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  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion Kethrope
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Ça m'a... je sais pas, insufflé de la royauté

Nan, c'est pas ce que je voulais dire. J'ai pu être imprégné pendant, mais pas après. Ça m'a appris à la détecter plutôt. Genre la puissance de ce morceau:

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(par royauté j'entends toutes les associations qu'il y a avec Kether, la sephira couronne)
 
Tridimensionnel a dit:
Qu’est-ce que tu as traversé ces dernières années ? Je me permets d’être indiscrète :-)

UP => @Kethrope qu'as-tu traversé ces dernières années ?
 
Mon histoire n'a rien d'inspirant. Je suis un pauvre type qui a raté sa vie. A 25 ans j'ai eu une expérience très forte avec un dosage pourtant très faible d'acide, c'était la deuxième fois que j'en prenais. Mes soupçons sur l'existence d'un monde spirituel, d'une harmonie cosmique, sont devenu des certitudes. C'était vraiment au-delà de la foi, j'étais assuré de l'existence de tout un tas de choses invisibles.

J'ai commencé dans un grand flou, je m'intéressais à l'ufologie, fasciné par les voyages astraux je me suis longtemps acharné à en faire, et en me documentant sur ça j'ai découvert le mot "kundalini", qui m'a amené au yoga, même si j'ai beaucoup plus souvent médité immobile qu'en enchaînant des postures. Je suis devenu progressivement intrigué par le Tibet, l'Inde, et par les spiritualités affiliées à ces endroits.

Beaucoup erré, beaucoup tâtonné. Une foule de choses ont pu me séduire dans le christianisme gnostique comme dans le soufisme, mais surtout dans le hassidisme. Tout comme j'ai pu vibrer à des mystères plus anciens, les trucs grecs, nordiques ou égyptiens, même si c'est bien sûr plus éloigné. Ce que j'ai lu du Tao m'a paru trrrrès puissant aussi mais je connais fort mal. Bref j'ai vu qu'il y a de la beauté et de la vérité partout, que cultures et religions ne sont que diverses couleurs émanant d'une même lumière quoi.

Jusque là ça allait. Après j'ai commencé à partir en sucette, bon la chaos magick c'est pas complètement inintéressant c'est sûr, par contre bon quand je me suis intéressé au Left Hand Path... c'était sans aucun doute le moment d'arrêter les frais, de se remettre grandement en question. Je déconseille ce genre d'expérimentations sauf sous la férule de quelqu'un qui s'y connaît vraiment.

Ce basculement de la lumière à la noirceur correspond sans surprise à la dégringolade de plus en plus accélérée de ma vie. Bien sûr quand tu es dans ce genre de délires tu ne te sens pas maléfique ou quoi que ce soit, mais quand tu vois un pentagramme inversé tu dis "non non c'est pas la victoire de la matière sur l'esprit, c'est la victoire des forces de transformation sur les forces de stagnation..!" Bref, tu crois au bullshit que tu as ingéré.

J'avais été jusqu'à 25 ans, plus un sale branleur qu'une vraie crapule. Mais, hémisphère droit cérébral sous-développé, clairement. Donc pas si grave jusqu'ici, temps, amitiés et amours perdus exceptés. En boostant (de manière impressionnante dans mon cas, en tout cas au début) ledit hémisphère, les psychédéliques m'offraient une seconde chance.

La possibilité de changer de vie, de redresser le cap. D'arrêter mes vices, à l'aune de ce que j'avais compris. De me secouer, dans ma vie incarnée. De m'efforcer de devenir quelqu'un de gentil, en tout cas de correct. D'exprimer ce que j'avais en moi.

Je sentais tellement fort mes chakras à cette époque là, de 25 à 28 ans à peu près... même quand je ne méditais pas ils pouvaient vrombir comme ça, longuement dans la journée... il y avait une vraie guérison psychique et physique à la clef je crois. J'avais des facilités, incontestablement. J'avais trouvé ma voie, en somme: ésotérisme/spiritualité/développement intérieur, après avoir passé ma jeunesse à ne pas du tout savoir ce que je voulais faire de ma vie. Je me suis intéressé au tarot aussi, je continue de tirer les cartes de temps à autre. Je trouve l'astrologie intéressante aussi, j'y vois une sorte de génétique spirituelle même si pour reprendre la très bonne analogie d'une connaissance ce n'est pas plus fiable au final que les prévisions météo.

Mais j'ai préféré le caniveau aux étoiles. J'ai trahi les enseignements de l'acide. J'ai préféré le plaisir à la joie, trop de fois: j'ai échoué les tests que la Vie m'avait donné en ce temps là. Plusieurs fois. Depuis que j'ai 28 ans c'est la chute libre, je fais que de la merde, je suis de plus en plus mauvais, stupide, irrationnel. J'ai eu un dernier soubresaut à Pâques, me suis senti connecté au Ciel sans avoir rien pris je précise, et je me suis accroché un mois à peu près, mais... après un tel "deep stall" tu peux tirer sur le manche aussi fort que tu veux, l'avion ne se redressera peut-être pas du piqué.

Je ne mérite absolument aucune plainte, aucune sympathie: je ne suis pas une bonne personne. Du tout. J'ai été parfaitement odieux, égoïste, fainéant et vaniteux tout du long de ma vie malgré quelques efforts, quelques bons côtés, quelques moments de grâce.

Bref j'ai traversé le désert, et pas que ces dernières années. Le LSD aurait peut-être pu me permettre de guérir d'un problème intime que j'ai préféré laisser courir par cynisme. C'est surtout sur ça que j'ai été testé. Il n'y a rien qui puisse réparer ça, c'est ce qu'on appelle une faute impardonnable.

La lose serait totale si je n'avais pas découvert Shpongle. Je vis très mal le fait d'être une mauvaise publicité pour Lucy, considéré le bien qu'elle a pu me faire à un moment charnière de mon existence où j'ai perdu de vue peu ou prou toutes mes amitiés d'ado et me suis enterré dans une vie de cas social. Considéré le fait qu'elle aurait justement pu m'éviter de finir sur ces rails. Mais malgré toute la synergie que j'ai avec, reste que j'étais pas un cas facile à traiter. Seul tout est beaucoup plus dur, et on fait beaucoup d'erreurs.

Edit: j'en ai 32 aujourd'hui. Mon plus grand problème, après la connerie, est sans nul doute la dépression, qui est devenu ca-ta-to-ni-que depuis un an. Quand tu ne ressens plus rien du tout t'en viens à te dire que dis donc c'était pas si mal le temps où je chialais non stop dans mon lit dans le noir.
 
J'ai que 21 ans mais ton récit me fait énormément penser à moi
On peut toujours rebondir parait-il ? haha
 
Franchement ton histoire est très touchante, personnellement cela me rappelle qu'il ne faut pas que je lâche la réalité surtout en ces périodes difficiles... Bien que certaines substances ont crées une sorte de décrochage l
il y a deux ans de cela, je reprends un train de vie plus "courant". Il n'est jamais trop tard pour rebondir, le truc qui m'a permis de vraiment m'en sortir est un changement brutal des style musicaux que j'écoutais. Plus de rap violent, de musiques tristes, emo etc... ça peut paraitre bizarre mais ça m'a fait un bien fou.
Heureusement l'été vient et ça aide toujours à se changer les idées.

Merci de ton retour d'expériences et prend soins de toi
 
L'acide ne marche plus. 400ug, je retourne à la dépression à peine la descente finie. Dire que fin 2014, un tonc sans doute même pas dosé à 200 avalé en trois fois m'avait requinqué pendant presque un an. L'excès nuit vraiment en tout.

Je ne saurais même pas dire combien j'en ai pris au total. Peut-être bien une cinquantaine de prises en 7 ans (il y a eu une période courant au moins sur une année où quasiment tous les mois je me chopais 1g de K et 5 buvards), et rarement un seul à la fois. Je n'ai plus l'énergie pour monter encore à 800 et au-delà, j'ai tellement chuté karmiquement que j'ai peur maintenant, je sais que le bad trip n'est pas loin (je n'en ai jamais fait, je n'ai pas envie d'en faire).

J'aurais mieux fait de micro-doser, de vraiment le traiter comme une médication au lieu de courir après des ego deaths qui étaient devenu une obsession morbide. Au-delà de ça l'acide ne m'a pas fait de mal je crois, par contre la kéta... je me demande si ça ne m'a pas un peu trop dissocié: c'est comme si j'avais deux facettes à mon être s'étant décollé l'une de l'autre sans espoir de réunification. Une facette angélique et une facette démoniaque, aussi cliché que ça paraisse.

Je n'ai pas vraiment d'hallucinations auditives (c'est rarissime), mais "j'entends" mes pensées, et elles se génèrent toutes seules (j'entends des bouts de dialogue, des gens qui parlent sur moi, c'est toujours dépréciateur, j'ai d'abord cru que j'étais clairaudient, je réalise maintenant que je suis complètement paranoïaque), et je ne sais pas du tout comment parler de ça à un toubib, je sais que ce n'est pas vraiment de la schizophrénie mais je préfère finir au bout d'une corde qu'à l'HP.


Je me suis auto-MK Ultra.
 
Parfois on a fait le tour, ça fait du bien de faire une bonne grosse pause, pousser fait plus de mal que de bien .

Surtout que de telles doses sont loin d'être anodines .

Bon courage pour te remettre de tout ça, je te souhaite le meilleur n'hésite pas si tu ressens le besoin de MP :)
 
Sujet un peu glauque mais j'ai envie de parler de ce que j'ai vécu aujourd'hui, si ça peut être utile à des gens traversant une épreuve semblable.

J'ai essayé de me pendre tout à l'heure, dans un bois à une quinzaine de kilomètres de chez moi. J'avais essayé une fois avec une écharpe quasiment en position assise, mais c'était plus pour tester la douleur qu'autre chose (practice makes perfect). Là j'ai fait debout, avec une corde, hangman's noose, bien serrée sous la mâchoire, un vieux beanie enroulé et scotché autour de la corde pour amoindrir la friction sur la gorge, le nœud derrière l'oreille gauche comme j'ai lu qu'il fallait faire. Une pendaison bien faite amène à l'inconscience en 5-6 secondes est-il dit, et je confirme de par mon expérience. (Don't try it though) 

Je tâtonnais en fait, j'essayais de faire en sorte que ça ne m'écrase pas la trachée, les pieds toujours au sol mais le cou bien pris. Mais j'étais pas chaud du tout, j'avais envie de le faire mais j'étais terrifié par les conséquences, étant certain de l'existence d'un monde spirituel, de l'existence du karma et de tout ce que ça implique. Je songeais à ma vieille mère aussi. Mais j'avais tellement pas envie de rentrer chez moi penaud... et en fait accidentellement j'ai quasiment failli partir. Il y a eu comme un vrombissement d'avion ressemblant à ceux des voyages astraux mais en beaucoup plus violent, et les ressentis propres aux peaks/ego deaths des expériences psychédéliques, mais en incontestablement négatif, flippant. 

Ça m'a horrifié. Si j'avais vraiment bien attaché la corde à la branche comme je l'avais fait au premier essai, je ne m'en serais pas sorti; mais je n'avais passé que deux fois la corde autour d'icelle. Je suis tombé à la renverse sur le dos quand j'ai réussi à la défaire en urgence, secoué de spasmes, tremblements, mes jambes ne supportant plus mon poids, dans un état de panique pas croyable. J'ai mis un moment à reprendre mes esprits, mon souffle, la maîtrise de mon corps: jamais ressenti un truc comme ça, c'était assez violent, je ne devais pas être loin de perdre connaissance. J'ai un peu pleuré, bruyamment, en criant "pardon mon ex, pardon Papa, pardon mon Dieu"... 

L'optique de finir en prison, seul, handicapé, ruiné, fou, etc... tous les heurts de la vie me paraissaient soudain bien dérisoires face à la frayeur absolue de rejoindre l'Au-delà dans d'aussi catastrophiques conditions: j'ai senti et compris instinctivement, instantanément, que c'était une mauvaise idée, aussi foirée que soit ma vie. Il est sans doute préférable de ne pas user de méthodes trop instantanées quand on a ce genre d'envies: même au pire du désespoir on peut toujours changer d'avis. J'ai lu qu'une étude sur les gens sautant du Golden Gate avait avancé que ceux survivant affirmaient tous avoir regretté immédiatement d'avoir sauté. 

On peut se demander, est-ce justement parce qu'ils ont regretté de le faire qu'ils ont survécu ? Un peu comme les gens dans le coma qui s'en sortent parce qu'ils veulent vivre, et... les autres. Aller à la lumière ou revenir. 

C'était un peu une EMI quelque part, et elle n'était pas plaisante du tout même si elle m'a... recadré. Par contre sur le chemin du retour je doutais déjà de nouveau, je me disais que j'aurais peut-être dû le faire, car je retrouvais la même écuelle de chiasse existentielle à l'issue du trajet. 

Je ne suis jamais passé aussi près de la mort, je me suis vraiment senti partir, à une ou deux secondes près c'était plié. Mais j'ai senti que je n'aurais trouvé absolument aucun repos dans cet acte, tout au contraire, je n'aurais trouvé qu'une souffrance amplifiée au maximum. Je me sens prisonnier, tout en me sentant chanceux d'avoir des convictions spirituelles aussi profondément ancrées (et inversement proportionnelles à mes valeurs morales décaties...)

C'est plus la pleine conscience de faire un mauvais choix que de la peur. Je l'ai dans le baba quand même, car j'ai mené ma vie, particulièrement ces derniers temps, d'une manière particulièrement irresponsable, avec l'idée résolue de le faire aujourd'hui, ou dans ces eaux-là. La piqûre de rappel ne change rien au reste du fiasco. Je sais que l'envie reviendra, mais je sais maintenant que sobre c'est infaisable, pas avec tout ce que je sais du Réel. Même si on se réincarne et que le voyage de l'Esprit est éternel, il faut vivre son existence comme si elle était unique. Take care.

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Jusque là ça allait. Après j'ai commencé à partir en sucette, bon la chaos magick c'est pas complètement inintéressant c'est sûr, par contre bon quand je me suis intéressé au Left Hand Path... c'était sans aucun doute le moment d'arrêter les frais, de se remettre grandement en question. Je déconseille ce genre d'expérimentations sauf sous la férule de quelqu'un qui s'y connaît vraiment.

Non, pas de RDR en spiritualité, je dis n'importe quoi... "sous la férule de" c'est antinomique au LHP qui encourage à l'auto-initiation, à la self-déification (principe encore vachement exotique certes, mais l'amour inconditionnel et la dissolution dans le Tout me semblent maintenant tellement loin...), mais le fait est qu'un "maître" aide énormément en évitant de se disperser en tout un tas de curiosités, de recherches ésotériques, pour se focaliser sur l'essentiel, les choses qu'il aura lui-même assimilé, digéré, les erreurs qu'il aura lui-même évité.

Ce n'est pas qu'il faut un enseignant: c'est qu'il faut des ténèbres en soi. Pas du Mal, des ténèbres. Les ténèbres ça peut être de la souffrance, de la colère, de la peur, de la folie, de la débauche, etc. Ces choses, si elles peuvent être considérées comme négatives en soi, ne rendent pas une personne "mauvaise" pour autant (personne n'est bon ou mauvais au fond), et peuvent même générer du positif (le colérique peut casser la gueule à un bully, la souffrance façonne des artistes). La Vie réelle est heureusement plus subtile que de l'heroïc fantasy.

Car l'on est amené à frayer dans des coins un peu ghetto de l'Astral où une personne trop lumineuse risquerait de s'attirer des inimitiés. Ainsi le type d'entités à contacter sur le Left Hand Path, style goétie, goûte peu qu'on trace un cercle de protection autour de soi avant d'invoquer/évoquer. Pratique qu'un adepte RHP jugerait indispensable en toutes circonstances, et taxerait même mon audace d'inconséquence, voire de bêtise. 

Pourtant, de mon expérience, la Lumière peut être toute aussi dangereuse que l'Ombre quand elle te brûle. A chacun sa voie, quoi. Les deux conduisent au même endroit, tous les sages vous le diront (pas que je m'inclue dedans cela dit). Le plus capital c'est de ne pas se tromper de voie... et de savoir quand/si alterner. Il y a probablement des occultistes ambidextres, sans nul doute la Voie Royale. C'est une dichotomie; or nos ressentis lysergiques tendraient à nous défier du binaire, mais il reste malgré tout l'étoffe de la Matrice. 

The Book of Lies (Guide vers la Magick et l'occulte, Devenir une formule alchimique pour percer la fabrique de la Réalité): très bien, dense, riche, accessible, pédagogue, divertissant.

L'Abilify: bof, énormes contractions musculaires, énorme anxiété, il va falloir trouver autre chose.

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C'est difficile de se dépêtrer des préjugés "RHP", je vois toujours quelque chose de maléfique dans le Pentagramme renversé alors qu'on peut le retrouver jusque dans l'architecture religieuse (sur une vieille église allemande par exemple, et il a parfois été associé à la Croix en symbologie), ou il peut tout simplement représenter l'Hiver. Franchement, s'ils n'ont pas toujours la rigueur intellectuelle et l'élégance sémantique des sentiers traditionnels (en même temps moins de sources, tout reste à faire... heroic fantasy VS science-fiction...), les posteurs ou auteurs Lefties que j'ai pu lire ne m'ont pas semblé "evil" pour un sou, au contraire, beaucoup plus de légèreté, de remise en question, de fantaisie qu'à "droite".

On peut faire certaines analogies avec la politique -là aussi j'ai viré à gauche, même si ce que j'ai pu poster autrefois s'approchait un peu du trolling, navré Sludge, les militants sont mon péché mignon mais ça ne fait pas honneur à mon intelligence ou mon savoir-vivre.

Enfin, je dissocierais cela quelque peu du satanisme en lui-même, qui n'est pas vraiment représentatif de ce dont j'essaye de parler (l'idée de Chaos Magick l'est beaucoup plus). Ou en tout cas est loin de l'englober. Par contre le LHP tend à choisir les dieux-tricksters/sulfureux des panthéons: Loki, Kali, Set, Ishtar, Exu, et j'en passe... c'est très punk-rock au final.
 
La transcendance de tout cela ne serait-il pas représenté par l'androgyne Baphomet ? (le LHP est considéré comme féminin/stellaire, le RHP masculin/solaire) 
Solve & Coagula, Dissoudre et Coaguler, soit Diabolos & Symbolos, diviser ou réunir. Dépasser divin et diabolique: le Baphomet représente les forces de la Nature, pas le Diable.

Tout cela est très perché, j'en conviens. Méfiance absolue pour tous les ordres initiatiques par contre, je n'y vois guère que des mafias ésotériques freelance qui tentent d'imiter les mafias exotériques corporate, je préfère traîner sur Reddit ou sur les petits forums, on trouve parfois des pépites.

Pour ce qui est des déités/entités: je les vois avant tout comme des projections condensées, manifestées, des archétypes de l'Inconscient Collectif.

Pour ce qui est de la magick: je n'y crois pas, je sais que ça marche. On peut appliquer sa volonté sur le monde matériel en formulant un vœu qu'on imprime dans l'astral au moyen d'un sigil. Ce n'est pas facile, il faut être dans un état altéré de conscience qu'on ne peut obtenir qu'avec la méditation ou les psychédéliques, il y a aussi des méthodes plus marginales (orgasme, douleur...)
C'est "l'art de rendre l'improbable probable", ou quelque chose comme ça. Il est dit que "toute technologie suffisamment avancée sera indistinguable de la magie".

Je ne suis par contre pas spécialement intéressé par cela, la magie opérative. Ça a pu me fasciner lors de mes premiers émois, comme les voyages astraux, mais aujourd'hui je focalise exclusivement sur la guérison intérieure.

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T'as l'air de beaucoup t'imprégner de tout ça.

A ta place et au vu de ton état mental j'irais quand même doucement avec les délires spiritualistes New-Age.

Si ces croyances t'aident à l'instant T pourquoi pas mais faut pas que ça te voile une possible guérison sur le plan physique et matériel  ;-)
 
C'est vrai que ça m'a trop bouffé fut un temps, je ne pensais plus qu'à ça, à l'Invisible, et c'est clairement intrinsèquement lié à mes hautes voltiges avec l'acide. Chat échaudé craint l'eau froide, j'ai pris du recul, mais je ne peux cacher sous le tapis tout ce que j'ai senti... le Réel me paraît indéniablement magique.

Je ne pense pas que ça aide au bonheur: au contraire, ça tend à déconnecter encore plus du semblable, de la vie quotidienne. Mais ça permet de belles escapades aussi. Dans la pratique je m'en tiens à tirer les cartes, ce qui est déjà beaucoup plus raisonnable. J'ai sans doute urgemment besoin de me remettre à la méditation, voire sérieusement au yoga (pas besoin de trouver un club après tout, on peut se programmer des séances avec Youtube...)

Merci pour ta sollicitude.

NB: je parle dans mon cas hein, sinon je ne discourrai pas sur tout cela ici si je trouvais ça néfaste. Certaines personnes arrivent à vivre ces expériences avec équilibre, mais moi je fais tout avec excès, je sais que je dois m'en détacher, m'enraciner de nouveau.

Passer 10 jours à Berlin m'a fait un bien fou, ça m'a donné envie de m'expatrier sérieusement.
 
L'indice est dans la forme : vu la rigueur de ton écriture et sa clarté je doute que tu tape tes post dans une transe mystique psychotique.
C'est juste que j'ai toujours une grande méfiance sur la pensée magique. Pas seulement parce que je n'y crois pas mais surtout parce que c'est un concept très apprécié des gourous et de gens qui prétendent en guérir d'autres moyennant des sommes d'argent.

En tout cas j'ai cru reconnaitre le tireur de carte. Tu utilise pas mal d'expressions à la Jodorowsky. Je me demande d'ailleurs si c'est pas de lui la citation sur l'art de rendre l'improbable probable.
Puis lui aussi est très axé sur le ressenti magique, l'amalgame de symboles, une vision dédiabolisé du diable.

En tout cas si le support des symboles t'intéresse je te conseille la lecture de Jung. Son coté méthodique et érudit l'empêche de tomber dans la simple divagation. Le fait qu'il utilise la symbolique comme support à l'introspection psychologique donne également à sa recherche un coté à mi chemin entre la spiritualité et le matérialisme. Certains de ses concepts contiennent même une part de poésie.
Au final ce n'est ni un scientifique ni un spirituel je le classerais plutôt comme un philosophe continental, un peu à la Nietzsche.
 
C'est compliqué d'écrire sous acide, à part des petits mots d'amour. Oh oui j'abonde dans ton sens il me paraît primordial d'équilibrer magie et raison, hémisphères droit et gauche. Jung, j'ai acheté un bouquin de lui (Psychologie&Alchimie), euh wow, sans doute suprêmement intéressant mais un peu trop sérieux pour moi, en tout cas pour l'heure.

J'ai fait un passage en psychiatrie. Mon premier. Le Risperdal était moins inconfortable que l'Abilify mais je ne veux pas dépendre d'un médicament. Je ne veux plus de buprénorphine non plus, ils m'en prescrivaient dans le service pour que je me sente bien et ne fasse pas de "transfert d'addiction", mais je préfère aujourd'hui arrêter cash même si je suis un peu en chien, ça va passer.

Je ne crache pas sur la psychiatrie, elle est plus que nécessaire, bienvenue, des tas de gens en ont besoin. Mais je sais pas, tu les ramollis un peu quand même, tu les fais vivre dans l'illusion qu'ils sont en parfaite sécurité. Une courte hospitalisation peut cependant être un excellent moyen de prendre du recul sur soi, de se remettre en forme avec des vitamines, des repas réguliers et... peut-être un meilleur sommeil pour certains, pas pour moi en tout cas.

C'était entre la cure et le ramassage de mec au bout de sa vie. Très reconnaissant à l'Etat de fournir ce genre de prestations gratuites mais je ne pense pas que ça puisse vraiment m'aider, je me sens mieux depuis que je suis sorti... filé à l'anglaise pendant que les infirmières étaient aux transmissions d'ailleurs, pas classe, mais la flemme, pressé d'être à l'air frais...

La clim est une des choses qui me dérangeait le plus, ça bouche les narines au point de devoir respirer par la bouche et rend l'endormissement plus difficile. J'avais le nez sec depuis quelques mois en y arrivant (merci la vape ?), il a pris cher là-bas.

Je note: en l'absence d'ordinateur et de télé devant le lit, et avec un réseau 4G dégueu le meilleur sevrage fut encore celui du net/films/séries, j'étais nettement plus créatif (dessins) et sportif qu'à l'accoutumée. Bref ce que j'ai ça s'appelle des "pseudo-hallucinations", c'est le symptôme d'une bouffée délirante aiguë. Le revers de la médaille.

Mais que puis-je dire mes pensées intrusives j'y suis habitué, je ne les entends pas trop en ce moment alors que j'en entendais beaucoup là-bas, j'ai envie d'essayer de résoudre ça avec le yoga plus qu'avec les cachetons. Quand je n'y prête pas attention je les oublie. Peut pas dire que ça me rende la vie invivable.

Je ne crois pas que mon cas soit très représentatif des besoins d'une personne se dirigeant usuellement vers ce genre d'établissements pour sevrage ou autre. Je n'ai pas besoin d'être enfermé pour arrêter, je l'ai déjà prouvé par le passé. Et je réalise que ce que j'entends est délirant même si j'y ai cru autrefois.

Le tout c'est de continuer le sport (synergie corps/esprit, si le corps est maladif, l'esprit aussi) et de rester zen. J'attends encore quelques jours que le chien finisse de passer, je me retrouve du taf, j'économise pour une deuxième expédition plus longue et dans un meilleur état d'esprit à Berlin d'ici la fin de l'année/le début de la prochaine, et zou. J'en étais à songer vivre à la rue sur le rivage méditerranéen, mais je pense que ça m'aurait vite gavé.

On va continuer le sevrage du net et du streaming pour l'instant, c'était de loin le plus payant.

Je ne sais pas ce qui a causé les bouffées, je pense que c'est le mélange de tout, pas le lsd en particulier... mais il a pu avoir une incidence. Je reconnais donc sa potentielle dangerosité. Je ne regrette cependant pas d'en avoir autant pris, j'ai eu l'impression de dialoguer silencieusement avec une forme de vie plus évoluée. Tu sais qu'il fait froid parce que tu as froid, je sais que l'éternité existe parce que j'y ai été connecté.

Ce n'est pas quelque chose qui se comprend, ça se ressent, c'est l'impossibilité fondamentale de retransmettre ce type d'expériences, même avec les meilleurs mots.
Je sais, pas je crois. Je n'en ai jamais douté pendant sept ans, jusqu'à cette année compliquée où j'ai songé à renier le cadeau, à renier ce que m'on a donné (d'immenses connaissances spirituelles théoriques qu'il faut mettre en pratique à tout prix pour ne pas retomber dans des dogmes, des âneries, des blocages, bref moisir...)

Ça fait une grosse différence. Entre croire et savoir. Au fond je m'en fous LHP, RHP, c'est que des mots. J'ai vu la Nature, l'interconnexion de tout, l'ordre immense de tout ça. Deus sive Natura même si je ne nie pas l'existence d'un Amour inconditionnel transcendant comme axe vertical superposé à mon axe horizontal/immanent.
 
Content pour toi que ça aille mieux, redescendre d'une grande phase psychotique demande un réajustement dans le temps, toujours entre doutes et certitudes faut (ré)apprendre à composer avec ses tendances paranoïaques. J'espère que tu trouveras l'équilibre dans un cadre qui te convienne :)
 
Ça y est. Je l'ai eu. L'Expérience. A 400ug le 31 chez un semi-inconnu qu'a essayé de me sauter dessus me croyant gay après 2 albums de Shpongle sur Blade Runner 2049, mais lol pas grave, le message c'est: je n'aurais pas dû vivre le truc lysergique seul... J'aurais dû le partager.

Bon ça enlève l'envie de mourir radicalement, mais au-delà de ça je me rends compte que j'imaginais quelque chose d'un peu plus impressionnant. Enfin mieux vaut tard que jamais, je m'estime déjà heureux d'en avoir vu le bout. 5 putain d'années que je courrais après.

Indescriptible. Tu fais partie de l’Éternité. C'est vraiment juste deux silex qui se frottent, un cliquetis de briquet, mais c'est vraiment tout ce qui me manquait. J'étais pas prêt à l'époque faut croire.
 
NB Orange Clockwork: la vodka peut être bue avec du lait, sans rien.
 
Marrant. Depuis cette épiphanie pour le moins fragmentée, j'en ai plus rien à cirer de la spiritualité. C'est limite une délivrance.
 
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