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Guest
Xochipilli94 a dit:Tout est dans l'éthique. L'ethos c'est le choix. Donc la clé que c'est que chacun puisse vivre en accord avec ses choix, et que dans le cas où une disposition prise par assemblée ne corresponde pas à son affinité, il la respecte par choix et par amour de la démocratie. Au fond si on paie tous nos impôts, c'est pas parce que si on ne les paie pas a des ennuis. C'est aussi parce que ça va dans le package de protection sociale qui nous protège. D'ailleurs les seuls qui veulent s'y soustraire c'est ceux qui y gagnerait à ne plus en payer, soit parce qu'ils ont déjà les moyens de se protéger, soit parce que le cadre actuel des impôts ne les convient pas.
Là faisabilité de cet idéal tiens dans la conjoncture. Toi tu pars de notre système autoritaire parce que ça fait longtemps qu'il existe et parce qu'il a tout de même des réussites. La chose que j'aimerais te rappeler, puisque tu l'as surement vu dans le documentaire sur l'anarchie "Ni Dieu Ni Maître", c'est que cette faisabilité de l'ordre sans le pouvoir est possible. Une anarchiste espagnole disait que l'idéal anarchiste avait été rendu possible parce que plus de 50% de la population y était favorable et acteur. L'ordre tiens dans l'inertie du peuple.
Je t'avoue avoir du mal à concevoir une faisabilité de l'ordre sans pouvoir, parce qu'il y a trop de différences entres les classes sociales et les individus eux-mêmes.
- Socialement, il faudrait effectivement que la très grande majorité des individus adhèrent à une éthique commune, mais aujourd'hui ça me semble impossible dans l'état actuel des choses. Et vu le nombre de corrompus, je me dis que plus d'autorité à l'égard de quelques puissants privilégiés permettrait un peu plus de justice dans notre société. Pour ce qui est d'un avenir sans autorité, là dessus je reste sceptique je t'avoue..
- Individuellement, il me semble essentiel que l'humain se structure dans sa propre psyché, et qu'une certaine autorité peut lui permettre de trouver une unicité conciliante. Disons que si le consommateur de stim ne se refrène pas, il aura de grandes chances de se nuire à lui-même en abusant, faute de se maitriser.
En regardant les multiples définitions d'autorité, j'ai retenu celle-ci : "Chose qui, par sa valeur reconnue, peut servir de référence, d'appui à une démonstration".
De là je me dis qu'il y a donc un équilibre à trouver dans la dialectique que tu proposes, qu'elle soit libertaire au niveau sociétal, ou culturelle au niveau de l'éducation des individus. L'autorité peut servir de référence quand il s'agit de se poser une limite, de savoir que si l'on dépasse un certain point, on risque d'en pâtir. A partir de là c'est un équilibre à trouver, au fil de son évolution, parce que la société est dans un perpétuel changement, comme l'humain qui grandit tout au long de sa vie, donc il faut constamment se redéfinir des cadres et les limites de ses possibles, et je vois là l'autorité comme un moyen, parce qu'il arrive qu'un bon coup de pied au derrière pousse à l'action.
Pour résumer mon idée, il s'agirait d'une part d'être juste sans tomber dans la sévérité et la domination autoritaire, et d'autre part de se maitriser sans s'imposer des restrictions nuisibles, ou d'être trop laxistes, ce qui est tout autant nuisible pour soi, et la société. Je pense qu'il faut se tenir droit dans son esprit, pour être honnête, respectueux et fidèle tout en gardant son identité. Et que sans une certaine part d'autorité pour se référer à un idéal éthique, on ne peut pas trouver cette équilibre morale pour se structurer d'abord verticalement, et ensuite s'impliquer dans le développement d'une société horizontale.
Comme l'a dit Groovie, on est encore bien trop dépendant aux coups de bâtons, en plus du fait que les instances sont aujourd'hui si puissantes en isolant et individualisant des personnes qui n'en ont plus trop rien à fiche, qu'il va falloir lutter fort pour retrouver une dignité et une souveraineté qu'une minorité s'est efforcée de soustraire à la majorité. Je ne veux pas tomber dans une vision ultra pessimiste, mais ça fait 3 ou 4 ans que j'en prends plein la tronche en découvrant toujours plus à quel point le monde du travail n'en a plus rien à faire de l'humain, et si j'essaye de me rassurer en me disant que c'était bien pire avant, je me demande ce qu'il va advenir du travail en général, ainsi que de la part que va prendre l'autorité en l'occurrence, en devenant plus pressante et en perdant toujours plus les gens forcés de s'abrutir au travail.
En fait je ne vois pas l'autorité comme fondamentalement mauvaise, mais comme un moyen de dire aux gens de se réveiller pour reprendre leurs droits, afin de combattre justement une autorité qui les opprime. Pour adopter ton point de vue, il s'agirait de combattre un mal, avec un mal