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Le sexe, la drogue et le consentement

Tridimensionnel

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Avec les dernières affaires, on a beaucoup parlé du consentement dans les relations sexuelles, et ça a été l’occasion pour beaucoup de découvrir les acceptations actuelles de ce terme : pas dans le sommeil, pas en cas de chantage affectif ou d’oppression, et pas lorsque la personne n’est plus en état de prendre une décision. Généralement, on prend ce dernier point pour souligner le risque que peut être le sexe en état d’ébriété avancée : on reconnaîtra tous que l’alcool modifie fortement le jugement et les capacités de réaction de l’un comme de l’autre. Par exemple, dans le cas d’une agression, la personne active peut ne pas se rendre compte de la résistance de l’autre (ou la tenir pour négligeable dans un accès de colère), et la personne passive peut se trouver incapable d’exprimer un refus, ou même de comprendre ce qui lui arrive. Aussi, on convient généralement que baiser en étant bourré n’est pas une bonne idée. C’est aussi dans ce genre de situation que le GHB a trouvé le triste surnom de « drogue du viol ».


Peut-on considérer qu’en état de conscience altérée le consentement d’une personne est potent ? Ceux qui ont déjà pris de la MD connaissent ce moment où, le lendemain, on se rend compte qu’on a ouvert son cœur à plein d’inconnus, que des gens auxquels on ne pensait jamais en parler connaissent nos secrets intimes, et qu’on a témoigné de l’amour de façon complètement impudique et exagérée à des personnes qui n’en méritaient pas tant (ou alors avec moins de fleurs). À ce moment on se sent un peu con, un peu nu, un peu floué. Mais qu’en est-il lorsque c’est son corps qu’on a ouvert ? Si, en se réveillant, l’on se rend compte qu’on n’aurait jamais fait ça en temps normal, et qu’on regrette profondément : quelle était la valeur de notre consentement ? N’était-il pas biaisé ?
À ce niveau les drogues ne sont pas égales ; les opiacés nous coupent des émotions négatives, les benzos et l’alcool nous désinhibent puis nous stonent, les psychés exacerbent nos sensations… Quelles sont les substances adaptées au « safe sexe » ? Avec lesquelles vaut-il mieux éviter de se toucher mutuellement la nouille ?


Le sexe, ça se fait à deux (ou plus). L’objet de ce topic n’est pas de stigmatiser des usagers en disant « faire ça, c’est être un violeur » (le jugement étant altéré des deux côtés), mais de tenter de poser les règles, la RDR qui, au-delà de la protection contre les grossesses et les IST, prendrait soin de l’intégrité physique et morale d’usagers sexuellement actifs. Je parle bien sûr du cas où les deux personnes ont pris de la drogue, parce que la situation où une personne clean profite de la défonce d’une autre pour avoir un rapport avec elle est de toute façon très malsaine.
J’allais dire que le niveau d’intimité préalable est une donnée mais en fait elle n’est pas suffisante, les viols conjugaux sont une réalité, on ne peut pas se baser sur le consentement passé de notre partenaire habituel pour présupposer qu’il sera désirant cette fois-là aussi.


Voici ce qui me vient en tête (certaines idées marchent aussi lorsqu’on est sobre mais c’est peut-être spécialement important dans ces contextes) :
- Demander l’autorisation à chaque étape importante (toucher une zone sexuelle, pénétrer...)
- S’assurer que le consentement de l’autre n’est pas de la passivité mais une volonté active de faire du sexe avec nous : le terme « consentir » est biaisé, l’idée n’est pas d’avoir un rapport où l’autre accepte, mais un rapport où l’autre a envie.
- Prendre en compte la substance consommée : chez l’autre, relativiser les réactions à l’aune de la défonce ; chez soi, se demander quelle est la part de drogue et la part de désir véritable.
- Peut-être éviter toute pénétration ? (quelques caresses peuvent faire un bien fou et parfois supérieur à une pénétration qui, elle, engage plus fortement l’intégrité et donc est plus susceptible d’être regrettée)


Qu’en pensez-vous ?
 
Je pense qu'en suivant quelques règles on peut grandement limiter les risques de débordement :

Bien connaitre le produit qu'on prend et connaitre ses limites si on en prend en groupe.
Toujours avoir un ou une bonne pote qui peut s'occuper de nous en cas de problème.
Ne pas se retourner la tête avec des inconnus ou des gens en qui ont a pas entièrement confiance, pour moi c'est du bon sens mais pour beaucoup c'est normal de se mettre dans des états "minables" devant des inconnus.
Savoir faire la différence entre quelqu'un de consentant qui kiff le moment présent et une personne totalement déchiré qui sait plus ce qu'elle fait (c'est franchement pas très dur une fois qu'on connait un peu les drogues consommés).

Après les histoires de consentement, de regret le lendemain etc... ça me parait compliqué d'en parler comme ça vu tout les éléments à prendre en compte, je pense que c'est plus une question de feeling qu'autre chose quand tu le fais défoncé avec un inconnu, c'est souvent difficile de faire la part des choses dans ce genre d'histoire.
J'imagine que pour une fille qui regrette le lendemain c'est plus facile de se dire que c'est la faute de l'autre plutôt que d'assumer sa connerie, alors qu'un mec aura plus tendance à avoir honte et à se sentir con, les hommes étant moins touchés par les problèmes de viols.

Par contre je pense pas qu'une drogue puisse transformer quelqu'un en violeur, faire une connerie et mettre ça sur le dos de la drogue ça marche pas.

(Ceci est un message d'homme cisgenre)
 
Un truc à faire aussi et selon la possibilité et la relation avec l'autre, c'est de définir les règles avant toute consommation.

Comme ça on est sur que c'est authentique.

Une amie à moi était en couple, on est allé à un concert et avant de se faire un candy-flip, elle m'a simplement demandé que si jamais elle avait envie de moi tripée et tazée, qu'il ne fallait pas le faire.
​​​​​
Et une fois en plein trip, elle a commencé à vouloir m'embrasser et même un inconnu avec qui on avait commencé à faire la causette.

Puis elle voulait coucher avec nous, lui comme moi lui avons simplement rappelé qu'elle était complètement raid et que ce n'était pas le bon moment. (D'ailleurs il était grave cool cet homme pingouin)

Le lendemain elle m'a tellement remercié de n'avoir rien fait avec elle, du coup une relation de confiance véritable a pu se créer entre nous et ça c'est grave cool ! x)

​​​​​​J'étais au moins autant déchirée et j'avais tout autant envie, je pense que si on veut le bien de l'autre on ne peut pas faire ça en toute âme et conscience, même déchiré totalement...

(Message d'une femme transgenre)
 
Par contre je pense pas qu'une drogue puisse transformer quelqu'un en violeur, faire une connerie et mettre ça sur le dos de la drogue ça marche pas.

Ducoup lit bien mon expérience. Je m'en fou de ce que tu pense de moi, mais peut être que ça t'éclairera si toi tu te pense à l’abri de tout acte néfaste envers quelqu'un.
EDIT : Je précise que je suis conscient que ce n'est pas de la faute de la drogue, que J'AI fait une ÉNORME connerie par ma consommation irraisonnée et par un enchainement de circonstance qui m'ont amené a faire cet acte. Si je peux me retrouver dans cette situation, je pense que d'autres peuvent totalement s'y retrouver, donc je partage ma triste histoire à ce niveau.

Faites même attention à vous même dans le cas de consommation extrêmes. Je me suis retrouvé à forcer ma copine il y a très longtemps. J'arrive pas à dire violer, est-ce qu'on est vraiment un violeur quand on fait un acte sans rien capter de ce qu'il se passe, par pur réflexe corporel? 5 jours de stimulants sans sommeil pour moi, 3 jours pour elle. J'étais en psychose amphétaminique et ma copine défoncée aux benzos sans aucun tonus musculaire (je devais la porter à chaque fois qu'elle devait aller aux chiottes). Elle n'avais plus assez de tonus musculaire, et moi trop délirant, je lui ai fait l'amour alors qu'elle ne voulais pas mais n'as pas réussi a bouger assez pour me le faire comprendre sur le moment (je ne me rappelle de presque plus rien à part que je croyais avoir un rêve érotique).

Je n'ai compris que plus tard que j'avais fait quelque chose de grave quand j'ai émergé après avoir dormi un peu et qu'elle m'as expliqué. Je l'aimais profondément (ma première copine), et elle m'aimais profondément. Même si je lui ai fait mal sur le moment, elle ne m'en a pas voulu et m'as directement pardonné (on est resté ensemble plus d'un an après, j'ai fini par la quitter car nous nous enfoncions tous les 2 dans la toxicomanie sans être positif l'un pour l'autre). Par contre moi j'ai vraiment été traumatisé, dans l'image de moi-même, et dans ma sexualité, et cela pendant des années. Ça m'as totalement détruit ma confiance en moi et j'ai galéré à la retrouver petit à petit. Le truc qui m'as aidé à dépasser ça et à avoir un déclic, c'est l'EMDR. Pour la partie sexuelle, on m'a prescrit du cialis (lorsque j'en ai eu mare de galérer et de mettre des années pour être assez en confiance avec une nana) et ça m'as beaucoup aidé à avoir un déclic final, à retrouver du plaisir dans le sexe puis finalement à jeter cette béquille. Croyez moi c'était un chemin long et pénible.

Enfin voilà c'est une histoire hardcore pour vous donner l'idée de ce qu'un abus de produit peu donner, même si l'on se considère comme le mec le plus gentils du monde. On a chacun une bête en soi, une ombre, et il vaut mieux le savoir pour pouvoir la contrôler. Je rejoint Jung là dessus...
 
Pour parler d'expérience, j'ai eu deux expériences assez confuses de sexe  sous LSD et champignons, ça ne c'est pas forcément mal passé mais à des moments j'avais très envie, 5mn plus tard, je me mettais à trouver ça malsain, ce n'était pas entièrement désagréable, mais assez mindfuck, et un trip, souvent c'est bien assez mindfuck comme ça, la principale gene, je crois venait du fait que l'on avait du mal communiquer à l'autre ce que l'on ressentait à cause du psychédélique . 

Donc je pense que pour ce qui est des produits ayant un effet mental avec plus ou moins de confusion ou déshinibition, c'est une bonne chance d'en parler clairement avant d'être trop perché pour y parvenir confortablement . 

Sinon, je me pose pas mal de questions sur le role de l'alcool en tous cas on observe que c'est largement accepté mais pour moi, c'est justement un des produits avec lequel il faut être prudent et sa banalisation/ légalité peut nous pousser à oublier que c'est aussi, une drogue psychoactive .
 
Trickster a dit:
J'imagine que pour une fille qui regrette le lendemain c'est plus facile de se dire que c'est la faute de l'autre plutôt que d'assumer sa connerie, alors qu'un mec aura plus tendance à avoir honte et à se sentir con, les hommes étant moins touchés par les problèmes de viols .

(Ceci est un message d'homme cisgenre)

C'est fou que personne n'ai réagit à ça. Tu commences une phrase par un simple regret et avoue à demi mot à la fin que c'est surement un viol. T'as pas honte?
 
J'pense que si tu avais pris ce thread depuis le début, ça serait pas ce message que t'aurais prit en aparté...

Sauf que les autres ont été supprimés.
 
Bon, je ne fais que poster des traductions en ce moment, mais aussi, il y a tellement de ressources hyper intéressantes en anglais...
Je feuilletais en ligne le Global Drug Survey 2019 quand je me suis apperçu qu'une des sections était dédiée aux questions de sexe, de drogue et de consentement... oups, mais c'est le sujet de ce topic ça ^^
Donc des données chiffrées, sur un échantillon très large et récoltées par des personnes sensibilisés à nos expériences, ça fait plaisir !
J'me suis donc fendu d'une petite traduction personnelle des parties charnues du rapport ! Les données brutes et les graphiques sont disponibles ici : https://issuu.com/globaldrugsurvey/docs/gds2019_key_findings_report_may_16_ à partir de la page 190.
GDS2019 a dit:
Background
D’Hollywood à Westminster, les incidents de mauvaises conduites sexuelles reçoivent généralement une grande attention de la part des médias. Cependant, les profils et les cas qui dominent les gros titres ne représentent qu’une fraction des violences sexuelles, la grande majorité de celles-ci restant non-signalées.
L’alcool et les autres drogues jouent un rôle compliqué dans la façon dont la violence sexuelle est comprise. La recherche a démontré un « double standard » dans la perception publique des assauts sous influence : les agresseur.ses drogué.es tendent à être tenus moins responsables de leurs actions, tandis que les victimes drogué.es le sont généralement plus.
GDS2019 a collaboré avec la chercheuse en drogue et en sexe Alexandra Aldridge pour étudier l’intersection entre altération de conscience, consentement et agression sexuelle.
GDS2019 souhaitait explorer l’expérience individuelle des personnes dont on a profité alors qu’elles étaient droguées. Nous avons demandé qui était impliqué, qui se trouvait dans les environs et où a eu lieu l’incident. Nous avons demandé si ces incidents ont été signalés, y compris à la police ; quand la réponse était négative, nous avons demandé pourquoi.
Nous utiliserons les résultats pour aider à construire des interventions de réduction des risques et d’aide aux victimes, afin de nous assurer que personne d’autre que l’agresseur.se ne soit tenu.e responsable d’une agression sexuelle.
 
Démographie des personnes dont on a profité au cours des douze derniers mois
De l’échantillon global (>120,000), environs 14 % (>11,000) ont rapporté avoir été abusé.e au cours de leur vie en étant sous emprise. 4 % ont rapporté l’avoir été au cours des douze derniers mois.
Ces dernières se sont vu proposées de compléter une section spécifique à propos de l’incident récent. 75 % (>2,300) ont accepté.
De ces dernières, 30 % vivent en Allemagne, 11 % en Australie, 11 % aux USA, 10 % en Grande-Bretagne et 4 % en Nouvelle-Zélande ; les autres venaient d’autres pays.
28 % s’identifiaient comme un homme, 69 % comme une femme et 3 % comme non-binaire ou d’une autre identité. L’âge moyen des hommes était 25, l’âge moyen des femmes et des non-binaires 23.
57 % s’identifiaient comme hétéro, 31 % comme bi, 7 % comme homo, 3 % une autre réponse et 2 % ont préféré ne pas répondre.
 
Mise en évidence
Les incidents rapportés d’abus sous substance étaient plus nombreux chez les femmes (29 % au cours de la vie, 8 % dans les douze derniers mois) et les non-binaires (28 % au cours de la vie, 10 % dans les douze derniers mois). Les hommes étaient 6 % à avoir été abusés sous substance au cours de leur vie, et 2 % au cours de douze derniers mois.
Les individus s’identifiant comme bi étaient les plus nombreux à subir des agressions en étant sous substance, hommes (9 % - 5%) et femmes (35 % - 14%) confondu.es.
Lors de la description de l’incident le plus récent, l’alcool était la substance la plus souvent consommée : 88 %, dont 55 % sans combo. La seconde plus consommée était le cannabis (24%) (note de Tridi : le GHB ne représentait que 2 % des cas).
67 % des incidents avaient lieu dans une habitation privée.
70 % des agresseur.es étaient connu.es de leurs victimes.
74 % des personnes abusées avaient des connaissances non loin au moment de l’incident.
26 % des personnes abusées ont rapporté avoir consenti au début d’une activité sexuelle.
97 % des personnes abusées n’ont pas rapporté l’incident à la police, et ça ne varie pas en fonction de la gravité de l’acte.
 
Résumé
Nos résultats contredisent les mythes suivants : « seules les femmes sont victimes de viols » ; « le danger vient de l’inconnu » ; « les femmes sont surtout en danger lorsque seules dans la pénombre ».
La démystification a une grande importance dans les processus éducatifs visant à prévenir les violences sexuelles sous influence. Ces messages ne doivent pas seulement consister en stratégies pour évité d’être violé.es ; au contraire, ils devraient promouvoir une éthique de comportement sexuel où les individus sont encouragés à considérer l’effet des drogues sur leur ressenti de la sexualité ainsi que sur celui de leur entourage.
Nos résultats montrent aussi l’importance de considérer la complexité du vécu des personnes agressées : 43 % rapportent n’avoir pas rapporté leur expérience à la police parce qu’elles se sentaient en partie responsables de l’incident. De la même façon, de précédentes études ont montré que les sentiments de culpabilité et de honte sont fréquents parmi les victimes d’abus sexuels (Weiss, 2010 ; Hlavka, 2017).
26 % des victimes avaient consenti à l’initiation de l’activité sexuelle, ce qui montre que le consentement doit plutôt être considéré comme un processus courant tout au long de la rencontre sexuelle.​
 
Article de Vice pas trop naze, qui aborde cette problématique avec des nuances interessantes. Ça vulgarise et commente la première étude sur le sujet (il était temps !). Je vous joins des extraits :

Bien sûr, il y a celleux qui soutiennent avec véhémence qu'une personne sous l'influence de la drogue ne peut en aucun cas consentir à des rapports sexuels. Cependant, cette étude suggère que, pour beaucoup de gens, la drogue permet d’explorer des territoires qu’iels n’exploreraient jamais en étant sobre.

Les résultats sont mitigés. Il y a celleux qui pensent pouvoir donner leur consentement lorsqu’iels sont défoncé·es, et celleux qui n'en sont pas si sûr·es. Parmi les autres conclusions, on peut citer la perception selon laquelle si une personne est défoncée, elle est automatiquement excitée et donc plus « sexuellement disponible », bien que le désir ne soit évidemment pas synonyme de consentement. De plus, il est normal que les résultats varient en fonction des substances et des mélanges.

Le modèle du « consentement affirmatif » – celui pour lequel un « oui » franc et enthousiaste est enregistré à chaque étape du rapport sexuel, qu’il y ait pénétration ou pas – est largement considéré comme le plus fiable. Mais les recherches ont conclu que, dans le contexte de rapports sexuels sous l'influence de la drogue, le consentement affirmatif pourrait être insuffisant. Après tout, une personne peut donner son consentement verbal tout en étant si dissociée de la réalité qu'elle ne sait pas à quoi elle consent.

Le modèle du consentement affirmatif est le plus répandu, mais je pense que nous devons prendre du recul dans ce contexte. Le Mental Capacity Act de 2005 s’appuie sur un éventail beaucoup plus large pour évaluer la capacité mentale, par exemple : la personne peut-elle enregistrer de nouvelles informations ? Peut-elle évaluer de manière réaliste les risques et les conséquences ? Peut-elle communiquer efficacement sa décision ?

Si qqun veut se chauffer à lire l'étude en question : https://www.tandfonline.com/eprint/KXV6DJMBXT9G4CF3QINA/full?target=10.1080/00224499.2019.1706072
 
Super compliqué comme sujet. Je me suis déjà heurtée à ça en free, on avait envie l'une de l'autre, moi je réfléchissais peu vu que c'était elle qui avait commencé à me faire des avances, mais ensuite elle m'a dit un truc du genre "non, pas la première fois ensemble sous prods, moi je sais que tu me plais même sobre mais j'ai trop peur qu'il y aie un problème de consentement de ton côté". Et... ouai grave je comprends c'était bienveillant, sauf que perso il me faut précisément des drogues pour me désinhiber la plupart du temps^^" Je me retrouve grave dans ce passage:
Cependant, cette étude suggère que, pour beaucoup de gens, la drogue permet d’explorer des territoires qu’iels n’exploreraient jamais en étant sobre.
Du coup on a rien fait, et plus tard on était trop gênées/timides, ou c'était pas le moment... Au final il s'est jamais rien passé.

Mais ouai je suis d'accord qu'éviter un problème de consentement est plus important que tenter de dépasser ses inhibitions, évidemment.
Donc mouai c'est du cas par cas mais c'est compliqué, surtout si on connait pas assez la personne en amont. Du coup frustrant, mais je comprends la prudence.
 
Morning Glory, peut-être qu'en sautant le pas d'en discuter sobre, vous pourriez ensuite vous autoriser à re-proder afin que tu puisses en profiter ?

Je vous joins un texte écrit par @RobinD,  modérateur du groupe facebook NDD, qui donne son avis sur cette problématique.


RobinD a dit:
Comme vous avez pu le constater on parle parfois ici de drogues et puis parfois on parle aussi de cul. Parfois on mélange les deux volontairement (chemsex) ou parce qu’on consomme dans des endroits privilégiant les rencontres qui peuvent amener à du sexe ou non.

Bref tout cela amène à discuter de la relation entre drogues et consentement, mais aussi drogues et prise de risques.
Je l’ai déjà dit dans un post précédent, faire la fête c’est s’affranchir de barrières sociales, sortir parfois de normes qui enferment nos sociabilités dans des carcans, s’ouvrir des horizons. Souvent les produits aident à transgresser ses limites parce qu’ils désinhibent, parce qu’ils stimulent les sens, parce qu’ils permettent des partages de voyages communs dans des paradis artificiels.

Mais ces voyages sont aussi des voyages individuels et peuvent clairement brouiller nos façons de percevoir les envies et désirs de nos potentiel·les partenaires. Le consentement et la consommation de produits psychoactifs est un sujet qui souvent est considéré comme une espèce de zone grise, puisqu’une personne sous l’influence de produits est-elle capable de donner ce que l’on appelle un consentement libre et éclairé ?
Évidemment le produit joue beaucoup dans cette réponse, on parle souvent du GHB/GBL comme drogue du viol (les médias ont beaucoup joué sur la réputation de cette drogue) mais on oublie que la première drogue utilisée dans des viols sous contrainte chimique c’est l’alcool, parfois mélangé avec d’autres produits (souvent des benzos, bien plus facile à se procurer que du GBL).
Une personne qui prend de la cocaïne, ou du speed n’aura pas du tout la même capacité de prendre des décisions qu’une personne sous MD, K ou Lsd par exemple : les drogues jouant sur les sens créent souvent une désinhibition rendant flou le consentement, d’où le fait de ne jamais oublier de communiquer.


Est-ce qu’il existe des solutions face à cet état de fait ?
Tout d’abord se rappeler qu’offrir un produit à une personne dans une perspective de relations sexuelles (ajout de Tridi : si la personne n'est pas au courant de cette perspective), c’est brouiller son consentement et c’est un viol ; que le consentement n’est jamais définitif, s’enlève à tout instant, se demande à tous les moments d’une relation ;  que même si c’est votre partenaire sexuel habituel vous n’avez pas à penser que le consentement est automatique ; que même dans une sexparty les corps présents sont pas à votre disposition.

Vous pensez que c’est une évidence ?
Pourtant les chiffres nous démontrent que non : toutes les études démontrent que la plupart des femmes (parce que oui quand on parle de viol, on parle d’un système qu’est le patriarcat qui est la domination sociale, économique, sexuelle des hommes sur les femmes) seront violées et/ou agressées dans leur vie.
En tant qu’hommes on est éduqué et construit socialement à être prédateurs, c’est un fait et une réalité indéniable, qui traverse toutes les classes sociales, et qu’on soit anarchiste ou fasciste, les violeurs sont partout.
Dur, trash, violent ? Bien que les chiffres soient nombreux et les statistiques peu fiable, on peut affirmer sans trop de crainte qu’une grande majorité des femmes seront victimes de viol et/ou d’agressions sexuelles dans leur vie, une très forte proportion ne porteront jamais plainte puisque à peine 1 coupable sur 10 sera condamné. Cela veut dire que l’on a tou·te·s sûrement dans notre entourage un violeur.

Le but n’est pas de partir à la chasse, mais de savoir être disposé (si on se sent la possibilité de le faire) à créer un environnement dans nos espaces de consommations pour que les victimes soient en capacité de prendre la parole tout en étant soutenues, d’être accompagnées à porter plainte ou non (cela revient à la victime, la police n’est pas tout à fait connue comme une institution bienveillante sur ces questions).
Je parle des femmes mais les agressions sexuelles et les viols existent aussi dans les relations de même sexe, et aussi, bien que de manière extrêmement minoritaire, sur les hommes.
Souvent dans les principes de bases de la réduction des risques, il y a une règle qu’on oublie trop souvent : on arrive avec ses potes, on repart avec ses potes, bref on veille les un·e·s sur les autres.

Parce que je suis un vieux briscard (et surtout pédé donc venant d’une communauté qui a été bien explosé par tout ça) qui a beaucoup traîné dans les milieux de teufeur·euses, d’injecteur·ices etc je rajouterais quelques petites choses rapides sur drogues et cul.
Quand on est high et qu’on baise, se protéger c’est pas forcément le premier truc qu’on a en tête et, de fait, on s’expose à chopper des IST (gonorhées, Chlamydia, Syphilis etc) ou plus grave le VIH.
Je suppose que vous savez tou·tes ici que le préservatif est votre ami, n’oubliez pas son meilleur copain le lubrifiant (quand tu prends des prods la lubrification naturelle c’est pas le best, ça évitera les craquages de capotes et augmente le plaisir).
Si tu t’aperçois le lendemain que en fait il y a pas eu de préso pour une autre raison ou une autre, tu as 48h pour te rendre dans n’importe quel service d’urgence pour chopper un traitement post exposition (c’est gratuit, ça dure 28 jours, c’est pas cool mais ça évite une possible transmission VIH), et sinon fais toi dépister régulièrement (https://vih.org/cegidd/ : liste des centres anonymes et gratuits en France) parce que à part le VIH ça se soigne facilement quand même.
Allez un peu de courage encore 2 trucs importants : il existe aujourd’hui un traitement dit pré exposition donc à prendre avant des rapports qui permet d’éviter les transmissions appelé PReP (contacte-moi si tu veux des infos supplémentaires sur la question).
Bon et si jamais tu es séropositif au VIH, les traitements sont aujourd’hui très bons, et permettent après un temps de d’avoir une charge virale tellement basse qu’on peut plus transmettre le virus à son ou sa partenaire.

Je sais, ça fait beaucoup d’informations dans une seule publication mais il semblait important de faire un point sur la question.
Nous nous devons à nous même de déconstruire en permanence nos pratiques, nos manières d’être, et nos représentations si on veut pouvoir aller de l’avant.
 
Morning Glory, peut-être qu'en sautant le pas d'en discuter sobre, vous pourriez ensuite vous autoriser à re-proder afin que tu puisses en profiter ?
Ouai c'est ce qu'on s'était dit mais finalement les choses se sont mal goupillées, pis je sais pas ça faisait pas naturel, planifier de prendre de la drogue juste pour coucher, je sais pas ce qui m'a dérangée dans l'idée une fois redescendue de la première perche mais ça faisait bizarre.

Mais oui dans le fond tu as raison, ça aurait pu fonctionner comme ça.
 
LATE NIGHT THOUGHT
Si je me prend la tête je peux pas profiter.


De plus je demanderais jamais ouvertement à une inconnue si elle a envie de moi.
Je trouve ça trop lourd comme question.

Alors en général j'attend de me faire violer,
le maintien de mes pulsions est lourd mais pas autant qu'une peine de prison.

Profiter de l'inconscience de quelqu'un c'est rarement bien.
Regretter ses propre choix et actions c'est normal.
Mais il ne faut pas porter les autres responsables de nos erreurs pour se délester du malaise ou de la culpabilité.

Chacun prend ce qu'il aime.
Est responsable de soi.
Le viol c'est mal.
Mais c'est aussi de bons orgasmes!

Induire la fellation par la séduction reste pour les males de nos jour l'option la plus sécurisé
 
Induire la fellation par la séduction reste pour les males de nos jour l'option la plus sécurisé
.....mon dieu cette phrase oO .____.
Sinon heu... oui, c'est même la seule option possible je crois. (Grosse pression pour tous les timides j'avoue)


Chacun prend ce qu'il aime.
Est responsable de soi.
Le viol c'est mal.
Mais c'est aussi de bons orgasmes!
Et ça exactement faut le prendre comment?
 
Et beh... va pas confondre tes partenaires avec des plants de datura mon grand.
 
Hyosciamus a dit:
Le viol c'est mal.
Mais c'est aussi de bons orgasmes!

Induire la fellation par la séduction reste pour les males de nos jour l'option la plus sécurisé

Cancelled.

Effectivement séduction>viol en terme de sécurité par rapport à la loi, sur ce point to argument est assez inattaquable.
 
Peut-on consentir sous Datura ? Vous avez 4h....
 
Hyosciamus a dit:
Alors en général j'attend de me faire violer,
le maintien de mes pulsions est lourd mais pas autant qu'une peine de prison.

Si t'arrêtais de subir ça serait moins lourd je pense
 
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