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WatchpoRk

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Lullaby

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27/5/12
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Il fut un temps jadis où j'avais demandé s'il était possible que j'utilise un autre pseudo pour partager des trucs à vous et...
Flûte.

Je ne sais pas comment commencer ça.

Un jour j'ai demandé si je pouvais faire un double compte. J'avais pas su expliquer pourquoi.
Maintenant que tout le monde a une lyre (lol), je peux plus facilement expliciter ma demande, mais elle n'est plus d'actualité.
J'avais besoin d'un espace de communication partageable avec les humains qui tiennent à moi, mais pas avec mon pseudo pour choisir ce que je veux communiquer à qui.

Aujourd'hui j'ai besoin de communiquer avec ces humains, et avec vous, et puis depuis ça me va qu'ils lisent AUSSI ce qui peut les inquiéter.

J'ouvre cet espace pour y déposer des trucs, et si je l'ouvre aujourd'hui particulièrement c'est parce que je ne peux pas parler avec ma bouche, maintenant. Une amie incarnée dans le presque même espace temps que moi m'a demandé pourquoi j'pouvais pas parler, et je lui ai proposé de lui envoyer par mail un truc écrit y a quelques semaines je dirais, quant à cet état.

Il se trouve qu'un mail c'est trop limité pour nos problématiques, qu'ici je suis bien et que j'ai besoin de cet espace pour communiquer. Je copikol donc ce que j'ai écrit viteuf et sans prod.

C'était un jour où je pouvais enfin être dans ma grotte, après beaucoup de surmenage. C'est une sensation que je connais depuis petite. et qui se fait sentir très fort en ce moment dès que j'ai accès à une borne de rechargement, à savoir ma grotte sans humains adultes dedans, la nuit de préférence, toussa toussa toi-même tu sais.

J'ai pas encore écrit "bref", alors: Bref ! Je copikol ce que ma copinouche m'a demandé de lui expliqué. D'autres machins suivront.







Ma bouche
Se ferme alors qu’elle n’était pas ouverte. Si je cherche à exprimer son mouvement, c’est en faisant appel à l’image d’un coquillage qui se fermerait. A l’intérieur tout est vide et plein. Mur, contenant, imperméable, j’en sais rien; c’est pourtant doux, souple, délicat si j’avais pu.
Mais pour le moment il faut contenir. Ne pas perdre d’énergie par cette bouche; ne pas oublier qu’elle en apporte avec l’alimentation surtout. Ne pas oublier que parler c’est de l’énergie qui brûle.
Ça peut être une bonne idée, de brûler de l’énergie.
Ça n’est pas toujours adapté.
Aujourd’hui non seulement ça n’est pas le moment, mais c’est même l’inverse.

Tout mon corps ne me dit pas “communique !”, “respire dehors !” ou “enfin du soleil !”
Non: ma langue est à nouveau collée à mon palet.

J’avais remarqué, déjà la première fois, que ça me semblait porteur de sens. C’était en tout cas un réconfort, de pouvoir verrouiller ma langue tout contre mon palet, et mes dents, et leur absence.

Un moment où enfin juste, ok, là, on est une bouche qui perçoit et qui est fatiguée. On est, aussi, une bouche.
C’est pas anodin, l’envie de vomir.
Les nausées quand la lumière, le son, deviennent panique.
Et qu’en plus de ça il faut parler avec cette bouche, articuler avec cette langue, ces dents qui au fond n’avaient rien demandé d’autre que de pouvoir brouter tranquille leurs brins d’herbes….


L’important étant; est-ce que c’est bon, ou pas ?
 
Boarf, WatchpoRk ça me va.
Je ne sais pas encore à quoi ça va servir mais je sens que ça porte bien son nom.
A priori pour le moment je cherche surtout un moyen de me faire un peu mieux comprendre et vice et versa.
Comprendre, prendre avec. Plus on se comprend, plus on a de l'autre en nous, non ? (qui veut faire une blague nulle ?)

Ma bouche j'ai écrit ça fin Août je crois.
Je viens de relire un autre des rares trucs que j'ai eu besoin d'écrire, ça date du 7 Septembre.
Je le dépose comme ça parce que j'en ai besoin, et je sais que j'ai besoin d'exhiber pas mal de parties de mon intérieur parce que j'ai à coeur de continuer à essayer de communiquer pour ne pas rester seul avec ma propre compréhension.

Déjà que je me comprends à peine ! Du coup, si moi n'est pas compris dans moi... Je suis dissociée naturellement ? Ptetre bien pour ça que les disso me font me sentir complète !
Ah ah, j'arrête d'improviser je suis trop crevée: je reviens d'une semaine d'hp sur laquelle je reviendrai demain; j'adorerais faire un trip report parce que ça vaut le coup d'être raconté et souvenu, mais c'est pas ça que je ferai en priorité. J'y ai rencontré des gens bons (oui, je me fais toujours cette "blague" nulle) et parmi eux une personne super chouette qui est dans une situation de détresse. Et je pense qu'on pourrait au moins l'aider à trouver des pistes.

Bon, déjà je quoppicaule ce dont je disais quoi: j'ai pas envie de corriger les fautes de frappes ou de rendre des trucs plus clairs. pour l'instant c'est juste deux bouts de trucs que j'avais besoin d'écrire pour moi.





Je suis tellement fatigué, patron…
Is there anybody here ?


“Et vous le sentez où ? Vous le sentez comment ?”

Dans le ventre: c’était toujours “dans le ventre”. Vague et précis à la fois, redondant depuis toujours.

Hypothèses. Système nerveux entérique et régulation émotionnelle - éprouver les limites de mon corpspuis d’attendez, régulation ? Identification des émotion. Je ressens de la joie au coin des yeux avec une pincée d’aryl. Je sens l’émotion, dans mon corps, ce qu’elle est, ce que mon corps fait en la ressentant, ce que ça me donne envie de faire.

D’habitude ça m’envahit, ça devient moi d,’un bloc, et plus grand encore. Ça vient du ventre et c’est tout ce que je sais.
D’habitude j’ai besoin d’exploser, puis d’éprouver les limites de mon corps, d’avoir mal physiquement comme je ressens *dns mon ventre*
J’ai besoin de communiquer de dire de comprendre de demander de l’aide ou de dire ma Joie tout plein

Avec un peu d’aryl je pense à quelque chose qui me fait me sentir contente: le coin de ma lèvre se pince, le coin de mes yeux me chatouillent; j’ai envie de sourire et d’en parler à ma grand mère. Et je comprends pourquoi.

Depuis toujours on me reconnait ”une grande intelligence”.
Ok, l’intellect carbure. QI verbal optimal.

Mais la proprioception, savoir où j’ai mal et comment, apprendre à faire mes lacets, écrire proprement, ne pas tâcher mes affaires…
Savoir ce que ça me fait sentir cet événement, savoir que quand j’en crie c’est que j’ai peur, que je suis/semble en colère ou que je suis fière…
On a voulu me faire croire que je serais jalouse; ça j’ai eu l’occasion et le temps d’y réfléchir depuis mes 5 ans.
J’ai été jalouse, pas quand on a attendu de moi que je le sois; ni moi d’ailleurs. J’ai même mis beaucoup de temps à le reconnaître. Maintenant encore ça me parait vraiment peu compréhensible, du moins c’est flou.
(Et quand j’ai cru reconnaitre on m’a fait comprendre que c’était pas ça que j’étais censée sentir)

Ca s’équilibrait plutôt bien, au début.
J’aurais même pu faire avec si on n’avait pas tant tiré sur l’élastique.
Heureusement que je suis de bonne constitution.
Que j’aime l’intensité.

Heureusement que j’ai une famille, une famille de gens bons.
Heureusement qu’il y a eu les psychow et tous les “canards boiteux” qui ont précédés et suivis.
Que j’aime la vie, apprendre et les épreuves (et les 22/20).
Heureusement qu’il y a la Foi, je crois (ah ah).

Je vais avoir besoin de ma grotte.
Me reposer, recharger.
Appeler mémé, écrire à pépé.
Écrire pour moi, sur psychonaut.
Fermer ma bouche, toucher mon clavier, mes crayons, l’herbe et le bitume sous mes pieds, sentir les poils et l’odeur de ma chienne.

Tout à l’heure, j’ai bu l’eau qu’il y avait dans ma gourde, pour shaker mon manger en poudre.
Je l’ai tetée, comme au biberon, comme quand j’étais moins grande.
Je me suis ensuite allongée sur mon lit, en position foetale près de ma chienne que j’ai caressée. Le bras au dessus de mes yeux n’empechait pas ma respiration, que j’écoutais.



Comme petite, pendant ma sieste, avec Louloute.
A Clisson.



?
Une information se traite, une émotion se digère ?
Les deux peuvent se comprendre…
 
  • Point Biq
Les réactions: Beya
Je ne sais toujours pas exactement comment présenter ce dont j'ai besoin, mais je nous fait confiance, donc je tente.
J'ai besoin d'aide, ça ok, on le sait qu'on est soudés et qu'on ne se laisse pas tomber.
Mais disons que j'ai aussi besoin de convergence des luttes disons.


Tentative de mise en contexte; ma fille va être accueillie pendant une semaine dans un relai parental dépendant de La Croix rouge. Jusqu'ici j'ai tenu, tout compris, tout donné et même fait un emprunt en sachant que j'allais le payer derrière.
Sur le chemin du retour du dernier rdv avant cette fameuse semaine, mon humain communique.
Dommage, c'est pour me dire textuellement qu'il ne m'aime pas, ou plus.

Le fait est que mon humain est naze en communication verbale et en identification de ses propres besoins, et est certainement au même niveau burnoutesque que moi. J'eu dû me dire "ok, il se questionne là dessus parce que c'est une période difficile et que blablabliblouboulga".

Eh bah non, j'ai bien explosé, genre meltdown pour ceux à qui ça cause. Comment j'ai écrit ça tout à l'heure ? Le dernière goute du glacier ?
Bref, ça a été trop, je l'ai frappé alors qu'il conduisait et je n'y pouvais rien. Si Mia avait été dans la voiture je pense que j'aurais ouvert la portière pour "descendre" de la voiture plutôt que de risquer un accident. Instinct de survie, zéro.


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Faut savoir qu'à vue de nez je suis autiste, et quand j'ai lu Sorence un jour écrire un truc du genre "bawai normal on est tous neuroatypiques ici" (ok c'était pas du tout dit comme ça) je me suis dit mais MERDE, pourquoi personne n'en a parlé ici ? Parce que moi il a fallu que Tripleface, un ancien de 2012 pas encore mort, me dise qu'il avait été diagnostiqué et qu'il me suspectait la même chose et qu'en plus il avait abordé plusieurs........ et que Monsieur Mouette, lui non plus pas mort mais aurait pu, me dise qu'il avait aussi un drag......Bref ça m'a pris du temps quoi pour trouver pourquoi j'étais chelou et pourquoi ça fonctionnait aussi fluidement avec certaines personnes.
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Quand je me suis retrouvée dans ma grotte, je savais que tout était organisé pour ma fille, pour mon humain, pour moi. Mais la goutte du glacier fondu m'a fait prendre le pochon du disso que j'avais à ce moment là. j'ai pris tout ce qui restait en IM, soit environ beaucoup trop mais pas assez pour en mourir.

de fil en aiguille j'ai fini par écrire sur les murs de l'appart de mon humain, donc eux ils n'en avaient rien à carrer de ce que je comprenais je suppose, ils avaient juste peur.

Me suis retrouvée camisole, mon père à coté, moi qui tripait toujours. Si j'arrivais à en faire qu'une esquisse de rapport de voyage ce serait déjà ouf. Je sais pas pourquoi j'ai ce type de comportements d'auto sabotages, qui n'en sont pas vraiment, c'est un truc assez redondant dans mes parcours.

Dans tous les cas là c'était acté que je n'en pouvais plus, adjugé rendue.


J'ai donc atterri dans un endroit dans lequel on accueil les gens en crise. N'importe quelle crise. J'ai rencontré des personnes qui étaient là pour des crises comme j'ai pu en faire dans la voiture de mon humain. Et on s'est vite reconnues. Y avait aussi une personne qui m'a dit que je lui donnait du baume au coeur parce que je lui rappelait sa fille autiste.

Moi ma crise c'était une grosse perche qui a inquiété mon entourage donc franchement, c'est plutôt soft je trouve; je n'ai pas voulu attenté à ma vie, j'ai voulu clairement me mettre hors jeu pour une durée limitée. Normalement selon ma propre échelle de gravité, quelqu'un dans mon état on le met dans un chill out et à la revoyure quand t'auras fini de voyager. Genre on m'aurait laissée dans ma grotte en considérant le fait que j'étais à bout, c'était ok pour moi.
BAH FALLAIT PAS MONTRER TES SEINS SUR LA VOIE PUBLIQUE HEIN

Au moins j'ai exprimé des émotions que j'essayais de transmettre depuis longtemps aux quelques personnes qui m'entouraient.

Mais bref. Je m'attache aux humains assez vite, parait qu'on devient responsable de ce qu'on apprivoise.

Il y a là bas une personne adorable, qui m'a sécurisée tout de suite. Il est malade, Parkinson, et il commence à devenir parano. Il ne s'est pas renseigné sur sa maladie, il est seul face à ça, il se méfie des médecins qui doublent son traitement sans qu'il comprenne pourquoi. A moi il m'a fait confiance, et je me demandais si on ne pourrait pas l'aider à être moins perdu dans sa tête, lui qui n'a même pas choisi d'emprunter le labyrinthe.

Il m'a appelé en panique quand j'arrivais chez moi, finalement c'est lui qui m'a calmée 15mn plus tard.

Je me dis qu'on peut surement l'aider à être moins coincé dans sa tête s'il peut s'adresser à des inconnus qui peuvent lire les questionnements qu'il peut avoir sans pouvoir les poser aux médecins, à sa femme ou à tout autre être incarné.

Il m'a dit qu'il préférait que ce soit moi qui parle de sa situation plutôt qu'il s'inscrive direct -tu m'étonnes-
Bref, il me fait confiance et je vous fait confiance.

J'en sais rien s'il s'inscrira, en tout cas il aura le lien d'ici et saura qu'il peut éventuellement prendre la parole de manière anonyme. Parce que je suis sure qu'on peut partager des outils.


Depuis petite je le sais, moi je tisse des liens, je rafistole souvent, j'aime bien traverser. J'aimerais bien que vous m'aidiez à l'aider si jamais c'est possible; parce qu'en plus les unités sont sectorisées et il habite habituellement à côté de chez moi. Donc si on a su s'entraider...
Enfin voilà, fallait que je pose ça là comme ça venait.
 
Salut,
J'ai tout lu, je pense avoir tout compris, mais je ne vais pas écrire un paragraphe pour dire que je compatis, car tu le sais déjà, tu l'as écris plusieurs fois dans ton message, et puis c'est tellement d'info, je ne me sens pas de faire le tri pour donner une réponse adéquate.
J'en viens directement à ta dernière question : comment tu peux aider ton ami, dont si j'ai bien compris, le problème c'est qu'il a Parkinson et se méfie du corps médical ?
Je pense que tu peux l'aider, s'il a confiance en toi, en lui apprenant à faire ses propres recherches. Ainsi il aura les outils pour dialoguer avec les médecins. Il pourra leur montrer qu'il comprend sa maladie et qu'il a le vocabulaire. Ça les encouragera à lui donner des explications. Il pourra même négocier et parlementer. Ça lui évitera aussi de tomber sur des sources complotistes ou dramatisantes.

C'est important de savoir en premier lieu que certains médicaments contre Parkinson rendent impulsif. C'est le cas d'un membre de ma famille. S'il est sous neuro, ça pourrait expliquer l'augmentation des dosages. Ca change aussi le rapport au goût (gustatif). Il y a plein de trucs à savoir comme ça.

Il peut rejoindre des groupes Facebook de personnes ayant Parkinson et leur poser ses questions.
Ce serait, je pense, plus indiqué qu'un groupe de drogués...
 
Justement, il n'a jusqu'ici rien voulu savoir sur l'évolution de sa maladie, donc c'est compliqué.
Je vais lui donner le lien de ta réponse. Moi je fais des liens, après y a des trucs qui se passent des fois. Tu fais partie d'un groupe de drogué, mais tu ne te résume pas qu'à ça. Tu fais aussi partie des personnes qui a une expérience et une connaissance de sa maladie potentiellement digne de confiance.
 
Est-ce que tu sais pourquoi il ne veut pas connaitre l'évolution de sa maladie ? Ca lui fait peur, peut-être ? Le truc c'est que pour faire face au pouvoir médical il n'y a pas 36 solution, il faut pouvoir comprendre les termes du problème. Et puis moins on en sait, plus on est angoissé, car ça renforce le sentiment d'impuissance.
 
Je pense que ça lui fait peur. Ça me rassure personnellement de savoir, mais ça m'a souvent fait peur de décider de chercher.
 
Awi et quant au défaut de réponse adéquate; ça n'est justement pas (souvent) ce que je cherche. Ce que ça fait résonner, les trucs que vous savez et les questions qu'on se pose, j'aime bien aussi, ça favorise la sérendipité.
 
Ouais les copains.

Devinez quoi ? Je suis re en HP. Même schéma que la dernière fois en pire.
Comme déjà précisé j'avais dépassé la limite du burn out. Cette fois ci j'ai été dans ma grotte en urgence, avec ma chienne (et j'ai eu rapidement l'intuition que j'aurais dû la laisser avec mon humain). Tellement en urgence que je n'avais pas pensé à prendre mes médicaments avec moi alors que le temps où je savais aller seule à la pharmacie était largement passé.

Pendant plusieurs jours je n'ai presque rien mangé, alors que je faisais des efforts intenses pour le faire: aller à carrefour pour acheter des croquettes et du poisson micro ondable, prendre une boite de conserve en plus pour avoir un autre truc solide à me mettre dans le ventre, les faire chauffer puis les manger (pas les croquettes hein; autant je partage mon poisson avec Ganouille, autant je ne lui taxe pas de croquettes)... Même me faire de la poudre de manger à mélanger avec de l'eau j'ai d'abord trouvé ça compliqué, puis j'ai carrément oublié que je pouvais manger comme ça.

J'avais besoin, comme souvent, de disparaître ponctuellement, de m'enterrer sous un arbre quelques temps.
Le 3-meo-pcpy m'y a bien aidé; dès le premier trip de ce moment d'isolation, j'ai jeté mon téléphone dans un buisson, dans les douves du château près de chez moi.
Une durée indéterminée plus tard, alors que je voulais de plus en plus disparaître, j'ai carrément mis de l'eau dans mon pochon (il devait bien y avoir un demi gramme), j'ai mélangé vite fait et j'ai pris une dose indéterminée du mélange en plug.
Première fois je crois que j'ai eu une expérience de mort imminente (c'est comme ça qu'on appelle ça, non ?)

Ma mère est arrivée le lendemain de ce plug et m'a suggéré de retourner à l'hôpital; j'ai tout de suite accepté.
J'y suis donc allée de moi même, mais lorsque j'ai été seule dans ma chambre, encore bien perchée, j'ai eu comme une révélation; en fait c'est pas juste que j'avais pris de la drogue, il y avait bien pire. J'ai cru qu'on avait sexuellement abusé de moi et qu'on avait tué mes chiens. J'ai cru aussi que ma mère et le médecin, et tout mon entourage, le savait déjà mais ne m'avaient encore rien dit pour me préserver.
Alors j'ai fait une crise dans le couloir.
Direction chambre d'isolement, et mon hospitalisation libre s'est transformée en hospitalisation sous contrainte.

Je les comprends et je crois que pour les trois premiers jours c'était plutôt judicieux au cas où je n'aurais pas été réceptive à ce qu'on me dirait. Par contre pour les jours qui suivent... Ca a pris plus d'une semaine avant qu'on m'autorise à sortir 30mn par jour avec un soignant.
Faut savoir aussi que ma psychiatre pensait que j'avais pris beaucoup plus d'amphétamines que ce que j'ai réellement pris, elle a également cru que j'avais pris quelque chose dans ma chambre avant ma crise. Elle ne m'a, en plus de ça, prescrit que 75mg de venlafaxine par jour alors que j'en prenais 225; je lui ai dit que je n'avais pas pu en prendre les jours où j'étais en crise chez moi et elle a dû penser que ça faisait plus longtemps et qu'il fallait donc recommencer tout doucement.

Coucou la dépression qui revient me chatouiller, en plus du fait que je ne pouvais/peux pas utiliser mon corps ou mon cerveau.

Un jour j'aimerais écrire comment c'est, ici et maintenant. Comme le fait qu'un des patient est toujours en chambre d'isolement et passe son temps à se taper contre la porte. Mais pas aujourd'hui.

Aujourd'hui je suis là parce que j'ai besoin d'écrire et que je n'y arrive pas aussi facilement que d'habitude. J'ai demandé un thème à une fille que j'aime bien, qui en a bien bavé et en bave encore. Elle m'a dit "les fleurs".

Trois fois est presque coutume: je vous partage l'improvisation du texte que j'ai écrit, puis que je lui ai recopié à la main. Je laisse toutes les fautes, ce serait de la triche sinon.


Fleurs

Admirer des fleurs coupées, c’est un peu regarder la mort en face en imaginant que c’est l’éternité.

Les fleurs, quand elles poussent, en silence, prennent l’énergie dont elles disposent et ont besoin; ni plus, ni moins. Sans consommer de pétrole ou d’électricité, elles attirent plus que la lumière. Mais comme elles sont banales, ces fleurs, comme il y en a tant, on ne fait pas attention à elles, qui n’ont pas de valeur capitaliste.
Pourtant les butineurs le savent; ces fleurs silencieuses sont riches. De parfum, de suc, de couleurs.

Condamnées à mourir pour que la plante qui les ont mises au monde recommencent leur travail, et produisent de nouvelles fleurs.
Elles doivent s’appliquer pourtant, pour que les messagers qui passent de l’une à l’autre les trouvent à leur goût.

On peut s’attendrir sur une fleur, la contempler, la toucher avec délicatesse. Certaines soignent, certaines se mangent.
Des petites rien qui disparaissent tour à tour, ne blessent personne, qui sont là pour exister et faire exister à nouveau, ailleurs.

Est-ce que les plantes se souviennent des fleurs dont elles sont issues ? Je ne pense pas. Une vie fragile, balayée par le temps, qui meurt comme elles sont arrivées; en silence , dans le calme de l’oubli.
Oh bien sûr, on peut les faire sécher comme on peut empailler des animaux. On se rappelle alors ce que c’était, avant d’être ce cadavre devenu stérile.

Certains humain sot comme des Fleurs. Ils n’envoient des messages qu’à ceux qui peuvent le traduire et le comprendre. Lorsque personne n’a su recevoir leur message, alors ils deviennent les seuls de leur espèce. Je crois que parfois, c’est comme ça qu’on s’éteint avant même de mourir.

Mais quand on les entends, qu’on essaye de les comprendre, on peut prendre du recul sur notre condition d’homme éphémère sans que ça ne soit un drame. On peut alors retenir que maintenant qu’on est là, au milieu de ces personnes qui se croient grandes, on peut simplement exister en offrant ce qu’on est et en essayant de ne pas se faire piétiner.

En ce comprenant à plusieurs, et j’essaye de continuer à y croire, on peut aussi créer de nouvelles vies sans même que ces vies n’aient conscience de notre existence.

Ce qui compte peut-être, c’est le partage. Mettre du compost sur la terre qui donnera de la force à ce qui y pousse. Parler de nos merdes, à tous, pour que ça nous servent à faire quelque chose de beau, de bon. On se demandera souvent, nous qui ne sommes pas des fleurs, si ça en vaut la peine, si c’est vraiment utile.

Une chance que les fleurs ne se posent -à priori- pas toutes ces questions, sinon la planète serait bien moins vivante.



Voilà.

Ma mère vient cette après midi et j'ai commencé à faire des activités. C'est impassionant au possible ici, et je me retrouve dans une situation stimulationnelle paradoxale. Pas de stimulation qui me fait apprendre, comprendre ou faire, mais trop de bruit, trop d'humain, trop et pas assez de tout.

Il n'empêche que j'ai conscience d'être sortie trop tôt la première fois: chez moi la contrainte c'est comme tirer sur un élastique: une fois relâchée y a un retour qui peut faire mal.

Si tout se passe bien en fin de semaine la contrainte sera levée. Je vais faire mon possible pour évaluer au mieux de quoi j'ai besoin et jusqu'à quand pour me garantir une certaine stabilité, comme ils disent.


A plus dans l'bus, si vous avez des suggestions ou encouragement, je suis largement preneuse.


nota bene: ma fille est avec son père, à la crèche, chez ma mère... Bref, elle n'est pas trop dans la panade. Mais ça me fait peur quand même parce que les hospitalisations/depressions and co peuvent avoir de forts retentissement sur l'avenir d'un bébé.
 
C'est ma metagrotte virtuelle !


PS: j'ai passé une putain de bonne journée, ça m'avait manqué.
 
Je suis confrontée à une question à laquelle je n'arrive à priori pas à répondre.

Lors de mon premier séjour en HP, j'avais ramené ma boite à prod chez mon humain avec l'objectif de parler avec lui de ce que j'avais. Manque de bol; j'ai d'abord continué à vriller, j'ai écrit sur ses murs et mes parents sont arrivés avant qu'on ne m'emmène. Mon humain a donné ma boîte à mon père, qui l'a donné à la police.
L'enfer est pavé de bonnes intentions, n'est-ce pas ?

A peine revenue j'ai tout racheté parc e que merde, ils me font chier à ne même pas se poser la question de qu'en faire et pourquoi j'ai tel ou tel pochon.

A ce jour c'est ma mère, qui a été ranger tout mon appartement, qui a récupéré mon stock. Pas du tout le même mode de fonctionnement que mon père, ma maman. Elle, elle aurait aimé un rdv rapide avec ma psychiatre pour qu'on discute de quoi en faire. Le rdv est possible, mais pas rapidement.

Il se trouve que je n'ai moi même pas de réponse.

Je sais que les tripota, phéné et autres psychédéliques je n'ai rien ouvert parce que je compte les consommer dans longtemps, en bonne compagnie et dans de bonnes conditions. De toute manière me semble que les AD diminue leur effet et tant que je n'aurai pas fait de recherche en plus d'avoir un contexte cool, je n'en prendrai pas. Un peu comme ceux qui ont du bon vin dans une cave, quoi.

Le 3-meo-pcpy je sais que ça m'a servi de déclencheur et je n'ai pas particulièrement envie d'en avoir sous la main pour le moment. Je ne pense même plus en avoir de toute manière, puisque je rappelle que j'ai "dilué" le contenu du pochon avant de me faire the plug de la fin du monde.

La 2-fa si je n'en ai pas du tout ca me met actuellement en difficulté, si j'en ai trop aussi. L'avantage c'est qu'en Janvier je vais enfin avoir un rdv pour commencer un parcours diagnostic pour TDA.

Je sais que si on me jette à nouveau tout ce que j'ai mis de côté, je recommencerai à en acheter.

Je sais aussi que si je n'avais pas eu de 3-meo-pcpy, j'aurais trouvé comment démissionner autrement: en continuant à recommencer à boire par exemple, ou en allant acheter de la coke pour me faire des méga shoot avec les premières personnes intéressées par l'idée venue. Je me fais confiance pour me tirer une balle dans le pied quand c'est dans la tête que j'ai envie de la mettre.

J'aimerais bien avoir des outils pour savoir à quel point je peux me faire confiance, mais aussi pour échanger à ce sujet avec ma mère.
 
Alors aujourd'hui j'ai envie de partager deux choses, distinctement.
La deuxième partie c'est ce que j'ai écrit hier soir et c'est lourdement du personnel (mais y a de la drogue dedans t'inquièèèète j'suis pas hors sujet). J'ai pas envie de le relire mais je vais le faire quand même.

En attendant, une autre des personnes avec qui je fonctionne à l'hôpital m'avait proposé le thème des animaux pour écrire.
J'ai noté ce que ça m'inspirait en ce moment, alors jeu le partage en premier.



Lorsque je me replie sur moi-même, elle m’observe. Si mes épaules tressautent, elle s’approche avec une émotion que je nommerais ici appréhension, même si ça n’est pas le mot juste.
Gamine lèche mes larmes.

Si les miennes sont de joie, elle explose à son tour: elle saute, elle joue, elle aboie et me fait son sourire de chien à humain.
Si je pleure de fatigue, elle se couche à mes pieds.
Si c’est le désespoir, la déception, elle reste debout, me console, reste près de moi.

Qui peut me dire que Gamine n’a pas de sentiments ? Qui peut penser que cette bête à poils ne ressent pas de l’empathie, n’est pas mon amie, ne mérite pas de manger le même poisson que moi ?

Parce que pour vivre il faut manger, et qu’elle a des canines, des animaux on en mange. On les ingère, et d’ingestion de larmes en ingestion de poissons, on communique.
On se comprend, à demi-mots.
Ensemble on sèche nos larmes, sans mots y a moins de maux.
 
J'aimerais bien avoir des outils pour savoir à quel point je peux me faire confiance, mais aussi pour échanger à ce sujet avec ma mère.
J'avais oublié de répondre, Bonshit a justement posté le lien d'un petit outil de gauchiste qui sert précisément à ça :
 
Nota bene: je n'ai pas repris de 3-meo-pcpy. J'ai pris autre chose, je ne donnerai pas plus d'infos que celles qui y sont.
Je tiens à signaler que de ça, je n'en suis pas fière, mais qu'un répit est parfois et agréable et nécessaire. Je tiens aussi à ajouter que pour moi c'est encore être dans l'abus que d'être dans le besoin, mais que je suis en cours de multi-diagnostiques et que je me dépatouille comme je peux.

Ci-après, ce que j'ai écrit hier:


Premier janvier une heure dix sept
04/11

Putain même moi, et je m’y attendais, je me fais avoir.
Je prends la fin du pochon, peut être 15mg, en me disant “au pire tant pis j’dors pas et je range tout !”

Tu parles. Là ça m’a calmée, j’ai eu envie de manger et de me poser, avec cette bicyclette qui continuait à pédaler (15mg, c’est pas des masses et souvent à peine assez pour être efficace)

Bah là je viens d’en reprendre 40, balance en main, DANS TA FACE LA COLERE ET LA FATIGUE ! J’ai envie, j’ai besoin d’écrire, et de ranger, et de promener Gamine. De dormir aussi oui, mais dans 4h ce sera largement faisable. Ce serait DEJA faisable, putain.
Il est à peine 20h, au fait. Le titre, c’est le moment affiché par mon Mac.

Je n’en peux plus, il m’épuise. Il absorbe toute mon énergie et ma bonne humeur, et quand ils m’en reste encore il voudrait les effacer, parce que ça fait du bruit, parce que c’est voyant, parce que c’est VIVANT une émotion comme la joie qui se partage.
Ses chiens le savent, sa fille le sait, moi je le subis de plein fouet et j’en redemande.
Qui est le plus soumis des deux: le donneur ou le receveur ?
Un coup de pied dans le cul ? Il kifferait ça, laissez tomber. Vous ne le connaissez pas comme je le connais.
Probable même qu’il ne se connaisse pas comme je le connais: c’est le principe d’un point de vue.
Je l’aime à mort, comme dirait Stromae.
J’avais presque oublié que je n’avais pas internet.

Une nuit entière, sans internet, avec le bruit des cloches et des passants -jusqu’à 22h-, la nuit pour Gamine et moi -jusqu’à minuit, après c’est le matin, et le matin, on dort-.

Il est 20h. La voisine qui peint préfère ne pas partager sa connexion internet. J’aurais tenté quand même, de tricher ou de changer les choses, c’est selon.
J’allume une clope de CBD.
Gamine est couchée au pied du lit, sur son matelas tout propre.

Je ne peux pas écouter mes boucles musicales: c’est ça, c’est Stromae, qui m’a fait aller oser sonner chez la voisine.
Je vais mettre un CD.
La probabilité était faible pour qu’elle m’accueille avec bienveillance et gratitude. Pas de déception, au contraire. Je suis fière, je crois.
Je pense même que je peux l’être.

Je caresse l’idée d’en prendre plus. Pas de signe de surdose. Je sais que j'exabuse, et que c’est maintenant ou jamais - sinon gare au matin qui ne s’endort pas.
Déjà que SANS CA ça aurait été pire qu’hier soir, largement pire… Bref, ne noyons pas le bébé dans l’eau jetée.
Mais juste un peu… Niark niark, et personne n’aura le fin mot, puisque de fin il n’y a pas.
J’ai à gérer ça seule avec moi-même.

Je réfléchis aux conditions relationnelles qui pourraient nous convenir en cet instant T de ce qu’on partage de vie.
Gamine est à côté de moi sur le lit.

D’abord lui rendre le coeur que je lui avais offert pour son anniversaire, et le cendrier.
Chacun son espace, on se voit quand on a ENVIE de se voir.
S’il a besoin de moi, il m’explique en quoi et on s’arrange pour que ça se passe au mieux; si ça passe par le fait qu’il ne reste pas chez lui, il part et me laisse, avec Mia ou sans elle si c’est quand elle est ailleurs.
Autre close non légale: les chiens doivent passer du temps ensemble et avec chacun d’entre nous deux: et surtout avec Mia.
Son chien n’est pas plus le sien que sa fille.
Son géranium à peine plus: il en est seulement plus responsable.
Sa voiture, ses clefs, peut-être. Quand bien même on finit par tout perdre.

Une rencontre est le début d’une séparation, même si je n’imagine pas -encore- la notre ici, même si on sera de toute manière toujours les parents de Mia.

Je baille. Tu m’étonnes Elton.

Je n’ai pas acheté de bière, à Inter. Je ne retournerai pas non plus en acheter au Carrefour. Mes neurones me l’ont tout de même suggéré, avec plus ou moins de subtilité.
DANTAFACE LA BIERE !

Faut que je prenne une douche, dans ma douche. Mais elle ne s’évacue plus. Ca va que je sais faire avec peu d’eau. Pas de masturbation sous la douche par contre hein ! C’est pas éthique t’façon avec de l’eau potable.
Ouais j’avoue, ça m’arrive…
Putain une bière là… C’est le CD ou la masturbation le problème ?

En tout cas j’ai bien mangé, et j’ai du jus d’ananas bio; merci mémé ! Pour le jus d’ananas, parce que c’est pas elle qui a mangé à ma place.

Fringues rangées.
Gamine a léché mon oeil.
Elle s’est mise en mode câlin, allongée et contre moi, tranquille et en demande. Elle a eu un câlin, et un massage en musique. Elle kiffe sa vie là, et moi aussi. On écoute Santana, après The Healthy boy and the badass motherfuckers.

J’ai envoyé un sms à l’assistante sociale du CAPPA. Je vais fumer à nouveau, 21h sonne.
Ca fait du bien d’être bien. Au moins un peu de répit, pour quelques heures au moins, demain 8h30. Mettre un réveil. Maintenant.
Trois réveils c’est plus prudent, et surtout plus réaliste.

Y a Manu qui a écrit un truc pour/par rapport à José. J’ai pas internet: je ne peux pas lire.
Moi aussi j’ai besoin de pleurer.
Il est à ma fenêtre, pourtant, mais c’est pas encore le moment. Je le digère encore.
Pour mon humain, c’est pas sain et c’est moche de mettre light-my-fire à ma fenêtre avec de la peinture.
Moi je l’aime comme ça. Il sourit aux passants en me cachant d’eux et de trop de lumière. Il avait les roses au dessus de lui, avant que le propriétaire ne les coupe toutes.
Au moins je n’irai plus fumer à leur ombre. Mais ça me rend triste et je ne comprends pas pourquoi il a enlevé toute cette vie, qui était belle. Certainement pour qu’elles repoussent.

Il va bientôt être 22h. J’ai pris des photos. L’album du gars qui était au marché va se terminer, et ce sera l’heure de me faire balader par Ganouille qui apprend à se balader sans Walt.
Pieds nus ?
Il fait froid mais on ressent mieux, et j’ai meilleur équilibre. Libre.

Photos renommées. 22h sonnent. J’attends la phrase d’appel: je n’ai pas fini de fumer de toute manière.

“Because another day begins. Another year. Another cycle.”
C’est le début de la fin.

“Lose myself, find my soul.”
Suite et fin.
Faim ?

Allez, maintenant que je sais que je vais partager ça aussi: spéciale dédicace à TristePsycho qui est venu me voir à l’hôpital. Ca fait du bien de voir quelqu’un de normal pour une fois; sans voiture et avec une bébé c’est difficile par les temps qui courent.
Merci de me lire aux autres aussi; me reste plus qu’à trouver la suite d’actions à faire pour partager des photos en plus.
23h30: c’était une bonne fin de journée. Je vais fumer. Gorillaz en fond, Ganouille en boule contre moi après tous ces trucs bons.
 
Je suis sortie d'hp mercredi. Ca fait une sacrée transition et à vue de nez, les deux cachets d'antidepresseur qui me suffisaient là bas vont se re transformer en trois dans ma vie réelle.

J'avais déjà écrit et partagé en privé le premier texte que j'ai envie de poser là, et un deuxième issu d'hier le suit parce que c'est lié.

Faut savoir que l'identification et la gestion des émotions à la base, c'est pas trop mon truc. Je crois pourtant que je commence à m'y retrouver et poser des mots dessus je trouve que ça m'aide. Alors je partage parce que ça m'ancre encore plus dans ce qui a été écrit. Parfois les émotions, tout ce qu'il y a à faire avec c'est de la sublimation.


Ce qui ne peut être dit
Fuite dans le réel
08/11/24

La colère, elle est là et elle ne sert pas à rien.

C’est fou, c’est le mot; elle est intense et elle m’envahit, ça me demande de l’énergie pour la contenir et ne pas lui laisser plus de place que nécessaire, et pourtant je sens que ça n’est qu’une émotion, à un instant T, représentatif certes d’une période mais qui n’enlève en rien ce qui se trouve dessous.
C’est pas ça que je ressens au fond.

Au fond, c’est l’infini et la curiosité, l’envie.

J’ai déjà désaimé des personnes, parfois aussi je me suis mise -comme beaucoup paraît-il- à ne plus supporter ce qui m’émouvais et me faisait éprouver du plaisir.
Une sorte de revers de la médaille.
On ne découvrait plus rien de nouveau, je crois, qui pouvait leur donner de la valeur, pas même la nouveauté de l’habitude.

Là non. J’absorbe, j’explore, ce qui me plait et ce qui me mets en situation de souffrance, et parfois les choses qui aurait pu me rebuter deviennent même ce que j’aime. De la petite chose devenue une habitude qui me fait sourire à l’intérieur au truc le plus éblouissant que j’ai pu découvrir alors que j’aurais à priori évité de prime abord -pour ma survie sociale ?-, ces ténèbres devenues des étoiles sont légions.

Ca me fascine et me fait me sentir immense de savoir qu’entre nous, qui n’est même pas représentatif de qui nous sommes, nous n’avons exploré qu’une infime et minitésimal partie de ce qu’on peut découvrir en et avec l’autre. Parmi tous ces points de contact il y en a déjà des plus lumineux qu’on ne pouvait imaginer en trouver.
Ca me donne envie de continuer à chercher. De croiser d’autres univers, essayer de “croiser des rayons d’étoiles”.

Pourtant, comme sur les épine de la rose du petit Prince, la colère est là et elle n’est pas là pour rien. Elle est bruyante et chiante pas pour détruire quelque tigre que ce soit, mais pour dire “attention, tu me marches dessus”.

Et quand je creuse sous cette colère, qui ne prend pas la bonne forme, n’aboutit à rien à part se muer en source, si j’essaye de regarder sous la croute qu’elle forme, je suis triste.

C’est ce qui se trouve entre deux étoiles que j’explore aussi, et c’est grand, c’est facile de tomber dessus. Parce qu’il y a tout ce qu’il révèle de moi en lui -y a pas de hasard dans l’amour, s’il existe- et tout ce qui ne relève pas de moi, justement. Et c’est ça que j’aime et en quoi j’ai confiance.
Tout ce que je ne comprends pas, que je ne peux pas prendre avec moi, le caser dans le réel partagé.

Ça me rend triste de ressentir que la curiosité et la confiance n’ont pas l’air de rayonner.
C’est pas grave, en soi. C’est juste pas confortable, et la tristesse appelle à des ajustements je crois.
Me laisser porter où mène le courant pour économiser mes forces, rassembler mes ressources où elles seront à l’abri, et accessibles.



A celui que j’aime
24/11/24

Je ne peux pas dire que je te comprends pour ta dépression. On est toujours seuls face à la tristesse et elle a beaucoup de visages: je ne peux qu’imaginer la tienne.
Je connais cette tristesse et j’en ai peur.
Face à cette peur il faut fuir ou combattre. J’ai souvent fui.
Petite je fuyais dans l’imaginaire: la lecture, l’écriture, le dessin, …
Plus grande j’ai découverts deux “remèdes” à la tristesse, presque en même temps: les amis et la drogue. Les deux peuvent être des outils ou des moyens de fuite.
Je n’avais ni beaucoup d’amis, ni beaucoup de drogues, au début. Quand la tristesse prenait toute la place je me cachais sous une couette et je ne pouvais plus sortir de mon lit.

A la fin de ma grossesse j’ai vu la dépression reporter le bout de son nez.
De manière fugace d’abord: j’apercevais son abîme sans fond lorsque j’étais seule aux toilettes chez France, par exemple.
Elle s’est petit à petit réinstallée en moi, de loin d’abord, comme un animal qui en observe un autre.
Rapidement elle a pris assez de place pour filtrer ma perception de la réalité. Au début je m’en rendais compte: je faisais quelque chose qui aurait dû me procurer du plaisir, mais je ne ressentais rien. Avec application et en me disant que “ça irait mieux quand…”, j’ai continué à faire des choses qui auraient dû me rendre contente mais qui ne me rendaient plus rien du tout.
Tout ce qui restait c’était la tristesse, et avec Mia pas question de fuir cette tristesse qui me faisait peur.

La tristesse est normalement là pour faire un deuil, suite à la perte d’une ressource. Elle peut nous permettre le repos pour faire face à une situation nouvelle, sans cette ressource.
Je ne pouvais ni fuir cette tristesse, ni me reposer. Ma tristesse s’est transformée en colère.
Pas contre toi ! Contre la situation, contre la vie. La colère est là pour signifier qu’on a besoin que quelque chose change.
Tu as subi cette colère et j’en suis désolée.
Elle a fini par se diriger vers toi aussi, notamment quand tu étais responsable (et PAS fautif) du fait que je me sente aussi triste que je l’étais petite, chez mon père.

Aujourd’hui on est tous les deux tristes. J’ai envie de faire ce qu’il m’est possible et pas trop couteux pour t’alléger de la tienne. Je déteste te savoir comme ça. Déjà, je vais m’occuper de Mia plus souvent.
Mais on est deux à être tristes et à avoir besoin d’énergie et de ressources pour faire face à la suite. Je dois aussi me protéger, et trouver mes ressources ailleurs qu’en toi.

Nous sommes un systèmème: nous sommes tous interconnectés. Ca ne veut pas dire qu’on est voués à être codépendants: c’est ça que Mia m’apprends je crois.

J’ai confiance en toi. J’ai confiance en nous pour ne pas nous haïr et nous blesser en le faisant exprès. Je sais que nos erreurs seront riches d’apprentissages.
J’espère qu’un jour, toi aussi, tu auras confiance.

Je t’aime toujours.
 
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