Bonjour à tous, lecteur régulier de ce forum depuis quelques mois, je voudrais tout d'abord remercier ses contributeurs pour tout ce qu'ils m'ont apporté en terme d'informations, d'interrogations, d'énervements et de fous rires. N'étant pas très doué pour la communication virtuelle, je n'ai jusqu'ici jamais éprouvé le désir de m'inscrire ou de poster quoi que ce soit.
Mais puisque j'ai récemment mis la main sur une certaine quantité de 4-AcO-DMT et que les informations en français sur cette substance ne sont pas encore légion, je me suis dit qu'il serait assez égoïste de ne pas partager mon expérience.
Je reçois la substance en question le matin même. Rien de particulier à signaler quant à son aspect : une poudre blanche sans odeur, très fine et pas tout à fait homogène (assez "collante", plus proche de la farine que du sucre...). Pour un dosage plus facile et plus précis, je décide de dissoudre 200mg dans 200ml d'une solution de +- 1/3 de vodka 2/3 d'eau distillée, pour obtenir donc une solution de 1mg/ml.
Après quelques heures et après avoir plusieurs fois secoué le tout, le (la?) 4-AcO-DMT semble s'être totalement dissout. J'attends encore un peu pour être sûr d'avoir une solution totalement homogène.
Étant donné qu'il s'agit là d'un rc, avec tous les risques éventuels que cela comporte -mauvaise nomination du paquet, erreur dans la synthèse, allergie,etc.- je prends la bonne résolution de pas prendre plus de 5-6 mg/ml la première fois.
Naturellement la bonne résolution en question ne tient pas longtemps et c'est finalement 14ml/mg que je prendrai vers 21h30,mélangés avec du jus d'orange.
Vu la petite quantité, le jus d'orange ne goûte que le jus d'orange; aucun arrière-goût chimique.
Après avoir tout bu, je m'assieds et feuillète un journal, à la fois anxieux, curieux et impatient, comme à chaque fois que j'essaie une substance psychédélique pour la première fois. Très rapidement (moins de 10 min), je sens que "quelque chose se passe" : je commence à me sentir plus détendu, voire assoupi, j'ai l'impression d'être blotti dans une douce couverture alors que je suis en t-shirt, etc.
Ces sensations m'étonnent sur le moment : après avoir lu que notre corps transforme la psilacétine en psilocine, je m'attendais à une montée identique à celle provoquée par les champignons. Or, pour moi, une montée de champis se caractérise toujours par des sensations très énergiques et euphoriques, par des sortes de spasmes, très agréables, où ma moëlle épinière me semble brièvement parcourue par des influx électriques puissants et glacés.
Ici, c'est plutôt l'inverse : au lieu d'être réduit à une structure nerveuse, électrique et légère, je m'alourdis et j'ai plutôt l'impression que mon corps devient plus dense et plus tranquille.
Très vite, le journal perd l'intérêt qu'il n'avait jamais eu et mon attention se déplace vers mes mains -qui sont pour moi le meilleur "thermomètre psychédélique" qui soit : ma peau s'est transformée en fine membrane recouvrant un liquide de couleurs pastels changeantes et chaudes, jaune, rouge, orange,...
Plus ou moins 45 min se sont écoulées et maintenant le trip est bien installé : l'intensité des couleurs les rend presque méconnaissables, mes murs respirent paisiblement, mon parquet ondule et tente visiblement de s'incurver, mes rideaux dansent et semblent me sourire discrètement en signe de bienvenue.
La douce léthargie qui avait accompagné le début du trip a fait place à un état plus actif et énergique : tout me semble prétexte au jeu, à la (re)découverte, à la contemplation. Je commence à ressentir cette sensation d'être extrêmement bien dans mon corps, que j'associe d'habitude à la MDMA ou à la methylone. Le simple fait de bouger les bras, de les plier, etc., d'étendre les jambes devient jouissif.
Pour mon plus grand plaisir, cet état plus énergique ne s'accompagne d'aucun effet secondaire physique : mon cœur bat normalement, je ne serre pas les mâchoires, je ne transpire pas et je ne ressens absolument aucune nausée.
Au niveau mental, je ressens une certaine confusion, qui accompagne toujours mes trips sous champis, mais une confusion lente et sereine : tous les prédicats que l'on pourrait m'accoler -mon sexe, mon âge, ma formation, mon insertion dans une famille, mes amis, mon caractère, mes goûts, le fait que je sois né et que je vais mourir,.. - tout cela m'apparaît et est encore présent mais me semble extrêmement lointain, curieux et, surtout, infiniment amusant. Les moindres éléments qui me définissent m'apparaissent comme autant de petits gadgets colorés dont je peux tester la solidité, l'importance, les affinités, la texture. L'ensemble me semble assez grotesque et superflu, mais absolument pas de manière négative; une comédie de boulevard réussie en quelque sorte.
J'ai l'impression de m'être dépouillé de vêtements à la fois ridicules et attendrissants, et je suis très heureux que malgré cette mise à nu, où je constate que dans tous ces prédicats je n'y suis pas, que j'y suis plus, malgré cela ça parle et pense encore, de manière beaucoup plus simple, plus belle aussi.
Le tout m'emplit d'un immense sentiment de gratitude pour ce qui m'environne, et pour la curieuse molécule qui m'a amené là où je suis.
Comme toujours sous champis, tout, vivant et non-vivant, me semble faire réseau : je ressens physiquement l'homologie entre mes cheveux, les racines de mes orchidées, la structure de mes poumons, le feuillage des arbres par la fenêtre, le plan du nouveau métro, la manière dont les numéros de téléphone dans mon gsm ne sont que l'abrégé d'une structure sociale complexe où les gens se connaissent, ne se connaissent pas, s'apprécient ou se méprisent. Plus qu'une simple analogie de structure, tout me semble relié par son mode de développement : tout croît, pousse à la manière de l'herbe, les réseaux deviennent plus denses et plus riches. Par rapport à ce phénomène, appréhender le temps comme une succession d'instants séparés me semble un point de vue mutilant, pauvre et violent
Tout en marchant et en interagissant avec un environnement qui me semble neuf, je me perds dans ces réflexions et ne prête finalement que très peu attention aux visuels en eux-mêmes, pourtant très présents pendant toute la durée du trip.
Vers 2h du matin, je commence petit à petit à redescendre, et vers 4h, je m'endors sans aucune difficulté.
En résumé, et comme vous l'aurez sans doute compris à la lecture de ce post, j'ai été plus que séduit par une expérience qui fut pour moi très visuelle, profonde sur le plan mental et psychologique mais avec toujours une impression de calme et de bienveillance, et sans aucune sensation désagréable sur le plan physique.
Je poursuivrai très certainement l'expérimentation avec cette substance dans les semaines à venir, sans doute avec un dosage de 16/18mg, et si possible dans les bois en compagnie d'amis proches. Je vous tiendrai au courant si cela vous intéresse.
Portez-vous bien.
Mais puisque j'ai récemment mis la main sur une certaine quantité de 4-AcO-DMT et que les informations en français sur cette substance ne sont pas encore légion, je me suis dit qu'il serait assez égoïste de ne pas partager mon expérience.
Je reçois la substance en question le matin même. Rien de particulier à signaler quant à son aspect : une poudre blanche sans odeur, très fine et pas tout à fait homogène (assez "collante", plus proche de la farine que du sucre...). Pour un dosage plus facile et plus précis, je décide de dissoudre 200mg dans 200ml d'une solution de +- 1/3 de vodka 2/3 d'eau distillée, pour obtenir donc une solution de 1mg/ml.
Après quelques heures et après avoir plusieurs fois secoué le tout, le (la?) 4-AcO-DMT semble s'être totalement dissout. J'attends encore un peu pour être sûr d'avoir une solution totalement homogène.
Étant donné qu'il s'agit là d'un rc, avec tous les risques éventuels que cela comporte -mauvaise nomination du paquet, erreur dans la synthèse, allergie,etc.- je prends la bonne résolution de pas prendre plus de 5-6 mg/ml la première fois.
Naturellement la bonne résolution en question ne tient pas longtemps et c'est finalement 14ml/mg que je prendrai vers 21h30,mélangés avec du jus d'orange.
Vu la petite quantité, le jus d'orange ne goûte que le jus d'orange; aucun arrière-goût chimique.
Après avoir tout bu, je m'assieds et feuillète un journal, à la fois anxieux, curieux et impatient, comme à chaque fois que j'essaie une substance psychédélique pour la première fois. Très rapidement (moins de 10 min), je sens que "quelque chose se passe" : je commence à me sentir plus détendu, voire assoupi, j'ai l'impression d'être blotti dans une douce couverture alors que je suis en t-shirt, etc.
Ces sensations m'étonnent sur le moment : après avoir lu que notre corps transforme la psilacétine en psilocine, je m'attendais à une montée identique à celle provoquée par les champignons. Or, pour moi, une montée de champis se caractérise toujours par des sensations très énergiques et euphoriques, par des sortes de spasmes, très agréables, où ma moëlle épinière me semble brièvement parcourue par des influx électriques puissants et glacés.
Ici, c'est plutôt l'inverse : au lieu d'être réduit à une structure nerveuse, électrique et légère, je m'alourdis et j'ai plutôt l'impression que mon corps devient plus dense et plus tranquille.
Très vite, le journal perd l'intérêt qu'il n'avait jamais eu et mon attention se déplace vers mes mains -qui sont pour moi le meilleur "thermomètre psychédélique" qui soit : ma peau s'est transformée en fine membrane recouvrant un liquide de couleurs pastels changeantes et chaudes, jaune, rouge, orange,...
Plus ou moins 45 min se sont écoulées et maintenant le trip est bien installé : l'intensité des couleurs les rend presque méconnaissables, mes murs respirent paisiblement, mon parquet ondule et tente visiblement de s'incurver, mes rideaux dansent et semblent me sourire discrètement en signe de bienvenue.
La douce léthargie qui avait accompagné le début du trip a fait place à un état plus actif et énergique : tout me semble prétexte au jeu, à la (re)découverte, à la contemplation. Je commence à ressentir cette sensation d'être extrêmement bien dans mon corps, que j'associe d'habitude à la MDMA ou à la methylone. Le simple fait de bouger les bras, de les plier, etc., d'étendre les jambes devient jouissif.
Pour mon plus grand plaisir, cet état plus énergique ne s'accompagne d'aucun effet secondaire physique : mon cœur bat normalement, je ne serre pas les mâchoires, je ne transpire pas et je ne ressens absolument aucune nausée.
Au niveau mental, je ressens une certaine confusion, qui accompagne toujours mes trips sous champis, mais une confusion lente et sereine : tous les prédicats que l'on pourrait m'accoler -mon sexe, mon âge, ma formation, mon insertion dans une famille, mes amis, mon caractère, mes goûts, le fait que je sois né et que je vais mourir,.. - tout cela m'apparaît et est encore présent mais me semble extrêmement lointain, curieux et, surtout, infiniment amusant. Les moindres éléments qui me définissent m'apparaissent comme autant de petits gadgets colorés dont je peux tester la solidité, l'importance, les affinités, la texture. L'ensemble me semble assez grotesque et superflu, mais absolument pas de manière négative; une comédie de boulevard réussie en quelque sorte.
J'ai l'impression de m'être dépouillé de vêtements à la fois ridicules et attendrissants, et je suis très heureux que malgré cette mise à nu, où je constate que dans tous ces prédicats je n'y suis pas, que j'y suis plus, malgré cela ça parle et pense encore, de manière beaucoup plus simple, plus belle aussi.
Le tout m'emplit d'un immense sentiment de gratitude pour ce qui m'environne, et pour la curieuse molécule qui m'a amené là où je suis.
Comme toujours sous champis, tout, vivant et non-vivant, me semble faire réseau : je ressens physiquement l'homologie entre mes cheveux, les racines de mes orchidées, la structure de mes poumons, le feuillage des arbres par la fenêtre, le plan du nouveau métro, la manière dont les numéros de téléphone dans mon gsm ne sont que l'abrégé d'une structure sociale complexe où les gens se connaissent, ne se connaissent pas, s'apprécient ou se méprisent. Plus qu'une simple analogie de structure, tout me semble relié par son mode de développement : tout croît, pousse à la manière de l'herbe, les réseaux deviennent plus denses et plus riches. Par rapport à ce phénomène, appréhender le temps comme une succession d'instants séparés me semble un point de vue mutilant, pauvre et violent
Tout en marchant et en interagissant avec un environnement qui me semble neuf, je me perds dans ces réflexions et ne prête finalement que très peu attention aux visuels en eux-mêmes, pourtant très présents pendant toute la durée du trip.
Vers 2h du matin, je commence petit à petit à redescendre, et vers 4h, je m'endors sans aucune difficulté.
En résumé, et comme vous l'aurez sans doute compris à la lecture de ce post, j'ai été plus que séduit par une expérience qui fut pour moi très visuelle, profonde sur le plan mental et psychologique mais avec toujours une impression de calme et de bienveillance, et sans aucune sensation désagréable sur le plan physique.
Je poursuivrai très certainement l'expérimentation avec cette substance dans les semaines à venir, sans doute avec un dosage de 16/18mg, et si possible dans les bois en compagnie d'amis proches. Je vous tiendrai au courant si cela vous intéresse.
Portez-vous bien.