Artisan de Liberté a dit:
Vous ne serez peut être pas d'accord avec moi mais je vais quand même donner mon avis!
Pour moi toutes les drogues se ressemblent ou alors aucune d'entre elles se ressemblent. J'entends par là, qu'une molécule chimique vient s'immiscer dans notre horlogerie cérébrale et va en modifier les rouages. Chaque drogue recoupe une ou plusieurs molécules qui lui sont propre. Dans le cas où il y a plusieurs molécule, il y a probablement une synergie entre elles qui dépasse l'entendement des scientifiques. Tafant moi-même dans les neurosciences, je peux vous dire qu'on classifie les molécules chimiques psychotrope selon des critères qui selon moi sont ridicules. Ont appelle certaines familles anti dépresseur par exemple, car on voulait traiter la dépression et qu'on a trouvé des molécules qui semblait améliorer l'état de certain dépressif. On a oublié de dire au passage, que ces molécules entraînaient également des modifications des rythmes de sommeil, créaient une accoutumance et la dégénerescence des neurones, à terme. Est ce donc des molécules si utiles pour améliorer létat de quelqu'un de dépressif? Rien n'est moins sur. En revanche, il existe un pouvoir de suggestion qui induit chez nous une soumission sans vergogne à la connaissance dite scientifique et donc à adhérer à ces croyances même si elle ne réponde jamais totalement à la question mais qu'en revanche elle scelle dans notre esprit l'illusion de maîtrise de la connaissance.
Évidemment, on a "oublié" de le dire. Mais à vrai dire, qui est "on" ? Les instituts pharmaceutiques. Aujourd'hui, une certaine part de la population sait que les anxiolitiques sont des drogues, qui plus est, des drogues dangereuses et avec une certaine toxicité pour l'organisme.
La question de la soumission à la science est une question philosophique. Celui qui a compris que l'on établissait jamais en sciences que des théories, a déjà appris à être plus alerte et plus critique envers les "vérités scientifiques", qui n'attendent que d'être remplacées par une autre vérité, un peu plus proche de la vérité que l'on atteindra jamais.
N'empêche qu'il faut faire attention avec ça : être critique, ce n'est pas refuser tout en bloc. La classification des hallucinogènes me semble raisonnable, et il est aussi raisonnable de s'y fier à défaut d'avoir quelque chose de mieux. Les délirogènes ont une propension plus élevé que les autres hallus à créer des hallucinations, et sont toxiques. Déjà on peut séparer cette classe. Entre psychédélique et dissociatif, il est vrai que la frontière est plus floue. Mais on peut aisément distinguer les dissociatif car ils provoquent des sensations de décorporation particulières, comme avec la kétamine, ou comme l'a très bien remarqué Sludge, avec la Salvia. Cette classification ne me semble pas si arbitraire que ça ... Ensuite, il y a le côté purement chimique : effectivement, ils n'agissent pas sur les même récepteurs. D'ailleurs, la Salvia a un fonctionnement totalement unique, qui pourrait la séparer des trois autres catégories ! La classification pharmaceutique est particulière, car il y a en effet une certaine tendance à vouloir induire des idées dans l'esprit du consommateur, à cause de l'intérêt économique. Mais la recherche sur les drogues est quand même plus indépendante, plus honnête. Ceux qui les ont étudié et classifiées étaient eux-même pour la plupart des consommateurs, qui se sont fiés honnêtement à ce qu'ils voyaient, sans parler du fait que la recherche sur les hallucinogènes est animée d'un sentiment particulier de recherche du savoir et d'établissement de vérités inconnues de l'Homme. Si ces recherches n'ont abouties qu'à des théories, elles sont le plus proches de la réalité que quoi que ce soit d'autre aujourd'hui. Jusqu'à que l'on ait mieux, il faut, je pense, s'y soumettre, à cette fameuse classification.
Artisan de Liberté a dit:
Pour ma part je considère qu'il y a deux grandes familles psychotropes: celle d'origines naturelles et celle d'origines synthétiques. Comme pour l'alimentation, les synthèses issues de la Nature donne des composés plus stables, des synergies parfaites, qui en général sont associés à une culture de consommation sous jacente des humains qui vivent là où les plantes poussent. Bref, je distinguerais également les molécules qui induisent une neurotoxicité de celle qui jouent sur la plasticité des neurones. Tout ça pour conclure que nous vivons dans un monde où on se coupe des connaissances et des rites pratique et que nous sommes rentré dans une ère de la connaissance théorique avant tout. On consomme les drogues, comme on consommerait des sucreries où des gâteaux apéros, pour l'alimentation. Je dis pas que c'est pas bon au goût mais dans une logique de bien être on ne vit pas longtemps avec une telle alimentation et ils ne remplaceront jamais un vrai repas fait de bon fruits et de bon légumes. La drogue pour se déchirer parce que c'est cool, n'apporte que désarroi et chaos en définitive. Il ne faut pas oublier que ces bijoux de la nature (champi, LSA, canna, mesca, salvia et j'en passe) on des modes d'utilisations ancestraux et toujours inscrit dans des modes de consommation qui on trait à des rites shamaniques ou autrement dit à rites médicinaux. On peux consommer en dehors de cette perspective, tout comme on peut grignoter entre les repas mais alors on perd l'essence même de la raison pour laquelle on consomme, à savoir ne se concentrer que sur le plaisir éprouvé alors qu'ils nous montrent davantage: quel place pensons nous occuper au sein de mère Nature? Que faisons nous du temps qui nous est impartis? Qui pensons nous être et dans quelles mesures pensons nous le réaliser? Qu'avons tant besoin de mettre au second plan? Que fuyons nous?
Pour cela les "hallucinogènes", qu'ils soient psychédéliques, délirogènes ou dissociatifs (à mon avis ils sont tous un peu des 3), nous éclairent un point de vu différent pour chaque drogue consommé, différent pour chaque expérience d'une même drogue, différent d'un individu à l'autre. Le piège étant de vouloir comparer des choses qui ne sont pas comparables au lieu de se concentrer sur les puissantes révélations au sujet de la vérité qui nous entoure et que nous offrent chacune de ces expériences mystiques. Lesabus ne sont bons qu'à nous permettre de nous rendre compte qu'ils ne nous servent à rien, sinon nous détruire un peu plus dans un moment où on n'arrive pas consciemment à l'admettre.
Tout ce que tu as dis là est très intéressant, et je suis d'accord de façon générale, bien que je maintiens que ces molécules peuvent être étudiées d'un point de vue scientifique, et non pas uniquement mentalement ("Le piège étant de vouloir comparer des choses qui ne sont pas comparables au lieu de se concentrer sur les puissantes révélations au sujet de la vérité qui nous entoure et que nous offrent chacune de ces expériences mystiques"). Il ne faut pas oublier : les révélations mystiques, c'est bien, et je m'intéresse aussi beaucoup aux drogues de de point de vue là. Mais imaginons, imaginons par exemple un instant que Dieu est totalement inexistant, et que les hallucinogènes ne filent jamais QUE des hallucinations qui en fait nous éloignent de la vérité, en nous faisant croire que l'on s'en approche. C'est possible ! Et à ce moment là, le point de vue d'étude mental des hallucinogènes ne serait qu'un supercherie ... C'est un exemple, je ne pense pas que ce soit le cas bien sur. Mais c'est pour montrer que les hallucinogènes, on ne les connaitra jamais autant mentalement que l'on le pourra scientifiquement.
Après pour la consommation traditionnelle, je suis 100% d'accord avec toi. C'est pour ça que j'essaye toujours de m'approcher de le plus du mode de consommation traditionnel, et je préfère les plantes aux molécules synthétiques. Mais pour ça, il faut s'intéresser à l'ethnologie, et plus précisément à l'ethnobotanique ! La consommation comme "gâteau apéro" est non seulement, je trouve, dangereuse, mais aussi non-constructive, voir destructrice. A éviter selon moi ! C'est aussi pour cette raison que les drogues à dépendance sont à jeter à la poubelle.