Xyro
Alpiniste Kundalini
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AL-LAD : Le Petit Frère
[Attention, ce TR n'engage que ma subjectivité, ce n'est pas un guide des effets de cette molécule !]
Depuis quelques temps un analogue du LSD s'est échappé des recueils de Shulgin. D'abord synthétisée par David Nichols dans les années 80, elle ouvre fièrement la liste des cinquante-cinq molécules de Tihkal et porte le nom de N-allyl-nor-LSD ou AL-LAD pour faire plus court.
J'ai trois buvards dosés à 150 µg chacun : ils sont blancs, d'un côté "AL-LAD" inscrit en bleu, et de l'autre la représentation de la molécule. J'ai un week-end en petit comité à la forêt de prévu et une envie certaine d'essayer ce nouveau lysergamide. Que demander de plus ? Un feu de bois au coucher du soleil.
Dans la forêt
Nous nous installons sur une table au détour d'une clairière alors que d'autres préparent le feu. Je pars chercher assez de bois avec un pote pour faire cuire nos victuailles. Tout en ramassant des branches, je continue de m'imprégner de l'aura de cette forêt ombragée dans laquelle j'ai passé l'après-midi.
Alors que la chaleur du mois de juillet retombe, nous revenons vers le feu. J'ouvre une bière, et je propose à un pote de prendre un buvard d'AL-LAD en même temps que moi.
Soyons clairs : il s'agit tout de même d'un RC, il n'y a pas eu de tests extensifs comme pour son grand frère le LSD. Pour éviter tout risque que ça me pète à la gueule, je vais donc choisir d'avaler d'abord une moitié de buvard, il est 21h. Les autres prendront du LSD.
Je mets un peu de musique, nous discutons tranquillement autour des flammes qui lèchent la grille métallique.
45 minutes passent, l'euphorie est bien là. Nous rions comme des baleines sous protoxyde d'azote. Je reconnais certaines sensations corporelles du LSD : en particulier l'impression de bien incarner son corps. Tout ceci est bien agréable, je suis en confiance et je décide d'avaler l'autre moitié du buvard.
Vers 22h, je me lève pour rejoindre la table afin de remettre de la musique. J'avance, le sol me semble étrange : mes mouvements sont fluides bien que je ne marche pas tout à fait droit. Je lance en rigolant : "Je vais pas mettre du Shpongle, ça va faire trop cliché !" Réponse de mes camarades : "Oh si carrément !" Soit. Va pour du Shpongle, ça fait toujours du bien, surtout en pleine forêt.
Le temps se dilue, la distorsion n'est pas aussi manifeste que sous LSD, mais la sensation de flottement temporel est bien là.
Cet analogue a quelque chose de plus apaisant que le LSD : je ne me sens pas "poussé". Cependant, je sens peu à peu ma perception se décaler vers quelque chose de plus psychédélique. La nuit commence à tomber, la multitude de fleurs blanches qui tapissent le sol forment une nuée magique de taches bleutées qui dansent au gré de la brise.
Mon trip est très social, je me sens en confiance et je passe donc beaucoup de temps à parler et à dire des conneries, Comme dans ma précédente prise de MXE. À croire que ces derniers temps, les drogues désinhibent ma parole. Vais-je arriver à entrevoir un éventuel côté introspectif dans ces conditions ?
Deux ou trois heures passent, nous mangeons (tiens, mon sens du goût est moins pire que sous LSD où tout semble être du carton), nous nous refroidissons et nous décidons de rentrer à la maison.
Sur le chemin, les arbres qui bordent les sentiers et les routes sont majestueux. Leurs feuilles forment des mosaïques infinies qui scintillent de rouge et de bleu. Plus généralement, les lignes que je perçois dans mon champ de vision vibrent.
À l'appart
Nous arrivons à l'appartement, nous doucher un après l'autre afin d'éviter de parfumer le salon d'une odeur de saucisse au feu de bois. Le grand canapé est déplié, une grosse couette est étendue par terre c'est l'heure de nous affaler collégialement. L'ambiance générale se détend, nous discutons de tout et de rien sereinement, toujours avec le sourire.
Il doit être 3h du matin, je me perds dans l'éclairage coloré de la pièce. La musique me porte doucement pendant que les points lumineux des guirlandes se relient selon des lignes convexes. Je sens que mon esprit se recentre sur lui-même : je suis détaché des autres, dans un état de contemplation intérieure.
Je ne sais pas vraiment combien de temps je reste comme ça, mais au bout d'un moment j'ai envie de m'explorer davantage. Je m'allonge sur un côté du canapé d'angle, je ferme les yeux et j'observe ce qui peut bien se passer.
Je retrouve les visions kaléidoscopiques du LSD : une porte qui ouvre d'autres portes qui ouvrent elles-mêmes une multitude d'autres portes à l'infini. Je fais ensuite exprès de fouiller des choses désagréables : je ressens bien un malaise. Mais contrairement au LSD, je n'ai pas cette impression de me retrouver face à une gouffre dans lequel je sens que je peux glisser d'un moment à l'autre. Là, je suis bien impliqué mais avec une sorte de distance de sécurité. Le côté apaisant de l'AL-LAD doit jouer.
Je réouvre les yeux quelques minutes, regardant le plafond. J'ai l'impression de respirer de l'esprit : mes sentiments se reposent. Je suis calme et j'ai envie d'en voir davantage, je replonge alors dans mon monde intérieur.
Allongé sur le flanc, les yeux fermés, je m'abandonne à ce que cette molécule peut me donner. Je vois une mouche. Une mouche prise dans une résine incolore et avec les ailes déployées comme pour une naturalisation de musée. Sans grande surprise mais avec fascination, je regarde ce motif se répéter, former des prismes continus et se propager en formes de plus en plus complexes. D'autres insectes m'offriront le même spectacle.
L'après-midi dans la forêt n'est sans doute pas étranger à tout ceci, mais qu'importe. Un doux sentiment de nostalgie s'empare de moi. Ces visions me ramènent à mon enfance, à la découverte de la nature et à l'émerveillement continu face à ses richesses.
Vers 5h du matin, nous faiblissons. Chacun regagne son lit, je m'étale de tout mon long sur le canapé. Alors que les visus s'affaiblissent je sombre progressivement pour finalement m'endormir vers 6h. S'en suivront alors huit de bon sommeil.
L'AL-LAD, un sous-LSD ou bien ?
À vue de nez, je dirais que ces 150 µg m'ont semblé équivalents à 100 µg de LSD.
Au niveau des points communs j'ai noté : l'euphorie de la première partie du trip, les visuels (un peu moins puissants qu'avec le LSD), le côté instropectif (avec une sensation de "garde-fou"), le bon ressenti corporel, et une certaine sensation d'harmonie avec l'environnement.
Du côté des différences : l'AL-LAD m'a semblé davantage apaisant que le LSD. Le grand frère provoque un jaillissement d'énergie, le petit frère un sentiment de paix. L'AL-LAD a peut-être un effet plus court d'une heure ou deux, je dirais. Autre chose qui manque : le flux d'idées infini et insaisissable du LSD est presque inexistant avec l'AL-LAD. Bien sûr c'est un vrai psyché et on peut pas mal faire de gymnastique mentale et de rapprochements étranges, mais d'une manière beaucoup plus posée et moins "folle".
Donc non, ceci n'est pas un sous-LSD, c'est juste un lysergamide différent. Je pense que cette molécule peut rencontrer un certain succès auprès des gens à qui le côté mental-spirale du LSD fait peur. (Même si perso, ça fait partie des raisons qui me font aimer le LSD.) D'ailleurs, ça m'étonnerait pas qu'il finisse sur des buvards de teuf. À surveiller.
Attention tout de même, même si ça peut sembler plus "facile" et moins impressionnant que le LSD, il faut prendre les mêmes précautions d'usage qu'avec n'importe quel autre psyché. Faites bien attention à être bien dans votre tête et dans votre environnement !
[Attention, ce TR n'engage que ma subjectivité, ce n'est pas un guide des effets de cette molécule !]
Depuis quelques temps un analogue du LSD s'est échappé des recueils de Shulgin. D'abord synthétisée par David Nichols dans les années 80, elle ouvre fièrement la liste des cinquante-cinq molécules de Tihkal et porte le nom de N-allyl-nor-LSD ou AL-LAD pour faire plus court.
J'ai trois buvards dosés à 150 µg chacun : ils sont blancs, d'un côté "AL-LAD" inscrit en bleu, et de l'autre la représentation de la molécule. J'ai un week-end en petit comité à la forêt de prévu et une envie certaine d'essayer ce nouveau lysergamide. Que demander de plus ? Un feu de bois au coucher du soleil.
Dans la forêt
Nous nous installons sur une table au détour d'une clairière alors que d'autres préparent le feu. Je pars chercher assez de bois avec un pote pour faire cuire nos victuailles. Tout en ramassant des branches, je continue de m'imprégner de l'aura de cette forêt ombragée dans laquelle j'ai passé l'après-midi.
Alors que la chaleur du mois de juillet retombe, nous revenons vers le feu. J'ouvre une bière, et je propose à un pote de prendre un buvard d'AL-LAD en même temps que moi.
Soyons clairs : il s'agit tout de même d'un RC, il n'y a pas eu de tests extensifs comme pour son grand frère le LSD. Pour éviter tout risque que ça me pète à la gueule, je vais donc choisir d'avaler d'abord une moitié de buvard, il est 21h. Les autres prendront du LSD.
Je mets un peu de musique, nous discutons tranquillement autour des flammes qui lèchent la grille métallique.
45 minutes passent, l'euphorie est bien là. Nous rions comme des baleines sous protoxyde d'azote. Je reconnais certaines sensations corporelles du LSD : en particulier l'impression de bien incarner son corps. Tout ceci est bien agréable, je suis en confiance et je décide d'avaler l'autre moitié du buvard.
Vers 22h, je me lève pour rejoindre la table afin de remettre de la musique. J'avance, le sol me semble étrange : mes mouvements sont fluides bien que je ne marche pas tout à fait droit. Je lance en rigolant : "Je vais pas mettre du Shpongle, ça va faire trop cliché !" Réponse de mes camarades : "Oh si carrément !" Soit. Va pour du Shpongle, ça fait toujours du bien, surtout en pleine forêt.
Le temps se dilue, la distorsion n'est pas aussi manifeste que sous LSD, mais la sensation de flottement temporel est bien là.
Cet analogue a quelque chose de plus apaisant que le LSD : je ne me sens pas "poussé". Cependant, je sens peu à peu ma perception se décaler vers quelque chose de plus psychédélique. La nuit commence à tomber, la multitude de fleurs blanches qui tapissent le sol forment une nuée magique de taches bleutées qui dansent au gré de la brise.
Mon trip est très social, je me sens en confiance et je passe donc beaucoup de temps à parler et à dire des conneries, Comme dans ma précédente prise de MXE. À croire que ces derniers temps, les drogues désinhibent ma parole. Vais-je arriver à entrevoir un éventuel côté introspectif dans ces conditions ?
Deux ou trois heures passent, nous mangeons (tiens, mon sens du goût est moins pire que sous LSD où tout semble être du carton), nous nous refroidissons et nous décidons de rentrer à la maison.
Sur le chemin, les arbres qui bordent les sentiers et les routes sont majestueux. Leurs feuilles forment des mosaïques infinies qui scintillent de rouge et de bleu. Plus généralement, les lignes que je perçois dans mon champ de vision vibrent.
À l'appart
Nous arrivons à l'appartement, nous doucher un après l'autre afin d'éviter de parfumer le salon d'une odeur de saucisse au feu de bois. Le grand canapé est déplié, une grosse couette est étendue par terre c'est l'heure de nous affaler collégialement. L'ambiance générale se détend, nous discutons de tout et de rien sereinement, toujours avec le sourire.
Il doit être 3h du matin, je me perds dans l'éclairage coloré de la pièce. La musique me porte doucement pendant que les points lumineux des guirlandes se relient selon des lignes convexes. Je sens que mon esprit se recentre sur lui-même : je suis détaché des autres, dans un état de contemplation intérieure.
Je ne sais pas vraiment combien de temps je reste comme ça, mais au bout d'un moment j'ai envie de m'explorer davantage. Je m'allonge sur un côté du canapé d'angle, je ferme les yeux et j'observe ce qui peut bien se passer.
Je retrouve les visions kaléidoscopiques du LSD : une porte qui ouvre d'autres portes qui ouvrent elles-mêmes une multitude d'autres portes à l'infini. Je fais ensuite exprès de fouiller des choses désagréables : je ressens bien un malaise. Mais contrairement au LSD, je n'ai pas cette impression de me retrouver face à une gouffre dans lequel je sens que je peux glisser d'un moment à l'autre. Là, je suis bien impliqué mais avec une sorte de distance de sécurité. Le côté apaisant de l'AL-LAD doit jouer.
Je réouvre les yeux quelques minutes, regardant le plafond. J'ai l'impression de respirer de l'esprit : mes sentiments se reposent. Je suis calme et j'ai envie d'en voir davantage, je replonge alors dans mon monde intérieur.
Allongé sur le flanc, les yeux fermés, je m'abandonne à ce que cette molécule peut me donner. Je vois une mouche. Une mouche prise dans une résine incolore et avec les ailes déployées comme pour une naturalisation de musée. Sans grande surprise mais avec fascination, je regarde ce motif se répéter, former des prismes continus et se propager en formes de plus en plus complexes. D'autres insectes m'offriront le même spectacle.
L'après-midi dans la forêt n'est sans doute pas étranger à tout ceci, mais qu'importe. Un doux sentiment de nostalgie s'empare de moi. Ces visions me ramènent à mon enfance, à la découverte de la nature et à l'émerveillement continu face à ses richesses.
Vers 5h du matin, nous faiblissons. Chacun regagne son lit, je m'étale de tout mon long sur le canapé. Alors que les visus s'affaiblissent je sombre progressivement pour finalement m'endormir vers 6h. S'en suivront alors huit de bon sommeil.
L'AL-LAD, un sous-LSD ou bien ?
À vue de nez, je dirais que ces 150 µg m'ont semblé équivalents à 100 µg de LSD.
Au niveau des points communs j'ai noté : l'euphorie de la première partie du trip, les visuels (un peu moins puissants qu'avec le LSD), le côté instropectif (avec une sensation de "garde-fou"), le bon ressenti corporel, et une certaine sensation d'harmonie avec l'environnement.
Du côté des différences : l'AL-LAD m'a semblé davantage apaisant que le LSD. Le grand frère provoque un jaillissement d'énergie, le petit frère un sentiment de paix. L'AL-LAD a peut-être un effet plus court d'une heure ou deux, je dirais. Autre chose qui manque : le flux d'idées infini et insaisissable du LSD est presque inexistant avec l'AL-LAD. Bien sûr c'est un vrai psyché et on peut pas mal faire de gymnastique mentale et de rapprochements étranges, mais d'une manière beaucoup plus posée et moins "folle".
Donc non, ceci n'est pas un sous-LSD, c'est juste un lysergamide différent. Je pense que cette molécule peut rencontrer un certain succès auprès des gens à qui le côté mental-spirale du LSD fait peur. (Même si perso, ça fait partie des raisons qui me font aimer le LSD.) D'ailleurs, ça m'étonnerait pas qu'il finisse sur des buvards de teuf. À surveiller.

Attention tout de même, même si ça peut sembler plus "facile" et moins impressionnant que le LSD, il faut prendre les mêmes précautions d'usage qu'avec n'importe quel autre psyché. Faites bien attention à être bien dans votre tête et dans votre environnement !