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Réflexion: importance de l'impact éventuel de nos consommations sur notre entourage

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion Lullaby
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Lullaby

Alpiniste Kundalini
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27/5/12
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Salut salut.


Ce qui suit est le partage de ma réflexion au sujet de la prise en compte d’une variable pouvant avoir son importance dans notre calcul du ratio bénéfice/risques lorsque nous sommes amenés à faire, par exemple, des choix de consommation: l’impact potentiel de nos prises de risques sur notre entourage.

Certainement que ce que j’en ai tiré paraîtra évident pour une bonne partie d’entre vous. J’ai été amenée à réfléchir à la question suite à un évènement particulier, mais ce n’est pas pour autant que je n’avais pas conscience du fait qu’une consommation problématique pour l’usager pouvait l’être pour son entourage ou que je n’ai jamais régulé ma consommation par peur de nuire à ceux qui m’aiment. Simplement j’ai eu l’occasion de me rendre compte que je faisais pas mal l’autruche sur la question et que je ne l’abordais pas de la bonne manière. Alors je suppose que pour ceux qui savent être honnêtes avec eux-même, pour ceux réussissent mieux que moi à percevoir la réalité des risques auxquels ils pourraient s’exposer avant même de se sentir concernés par ces risques, cet étalage de vie et de remises en questions n’aura pas beaucoup d’utilité. Certainement que ça sera également inutile à ceux qui se foutent des risques qu’ils prennent ou qui sont persuadés de tout contrôler. Mais je me dis qu’il y a sûrement des personnes qui, comme moi, se demandent régulièrement si leur consommation est l’application de leurs convictions, s’ils n’oublient pas des paramètres dans leurs calculs, s’ils ne sont pas en train de minimiser les risques et d’accorder trop d’importance aux bénéfices pour se rassurer et éviter de devoir se remettre en question/réguler leur consommation. Et puis quelque part j’ai besoin de partager tout ce bordel, pour lui donner une réalité, laisser une trace (je l’offre à qui en veut ;) ), ne pas pouvoir totalement le nier lorsque j’aurais envie de faire un peu de la merde et que tout ça aura perdu de son importance dans mes préoccupations quotidiennes. Je voulais vous parler de ça il y a déjà un mois, et puis je n’ai pas eu le temps, pas osé, et déjà je sens bien que je commence à me dire que “boarf, ça n’en vaut pas vraiment la peine”.

Je m’excuse par avance de la longueur de ce post et des nombreuses digressions qu’il risque de comporter: je ne sais pas faire court, et c’est plus ou moins la transcription de mes pensées, donc c’est le bordel. Promis, un jour quand je voudrais partager quelque chose j’essaierai d’abord d’en faire la synthèse ;)


Pour commencer, je vais essayer de vous résumer vite fait quels sont les paramètres principaux qui conditionnent mes prises de décision en terme de drogues et mes habitudes de consommation, et quelles sont les éventuels biais que je percevais dans ce calcul, même lorsque j’essayais de le faire en toute “honnêteté”.
Primo, quand j’ai l’occasion de prendre une drogue, je fais un tri primaire en évaluant si ses effets et sa durée peuvent me plaire, si les conditions me permettront d’en profiter, si j’ai les ressources nécessaires pour gérer les effets secondaires, et je cherche un minimum de retours sur la drogue en question pour vérifier que je ne prends pas de risques immédiats importants. Je me demande également si j’estime que ces effets/ce dosage/cette roa me permettront de ne pas (trop) impliquer mon entourage (exemples: je n’aime pas trop perdre le contrôle en situation sociale, donc je vais éviter les grosses prises de psyche quand on est 10 dans un appart; ma famille ne sait pas que je consomme, donc je ne vais pas prendre le risque d’être en descente de MD à un repas de famille.)
Lorsque ces paramètres sont validés, j’inscris cette prise de drogue dans ma “trajectoire de consommation” et j’évalue les risques quant à ma fréquence de consommation, les raisons motivant la prise de drogue, et j’essaye d’estimer à quels risques à moyen ou long terme je m’expose de part ces habitudes de consommation. Si j’estime que les bénéfices sont plus importants que les risques, ou si je suis prête à en baver pour rattraper le coup en cas de problème (tolérance/dépendance, troubles de l’humeur ou du sommeil, éventuels soucis de santé, …), je me drogue. En gros si je me drogue pour des raisons “saines”, je ne m’expose qu’à ce que je perçois comme étant un minimum de risques durant un minium de temps, et quand je me drogue dans un but plus ou moins auto-destructeur j’accepte de m’exposer à des difficultés que j’imagine pouvoir assumer seule.

Je prenais déjà en compte l’éventuel impact de mes prises de risques sur mon entourage, et l’influence de mon entourage sur mes consommations. Si je me renseigne sur les combos hasardeux c’est pas seulement pour ma santé, c’est aussi pour éviter que mes potes n’aient à appeler le samu. Si je fais en sorte d’éviter la dépendance, c’est pour continuer à profiter des drogues mais aussi pour que mon entourage n’aie pas à s'inquiéter. Si je n’ai pas encore parlé à ma mère de mon affinité pour la drogue c’est pour qu’elle ne s’inquiète pas “pour rien”, mais également parce que ça me sert de garde fou et parce que je SAIS que je n’estime déjà pas moi-même ma consommation comme étant raisonnable, qu’elle ne s’inquiéterait pas à tort.
Mon inconscient m’a déjà souvent titillé avec ça d’ailleurs, je ne compte plus le nombre de trips où je me voyais morte, où je me disais que ma mère allait l’apprendre comme ça, où j’étais totalement convaincue de l’importance d’adapter ma consommation afin de pouvoir lui en parler et la rassurer sans avoir l’impression de lui cacher quelque chose.


Mais y a une putain de faille, même lorsque j’ai l’impression d’être raisonnable. Y en a même plein. La principale, c’est qu’à mon âge les arguments “santé” n’ont pas beaucoup de réalité pour moi. La mort, la maladie, la dégradation physique, c’est loin. Alors évidemment que j’essaye d’éviter ce qui me semble dangereux, mais pour tous les risques liés à la santé sur le long terme je ne peux pas m’imaginer ce que ce sera, et donc l’importance que j’accorde à ces risques est moindre que, par exemple, ceux liés à la dépendance, à la vie sociale ou aux capacités cognitives.
C’est un peu comme le moment où, gamin, vous êtes passé du stade où vous saviez que vous allez mourir, et celui où vous avez réalisé ce que ça voulait vraiment dire et ce que ça impliquait. Ben là je sais bien qu’en théorie je pourrais en baver dans 10, 20 ou 40 ans, mais c’est une éternité, ça n’arrivera jamais, la moi d’aujourd’hui ne peut pas totalement faire preuve d’empathie pour la moi de demain.
Et puis une autre faille tiens, puisque j’y pense, mais ce ne sont pas les seules. A force de me renseigner, de tout calculer, j’oublie vite (ou je fais exprès d’oublier) la variable “roulette russe”. Je ne prends que peu en compte que même si ça s’est bien passé jusque là, même si c’est passé pour plein d’autres, je peux être amenée à faire face à des conséquences imprévues et bien plus importantes que celles que j’avais estimées. J’oublie vite que mon calcul se base sur des estimations, justement.

Mais bon, même si j’avais conscience de ces limites, j’avais pas vraiment envie de les considérer et je pariais sur le fait que tout se passerait bien. Et puis au pire, si je fais de la merde de ma vie, ou si je meurs, bah tant pis je l’aurais un peu cherché.


Et puis, il y a un peu moins d’un mois est arrivé l'évènement dont j’ai parlé.
Le meilleur ami de mon petit frère est mort. Il avait 15 ans à peine, c’était le gamin que tous les parents rêveraient d’avoir, et il est mort, comme ça. Quand ma mère m’a prévenue, j’ai pas mal pleuré face aux sentiments d’injustice et d’impuissance que je ressentais. Mon frère, mon tout petit frère, un de ceux que je voudrais protéger de toutes les souffrances du monde, devait faire face à l’insuportable, l’absurde et l'inimaginable perte de son meilleur ami. Et je n’y pouvais rien, je n’avais aucun contrôle sur ce genre d’évenements.
J’ai toujours eu un rapport assez ambigu avec le contrôle. C’est le genre de problématique qui m’angoisse vite, à laquelle je pense quand j’ai le temps, et que j’essaye de cacher dans un recoin de mon cerveau le plus souvent. Là j’avais le choix: soit je refusais d’être mise face à cette problématique et je fuyais par tous les moyens possibles jusqu’à y être confrontée de force, soit je me cachais sous ma couette en pleurant d’angoisse et de désespoir en attendant d’avoir oublié tout ça et je refusais donc de soutenir mon petit frère, soit j’acceptais de ne pas pouvoir contrôler certaines choses, j’acceptais avoir de l’emprise sur d’autres choses, et j’acceptais de réfléchir à tout ce bordel en allant essayer de soutenir mon frangin. La mort de son pote m’a bien entendu confrontée à d’autres sources d’angoisse (mon incapacité à préserver ceux que j’aime de la souffrance, l’absurdité/l’injustice de la vie, le risque de perdre à tout moment des personnes qui me semblent indispensables, le risque de perdre quelqu’un avec qui j’aurais voulu partager plus ou mieux, la difficulté à voir mon entourage souffrir sans que je ne puisse les aider d’un coup de baguette magique, …), mais je pense qu’il n’y a vraiment que cette angoisse face à mon impossibilité de contrôler tous les risques de la vie qui a sa place ici.


Parce que j’ai réalisé pleinement, tout d’abord, que je prenais moi-même des risques qui pouvaient impliquer et faire souffrir mon entourage. Que je n’avais aucune emprise sur la mort de ce gamin, mais que j’avais le pouvoir de réduire le risque d’être une source de souffrance. J’ai rapidement compris la nécessité que j’avais de remettre mon échelle de risques à jour, parce qu’elle se basait sur des postulats qui sont faux et que je ne voulais surtout pas être à l’origine d’une pareille souffrance.
Je suis partie du principe que les risques que je prends n’auront d’impact que sur ma vie à moi et que les retombées seront toujours contrôlables: c’est idiot. Je peux contrôler les risques potentiels que je prends, pas les conséquences effectives.
Je suis partie du principe que je n’impliquais pas mon entourage dans ma prise de drogue, alors même que je m’autorise parfois à tester mes limites parce que je me sais entourée, alors même que je sais que certaines personnes me servent de régulateur parce que je n’ai pas envie de me réguler pour moi-même. J’imagine ne pas impliquer les gens que j’aime mais je sais que je peux compter sur eux pour m'empêcher de faire de la merde ou pour me relever quand j’en bave. C’est un paradoxe, un mensonge rassurant.

Et tous ces mensonges à moi-même ont un impact sur l’ensemble de ma vie, sur l’estime que j’ai de moi, et indirectement ils me donnent une raison de plus d’avoir envie, parfois, de fuir celle que je suis (en me droguant par exemple, et hop, on a un beau début de cercle vicieux :D). Et je suis convaincue que si je ne me sens pas capable d’être honnête avec mon entourage vis à vis de ma consommation, c’est bien que je ne le suis pas avec moi-même. Bref, un ensemble de réflexions m’ont amenée à conclure deux choses qui pourraient me permettre de prendre soin de ceux qui m’aiment, mais aussi d’avoir une consommation un peu plus réfléchie:
- Je me dois d’apprendre, seule, à adopter un comportement qui soit l’application de mes convictions dans la mesure du possible: ne pas nier les risques, ne pas surévaluer les bénéfices, arrêter de me rassurer avec de faux arguments tout en comptant sur la nécessité de faire “bonne figure” pour ne pas tomber dans l’abus. En fait, faire attention à moi dans l’optique de faire attention aux autres;
- Je dois me demander si je suis prête à prendre la responsabilité de la souffrance de mon entourage inhérente à certaines conséquences de mes prises de risques, et ce en prenant en compte l’aspect imprévisibilité/roulette russe de la drogue.
J’aurais pu ajouter une autre question, à savoir “est-ce que le bénéfice que je retire de ma consommation est supérieur à la souffrance qu’elle pourrait générer ?”, mais je pense qu’il est bien trop difficile de répondre à cette dernière.

Clairement, à ce jour, lorsque je me demande si je suis prête à assumer les risques que je fais prendre aux autres, ma réponse est non. Parce que les risques que j’accepte de me faire prendre ne sont pas ceux que j’accepte de leur faire prendre. Parce qu’avoir un cancer dans 20 ans ne veut pas dire grand chose pour moi, par contre imaginer la souffrance de mon entourage si ça arrivait ça a bien plus de réalité, et je sais que ça me serait insupportable d’avoir à assumer ça. Parce que lorsque je ressens les premiers signes de dépendance je peux très bien me dire que ça ne me dérange pas d’en baver, par contre imaginer que je puisse être la source du même sentiment d’impuissance que j’ai pu ressentir me dérange bien plus.


Bien sûr, toutes ces remises en questions n’ont pas amené un changement radical dans mes habitudes, tout comme j’imagine bien qu’elles n’en entraîneront pas dans les vôtres. Simplement elles m’ont permis de prendre conscience du déséquilibre qu’il y avait entre ma consommation effective et ce que je considère comme ce qui serait une consommation raisonnable. En gros, je fais de la merde mais je le sais. Elles s’inscrivent dans un ensemble de remises en questions bien plus larges, qui à terme finissent par me faire évoluer, tant sur le plan de la drogue que sur le plan de ma vie en général. C’est une piste de réflexion, un constat, qui ne pourra que m’aider à être un peu plus en accord avec moi-même, finalement.
Si jamais tout ce bordel peut servir de la même façon ne serait-ce qu’à une personne, alors tant mieux.
 
C'est une dure mais belle révélation que tu as eue suite à cet événement tragique. C'est vrai qu'on a tendance à se dire "Oui, il pourrait m'arriver malheur, mais c'est un petit peut-être, enfin je crois, oh et puis qu'est-ce que ça change ?"

Tu trouves une réponse à ça, une réponse qui fait écho, toutes ces personnes avec qui j'apprécie de prendre des drogues, ou ceux qui m'entourent et qui sont étrangers à ça, je les expose et je m'expose également à un certain nombre de terribles possibles.

Je pense que c'est un questionnement nécessaire afin d'enfin peut-être plus écouter ce qui nous semble la voie de la raison quand on réfléchit à comment réduire ou supprimer les risques.

Vous excuserez ma façon de m'exprimer, je suis pétardisé.
 
Je trouve que gérer sa consommation en pensant à ce que peuvent ressentir les gens qui nous aime est une mauvaise idée. Parce-qu'au final le sentiment qui est à l'origine de cette motivation, c'est la culpabilité. La culpabilité de se croire à l'origine de la souffrance d'autrui. Alors que cette souffrance est le fruit de l'attachement que la personne à en elle à notre égard.
Si tu as un accident de voiture en conduisant, et que tu te retrouves dans un sale état, tes proches seront tristes. Vas-tu pour autant culpabiliser d'avoir prit le risque de conduire ? Alors bien-sûr, conduire c'est peut-être moins dangereux, et plus indispensable que de se droguer, mais dans un état plus ou moins avancé de dépendance à un produit, se droguer devient une activité aussi banale que celle de conduire. Et qu'en est-t-il des gens qui pratiquent des sports extrêmes ?

Je pense que la meilleure source de motivation pour réduire sa consommation n'est pas l'amour que les autres ont pour nous, mais l'amour que l'on se porte à soi-même. Si ce dernier est inexistant, rien ni personne ne pourra combler ce manque. Faire attention à soi pour le bien d'autrui, cela revient à vivre à travers autrui. Et aussi profond et sincère puisse être l'amour qui te lie avec les personnes que tu chérie, tu ne trouveras de force durable qu'en toi-même.

Je salue ton initiative à réduire les risques de ta consommation même si je suis pas trop en phase avec ce qui te motive à le faire. Cependant si le regard d'autrui t'aide à prendre conscience de l'être formidable que tu es ça ne peut qu'être positif.

Bises !
 
Même et surtout dans une optique totalement individualiste (prendre en compte les dommages qu'on se cause à soi-même par ses choix), on ne peut pas raisonablement négliger la rétroaction importante qu'a sur nous tout ce qui affecte notre entourage ; c'est pourquoi tu soulèves un point intéressant, Lullaby. Je pense que ça fait partie de l'enseignement général que dispensent les psychés : tout est lié, de fait l'individu considéré en-dehors de son environnement social ou écologique n'est pas un cadre de réflexion réellement pertinent.
 
Lullaby a dit:
Parce que j’ai réalisé pleinement, tout d’abord, que je prenais moi-même des risques qui pouvaient impliquer et faire souffrir mon entourage... que j’avais le pouvoir de réduire le risque d’être une source de souffrance. J’ai rapidement compris la nécessité que j’avais de remettre mon échelle de risques à jour, parce qu’elle se basait sur des postulats qui sont faux et que je ne voulais surtout pas être à l’origine d’une pareille souffrance.

Effectivement, on ne réalise pas toujours la souffrance que nos prises de risques peuvent entraîner...
Ce triste témoignage (tout récent), montre un peu l'impact que peut avoir le type de situation dont tu parles:
Il ne viendra plus ! (Gofix ) / PsychoACTIF
 
Que dire... Ce sujet, et surtout ton raisonnement Lullaby, fait écho dans ma tête, et les arguments que tu soulèves auront à coup sûr un réel impact sur moi et ma consommation, notamment en ces temps de remise en question pour moi. Et d'autant plus en lisant le témoignage poignant sur PsychoACTIF (RIP Gofix)... Ça fait froid dans le dos.

J'en perds les mots là, sincèrement. Je m'en vais cogiter sur tout ça, j'en ai besoin. Et je pense qu'on devrait tous en avoir besoin.
 
Rip Gofix, je vais rarement sur Psychoactif, donc je l’apprends ce matin, et c'est vrai que cette histoire fait écho dans ma tête, je pense à certains consommateurs à tendance destructrice ici, j'aimerais pas apprendre qu'il leur soit arrivé la même chose.....

Pour revenir à ton sujet Lullaby, je ne suis pas tout à fait d'accord, mais je suis quand même heureux de te lire.
Tu pense aux autres, c'est bien, tu n'es pas suicidaire, c'est très bien, tu vas donc progressivement diminuer, voir arrêter ta conso, tu vieillis et tu laisse ton adolescence derrière toi, petit à petit.

Si ces idées te traversent la tête, le jour ou tu sera maman, tu sera une bonne mère et tes enfants n'auront pas droit au spectacle trop affligeant qu'ont trop de gamins de parents toxs. Je sais ce que c'est d'épargner sa progéniture, je sais aussi comment certains s'en branlent.

D'un autre coté, diminuer ou arrêter, comme dit plus haut, c'est encore mieux de le faire pour soi, mais ça c'est pas donné à tout le monde, après tout qu'importe la motivation...

L'humain se moque des autres, de ce qu'il se passera après son passage, ça fait toujours plaise de voir que ce n'est pas une généralité absolue.....
 
L'humain se moque des autres, de ce qu'il se passera après son passage, ça fait toujours plaise de voir que ce n'est pas une généralité absolue.....

Pourquoi toi tu te moque des autre et de ce qu'il se passera après ton passage? Ou alors tu ne le fait pas? Ou alors tu ne l'as jamais fait? Ou alors tu l'as fait mais t'as décidé de plus le faire et de mépriser chez les autres ce que tu t'interdit maintenant? Ou autre? Ce n'est pas une agression hein, juste des questions :)

Lullaby ton post fait un peu écho à ce que j'ai ressenti à certains moments. "Ho ba merde me faire du mal équivaut aussi a en faire à mes proches?" Ca fait très mal au fion quand t'en prend conscience, enfin vraiment conscience quoi pas comme sur le papier. J'espère que tu tendra vers une vie épanouie sans souffrances inutiles, je te souhaite tout le courage pour y arriver :) Et je pense que se questionner c'est un bon moyen d'avancer, ducoup tant que tu avance, que tu évolue, c'est cool, et ce message que tu viens de poster en est une belle preuve déjà! Continue comme ça :)
 
Je vis une période assez difficile avec mon paternel et c'est vrai que mes consommations excessives de cannabis me remettent beaucoup en question. Qu'est ce qu'il penserait de moi? Comment il réagirait? Tout ça amène à savoir si je dois me détacher ou non de cette image néfaste de la drogue. Mais en réalité il ne se passe pas grand chose… La remise en question est proche, la voie de la sobriété m'attends quelque part, mais où? :(
 
Je suis bien d'accord avec toi Délimuscle, il faut avant tout faire des choix pour soi plutôt que pour les autres. Et justement, c'est bien ce que je tente de faire actuellement en essayant d'identifier les mécanismes qui biaisent mon raisonnement et m'empêchent de prendre des décisions "en toute conscience". Je sais bien que je peux de toute manière, même en tentant de vivre le plus prudemment possible, rencontrer des difficultés qui auront un impact sur mon entourage. Je sais aussi que je n'ai pas envie de passer ma vie à m'empêcher de vivre ce que j'ai envie de vivre sous prétexte que tout est "risqué". Mais j'estime qu'il est important, surtout en ce qui concerne la drogue, de choisir de prendre des risques en ne se voilant pas la face. Je ne veux pas arrêter toute consommation ou tout comportement "limite" sous prétexte que je pourrais faire souffrir d'autres personnes que moi, et même en ayant pris conscience de l'impact que je peux avoir sur mon entourage ce n'est pas le critère unique ou prioritaire qui définira ma consommation future, simplement c'est tout de même l'un des aspects que je prends en considération, et pour lequel j'ai identifié un certain nombre de "biais" lorsque je l'évalue.


Même si effectivement un certain sentiment de culpabilité peut être en partie à l'origine de ma démarche, c'est plutôt le sentiment de responsabilité que j'ai identifié comme étant vraiment le moteur du truc. Parce qu'effectivement on peut dire que je m'aime à travers les autres, mais ça ne veut pas dire que je ne m'aime pas moi-même pour autant: simplement il est important pour moi de ne pas apporter de souffrances inutiles à ceux qui m'aiment, puisque j'estime que je suis partiellement responsable de leur bien-être et qu'ils sont en retour partiellement responsable du mien.
Parce que finalement je serais la première personne à souffrir de ne pas être source de "mieux être" pour ceux qui comptent. Mes parents, mes frères et soeurs, mes amis, ... ils sauront s'adapter à mon absence ou à ma négligence en s'arrangeant de d'autres présences, et ils n'en vivront certainement pas moins bien. Mais apporter une source de soutien et de considération supplémentaire à mes frères et soeurs par exemple, c'est leur assurer encore plus de chance de bien se développer, de se sentir en confiance, de s'épanouir, et indirectement c'est à travers ce que je leur offre (en partie hein) qu'ils trouveront les ressources nécessaires pour s'investir dans leurs relations. Et peut-être même qu'un jour ils seront là pour moi, que je pourrais sans me poser de question ou sans culpabiliser leur montrer à quel point ils ont de l'importance en leur demandant d'être là pour moi dans les moments difficiles. Comme le dit SoK, tout est lié, et finalement faire attention aux autres c'est faire attention à moi, et vice versa.


Or je peux prendre des risques que j'estime acceptables pour moi-même, mais qui pourront avoir des conséquences sur les autres qui dépassent mon "seuil d'acceptabilité". Par exemple, moi j'aime bien les stim: je sais qu'il y aura une descente, que j'aurai des insomnies et une humeur de merde, mais c'est moi qui décide quand est-ce que je suis opérationnelle et quand je ne le suis pas. C'est magnifiquement magique. Mais même si ça ne me "dérange pas" pour moi-même de subir les désagréments d'un abus de stim, ça me ferait franchement chier d'impliquer des personnes qui n'ont rien demandé là dedans. Ce serait dangereux de réguler ma consommation seulement en fonction des autres, puisque si les autres disparaissent alors je n'aurais plus la moindre raison de faire attention à moi, en effet. Mais si je ne prends pas du tout les autres en considération je m'expose au risque de me sentir comme une grosse merde quand j'aurai dépassé mes limites et que je serai contrainte de leur demander de l'aide.


C'est certain qu'en théorie si je m'apprécie à ma juste valeur, si je fais mes choix pour moi-même, je ne devrais pas être confrontée à ce genre de situations. Mais en pratique c'est différent, déjà parce qu'on ne fait pas toujours ce qui est bon pour nous, ensuite parce que le fonctionnement psychologique de l'être humain est soumis à moult mécanismes un peu pervers qui le rendent un peu plus complexe que ce genre de postulat.

La première chose que j'ai remarqué, c'est le fait que certains risques n'ont pas vraiment de réalité pour moi, que je ne saisis pas vraiment ce que ça implique. Et je ne suis certainement pas la seule. Même si je comprends bien les "arguments santé" à court terme, ceux à moyen ou long terme ne sont que des concepts pour moi. Donc même si j'essaye de les considérer, leur importance est moindre que si je me sentais vraiment concernée par ceux-ci.
D'ailleurs il y a plusieurs études qui montrent que, par exemple, les "arguments santé" sont souvent inefficaces sur les jeunes dans les campagnes anti-tabac, or ces campagnes n'ont presque pas d'effet sur les fumeurs et c'est à l'adolescence (donc lorsqu'on est le moins sensibles à ces arguments) qu'on commence à fumer. Donc finalement ce n'est pas le contenu adapté à une campagne efficace. (vous pouvez éventuellement aller voir celle-ci par exemple, même si elle date un peu: http://www.escp-eap.net/conferences/marketing/pdf/gallopel.pdf )

La deuxième chose qui m'empêche de considérer correctement les risques auxquels je m'expose est lié aux phénomènes de simili-conformisme social et de dissonance cognitive.
Le conformisme social c'est pas trop compliqué à comprendre: c'est lorsqu'un individu modifie sa position dans le sens de celle du groupe (même lorsque cette position est totalement aberrante, cf ici par exemple: Expérience de Asch ). Etant entourée de drogués, j'ai fini par normaliser des pratiques ou des désagréments qui ne m'auraient pas semblés anodins il y a quelques années, et ce parfois sans véritable fondement mais simplement par ce que c'est "la norme" dans une partie de mon environnement social. Et hop hop hop, un peu de rétro-activité: ma propre normalisation de ces pratique va entraîner la même chose chez des personnes que je côtoie, et paf, encore un cercle vicieux.
La dissonance cognitive, en gros, c'est lorsque le comportement d'un individu est en contradiction avec les informations disponibles à propos de ce comportement. Par exemple: vous fumez alors que vous savez que ça pue, que ça vous rend malade, moche et pauvre. Dans ce genre de situation, le cerveau est génial. Il n'aime pas trop se prendre lui-même pour un con, alors il va, au choix, contrôler le danger en modifiant le comportement incriminé, ou contrôler la peur en créditant ce qui va dans le sens de ce comportement et en minimisant les arguments qui remettent ce comportement en question. A chaque fois qu'on fait un choix, qu'on se positionne, on va être "victime" de ce renforcement. Chaque individu va filtrer les informations qu'il reçoit selon ses convictions, ses conduites ou les informations qu'il a déjà.
Donc de part le fait que je me drogue et que j'aime ça (et ce d'autant plus que je me ne me sente pas vraiment concernée par certains "arguments"), j'ai tendance consciemment ou non à minimiser l'importance des risques auxquels je m'expose et à surévaluer les bénéfices que j'en tire.
Or l'impact que je peux avoir sur ceux qui m'entourent est l'une des choses dont je minimisais l'importance, pour toutes les raisons évoquées.


Tout ça ne veut pas dire que je ne vais pas continuer à faire des choix pour moi-même, au contraire. Je suis justement dans une période où j'essaye d'identifier ce à quoi j'accorde de l'importance, ce en quoi je crois et ce vers quoi j'aimerais aller. Et accepter le fait que des personnes tiennent à moi et que je puisse tenir à eux, accepter que leur bien-être ou leurs soucis puissent m'affecter, et même que je puisse en être la source, je ne trouve pas que ce soit la négation de ma valeur propre.
Je pense honnêtement que ce n'est pas demain la veille que j'arrêterais de faire de la merde de temps en temps, mais j'espère qu'à force de décortiquer tout ça je finirai simplement par m'exposer uniquement aux risques que je considère comme acceptables au lieu de nier une partie de ces risques à travers des pirouettes mentales me permettant de justifier mes comportements. Honnêtement pour le moment je n'envisage pas ma vie sans drogues, mais j'aimerais simplement que ma consommation ne me donne pas l'impression d'être hypocrite avec moi-même, en fait.

J'sais pas si ça éclaircit vraiment mon premier post, ah ah. Merci pour vos réponses en tout cas, je me sens un peu moins bête d'avoir raconté tout ça.
 
GuyGeorge a dit:
Pourquoi toi tu te moque des autre et de ce qu'il se passera après ton passage? Ou alors tu ne le fait pas? Ou alors tu ne l'as jamais fait? Ou alors tu l'as fait mais t'as décidé de plus le faire et de mépriser chez les autres ce que tu t'interdit maintenant? Ou autre? Ce n'est pas une agression hein, juste des questions :)


Tout va bien, j'y vois aucune agression^^.

Simplement quand je vois que nous sommes capables de priver d'eau pure, d'air et de terre propre nos propres enfants,simplement pour des histoires de petit confort, passer sans regarder un mec crevant dans la rue, le nombre de familles qui se déchirent pour le partage du capital d'un défunt de la famille, ou simplement l'attitude des gens dès qu'ils sont dans leur voitures, oui , je le répète, l'homme n'en a rien a branler des autres....

Et donc, comme je connais un petit peu Lullaby, j'ai eu l'impression de comprendre ce qu'elle a dit, et entendre ses inquiètudes concernant ses proches, j'ai trouvé cela honorable...

C'est tout, après un débat sur l'homme serait intéressant, mais je propose plutot de rester sur son sujet.
 
Délimuscle a dit:
Je trouve que gérer sa consommation en pensant à ce que peuvent ressentir les gens qui nous aime est une mauvaise idée. Parce-qu'au final le sentiment qui est à l'origine de cette motivation, c'est la culpabilité. La culpabilité de se croire à l'origine de la souffrance d'autrui. Alors que cette souffrance est le fruit de l'attachement que la personne à en elle à notre égard.
Si tu as un accident de voiture en conduisant, et que tu te retrouves dans un sale état, tes proches seront tristes. Vas-tu pour autant culpabiliser d'avoir prit le risque de conduire ? Alors bien-sûr, conduire c'est peut-être moins dangereux, et plus indispensable que de se droguer, mais dans un état plus ou moins avancé de dépendance à un produit, se droguer devient une activité aussi banale que celle de conduire. Et qu'en est-t-il des gens qui pratiquent des sports extrêmes ?

Je pense que la meilleure source de motivation pour réduire sa consommation n'est pas l'amour que les autres ont pour nous, mais l'amour que l'on se porte à soi-même. Si ce dernier est inexistant, rien ni personne ne pourra combler ce manque. Faire attention à soi pour le bien d'autrui, cela revient à vivre à travers autrui. Et aussi profond et sincère puisse être l'amour qui te lie avec les personnes que tu chérie, tu ne trouveras de force durable qu'en toi-même.

Je ne suis pas tout à fait d'accord. Tout d'abord ça dépend de quelle personne, de quels liens sont entretenus, et du niveau de responsabilité.

> Prendre des drogues est dangereux. J'aime mes proches. Je ne veux pas qu'ils souffrent. Alors j'évite de taper quand je risque de les croiser plus tard. Je ne veux pas mourir. Donc j'évite de tester des drogues que je ne connais pas sans test de batch ni test allergie. J'utilise une balance. Bref je respecte les règles de la RDR au maximum. Voire même, je ne consomme pas du tout.

> Conduire est dangereux, c'est pour cela que l'on apprend avec un moniteur.

> Les sports extrêmes sont dangereux. C'est pour cela qu'un parent (père/mère/tuteur) qui fait ça se montre irresponsable. Sauf quelques cas exceptionnels à mon avis (des niveaux d'expérience, de prudence, et de besoin apr rapport à la pratique (professionnelle par exemple), ou quand les enfants sont grands et ne sont plus dépendant, et qu'un contrat tacite est présent). Sinon, c'est irresponsable.

Il faut, à mon sens, trouver un équilibre entre les décisions personnelles et les décisions "pour autrui", afin de vivre pour soi et pour autrui. Pour la consommation de drogues en particulier, je me collerais bien dans la kétamine jusqu'à ne plus en pouvoir, me mettre bien dans la merde, finir je sais pas où. L'espèce de gros fantasmes "punk" (punk style Sid Vicious). Cependant je pense à moi, et surtout à mes proches. Et donc je ne le fais pas. J'ai énormément refreiné mes différentes consos et je me sens beaucoup mieux, même si c'est difficile parfois. Que je passerais bien mes week ends sous 2C-X et mes soirées sous dissos. Avec des pilons et dla 8.6 rah le rêve.

@RedWar: l'arrêt de mes consos a eu des effets monstrueux sur ma vie. Dans le bon sens. Mon petit paragraphe du dessus résume mes deux dernières années; Cette année je suis en forme et j'avance dans la vie. J'ai balancé pas mal de questions à la poubelle au passage ;-) .

Voilà c'était mon pavé 3615.

Lulla c'est très bien de rappeler tout ça, d'autant plus que tu as une écriture fluide et organisée très agréable à lire, et très compréhensible.
 
Le décès de Schtroumpfette me confronte à des problématiques assez similaires à celles auxquelles j'ai été confrontée lors de la mort de l'ami de mon frère, je suis donc allée relire ce que j'avais alors écrit dans ce qui a été le début d'un nouveau simili journal intime, où je note tous mes gros moulinages pour les sortir de mon crâne. Je suis ensuite allée relire ce sujet, que j'avais écrit ensuite et qui comporte une partie de ce que j'avais écrit un mois plus tôt. J'avais envie de partager cette première partie pour vous donner un aperçu plus large de ce que ce genre de disparitions me fait ressentir, ça me fait un peu bizarre de partager ça ici mais je n'ai pas grand chose à perdre.

Des bisous à tout le monde, y compris à ceux qui n'ont pas croisé Schtroumpfette et qui sont affectés par cette nouvelle. C'est normal d'avoir du mal à encaisser le coup.



22/02/2014

Lundi, Aurélien est mort.
Mercredi, Jules est né.
Double évènement de vie indirect, coïncidence heureuse qui vient me rappeler que malgré tout, la vie continue. Au delà de cette idée de cycle, c’est tout un ensemble de questions et de problématiques qui se soulèvent ou se remettent à jour.

La vie est absurde. Ça, c’est mon ressenti premier. Absurde et injuste. Et parfois on ne peut rien y faire. Comment réagir à cette absence de contrôle ? Soit je me cache sous une couette et je pleure d’angoisse et de désespoir, soit je fuis par tous les moyens pour ne pas être consciente de cet état de fait -jusqu’à y être confrontée de force-, soit j’accepte cet état de fait comme étant l’une des composante de mon existence sans qu’elle n’en soit la principale.

Parfois, des choses arriveront sans que je ne puisse avoir d’emprise sur les évènements. Des choses tristes, des choses joyeuses, des choses éprouvantes ou difficile, ou des coups de pouces du destin. Et quels que soient mes choix, quels que soient mes efforts, mes abandons, mes défaites ou mes victoires, certaines choses arriveront sans aucune justification. Elles seront parfois difficiles à surmonter ou à accepter, et ma nature fera que je chercherai, instinctivement, à chercher un responsable, un prix à payer, une légitimité. Je pense que si j’investis trop d’énergie à rationaliser certains des évènements qui me touchent, je serai moins apte à réagir de façon à, au choix, en tirer le meilleur ou me relever pour avancer.

La mort d’Aurélien m’a brusquement mise face à un certain nombre de sources d’angoisses et questionnements que je ne pouvais pas gérer d’un coup, à chaud: mon incapacité à préserver ceux que j’aime plus que tout de la souffrance (mon frère ou ma soeur, par exemple), l’absurdité et l’injustice de la vie, le risque de perdre à tout moment des personnes qui me semblent indispensables (Samuel, par exemple), le risque de perdre quelqu’un avec qui j’aurais voulu partager plus ou mieux (mon père, mes grands parents, tant d’autres encore), l’impossibilité de contrôler tous les risques qu’on prend, la difficulté à voir notre entourage souffrir sans qu’on puisse les aider d’un coup de baguette magique, …
J’avais le choix: me laisser submerger par ce tourbillon de peurs et de vertiges et ne pas pouvoir utiliser la moindre ressource me permettant d’y faire face, refuser en bloc cette expérience et rester enfermée chez moi pour ne pas être face à la souffrance de ma famille et à mes propres limites, ou accepter de ne pas être toute puissante tout en ne niant pas, parallèlement, ma capacité à être soutenante pour mon entourage.

L’erreur aurait été de refuser de ne pas pouvoir contrôler ce que je ne peux pas contrôler, tout en tournant le dos à mon entourage, et ainsi ne pas me saisir de l’opportunité de pouvoir, en retour, influencer un autre aspect de ma vie. C’est mal dit, mais c’est tout chaud, alors c’est encore un peu le bordel là-haut… C’est ça qui aurait été absurde, bien plus peut-être que la mort d’un ado.

Je peux faire l’autruche, parfois, pour me protéger. Je peux, si je ne me sens pas capable de faire face à certaines émotions, repousser le moment où je gérerai le problème au moment où je serai en mesure de le faire. Mais si je souhaite vivre en accord avec moi-même, je dois à tout prix éviter de me mentir sur les raisons qui me poussent à ne pas regarder une difficulté en face ou à déléguer les responsabilités.
Parce qu’il est de ma responsabilité de développer mes compétences, mes ressources, si je ne veux pas rester faible.
Parce que je suis partiellement responsable de ceux que j’aime, de ceux qui m’aiment.Parce que mon bien-être influe positivement sur le bien-être de mon entourage, et réciproquement.
Parce que personne d’autre que moi ne pourra me forcer à agir comme il me semble bon que j’agisse, si proches des miennes les valeurs de certaines personnes soient-elles.
J’ai des responsabilités implicites. Envers moi-même avant tout, car même lorsque ça concerne mon entourage, je serai la première personne à souffrir de ne pas être source de “mieux-être” pour ceux qui comptent. Les autres -mon père, mes frères et soeurs, mes grands parents, ma famille en général, Samuel, Julie, France, Lucie, Valentin, …- sauront s’adapter à mon absence en s’arrangeant de d’autres présences, et ils n’en vivront pas pour autant moins bien. Mais leur apporter une source de soutien supplémentaire, c’est leur assurer encore plus de chances de bien se développer, de se sentir en confiance, de s’épanouir, et indirectement c’est ainsi que je leur donne également les ressources nécessaires pour qu’ils puissent à leur tour s’investir dans leurs relations. Peut-être même qu’à leur tour, un jour, ils seront là pour moi. Et que je pourrais sans culpabiliser, sans me poser de questions, leur montrer à quel point ils ont de l’importance pour moi en leur demandant d’être là dans les moments difficiles.

C’est idiot d’écrire tout ça. Je le savais déjà. J’en avais conscience. Je l’appliquais d’ailleurs, ça fait des mois que j’essaye de faire évoluer ce genre de choses. Mais là j’ai vraiment compris, en pratique, tout ce que ça impliquait et toute l’importance que ça avait pour moi. Et tout le chemin qu’il me reste à faire pour ne pas avoir de regrets.

J’ai aussi, mais là dessus je ne développerai pas tout de suite (ben c'est ce sujet, le développement ;) ), été forcée de remettre mon échelle de “prises de risques acceptables” à jour. Parce que l’autruche que je suis, pour ne pas se poser trop de questions, pour ne pas avoir à gérer trop de paramètres, est partie du principe que les risques que je prends n’auront d’impact que sur ma vie à moi. Que quoi qu’il se passe, quoi qu’il m’en coûte, je saurai préserver mon entourage des éventuelles souffrances que je rencontrerai. Que ça ne les implique pas, puisque les retombées seront toujours contrôlables.
C’est faux.
Je le sais au fond de moi, mon inconscient m’a déjà titillé avec ça.
Et la question à me poser, à partir de maintenant, c’est “est-ce que je suis prête à prendre la responsabilité de la souffrance de mon entourage inhérentes à certaines conséquences des prises de risques”. Une nouvelle échelle, en fin de compte. Qui prend en compte l’aspect “roulette russe”, “imprévisibilité” des retombées physiques et psychiques.

Parce que je prends certains risques parce que je sais que je suis entourée, et que je peux compter sur cet entourage à la fois pour m’empêcher de trop me mettre en danger et pour m’aider à me relever quand j’en bave.
Alors, de deux choses l’une: je me dois d’évaluer le risque que JE leur fais prendre en adoptant telle ou telle conduite étant donné que je les implique, et je me dois d’apprendre seule à adopter une conduite en adéquation avec le risque que j’accepte de prendre. Je ne dois pas me dire “je ne me drogue pas trop sinon mes parents vont me griller”, “je ne baise pas sans capote sinon je devrai le dire à mon mec que ça va faire chier”. Non.
Je dois, dans la mesure du possible, adopter un comportement qui soit l’application de convictions, en gros. Ne pas nier les risques, ne pas augmenter les bénéfices. Pouvoir en toute honnêteté dire “oui, je prend tel ou tel risque, mais regarde: je gère”.
Ainsi, s’il m’arrive quelque chose, je pourrais soit m’y être préparée et y faire face, soit admettre qu’il ne m’était pas possible de tout contrôler.

C’est le bordel, je vous dit. C’est le bordel. Mais j’ai tellement d’autres choses à écrire, mes réflexions de cette dernière semaine impliquent tellement d’actions et de remises en question, tellement de partage, que j’oublierai finalement avec le temps, que je voudrais pouvoir tout écrire maintenant alors même que je continue ces réflexions…
Je passe à autre chose, j’y reviendrai.
 
Il y'a un ans a peu prèt jour pour jour,je me préparais a encaisser la date du décès de mon papa partie une année + tot a l'age de 62 ans d'un cancer des poumons très agressif.

-C'était une période assez dure pour moi ,malgré mes croyances sur la vie après la mort,j'était très triste,et vivais dans le regrèt de n'avoir pas put me rapprocher de cet homme qui avait un point de vue sur la vie aux antipodes du mien.

-Environ 1 semaine avant la date anniversaire de ça mort,en me rendant au C.S.A.P.A de ma ville,mon infirmière réferente,d'habitude très souriante me dévisagea avec tristesse...elle me demanda si j'était au courant...Au courant de quoi? Et bien m'annonça t'elle,mon meilleur ami Yann,était décedé il 'y a 3 jours,il avait été retrouvé sur son parking, sans vie,victime d'un A.V.C (je ne vous raconte pas le choc...),en comptant les jours,je m'aperçut que j'avais été la dernière personne a le voir en vie,nous avions passé la soirée ensemble chez lui,je l'avais laisser sur le coup des 1h du matin,quand il fut retrouvé au pied de son immeuble par un voisin qui allait travailler sur le coup des 6h du matin...

-Yann était un militaire parachutiste tout juste a la retraite (il avait 36 ans),je le connaissais depuis plusieurs années,il allait mal dans ça vie, car victime de SSPT qu'il avait développé sur les champs de batailles autour du monde,nous avions ensemble avec un autre pote découvert le monde des RC au alentour de 2009,et nous avions partagé beaucoup de moments de complicité intenses dans les états de conscience modifiés , aucune molécule n'était trop éxtrème pour lui,malheureusement,mème s'il n'en parlait pas beaucoup, les drogues lui servait visiblement a gommer certains souvenirs d'afrique devenue insoutenables,j'avais toujours eu l'impression que la mort tournait autour de lui,car dans son ancien immeuble son voisin de pallier était décedé ,et quelques temps après un de ces amis c'était pendu...

-Lors de cette dernière soirée avec lui,aucun stupéfiant n'avait été consommé,au contraire cela faisait quelques temps qu'il se refaisait une santé et son intéret pour les drogues c'était mué en un intérèt pour les compléments alimentaires naturels et la cigarette électronique,pendant la période ou il consommait des RC il n'avait que peu de limite et il est allé très loin avec certains composés,flirtant souvent avec la schizophrénie,la psychose et d'autres trouble mentaux induit par les drogues,bien qu'il ne consommait plus rien ( a part un peu de weed et de 8.6°) depuis des mois, le mal était déja fait...

-Je me permèt de raconter son histoire ici,car il aimait beaucoup les sites de RDR et je sais que ma démarche lui aurait fait plaisir,il me manque beaucoup,nous étions deux amis venant d'horizons différents qui n'avaient pas d'attaches et de familles dans cette région.

-La famille de Yann m'a contacté depuis la bretagne,il était divorcé et avait une fille d'une dizaine d'années qu'il ne voyait plus,deux semaines + tard ils sont venue vidé son appartement,on m'avait proposé d'ètre la mais c'était au dessus de mes forces.

-L'histoire de Schtroumpfette a fait remonter ces souvenirs en moi,d'autant que c'est a cette période de l'année qu'en 1 an ,j'ai perdu mon père et mon meilleurs ami,qu'ils reposent en paix,je ne les oublierais pas...

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N'interprétez pas mal mes likes. J'ai beaucoup aimé vous lire.
 
J'hallucine...

je viens d'apprendre par mon cousin de Bourg en Bresse,le décès de mon oncle (le petit frère de mon père) il est partie le 6/01/15 alors que mon papa est partie le 10/01/13 et que mon ami est décedé le 7/01/14...

-Je suis né le 13/07/84 et mon petit frère le 13/07/93,j'ai l'impréssion que je suis au centre d'une grande blague cosmique (de très mauvais gout),je suis tellement surpris que je ne ressens rien,j'ai vraiment du mal a intègrer,je n'en ai encore discuter avec personne,vous ètes les premiers a qui j'en parle.

edit:a oui,le frère de ma mère(mon oncle) est aussi partie au mois de mai...
 
,je suis tellement surpris que je ne ressens rien,j'ai vraiment du mal a intègrer,je n'en ai encore discuter avec personne,vous ètes les premiers a qui j'en parle.
Ça m'a fait pareil pour Schtroumfette, c'est un réflexe normal face à une situation difficile à gérer émotionnellement, on coupe tout et ça nous laisse un peu de répit pour intégrer en douceur. C'est, je pense, une dissociation. Le deuil a commencé quand j'ai pleuré pour la première fois au bout d'une douzaine d'heures environ. Mes condoléances, sois courageux.
 
Merci beaucoup Sludge,oui tu as raison c'est un genre de mécanisme de protection,sincères condoléances pour ton amie.
 
Le pire c'est que je la connais très peu, c'est plus une connaissance qu'une amie (même si j'aurais aimé la connaître plus), donc j'imagine pour quelqu'un de très proche. Allez, on retourne au sujet initial.
 
Z'inquiétez pas, ça peut aussi être ça le sujet initial, y a pas vraiment de hors sujet dans mes sujets ;)

Bon courage Mighty. N'hésite pas à repasser dans le coin si tu moulines :D

Et puis pas de souci Simba, c'est comme ça que je le prenait.
 
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