PurpleAlex
Matrice Périnatale
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Une lune de miel avec l'Acide
Ce récit raconte la première prise du produit par A. et B. lors d’un samedi après midi. Au cours de cette première expérience, A. sentira le besoin de prendre des notes concernant ses sensations. Pour ce qui est de B., il rédigea quelques notes, moins nombreuses, nous décidons donc de les nommer les « annexes ».
Un texte au format normal comme actuellement sont des commentaires a posteriori du trip, de manière à fluidifier le récit. Le texte centré sera lui, une transcription directe des notes. Nous ajouterons en plus de cela des scans de certains pages pour y inclure les graphiques, dessins, ou tout simplement pour transmettre l’énergie du moment.
A. et B. prennent le produit à 12h41. Cette heure va obséder A. pour tout le trip. Les deux premières pages sont rédigées dans l’heure suivant la prise. D’où la violence des traits. Il s’agissait au départ simplement d’une petite expérience. B. demande à A. s’il est capable d’écrire. A. a du mal à tenir le stylo, les sensations dans les doigts sont si fortes. Mais il se prend au jeu, et avec son carnet prend le rôle d’un docteur qui prescrit une dose à B.. Cependant l’écriture est un exercice extrêmement difficile, A. et B. tente d’écrire quelques mots. Le caractère chinois est celui du poisson, d’où les nombreux poissons sur le reste de la feuille.
La seconde page est du même ordre. B. défi A. d’écrire Nietzsche sans faute. Bien sûr, c’est impossible. Plusieurs essaies sont fait, mais il faudra attendre une recherche internet pour réussir (Au passage, B. écrira quelque chose comme « Niedch », qui fonctionne du premier coup sur Google. Vous n’imaginez pas la surprise et la satisfaction de A, et de B. lors de cette révélation.
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A. et B. sur le lit perçoivent des hallucinations visuelles fortes. A. en discutant avec B., a le ciel dans son champs de vision périphérique. Celui-ci devient rose fluorescent. B. de son coté perçoit de nombreuses formes. Il décide d’analyser la géométrie divine qui se trouve sous le bureau. Il s’y installe. Voici le dessin de A.. Au moment de faire les cheveux de B., le stylo s’emballe.
Page 3 — « C’est en effet très difficile d’écrire et de juger la moindre chose. Les sensations sont si fortes que tout stimulus coupe le fil de la pensée. Des efforts extrêmes pour terminer. Mon comparse n’aide pas à la réflexion. Nombreux kaleidoscopes lorsque je ferme les yeux. Tremblements dans le corps, et dans la voix.Décrire les symptômes est sûrement ce que tout les consommateurs font. Mais le faire bien, scientifiquement. C’est là le point principal. Actuellement, écrire m’aide à avoir un courant de pensée plus ou moins stable. »
A ce moment, A. et B. arrivent sur le plateau et les vagues psychédéliques se sont sentir. Juste après avoir cru que les choses devenaient plus douces, avalanche de sensations. Il faudra un certain temps avant la reprise de l’écriture.
« Le calme est revenu. Je ne suis pas inquiet des effets biologiques. Je ne sais pas si le temps est normal, seulement moi je suis inapte. Ou si il y a trop de choses à penser, trop peu d’opportunités de les saisir. »
Page 4 — « B. croit que je suis avec lui dans la salle de bain. Tout processus ou pensée trop longues sont extrêmement difficiles à concrétiser. B. arrive à mâcher (des cookies), mais difficilement à avaler. Je m’en vais tenter l’expérience, mais ma bouche est si sèche…
Annexe — « A. a un blocage pour manger le cookie. Moment d’absence, regard convulsif. Il me montre ses mains, il se passe quelque chose mais impossible d’expliquer. Il entend un bébé qui pleure au loin, surement des souvenirs de son enfance. »
« J’ai réussi à manger. Il s’est écoulé beaucoup de temps depuis. Parfois l’impression que le contrôle et la communication se rétablissent. Je vais tenter de me mouiller le visage. Lors des actions faites tous les jours, l’instinct prend le pas, et le corps fonctionne en auto-pilote. Cela offre psychiquement un peu de répit. Cependant, la sensation des vagues psychédéliques est distinctement perceptible. Jusqu’ici, aucun effet psychologique ou physique négatif. Seulement un trop plein.Est-il au moins possible de ne pas décrire ses symptômes par écrit? »
Annexe — « Les mots ne viennent pas. Il y a une avalanche de sensations, mais il est difficile d’en décrire une individuellement. Il n’y a pas de mal-être à proprement parler, mais les sens sont ultra réceptifs, donc ce surplus d’informations peut créer une gêne et une sensation de malaise. N’importe quel utilisateur est (gribouillage). Sensation d’écrire une phrase, mais la sensation est sans fin, comme si cette volonté se mêle à celle de la Pensée. »
Page 5 — « Pensée toujours en continue, les phrases n’ont pas de point, et les choses sont en mouvement. »
A. et B. ont prit l’habitude de faire de l’exercices lorsqu’ils sont ivres ensemble. Des abdos, des pompes… Avec ce genre de souvenir, B. débute une séance. A. veut fortement le suivre, mais le souvenir de finir très mal à la suite d’un exercice trop intense l’en retient. Cependant B. n’arrête pas, ce qui rend A. anxieux. Ne pouvant éviter la scène dans cette petite pièce, il se blottit dans le lit. B. continu ses exercices avec un casque pour écouter de la musique à haut volume.
« B. me signale que ce que je croyais être des gémissements puissent être des hurlements… Ce journal que j’essaie de tenir pour le plus objectif possible semble être corrompu. Soudainement, B. et moi avons la sensation d’avoir parlé sans rien dire (depuis le début du trip), peut être juste des gémissements? Prise à 12h41. Sortie du plateau estimée à 17h41. Les consommateurs deviennent obnubilés par le produit, incapables de penser à autre chose que les effets. Comme à la rédaction de ces lignes (qui se déplacent d’elles même en devenant vertes au passage). La perception du temps est particulièrement étrange. Je suis conscient de ce que je fais et quand j’ai pris le produit. Mais la sensation de dissolution du moi dans l’instant rend toute anticipation ou toute mémoire impossible ou particulièrement ardue. J’aimerai pouvoir écrire quelque chose de plus qu’un cliché psychédélique. Mais cela me semble compromis. »
Page 6 — « Pourquoi faut-il à ce point être obsédé par le produit? Est-ce que ce journal n’a pas pour but de définir la normalité? »
En effet, en réfléchissant à son propre état, on chercher un point de référence. Il faut donc une norme, mais qu’elle est-elle sous acide? Faut-il se référer aux personnes ne consommant pas? Ou aux psychaunotes expérimentés?
« B. très sérieux : « En fait, ça s’arrête jamais? ». Je sens être encore fortement drogué. Cependant mes sens sont moins à vif, je peux penser et écrire plus facilement. Je kiffe quoi.B. Apparemment fier de sa découverte de l’homme de la publicité et de la musique. »
En fouillant ici et là, B. déniche un vieux magasine avec ce qui semble être une publicité. Il s’agit d’un homme, image du chef d’entreprise et du sérieux. B. l’observe intensément, puis, un déclic. Il fait bouger le personnage en pliant subtilement la feuille au rythme de la trance psychédélique qui passe dans la pièce. A. et B. auront pour toute la suite du voyage quelques absences avec le patron.
« Le Patron »

« Tentative de balade, non sans appréhension. »
Annexe — « Il est 18h, et je me sens très bien. J’écris des choses sensées, parce que je suis sobre et tout à fait présentable à des yeux étrangers. Je pourrais très bien aller voir la police. »
A. et B. partent ensuite découvrir le monde extérieur. A la première intersection A. est surpris par une forme de clignotant. Voyant qu’il y a trop de personnes au tour d’eux, A. se contente d’interloquer B. d’un « Mec, regarde. Quelle belle voiture… ». Mais le conducteur, à l’arrêt, semble heureux du compliment. Il fixe d’un grand sourire A. et B., ce qui ne les laisse pas indifférents. Ils accélèrent pour s’éloigner de la paranoïa. Cependant, quelques mètres plus loin, ils aperçoivent une personne avec une sorte d’engin, de véhicule? Deux roues montées d’une sorte de scelle de vélo. Le plus perturbant est que cet objet garde son équilibre et se déplace automatiquement. Le propriétaire se trouve un mètre en arrière, les yeux rivés sur son téléphone.
A. : « Mec… Regarde devant… C’est quoi ce bordel? »
B. : « On est d’accord? On vient de voir un mec promener son robot? »
Les deux se dirigent ensuite vers un square aux alentours. A. profite du Brumisateur pour faire des mouvements étranges en se rafraichissant. Ils vont ensuite progressivement au fond du square, à la recherche d’un abris. En croisant une poussette vide sur la route (toujours sans explication), ils approchent d’une air de jeux :
A. : « … On est entourés d’enfants là… »
B. : « Ouais. »
A. : « Et on est complètement sous acide. »
B. : « Ouais… Hm. Faut qu’on bouge de là. »
« Réussite de la balade. Petites rues annexes seulement. Le contact avec les gens est effrayant. On évite les regards, on retient les fous rires. On est allés dans un square, les effets de lumières rendent le paysage très beau, cependant on craint d’être repérés par une forme d’autorité vigilante. Malgré la faible anxiété omniprésente qu’entraine le contact avec autrui, on ne peut contenir le sentiment de beauté qui fleurit à chaque regard. »
Page 7 — « Dégustation de piémontaise. Toutes les saveurs sont connues, mais tout est présent en même temps. La texture et la fraicheur. Nous sommes conscients de la redescente, mais l’euphorie et les sensations sont toujours très présentes. On se demande vraiment quand on reprendra pied et comment cela va se passer. Mais il y a une absence totale de négativité, nous ne sommes pas inquiets. Les hallucinations visuelles sont toujours présentes. Je vais rester chez B. ce soir.
Clairvoyant (mot isolé sur la page). »
A la suite de cela, A. et B. sentant les effets diminuer se disent qu’une bière en fin de trip pourrait être agréable, pour pouvoir discuter de tout cela tranquillement. Ils organisent les moindres détails, de l’ordre de la marche, à la façon d’interagir avec les autres. Cependant à cause d’un imprévu, la panique va atteindre A. et B..
« La seconde sortie s’est mal passée. Tout allait selon le plan, nous avons réussi à récupérer de la bière. Mais un imprévu. La réalité. Incapable de trouver l’interrupteur (et suivi par un couple complètement sobre dans la même cage d’escalier), panique, (ratures), TROP. (A. et B. finissent par partir en courant dans l’escalier et les couloirs, le visage crispé, des gloussements hystériques). Tout peut déraper si vite. Imprévisible, la panique au coin de la rue, caché sous les feuilles de beauté. La panique de l’autre.
Annexe — « Morale de l’histoire : Ne pas ouvrir la porte aux autres. Soit on est poli, soit on est fou. »
« 20h44, toujours perchés. Cela fait maintenant 8h. Nous réalisons que toutes les sensations dans nos corps ne sont pas dues au produit. Ce n’est qu’une prise de conscience de ce qui était déjà là. Je m’emballe. C’est plaisant. »
Page 8 — « Patron, merci pour tout. Est-ce que ça va vraiment durer jusqu’à 00h41? Je ne sais plus à propos de quoi écrire. Je vais dessiner B.. Trip artistique. Fort agréable.»
A. et B. sur le lit perçoivent des hallucinations visuelles fortes. A. en discutant avec B., a le ciel dans son champs de vision périphérique. Celui-ci devient rose fluorescent. B. de son coté perçoit de nombreuses formes. Il décide d’analyser la géométrie divine qui se trouve sous le bureau. Il s’y installe. Voici le dessin de A.. Au moment de faire les cheveux de B., le stylo s’emballe.
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Posé sur le lit, B. décide de rapporter en dessin la beauté de la scène qui -comme tant d'autre durant cette journée- est d'une beauté toute particulière. La fenêtre de l'appartement est ouverte, un flux d'énergie en découle, remplissant l'espace d'une atmosphère nouvelle, agréable, douce. Les couleurs sont légions, et avec chacunes, des sensations différentes.
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Un petit moment plus tard, A. se trouve à son tour allongé sur le lit. B., qui est assis au fond de ce même lit, en a une vision toute particulière. Un cyclope, au nez protubérant dont même Cyrano serait jaloux, était allongé sur son lit. Étaient-ce simplement les effets hallucinogènes, ou bien une illusion d'optique liée à l'angle particulier dans lequel il se trouvait, peu-importe finalement.
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-Contrairement à l'alcool, le LSD semble sans contraintes, sans effets néfastes. Cette vision ne le rend t-il finalement pas plus dangereux encore ?
-Si l'on dit qu'il n'y a pas mieux que le premier trip, comment est-il possible d'aborder sereinement le second ?
Page 11 — « Est-ce qu’on a au moins abordé le sujet? Je crois que ça remonte. Les couleurs, les idées marchent plus. Un déclic, couleurs artificielles prennent le pas. Je sens le besoin d’écrire, mais ça ne vient pas.
(Par B.) Une voix sourde résonne parmi les bruits ordinaires. Une tonalité électro/ trance lointaine y fait écho. Ils font la fête dans le train?
(De nouveau A.) 22h12. Impression que les effets ont presque disparus. Mais il y a toujours cette sensation diffuse, tiède, enivrante dans tout le corps. L’euphorie est toujours présente. »
Page 12 — « Page de conclusion : Maintenant ça va. Ne pas écouter les élucubrations de l’autre énergumène, il ne sait pas que ça va mieux. Il ment, vraiment. Il s’enfonce. Ca va. CA VA. »
A la suite de quoi A., qui est nargué par B. qui insiste sur le fait que la sobriété n’est pas complètement là, jettera le journal contre le mur, résigné. Plus tard.
« (Une citation) « Le LSD, ça prend pas de place dans l’appart, mais ça prend de la place dans ta vie. »
23h49, Quasiment redescendu, les effets sont diffus. C’est toujours là, on le sent au fond. »
Dernier trip visuel de B., des formes géométriques qui se déplacent à la manière d’engrenages de lumière. « Il est temps. Le voyage s’arrête ».
Page 13 — « J’ai l’impression que nous avons des symptômes post trip. Tout a été positif, du coup nous cherchons avec un peu de mélancolie les dernières effluves de trip en fermant les yeux. Un salut de la main, nous rentrons au pays. La fin d’un très beau et très intense voyage. Il n’était pas sans risque, et nous n’en revenons pas indemnes; nous avons laissé quelque chose et prit quelque chose d’autre au pays de lumière.
Salut à toi voyageur, je m’en vais retrouver la réalité.
(Par B.) J’suis d’accord, mais c’était quand même un peu fort. »
C’était la lune de miel avec l’acide de A. et B.. Voici plusieurs questionnements qui auront fortement marqué ce trip. Je les laisse ici de nouveau pour conclure.
-L’incapacité provient-elle d’une perte de moyen due à la drogue, ou d’un trop plein d’informations qui bloque la pensée?
-Est-il possible de ne pas décrire ses symptômes?
-Qu’elle est la norme sous acide? Les personnes ne consommant pas? Ou les psychaunotes expérimentés?-Contrairement à l'alcool, le LSD semble sans contraintes, sans effets néfastes. Cette vision ne le rend t-il finalement pas plus dangereux encore ?
-Si l'on dit qu'il n'y a pas mieux que le premier trip, comment est-il possible d'aborder sereinement le second ?