Le voyageur a dit:
Moi non p’us Je ne trouve pas qu’il y est une grande différence d’effets entre chaque Cubensis, tout dépend de la dose et de notre état d’esprit. Je prend toujours entre 4 à 5g, j’attend toujours un mois ou deux avant d’en reprendre. Je trouve qu’il fait mieux prendre une grosse dose mais pas souvent( en profiter à fond) . Chaque personne est différent des amis à moi ne supporte pas 2,5g et moi je prend 4g minimum ( jamais plus de 5)
J’ai beaucoup de respect pour les champignons et je n’en fais pas d’abus
Sauf que profiter à fond d'un trip et prendre une grosse dose ne sont pas synonymes. On peut tout autant passer un moment mémorable et délicieux, se poiler comme il faut, et être bien perché avec des dosages faibles-moyens. Tout mon travail c'est de faire démentir ce préjugé qui est vraiment dommage voire dangereux pour les nouveaux. Comme tu l'as à moitié dit, le plus important pour la qualité d'un trip ce n'est pas tant le dosage mais le set&setting, exception faite à ceux qui veulent juste se mettre une grosse mine et qui n'en ont rien à foutre de rien (y compris de comprendre ce qui est en train d'arriver), et à claquer des dents jusqu'à se ronger la mâchoire, où la bien évidemment c'est le dosage le caractère le plus important, mais c'est bien pour ça que je parle de qualité.
J'ajoute également au passages que beaucoup de gens pensent qu'il y a un dosage seuil pour avoir des bonnes hallus (qui corresponds "généralement" aux débuts d'une dose forte). Ceci est faux, le set&setting a encore une fois une très grande importance (mon 1er trip je l'ai fait la nuit devant un feu et ça c'est révélé être une très mauvaise idée). D'autre part les hallucinations (que ce soit dans leur type, leur intensité ou leur qualité) dépendent grandement des cerveaux de chacun. J'ai personnellement jamais eu de grosses hallus avec les champignons, alors que j'ai pas mal d'amis artistes dans le domaine graphique (dessinateur, peintre, grapheur, etc) qui au contraire avait un côté visuel beaucoup plus prononcé et ce même avec des très faibles dosages.
Donc bon nul doute que tu ais du respect pour les champignons. Mais comprends bien que là où toi tu passes 6 heures en trip, moi ou les amis dont tu parles on en fait 12, 18, voire 24. Donc en terme de profit, d'économie, de temps passé à kiffer ça race et de respect du champignons, je veux pas hiérarchiser mais selon moi: factuellement c'est mieux.
Pour finir sur l'argumentaire de ''prendre beaucoup c'est s'assurer un bon trip". Tout l'art justement du psychonautisme (à mon sens encore une fois, mais je suis pas le seul à partager cet opinion), c'est de réussir à faire beaucoup avec moins. Là quand je te lis, engloutir des doubles doses et attendre qu'un mois c'est normal, mais si on relativise à l'échelle d'une vie c'est déjà très resserré.
Digérer un trip, rendre le caractère exceptionnelle à la molécule, tout ça se sont des choses importantes à mes yeux. De plus tout le sel du psychonautisme c'est d'apprécier et de discerner les effets et les composantes d'un trip, ce qui est à mon sens contradictoire avec le fait de ce matraquer le cerveau avec des doses de plus en plus fortes. Commencer avec des très faibles doses, et répéter un même dosage jusqu'à atteindre une maîtrise extrême avant d'éventuellement augmenter, c'est là où je m'épanouis dans la pratique des psychédéliques, même si j'entends parfaitement qu'on a pas tous les mêmes goûts et aspirations.
Si je peux faire l'analogie avec le cannabis, avec qui comme beaucoup je suis entré dans une forme d'addiction à n'en consommer plus qu'en grosse quantité de manière quotidienne. J'appréciais beaucoup moins la molécule qu'aujourd'hui. Où avec mon vaporisateur je n'en consomme plus que le tiers de ce que je mettais dans un joint et ce tout les 3 mois environs. J'ai réussi à rendre à la plante son caractère exceptionnel, et je trouves qu'après tant d'années à rechercher la magie de la première fois, en enchainant joint sur joint, j'y suis presque, et ça me suffit comme ça, parvenu. En travaillant donc sur la ROA, sur la fréquence de consommation (donc sur la tolérance), sur le dosage et sur le set&setting.
Malheureusement sur le forum il y a un roulement naturel qui s'opère, qui fait que ceux qui ne consomment plus ou presque plus, ne viennent que rarement sur le forum. Ce forum malgré lui, attise chez nous une curiosité assez illusoire envers les drogues, et c'est assez difficile de faire cohabiter ce flux quotidien de discussions sur la drogue avec en pratique une réduction de la consommation, qui passe souvent par une revalorisation des autres choses de la vie. Enfin bref, je voulais te dire que si tu tombes sur des vieux TRs de membres avec de la bouteille, tu verras que même après avoir vécu tout plein de choses, il y a un désir de retour vers des choses simples et essentielles qui émerge en nous, et ça passe par se libérer des "besoins", que sont notamment ces charmantes molécules. Tu tomberas peut-être sur le TR du célèbre styloplume, sache aujourd'hui qu'il n'a plus "besoin" d'altérer chimiquement son esprit pour s’égayer un maximum sur le dancefloor (ou pour rentrer en communication avec dieu ^^). Pour ma part, dans mon enfance j'ai eu la chance de m'émerveiller de la nature et j'ai du attendre la découverte des psychédéliques pour retourner à cette passion tranquille, et depuis quelques temps, j'ai réussi à me passer des psychés pour savourer la nature. J'ai réussi à discerner après tant de mal, "le trip en lui-même" et "ce qui est cool naturellement", que je mélangeais en: ça peut "être cool sous trip", bien sur les 3 propositions sont vraies mais considérer que la drogue n'est pas nécessaire pour vivre et profiter de tel chose ou telle chose, c'est retrouver une forme de liberté à mon sens. Pour paraphraser approximativement Styloplume, c'est l'art de tripper sans drogue.
Alors bien sur dans ce processus "d'assagissement", ça conduit pas pour tout le monde à tout arrêter, certains s’accommodent très bien du fait de ne consommer que peu et rarement (c'est le cas le plus représenté et c'est également le miens). L'objet de cette démarche c'est avant tout d'essayer de retrouver une forme d'équilibre, de plénitude, d'hermétisme. C'est pas du tout d'arrêter par principe encore une fois, mais plutôt de dissocier les bonnes choses de la vie pour les comprendre/apprécier chacune à leurs justes et uniques valeurs. Libre à chacun de les mélanger par la suite.
(Loin de moi l'ambition de créer un schéma d'évolution type et de hiérarchiser les gens comme bon me semble, je ne prétends pas avoir la sciences infuse mais voilà ce que je penses et ce que j'ai observé/acquis au fil des années ici, j'espère que mon message sera plus reçu comme un témoignage personnel et ouvert que comme une stupide injonction)