Mog
Neurotransmetteur
- Inscrit
- 31/10/12
- Messages
- 50
Hey les psy, je voulais vous parler du plus gros trip que j'aie pour l'instant vécu, et qui a été une expérience assez éprouvante.
J'ai testé mon premier space cake il y a quelques mois avec des amis à Amsterdam. Certains potes ayant déjà essayé m'avaient parlé de gros fou rires et d'une sensation de planer supérieure à quand on fume. Mais rien de plus, rien de psyché.
Sauf que bon, voilà, j'avais pas pris en compte le fait que là j'en achetais un fait par des "pro", donc dosé et cuisiné bien comme il faut.
Ne nous attendant pas à de grands effets, on n'a pas énormément tardé au Coffee shop.
J'ai commencé par une phase de rires sur le chemin entre le coffee et la gare. Puis dans le train, grosse fatigue qui m'a amenée à une phase létargique, et c'est là que ça a vraiment décollé (pas génial comme conditions pour tripper).
J'entrais par moment dans des demi-sommeils, mon casque sur les oreilles. Chaque fois que je fermais les yeux j'étais complètement autre part, je visualisais une étendue de plaines et de collines, et la musique que j'écoutais planait dans les airs, un peu comme si elle constituait l'atmosphère du monde que je visualisais. C'était agréable mais les "réveils" étaits durs, brutaux, et se faisaient en sursaut.
Ensuite, modification et intensification des couleurs. Je voyais le visage de mes potes se colorer de rose et d'orange. J'ai commencé à flipper parce que je ne savais pas que le space cake pouvait faire ça.
Du coup, début de doute, je commençais à me demander ce qu'ils avaient foutu dans mon brownie.
A partir de là j'ai glissé vers un bad trip, assez chanmé. (Ce qui m'a valu un bon gros sitting de plusieurs heures à la gare d'arrivée)
J'avais l'impression d'être dans une autre dimension, tout en percevant toujours la nôtre (mais de façon très différente), sans réellement y participer. Je voyais tout par "vibrations", je sais pas comment dire, j'avais l'impression que ma vision se découpait par cercles concentriques, et que chaque cercle vivait à son propre rythme. Un impression de discontinuité temporelle entre chaque élément faisant pourtant parti d'un même ensemble.
Ca aurait pu être intéressant en fait, mais j'avais le sentiment de subir tout ça contre mon gré, en fait j'aurais juste dû accepter le trip et me laisser emporter. Mais bref, là, pour le coup, expérience plus angoissante qu'autre chose.
Autre aspect négatif, je suis entrée dans une espèce de délire paranoïde, j'avais l'impression de n'être perçue par personne d'autre que mes potes, que je n'identifiais plus vraiment comme tels d'ailleurs. Je savais que j'avais posé l'étiquette "amis" sur eux, mais c'est comme si ça ne signifiait plus rien à ce moment précis, juste qu'ils étaient là et qu'ils savaient que j'étais là et qui j'étais. J'avais l'impression qu'ils me haïssaient, qu'ils m'en voulaient, que je n'étais plus qu'un boulet pour eux (et au nom de quoi devaient-ils me supporter, en plus, puisque la notion d'amis était devenue vague?). J'avais encore un tout petit peu les pieds sur terre parce que parfois j'arrivais à me raisonner, à me dire "non c'est bon, ils ne me haïssent pas", mais ça repartait ensuite de plus belle.
L'un d'eux me tenait la main, et c'était une sensation très bizarre: j'avais l'impression que ma main se liquéfiait, fondait dans la sienne, de façon désagréable. Je devenais immatérielle.
Parler était devenu une tâche ardue, et je n'avais pas l'envie de faire l'effort d'expliquer ce qu'il se passait en moi. Ce qui n'empêchait pas le besoin d'être comprise. Je me sentais coincée entre mon manque d'envie, de motivation pour tout, et les besoins et pulsions que je ressentais. Par exemple, je n'avais pas envie de mourir, mais je n'avais plus envie de vivre. Lassitude, fatigue, et panique de voir cet état persister.
J'ai aussi eu le sentiment de revivre tous les âges de ma vie, sans pour autant revoir d'anecdotes, juste que je me sentais avoir 3 ans, 5 ans, 8 ans... Enfin je ressentais le genre de sensations que j'avais pu ressentir à ces époques, quoi. Et c'était comme un énorme reboot parce que du coup je pensais par syllabes inintelligibles, c'était comme si je ne pensais plus en français. Ni en aucune autre langue dont j'aie pu avoir connaissance. Puis petit à petit je me reconnectais aux connaissances lexicales que j'avais déjà acquises et que je semblais apprendre, intégrer de nouveau. C'était sans fin.
J'avais l'impression de devenir folle. Je croyais que j'allais rester coincée dans cet état et qu'il faudrait m'hospitaliser ou m'interner.
Au bout d'un moment, il a bien fallu rentrer à l'hébergement... un vrai périple. Je ne me souviens de rien distinctement, si ce n'est que mes potes me soutenaient par les bras et que le trajet me paraissait durer une éternité (surtout qu'ils n'arrêtaient pas de se perdre >_>).
L'arrivée au logement a été le premier élément à créer un soulagement, même si je n'étais pas encore sortie d'affaire. Ils ont cru bon de me foutre sous une douche froide mais j'ai juste hurlé, et là, petite remontée de paranoïa, l'idée qu'ils faisaient ça pour me faire du mal s'est imposée à moi, mais n'a pas fait long feu heureusement.
Ca s'est terminé de façon plutôt glamour: moi en train de vomir à quatre pattes dans la cabine de douche. (Eh oui, je suis une princesse.)
Après ça, j'ai réussi à dormir un peu, du coup ça allait mentalement mieux mais je suis restée défoncée encore quelques temps tout de même.
Entre le moment de la prise et le moment où les effets se sont complètement dissipés, il s'est passé environ 10h, dont 4-5 vraiment infernales.
Expérience assez traumatisante sur le coup, mais ça reste une expérience, donc même si elle était "mauvaise" (et encore, je ne suis pas sûre que ce soit vraiment le terme, vu que c'est un vécu qui apporte quelque chose), elle n'en reste pas moins intéressante.
Ah, et j'ai oublié de préciser au début du post, mais, outre les conditions spatiales, y'a aussi les conditions physiques qui n'étaient pas au top. J'ai fait ça après plusieurs heures de voyage entrecoupées d'une nuit sans sommeil. Pas très intelligent tout ça, mais je sousestimais le potentiel de la THC à cette époque...
J'ai testé mon premier space cake il y a quelques mois avec des amis à Amsterdam. Certains potes ayant déjà essayé m'avaient parlé de gros fou rires et d'une sensation de planer supérieure à quand on fume. Mais rien de plus, rien de psyché.
Sauf que bon, voilà, j'avais pas pris en compte le fait que là j'en achetais un fait par des "pro", donc dosé et cuisiné bien comme il faut.
Ne nous attendant pas à de grands effets, on n'a pas énormément tardé au Coffee shop.
J'ai commencé par une phase de rires sur le chemin entre le coffee et la gare. Puis dans le train, grosse fatigue qui m'a amenée à une phase létargique, et c'est là que ça a vraiment décollé (pas génial comme conditions pour tripper).
J'entrais par moment dans des demi-sommeils, mon casque sur les oreilles. Chaque fois que je fermais les yeux j'étais complètement autre part, je visualisais une étendue de plaines et de collines, et la musique que j'écoutais planait dans les airs, un peu comme si elle constituait l'atmosphère du monde que je visualisais. C'était agréable mais les "réveils" étaits durs, brutaux, et se faisaient en sursaut.
Ensuite, modification et intensification des couleurs. Je voyais le visage de mes potes se colorer de rose et d'orange. J'ai commencé à flipper parce que je ne savais pas que le space cake pouvait faire ça.
Du coup, début de doute, je commençais à me demander ce qu'ils avaient foutu dans mon brownie.
A partir de là j'ai glissé vers un bad trip, assez chanmé. (Ce qui m'a valu un bon gros sitting de plusieurs heures à la gare d'arrivée)
J'avais l'impression d'être dans une autre dimension, tout en percevant toujours la nôtre (mais de façon très différente), sans réellement y participer. Je voyais tout par "vibrations", je sais pas comment dire, j'avais l'impression que ma vision se découpait par cercles concentriques, et que chaque cercle vivait à son propre rythme. Un impression de discontinuité temporelle entre chaque élément faisant pourtant parti d'un même ensemble.
Ca aurait pu être intéressant en fait, mais j'avais le sentiment de subir tout ça contre mon gré, en fait j'aurais juste dû accepter le trip et me laisser emporter. Mais bref, là, pour le coup, expérience plus angoissante qu'autre chose.
Autre aspect négatif, je suis entrée dans une espèce de délire paranoïde, j'avais l'impression de n'être perçue par personne d'autre que mes potes, que je n'identifiais plus vraiment comme tels d'ailleurs. Je savais que j'avais posé l'étiquette "amis" sur eux, mais c'est comme si ça ne signifiait plus rien à ce moment précis, juste qu'ils étaient là et qu'ils savaient que j'étais là et qui j'étais. J'avais l'impression qu'ils me haïssaient, qu'ils m'en voulaient, que je n'étais plus qu'un boulet pour eux (et au nom de quoi devaient-ils me supporter, en plus, puisque la notion d'amis était devenue vague?). J'avais encore un tout petit peu les pieds sur terre parce que parfois j'arrivais à me raisonner, à me dire "non c'est bon, ils ne me haïssent pas", mais ça repartait ensuite de plus belle.
L'un d'eux me tenait la main, et c'était une sensation très bizarre: j'avais l'impression que ma main se liquéfiait, fondait dans la sienne, de façon désagréable. Je devenais immatérielle.
Parler était devenu une tâche ardue, et je n'avais pas l'envie de faire l'effort d'expliquer ce qu'il se passait en moi. Ce qui n'empêchait pas le besoin d'être comprise. Je me sentais coincée entre mon manque d'envie, de motivation pour tout, et les besoins et pulsions que je ressentais. Par exemple, je n'avais pas envie de mourir, mais je n'avais plus envie de vivre. Lassitude, fatigue, et panique de voir cet état persister.
J'ai aussi eu le sentiment de revivre tous les âges de ma vie, sans pour autant revoir d'anecdotes, juste que je me sentais avoir 3 ans, 5 ans, 8 ans... Enfin je ressentais le genre de sensations que j'avais pu ressentir à ces époques, quoi. Et c'était comme un énorme reboot parce que du coup je pensais par syllabes inintelligibles, c'était comme si je ne pensais plus en français. Ni en aucune autre langue dont j'aie pu avoir connaissance. Puis petit à petit je me reconnectais aux connaissances lexicales que j'avais déjà acquises et que je semblais apprendre, intégrer de nouveau. C'était sans fin.
J'avais l'impression de devenir folle. Je croyais que j'allais rester coincée dans cet état et qu'il faudrait m'hospitaliser ou m'interner.
Au bout d'un moment, il a bien fallu rentrer à l'hébergement... un vrai périple. Je ne me souviens de rien distinctement, si ce n'est que mes potes me soutenaient par les bras et que le trajet me paraissait durer une éternité (surtout qu'ils n'arrêtaient pas de se perdre >_>).
L'arrivée au logement a été le premier élément à créer un soulagement, même si je n'étais pas encore sortie d'affaire. Ils ont cru bon de me foutre sous une douche froide mais j'ai juste hurlé, et là, petite remontée de paranoïa, l'idée qu'ils faisaient ça pour me faire du mal s'est imposée à moi, mais n'a pas fait long feu heureusement.
Ca s'est terminé de façon plutôt glamour: moi en train de vomir à quatre pattes dans la cabine de douche. (Eh oui, je suis une princesse.)
Après ça, j'ai réussi à dormir un peu, du coup ça allait mentalement mieux mais je suis restée défoncée encore quelques temps tout de même.
Entre le moment de la prise et le moment où les effets se sont complètement dissipés, il s'est passé environ 10h, dont 4-5 vraiment infernales.
Expérience assez traumatisante sur le coup, mais ça reste une expérience, donc même si elle était "mauvaise" (et encore, je ne suis pas sûre que ce soit vraiment le terme, vu que c'est un vécu qui apporte quelque chose), elle n'en reste pas moins intéressante.
Ah, et j'ai oublié de préciser au début du post, mais, outre les conditions spatiales, y'a aussi les conditions physiques qui n'étaient pas au top. J'ai fait ça après plusieurs heures de voyage entrecoupées d'une nuit sans sommeil. Pas très intelligent tout ça, mais je sousestimais le potentiel de la THC à cette époque...