Quand la personne disparait et qu'il n'y a plus rien, c'est que l'amour n'est plus là, ou n'a pas été.
Ce qui n'empêche pas de croire qu'on a été amoureux, comme le souligne Sandman.
La société prône tellement un idéal amoureux parfait et absolu qu'on en vient à confondre ses désirs nous poussant vers l'autre, d'avec l'Amour conceptuel qui n'existe que si l'on y croit, et d'avec l'amour véritable qui est là partout autour de soi. En gros si y avait autant d'amour qu'on le dit, y aurait pas autant de guerres, de divorces, et de mépris ici bas.
Pour Nietzsche, "dire "je t’aime" à quelqu’un c’est dire qu’il y a en moi un désir dont je pense que tu pourras le satisfaire". En extrapolant on peut penser que dire "je t'aime" revient à dire "je te veux", parce que j'ai vu en toi quelque chose qui me plait en moi.
Une autre approche serait de penser que dire "je t'aime" revient à dire : "ça aime via moi quelque chose en toi qui n’existe pas". Tout n'est que projection et identification, sauf quand on éprouve l'instant présent dans le pur plaisir d'exister avec l'autre, et non en l'autre, après avoir été attiré vers lui par son propre désir égoïste. Alors on peut dire qu'on aime, ou qu'on a aimé...mais c'était momentané, et non pas infini et absolu comme on le conceptualise (bien que l'amour soit là partout autour de nous, comme l'angoisse, la joie, la tristesse, la question est alors comment y accéder, et peut-on y accéder sincèrement, sans intérêt ?).
En sachant que plus on y pense, moins on aime en s'éloignant de l'émotion qui porte son sentiment amoureux, pour s'approcher d'une idée immatérielle et non factuelle, comme ça a déjà été dit aussi.
Après penser à l'amour ça peut éviter de faire des bêtises, de répéter les mêmes bêtises, et de se mentir comme lorsqu'on est enfant ou adolescent en croyant à des objets idéaux qui nous passionnent sans pour autant que l'on soit vraiment amoureux, à part de sa propre passion
Spinoza avait raison en disant que "le désir est l'essence de l'homme", c'est cette volonté qui l'anime en soi et fait persévérer dans son être, mais là n'est pas l'amour...en tout cas je le cherche encore pour ma part.
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Le plus étonnant dans tout ça, c'est qu'il arrive que moins on aime, plus on est aimé...étrange mécanique du "je t'aime moi non plus"...