Tridimensionnel
Cheval théorique
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Avec les dernières affaires, on a beaucoup parlé du consentement dans les relations sexuelles, et ça a été l’occasion pour beaucoup de découvrir les acceptations actuelles de ce terme : pas dans le sommeil, pas en cas de chantage affectif ou d’oppression, et pas lorsque la personne n’est plus en état de prendre une décision. Généralement, on prend ce dernier point pour souligner le risque que peut être le sexe en état d’ébriété avancée : on reconnaîtra tous que l’alcool modifie fortement le jugement et les capacités de réaction de l’un comme de l’autre. Par exemple, dans le cas d’une agression, la personne active peut ne pas se rendre compte de la résistance de l’autre (ou la tenir pour négligeable dans un accès de colère), et la personne passive peut se trouver incapable d’exprimer un refus, ou même de comprendre ce qui lui arrive. Aussi, on convient généralement que baiser en étant bourré n’est pas une bonne idée. C’est aussi dans ce genre de situation que le GHB a trouvé le triste surnom de « drogue du viol ».
Peut-on considérer qu’en état de conscience altérée le consentement d’une personne est potent ? Ceux qui ont déjà pris de la MD connaissent ce moment où, le lendemain, on se rend compte qu’on a ouvert son cœur à plein d’inconnus, que des gens auxquels on ne pensait jamais en parler connaissent nos secrets intimes, et qu’on a témoigné de l’amour de façon complètement impudique et exagérée à des personnes qui n’en méritaient pas tant (ou alors avec moins de fleurs). À ce moment on se sent un peu con, un peu nu, un peu floué. Mais qu’en est-il lorsque c’est son corps qu’on a ouvert ? Si, en se réveillant, l’on se rend compte qu’on n’aurait jamais fait ça en temps normal, et qu’on regrette profondément : quelle était la valeur de notre consentement ? N’était-il pas biaisé ?
À ce niveau les drogues ne sont pas égales ; les opiacés nous coupent des émotions négatives, les benzos et l’alcool nous désinhibent puis nous stonent, les psychés exacerbent nos sensations… Quelles sont les substances adaptées au « safe sexe » ? Avec lesquelles vaut-il mieux éviter de se toucher mutuellement la nouille ?
Le sexe, ça se fait à deux (ou plus). L’objet de ce topic n’est pas de stigmatiser des usagers en disant « faire ça, c’est être un violeur » (le jugement étant altéré des deux côtés), mais de tenter de poser les règles, la RDR qui, au-delà de la protection contre les grossesses et les IST, prendrait soin de l’intégrité physique et morale d’usagers sexuellement actifs. Je parle bien sûr du cas où les deux personnes ont pris de la drogue, parce que la situation où une personne clean profite de la défonce d’une autre pour avoir un rapport avec elle est de toute façon très malsaine.
J’allais dire que le niveau d’intimité préalable est une donnée mais en fait elle n’est pas suffisante, les viols conjugaux sont une réalité, on ne peut pas se baser sur le consentement passé de notre partenaire habituel pour présupposer qu’il sera désirant cette fois-là aussi.
Voici ce qui me vient en tête (certaines idées marchent aussi lorsqu’on est sobre mais c’est peut-être spécialement important dans ces contextes) :
- Demander l’autorisation à chaque étape importante (toucher une zone sexuelle, pénétrer...)
- S’assurer que le consentement de l’autre n’est pas de la passivité mais une volonté active de faire du sexe avec nous : le terme « consentir » est biaisé, l’idée n’est pas d’avoir un rapport où l’autre accepte, mais un rapport où l’autre a envie.
- Prendre en compte la substance consommée : chez l’autre, relativiser les réactions à l’aune de la défonce ; chez soi, se demander quelle est la part de drogue et la part de désir véritable.
- Peut-être éviter toute pénétration ? (quelques caresses peuvent faire un bien fou et parfois supérieur à une pénétration qui, elle, engage plus fortement l’intégrité et donc est plus susceptible d’être regrettée)
Qu’en pensez-vous ?
Peut-on considérer qu’en état de conscience altérée le consentement d’une personne est potent ? Ceux qui ont déjà pris de la MD connaissent ce moment où, le lendemain, on se rend compte qu’on a ouvert son cœur à plein d’inconnus, que des gens auxquels on ne pensait jamais en parler connaissent nos secrets intimes, et qu’on a témoigné de l’amour de façon complètement impudique et exagérée à des personnes qui n’en méritaient pas tant (ou alors avec moins de fleurs). À ce moment on se sent un peu con, un peu nu, un peu floué. Mais qu’en est-il lorsque c’est son corps qu’on a ouvert ? Si, en se réveillant, l’on se rend compte qu’on n’aurait jamais fait ça en temps normal, et qu’on regrette profondément : quelle était la valeur de notre consentement ? N’était-il pas biaisé ?
À ce niveau les drogues ne sont pas égales ; les opiacés nous coupent des émotions négatives, les benzos et l’alcool nous désinhibent puis nous stonent, les psychés exacerbent nos sensations… Quelles sont les substances adaptées au « safe sexe » ? Avec lesquelles vaut-il mieux éviter de se toucher mutuellement la nouille ?
Le sexe, ça se fait à deux (ou plus). L’objet de ce topic n’est pas de stigmatiser des usagers en disant « faire ça, c’est être un violeur » (le jugement étant altéré des deux côtés), mais de tenter de poser les règles, la RDR qui, au-delà de la protection contre les grossesses et les IST, prendrait soin de l’intégrité physique et morale d’usagers sexuellement actifs. Je parle bien sûr du cas où les deux personnes ont pris de la drogue, parce que la situation où une personne clean profite de la défonce d’une autre pour avoir un rapport avec elle est de toute façon très malsaine.
J’allais dire que le niveau d’intimité préalable est une donnée mais en fait elle n’est pas suffisante, les viols conjugaux sont une réalité, on ne peut pas se baser sur le consentement passé de notre partenaire habituel pour présupposer qu’il sera désirant cette fois-là aussi.
Voici ce qui me vient en tête (certaines idées marchent aussi lorsqu’on est sobre mais c’est peut-être spécialement important dans ces contextes) :
- Demander l’autorisation à chaque étape importante (toucher une zone sexuelle, pénétrer...)
- S’assurer que le consentement de l’autre n’est pas de la passivité mais une volonté active de faire du sexe avec nous : le terme « consentir » est biaisé, l’idée n’est pas d’avoir un rapport où l’autre accepte, mais un rapport où l’autre a envie.
- Prendre en compte la substance consommée : chez l’autre, relativiser les réactions à l’aune de la défonce ; chez soi, se demander quelle est la part de drogue et la part de désir véritable.
- Peut-être éviter toute pénétration ? (quelques caresses peuvent faire un bien fou et parfois supérieur à une pénétration qui, elle, engage plus fortement l’intégrité et donc est plus susceptible d’être regrettée)
Qu’en pensez-vous ?