, l'irritabilité, les rêves excessifs et l'insomnie.
Par ailleurs, sans vouloir rentrer dans une polémique, si diaboliser à outrance une molécule est problématique, en cacher les risques amène des conséquences tout aussi dramatiques...c'est pourtant ce qui a été fait par certains laboratoires.
Par exemple selon cette étude :
"Les patients et les médecins doivent être avertis que l'augmentation de l'activité suicidaire observée chez les enfants et les adolescents prenant certains antidépresseurs peut également être présente chez les adultes...
...suggère fortement "que l'utilisation des ISRS est liée à une intensité accrue de tentatives de suicide par an. Les deux méta-analyses et notre contribution prises ensemble permettent de conclure, au moins dans une perspective à court terme, que les adultes prenant des antidépresseurs ont un risque accru de tentatives de suicide".
De plus, les données qui font un lien entre ISRS et augmentation des actes de violence, sont assez troublantes :
Ces données apportent de nouvelles preuves que les actes de violence envers autrui constituent un événement indésirable réel et grave associé à un groupe relativement restreint de médicaments. La varénicline, qui augmente la disponibilité de la dopamine, et les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine étaient les médicaments les plus fortement et systématiquement impliqués.
https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0015337
Enfin, par rapport à "Big Pharma", d'une part c'est une façon de parler du lobby pharmaceutique (tout comme "Big Tobacco" pour l'industrie du tabac) qui existe bel et bien, d'autre part les nombreux scandales sanitaires (Mediator, Dépakine en France ou Vioxx et Oxycontin aux USA pour n'en citer que les plus connus) liés à cette industrie entraînent une certaine défiance qui peut se comprendre. A mon avis le nier catégoriquement risque plutôt de cristalliser le débat et d'enfermer dans un clivage plutôt que d'ouvrir un véritable dialogue permettant de comprendre, pourquoi la personne pense comme ça.
Sur le sujet, il y a notamment cette enquête assez rigoureuse par une chaîne grand public (donc pas vraiment complotiste), qui montre bien l'étendue du problème :
[video=youtube]