A la recherche... du manque ? (opiacés)

[jackteur]

Du point de vue de quelqu'un qui n'a pas l’expérience du craving, très peu des stupéfiants et qui aime l'abstraction... on pourrait reformuler ça...

Dans l'esprit du "soignant", le toxicomane recherche un état High, qui va dérégler ses cycles.
Soigner dans cet état d'esprit veut dire combler les "manques".
En remplaçant le produit, en créant une stabilité dans le temps, le patient devrait se reconstruire...
tout a coup, le soignant se dit... dans certains cas, on crée la stabilité... et le patient se reconstruit pas.
les psy étant friands d’échanges symboliques, il se dit... et si certains patient avait transférer "l'envie de plaisir" dans le manque...
Comme un masochiste, qui ne prend pas forcement de plaisir a souffrir, mais plutôt dans la résolution de la souffrance... le plaisir de ne plus avoir mal...

"A bien y réfléchir, je me dis qu'on se trompe peut-être fondamentalement au sujet de la toxicomanie. Je me demande si la finalité ne serait pas, pour certains usagers, la recherche du manque, bien plus que celle des produits eux-même".

je recherche le manque, car il est synonyme de plaisir a venir.... comme l'odeur du café, garder sa clope au bec avant de l'allumer, la période avant la monté d'un prod, le moment où mon partenaire enlève ses sous-vêtements ...

 

[Soroy]

Je me retrouve assez bien dans cette recherche du manque. Je veux dire, le craving n'est pas une expérience spécialement agréable, mais qui n'a pas déjà obtenu des choses positives de ces moments de tristesse ? Des réflexions noires plus justes que d'ordinaires ?

je recherche le manque, car il est synonyme de plaisir a venir

Totalement d'accord. On peut même aller plus loin et dire que l'on recherche aussi tout ce qui est assimilé à la drogue, en passant notamment par le fait de vouloir "se buter" parfois.

 

[lloigor]

Avec un usage décroissant et bien calibré d'opiacé/opioïdes, il est possible de se sevrer sans éprouver de symptômes de manque.

Je suis pas franchement d'accord avec ce passage, par expérience.
"Sans éprouver de symptomes de manque" me semble un peu exagéré, car un sevrage sec même aidé d'une énorme pharmacie y aura toujours des passages difficiles.
Et les sevrage sous TSO, comporte eux aussi des moments difficile on l'on ressent le manque.

Après tu as dit "il est possible", oui je pense mais un très faible minorité alors.
Je pense plus qu'a 90% on passe forcement par du manque, qu'il soit peu douloureux et court, ou douloureux et long.

En revanche je suis complètement d'accord avec le reste de ton poste sur la partie psychologique.

concernant la remarque du psy, oui pourquoi pas ... (mais pas pour les opi alors Imo)

LLoigor

 

[evilbrood]

Après ça dépend de ce que l'on entend par "symptôme de manque".
Parce que effectivement c'est possible de se sevrer des opiacés sans ressentir de manque physique, en diminuant très doucement et en finissant par la méthode chinoise pour la méthadone par exemple (On mélange tout le stock de méthadone, sous forme de sirop et tous les jours on prend sa dose et la remplace par du sirop neutre, ainsi on diminue les doses de plus en plus lentement).

Après il y a aussi le manque psychologique, et là c'est une autre affaire...

 

[lloigor]

Oui ca dépend de ce que l'ont entend.

C'est pour cela que j'ai précisé "qu'il soit peu douloureux et court, ou douloureux et long", c'est sur que nos jours on évite facilement les bonne crise de "cold turkey".
Mais ressentir des chaud/froid passagé par exemple, ou de l'hyper-sudation, sont des "symptômes de manque", que l'ont ressent forcement durant la diminution d'un TSO donc sont sevrage.

Et encore plus sur un sevrage sec (malgré toutes l'aide de molécule qu'on pourrai avoir)

Si on seraient assuré de ne ressentir strictement aucun symptômes de manque du début a la fin du sevrage, je pense que les cure et autres TSO se passeraient bien mieux.

LLoigor