FunkyDuck
Sale drogué·e
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Je préfère prévenir: ce topic parle de beaucoup de choses psychologiques, qui découlent du speed, mais aussi de problèmes personnels, et de ceux d'un ami à moi. Ca a un peu de vocation éducative, mais je crois que c'est aussi cathartique pour moi.
Vendredi soir ( on est mardi aujourd'hui), je suis allée en teuf, ça faisait longtemps.
La petite coincidence, c'est que mon premier épisode psychotique sérieux c'était à une teuf dans le même spot, une forêt de sapins très belle.
J'ai consommé beaucoup beaucoup de speed, je me suis vraiment amusé à fond pendant 14h, sans point négatif ce qui est très rare pour moi. Vraiment une grande éclate, beaucoup de motivation, d'idées comiques, de petits délires. Bref, super.
On rentre a 15h, petite pool party entre amis pour descendre tranquillement, je ne ressens toujours pas de descente. Nos amis partent vers 20h, 21h. On se retrouve à 3: P, sa copine M et moi. J'ai choisi de rester chez eux car je sais que la descente de speed me met dans des états psychotiques difficiles à supporter seule.
Je me cuisine vite fait des champignons trouvés dans la forêt de la teuf (chanterelle en tube) et des pâtes pour pas être trop mal le lendemain. On grignote difficilement. M va se coucher et je reste avec P.
P est schizophrène paranoiaque. Ca fait déja un bout de temps qu'on le sait, il a énormément calmé sa consommation de tous produits, même alcool. Il aurait pas du prendre, mais moi non plus à vrai dire. On a fait une erreur, qu'on peut nous reprocher c'est clair.
Pitié, si vous avez des syndromes psychotiques, prenez rien. Moi j'y arrives pas, mais si vous avez cette force, faites le putain. Vous laissez pas couler.
On discute, et on commence à partir mal, dans cette descente d'amphèt abominable, redoutée de tous. On éclaire bien la pièce car P voit des choses dans le noir, des gens, des choses effrayantes. Niveau visu je tourne souvent brusquement la tête en apercevant des choses se bouger dans les coins de ma vision. On se sent surtout terriblement mal.
On parle de ce qu'on ressent et P me raconte à fond tout son parcours, ce qui l'a mené la ou il en est maintenant. Je connais déja certains détails mais pas tout. Quand il me parle des moments psychotiques ou paranoiaques, je le soutiens en lui expliquant que je le comprends vraiment. Que sans vivre ça aussi intensément, il est pas seul là dedans.
J'essaye de le soutenir un maximum mais je me sens flancher. J'ai la gorge qui se serre terriblement, je prends un benzo car je sais que c'est une crise d'angoisse qui démarre. Mais je dois rester la pour P. Je dois rester car on doit se sortir de cette putain de descente.
A ce moment du récit je dois faire un aparté. Je suis quelqu'un qui pleure pas. Je ne m'effondre pas. La tristesse s'exprime chez moi par de l'immobilisme, de la mélancolie. J'écoutes beaucoup de musique, j'essaye de me vider. Je fume des joints et je vomis presque instantanément. Ca m'arrive souvent, quand le moi que je connais, gentil, se confronte à mon image extérieure. Souvent dans mes études compétitives qui demandent de moi un comportement qui n'est pas naturel.
La dernière fois que j'ai pleuré, c'était en 6ème, car j'étais terriblement suicidaire. Je m'étais effondré comme une merde car une pionne m'avait parlé, j'étais pas sensé être seule dans les couloirs pendant les pauses.
Et depuis mon armure s'est reconstruite, solidement. Mon mur ou je me cache, et qui finit par me séparer du monde. The Wall, ça m'a toujours parlé.
Et donc P me parle de toute ses merdes avec la schizophrénie, et j'ai envie de chialer. Mais je me retiens, je veux pas craquer pour lui, j'peux pas. Mais tout m'émeut incroyablement.
M nous rejoint plus tard, elle aussi peut le soutenir, elle l'a déja fait pendant ses crises. Elle m'aide aussi, car je tiens difficilement, des hallucinations auditives et visuelles me harcèlent.
La chienne de M me regarde dans les yeux, et je suis à deux doigts de m'effondrer. Son regard est rempli d'amour complètement inconditionnel, elle s'en fiche qu'on aille bien ou mal, elle nous donnera toujours 100%. J'ai le coeur qui se serre comme dans un étau. Je le dis à mes amis, et ils me disent que peut être c'est de ça qui me manque, de l'amour dans ma vie.
Nouvel aparté. J'ai jamais été dans une relation avec qui que ce soit, j'ai 20 ans. J'en ai jamais vraiment ressenti l'envie, jamais eu envie de poursuivre qui que ce soit. Quand quelqu'un m'intéresse généralement ça dure une journée grand maximum. J'ai toujours pensé que mon asexualité était une part de moi qui bougerait pas. Je n'ai pas essayé de la travailler ça avec les psychés. Peut être par non envie de changer, peut être par peur. Je sais pas vraiment.
Peut être que j'ai peur de faire entrer quelqu'un dans mon armure. Surement peur qu'il accède à l'intérieur. Je ne sais même pas vraiment qu'elle est cette chose dans moi que je ne veux pas montrer.
Après d'autres discussions déprimantes et très ambiance le-speed-cest-dur, vers 5h30 on va se coucher. P et moi on commence à avoir trop d'hallucinations pour continuer à parler. Quand je ferme les yeux, je vois des icones colorées au sens mystérieux, et quand je les ouvre je vois physiquement les paroles de P s'accumuler au dessus de sa tête. Je peux lire ses dernières répliques, du coup je comprends plus rien.
Miraculeusement, mais assez prévisible vu la quantité de benzos ingéres, j'arrive à m'endormir.
[nuit]
Je me réveille, pas trop dans le mal mais pas au top de la forme, a 12h. Très peu après mes amis me rejoignent, on discute un peu mais c'est toujours pas la folie. P a eu du mal à dormir, énormément d'hallucinations et est passé loin de faire un dédoulement de personnalité. On essaye de s'alimenter, dur. Je sens de nouveau ma gorge qui se serre, j'ai trop mal de me porter moi et d'essayer de soutenir aussi mes amis.
Je leur dis et je vais m'isoler, et là, je chiale. C'est un truc presque nouveau pour moi. Je savais plus trop cette sensation. Le speed, sa descente affaiblissante psychologiquement, à dynamité mon armure. Je pourrais presque sentir la peau de metal tomber de partout. J'ai la gueule ouverte, je me sens pousser des crocs, j'hurle silencieusement à la mort. J'essayes de comprendre pourquoi je pleure, j'ai du mal.
Ca dure un sacré bout de temps, je ressors et vais parler à mes amis. Je mets des lunettes sombres pour ne pas qu'on voit mes yeux.
Ils me disent que j'ai eu raison de tout laisser sortir, mais je sais même pas trop c'était quoi. Alors du coup je déballe tout. Je leur explique à quel point pour moi c'est affreux de m'effondrer comme ça. Je leur dis que je voulais être leur support, pouvoir tout porter sur mes épaules et jamais leur rajouter du poids à eux. Etre forte.
J'ai encore des larmes sporadiques qui coulent alors je déballe tout, j'ai pas mon armure et y'a tout qui sort? Ma dépression, mon dégout envers ce que je deviens dans mon école, un être égomaniaque compétitif et manipulateur, et je leur dis à quel point je me sens inadaptée au vrai monde, à quel point ça me blesse le simple fait d'exister. Je leur dis que la drogue, ça à toujours été uniquement de l'autodestruction chez moi et que j'en suis finalement jamais ressortie grandie. que j'arrêterai pas les prods car c'est ça ou pire.
Bref je balance tout, et plein d'autres choses.
Le soir je rechiale un coup, je continues d'essayer de comprendre pourquoi.
Le lendemain, je me lève avec la gorge encore serrée mais je pleure pas. On décide d'aller manger dehors avec un ami de P et M, j'ai du mal à bouger tellement je suis physiquement faible. Après cette teuf, avec l'absence de faim et les décilitres d'eau perdus par les yeux (sans blague), je pèse 47 kilos pour 1m70 et c'est problématique. Faut régler ça alors on s'y attelle.
On va chez moi, P est toujours mal. Sa schizophrénie s'arrange pas, il a peur de rentrer seul chez lui donc mes amis restent encore à la maison une nuit.
Ce matin, j'suis bizarre. Je vais pas très bien mais j'ai l'impression pour une fois d'avoir quelque chose à retenir de cette expérience. Les prods m'ont juste enfoncé dans la dépression, ils m'ont pas montré la voie, ils m'ont pas fait grandir. Ils m'ont juste aider à passer le temps, à occuper le néant. Pour ça je les remercie, j'en aurai peut être, voir surement, encore l'usage. Je me suis pris un cacheton de 5-htp, car j'ai aussi tapé un peu de mdma pendant cette teuf, et j'ai envie de me remettre bien.
La je suis pas super bien. J'angoisse à mort pour mon ami P, sa situation m'inquiète vraiment, je sais qu'on sera jamais assez fort pour se soutenir à fond. Ma faiblesse me gène tellement. J'ai encore la gorge serrée.
Mais j'ai un fond à bosser, et je n'ai plus peur de demander de l'aide à mes amis. L'armure je la reconstruirai, j'en aurais besoin pour pas trop me dévoiler, mais je me sens moins coincée dedans.
Une descente de speed comme ça, ça change, quand même.
Désolée pour l'egotrip j'en avais besoin.
Vendredi soir ( on est mardi aujourd'hui), je suis allée en teuf, ça faisait longtemps.
La petite coincidence, c'est que mon premier épisode psychotique sérieux c'était à une teuf dans le même spot, une forêt de sapins très belle.
J'ai consommé beaucoup beaucoup de speed, je me suis vraiment amusé à fond pendant 14h, sans point négatif ce qui est très rare pour moi. Vraiment une grande éclate, beaucoup de motivation, d'idées comiques, de petits délires. Bref, super.
On rentre a 15h, petite pool party entre amis pour descendre tranquillement, je ne ressens toujours pas de descente. Nos amis partent vers 20h, 21h. On se retrouve à 3: P, sa copine M et moi. J'ai choisi de rester chez eux car je sais que la descente de speed me met dans des états psychotiques difficiles à supporter seule.
Je me cuisine vite fait des champignons trouvés dans la forêt de la teuf (chanterelle en tube) et des pâtes pour pas être trop mal le lendemain. On grignote difficilement. M va se coucher et je reste avec P.
P est schizophrène paranoiaque. Ca fait déja un bout de temps qu'on le sait, il a énormément calmé sa consommation de tous produits, même alcool. Il aurait pas du prendre, mais moi non plus à vrai dire. On a fait une erreur, qu'on peut nous reprocher c'est clair.
Pitié, si vous avez des syndromes psychotiques, prenez rien. Moi j'y arrives pas, mais si vous avez cette force, faites le putain. Vous laissez pas couler.
On discute, et on commence à partir mal, dans cette descente d'amphèt abominable, redoutée de tous. On éclaire bien la pièce car P voit des choses dans le noir, des gens, des choses effrayantes. Niveau visu je tourne souvent brusquement la tête en apercevant des choses se bouger dans les coins de ma vision. On se sent surtout terriblement mal.
On parle de ce qu'on ressent et P me raconte à fond tout son parcours, ce qui l'a mené la ou il en est maintenant. Je connais déja certains détails mais pas tout. Quand il me parle des moments psychotiques ou paranoiaques, je le soutiens en lui expliquant que je le comprends vraiment. Que sans vivre ça aussi intensément, il est pas seul là dedans.
J'essaye de le soutenir un maximum mais je me sens flancher. J'ai la gorge qui se serre terriblement, je prends un benzo car je sais que c'est une crise d'angoisse qui démarre. Mais je dois rester la pour P. Je dois rester car on doit se sortir de cette putain de descente.
A ce moment du récit je dois faire un aparté. Je suis quelqu'un qui pleure pas. Je ne m'effondre pas. La tristesse s'exprime chez moi par de l'immobilisme, de la mélancolie. J'écoutes beaucoup de musique, j'essaye de me vider. Je fume des joints et je vomis presque instantanément. Ca m'arrive souvent, quand le moi que je connais, gentil, se confronte à mon image extérieure. Souvent dans mes études compétitives qui demandent de moi un comportement qui n'est pas naturel.
La dernière fois que j'ai pleuré, c'était en 6ème, car j'étais terriblement suicidaire. Je m'étais effondré comme une merde car une pionne m'avait parlé, j'étais pas sensé être seule dans les couloirs pendant les pauses.
Et depuis mon armure s'est reconstruite, solidement. Mon mur ou je me cache, et qui finit par me séparer du monde. The Wall, ça m'a toujours parlé.
Et donc P me parle de toute ses merdes avec la schizophrénie, et j'ai envie de chialer. Mais je me retiens, je veux pas craquer pour lui, j'peux pas. Mais tout m'émeut incroyablement.
M nous rejoint plus tard, elle aussi peut le soutenir, elle l'a déja fait pendant ses crises. Elle m'aide aussi, car je tiens difficilement, des hallucinations auditives et visuelles me harcèlent.
La chienne de M me regarde dans les yeux, et je suis à deux doigts de m'effondrer. Son regard est rempli d'amour complètement inconditionnel, elle s'en fiche qu'on aille bien ou mal, elle nous donnera toujours 100%. J'ai le coeur qui se serre comme dans un étau. Je le dis à mes amis, et ils me disent que peut être c'est de ça qui me manque, de l'amour dans ma vie.
Nouvel aparté. J'ai jamais été dans une relation avec qui que ce soit, j'ai 20 ans. J'en ai jamais vraiment ressenti l'envie, jamais eu envie de poursuivre qui que ce soit. Quand quelqu'un m'intéresse généralement ça dure une journée grand maximum. J'ai toujours pensé que mon asexualité était une part de moi qui bougerait pas. Je n'ai pas essayé de la travailler ça avec les psychés. Peut être par non envie de changer, peut être par peur. Je sais pas vraiment.
Peut être que j'ai peur de faire entrer quelqu'un dans mon armure. Surement peur qu'il accède à l'intérieur. Je ne sais même pas vraiment qu'elle est cette chose dans moi que je ne veux pas montrer.
Après d'autres discussions déprimantes et très ambiance le-speed-cest-dur, vers 5h30 on va se coucher. P et moi on commence à avoir trop d'hallucinations pour continuer à parler. Quand je ferme les yeux, je vois des icones colorées au sens mystérieux, et quand je les ouvre je vois physiquement les paroles de P s'accumuler au dessus de sa tête. Je peux lire ses dernières répliques, du coup je comprends plus rien.
Miraculeusement, mais assez prévisible vu la quantité de benzos ingéres, j'arrive à m'endormir.
[nuit]
Je me réveille, pas trop dans le mal mais pas au top de la forme, a 12h. Très peu après mes amis me rejoignent, on discute un peu mais c'est toujours pas la folie. P a eu du mal à dormir, énormément d'hallucinations et est passé loin de faire un dédoulement de personnalité. On essaye de s'alimenter, dur. Je sens de nouveau ma gorge qui se serre, j'ai trop mal de me porter moi et d'essayer de soutenir aussi mes amis.
Je leur dis et je vais m'isoler, et là, je chiale. C'est un truc presque nouveau pour moi. Je savais plus trop cette sensation. Le speed, sa descente affaiblissante psychologiquement, à dynamité mon armure. Je pourrais presque sentir la peau de metal tomber de partout. J'ai la gueule ouverte, je me sens pousser des crocs, j'hurle silencieusement à la mort. J'essayes de comprendre pourquoi je pleure, j'ai du mal.
Ca dure un sacré bout de temps, je ressors et vais parler à mes amis. Je mets des lunettes sombres pour ne pas qu'on voit mes yeux.
Ils me disent que j'ai eu raison de tout laisser sortir, mais je sais même pas trop c'était quoi. Alors du coup je déballe tout. Je leur explique à quel point pour moi c'est affreux de m'effondrer comme ça. Je leur dis que je voulais être leur support, pouvoir tout porter sur mes épaules et jamais leur rajouter du poids à eux. Etre forte.
J'ai encore des larmes sporadiques qui coulent alors je déballe tout, j'ai pas mon armure et y'a tout qui sort? Ma dépression, mon dégout envers ce que je deviens dans mon école, un être égomaniaque compétitif et manipulateur, et je leur dis à quel point je me sens inadaptée au vrai monde, à quel point ça me blesse le simple fait d'exister. Je leur dis que la drogue, ça à toujours été uniquement de l'autodestruction chez moi et que j'en suis finalement jamais ressortie grandie. que j'arrêterai pas les prods car c'est ça ou pire.
Bref je balance tout, et plein d'autres choses.
Le soir je rechiale un coup, je continues d'essayer de comprendre pourquoi.
Le lendemain, je me lève avec la gorge encore serrée mais je pleure pas. On décide d'aller manger dehors avec un ami de P et M, j'ai du mal à bouger tellement je suis physiquement faible. Après cette teuf, avec l'absence de faim et les décilitres d'eau perdus par les yeux (sans blague), je pèse 47 kilos pour 1m70 et c'est problématique. Faut régler ça alors on s'y attelle.
On va chez moi, P est toujours mal. Sa schizophrénie s'arrange pas, il a peur de rentrer seul chez lui donc mes amis restent encore à la maison une nuit.
Ce matin, j'suis bizarre. Je vais pas très bien mais j'ai l'impression pour une fois d'avoir quelque chose à retenir de cette expérience. Les prods m'ont juste enfoncé dans la dépression, ils m'ont pas montré la voie, ils m'ont pas fait grandir. Ils m'ont juste aider à passer le temps, à occuper le néant. Pour ça je les remercie, j'en aurai peut être, voir surement, encore l'usage. Je me suis pris un cacheton de 5-htp, car j'ai aussi tapé un peu de mdma pendant cette teuf, et j'ai envie de me remettre bien.
La je suis pas super bien. J'angoisse à mort pour mon ami P, sa situation m'inquiète vraiment, je sais qu'on sera jamais assez fort pour se soutenir à fond. Ma faiblesse me gène tellement. J'ai encore la gorge serrée.
Mais j'ai un fond à bosser, et je n'ai plus peur de demander de l'aide à mes amis. L'armure je la reconstruirai, j'en aurais besoin pour pas trop me dévoiler, mais je me sens moins coincée dedans.
Une descente de speed comme ça, ça change, quand même.
Désolée pour l'egotrip j'en avais besoin.