Que faire avec un ami suicidaire?

[Lunatic]

Je sais que le forum est pas trop dédié à ce genre de choses et que d'ailleurs je poste pas souvent, mais je sais pas trop où /à qui m'adresser (ce forum est le seul où je traine de temps en temps). Et je sais qu'ici, il y a pas mal de gens qui ont parlé de TS, d'hopital psy, ou de problèmes psychologiques / psychiatriques grave.

J'ai une amie qui m'est vraiment très chère, qui me fait de plus en plus d'allusions au suicide.
Elle se scarifie; comme je l'ai longtemps fait, ça ne m'a pas forcément inquiétée plus que ça, sans doute à tort ( surtout qu'elle ne le faisait pas trop souvent au début).
Sauf que non seulement elle se scarifie plus qu'avant, mais en plus, comme je le disais, j'ai l'impression qu'elle pense à la mort tout el temps.
Elle me fait lire ses poèmes; avant ses poèmes parlait de tout et de rien, maintenant ça parle que de mort tout le temps.
Elle m'envoie des messages type " qu'est-ce que tu ferais si je me suicide" et après me dit de ne pas m'inquiéter.
Elle se scarifie de plus en plus; avant c'était léger, maintenant elle le fait beaucoup plus.
Ce qui m'inquiète encore plus, c'est qu'alors même que ses scarifications et ses allusions à la mort augmentent, elle m'appelle de moins en moins quand elle va mal.
Avant elle m'appelait soudainement quand elle angoissait ou chialait, maintenant de moins en moins, alors qu'elle a l'air d'aller encore plus mal. J'ai peur qu'elle n'ose pas me demander de l'aide, ou qu'elle ne veuille pas être aidée.

Je n'ose pas la pousser à chercher de l'aide ou à aller mieux, enfin je ne sais pas commentn m'y prendre. j'ai peur qu'elle se braque et en me dise plus rien. 
Je sais pas si vous avez déjà été dans cette situation, et qu'est-ce que vous avez fait / auriez fait.
Ou si vous avez été l'amie qui veut se suicider, de quoi vous auriez eu besoin.
Surtout que c'est très souvent à moi qu'elle envoie les messages sur le suicide, ou qu'elle parle de la scarification.... Je crois qu'elle en parle pas même à d'autres de ses amis que j'ai en contact.

Désolé si ça ne fait que vous faire vous sentir impuissant ce genre de post, je sais bien que vous pouvez pas faire grand-chose, mais je cherche des conseils autant que je peux. Je n'ai aucune idée de comment réagir.

 

[Morning Glory]

Lui parler d'un suivi. Lui dire que c'est elle qui décide, elle qui est aux commandes mais que là en tant qu'amie tu vois qu'elle va mal et penses qu'elle en aurait besoin, que c'est aussi ton rôle d'amie de lui dire ça. Que tu peux l'accompagner dans les démarches pour qu'elle ne soit pas seule. Mais oui... Ca doit pas être facile. Le truc c'est que je ne la connais pas et ne peux donc pas anticiper ses réactions et donc les répliques à donner. Même en la connaissant je pense que j'aurais du mal en fait >< Faut vraiment montrer patte blanche et que tu es bienveillante, pas la brusquer.

 

[Cookies]

C'est un cas de figure que je ne connais que trop, j'ai eu plusieurs amis plus ou moins proche passer par ces phases-là avec des TS plus ou moins sérieuses.

C'est difficile à entendre, mais d'après mon expérience .... tu ne peux pas y faire grand-chose si ce n'est de couler avec la personne si tu t'impliques trop dans son état émotionnel. Je ne dis pas qu'il faut l'abandonner, loin de la, juste faire attention à ne pas se laisser emporter.

Je ne sais pas quel âge vous avez toutes les deux, mais d'expérience, ce sont des problèmes qui avaient tendance à être plus intense dans la fin d'adolescence et début de vingtaine. Bien que, ça ne veuille rien dire ça reste un moment ou l'on se construit et on est fragiles.

Mais le plus gros de ce qui peut être fait malheureusement c'est entre les mains de ton amie. Mais tu peux être là et la soutenir, ça compte !


Après, c'est que mon expérience, je ne sais pas si on peut vraiment en tirer quoi que ce soit, mais bon autant la partager, le suicide, c'est un sujet qui m'as beaucoup suivi, et souvent détruit, alors que c'était celui des autres pas le mien.

 

[Morning Glory]

Ça c'est si la personne ne veut pas être aidée et se complaît dans son malheur. Si une personne essaye de sortir la tête de l'eau, ce n'est clairement pas vain de l'aider ... Encore heureux ?
En tout cas pas simple si en plus de nous détruire nous ça détruit nos proches. Ça veut dire que c'est normal que toutes les relations y passent au final. Et on se retrouve complètement seuls face a un des pires problèmes qui puisse arriver dans une vie ... Non je ne suis pas d'accord, personnellement je trouve que c'est utile d'aider les autres.
Mais c'est facile à dire, j'ai presque toujours été dans l'autre rôle...

 

[Cookies]

Je n'ai jamais dit qu'il ne fallait pas aider et apporter du support, mais que ce n'est pas l'aidant qui va redonner envie de vivre à la personne. D'ailleurs, avec le recul ça me paraît très prétentieux de ma part d'avoir pu penser ça.

Que la personne ait envie ou non d'aller mieux ne change pas grand-chose, ça ne concerne qu'elle, tu peux lui apporter du support, mais tu ne peux difficilement être le changement qui lui donnera envie de vivre (et si c'est le cas, c'est mal sain pour la suite de votre relation, que se passe t'il si t'as besoins de partir ?).

Je me rends compte que ce que j'ai dit peut-être assez mal interprété, oui il faut apporter du soutient, mais c'est probablement pas toi qui changeras la vie de la personne. Non vraiment le syndrome du sauveur de loin ça parrait chouette, mais on peut y laisser des plumes et conforter encore plus la personne que l'on veut sauver dans sa situation.

Il faut trouver une limite à son implication.

 

[Hyosciamus]

Une orgie de consommation sur 2 semaines

 

[Lunatic]

J'ai oublié de vous préciser qu'elle ne consomme aucune drogue autre que l'alcool x)
Et niveau fêtes / consommation d'alcool / sexe c'est pas ce qui manque à sa vie actuellement.

Donc lui parler d'un suivi. Lui dire que c'est elle qui décide, elle qui est aux commandes mais que là en tant qu'amie tu vois qu'elle va mal et penses qu'elle en aurait besoin, que c'est aussi ton rôle d'amie de lui dire ça. Que tu peux l'accompagner dans les démarches pour qu'elle ne soit pas seule. Mais oui... Ca doit pas être facile. Le truc c'est que je ne la connais pas et ne peux donc pas anticiper ses réactions et donc les répliques à donner. Même en la connaissant je pense que j'aurais du mal en fait >< Faut vraiment montrer patte blanche et que tu es bienveillante, pas la brusquer.
...pis si je vois qu'elle est vraiment trop mal, je jaugerais son ouverture d'esprit par rapport aux drogues et si elle est open seulement, je lui proposerais peut-être quand même le trait de K (kof). Mais avec moins d'insistance là ce serait vraiment à elle de décider sans pression (tandis qu'en cas de risque je proposerais direct la K et j'insisterais argumenterais bref ferais en sorte qu'elle la prenne).

Pour l'instant je peux me tromper (donc méfiance quand meme), mais ça ressemble un peu plus à un appel au secours qu'à une TS imminente vu qu'elle montre vraiment qu'elle veut passer à l'acte ou qu'elle y pense tout du moins.

Ouais, moi je pensais à lui parler d'un suivi.
J'hésite à lui proposer plutôt un psychédélique pour le coup, mais la connaissant j'ai peur qu'elle parte complètement en vrille et que ça la traumatise plus qu'autre chose. Je sais aussi qu'elle consulte des gens pour " contrôler les énergies", bref, et quoi qu'on pense de ce genres de soins, le résultat en tout cas c'est qu'elle va pas mieux qu'avant.
La kétamine, je suppose que c'est différent des psychédéliques, mais comme c'est assez addictif j'hésiterais à lui en proposer surtout en ce moment, où elle se réfugie dans la fête. Reste le psy donc, et le suivi de manière générale.
Avec un autre ami on pense sérieusement à lui en parler et à essayer de la pousser à consulter. On a l'impression qu'elle fuit ses problèmes et qu'elle s'enferme dans une boucle vicieuse de " je fais la fête donc ça va/ ah merde en fait j'ai plein d'emmerdes donc ça va pas / bon pas plutôt faire la fête que m'occuper de mes problèmes/ect".
les " problèmes" en question, je veux pas les détailler parce que c'est sa vie perso, mais en gros, elle a un problème de santé qui risque peut-être de lui enlever une capacité qui était très importante pour elle, et elle repousse sans cesse les examens médicaux...
Qui pourraient soit expliquer comment la soigner, soit la condamner officiellement à ne plus jamais faire ce qu'elle aime le plus... donc il faudrait que j'arrive à lui donner du courage pour affronter ça.

Et j'ai du mal à savoir si elle compte vraiment se suicider ou pas, parce qu'elle change d'humeur tout le temps, de manière extrême et que pour moi si elle se suicidait  ce serait pas par une décision froide, longuement réfléchie, mais plus par une action impulsive pendant une crise de panique.

Cookies; -j'arrive pas à te citer-

Ouep, je sais bien qu'il faut pas que je me laisse emporter, mais j'ai un  lien un peu particulier avec elle et je suis pas sure que quelqu'un d'autre puisse la pousser à affronter la réalité.
Donc je me sens responsable.
parce que elle elle repousse toujours l'inévitable, elle envoie des messages flippants, elle change d'humeur tout le temps et au final elle stagne, et elle a besoin de l'aide des autres, surtout qu'elle n'arrête pas de demander de l'aide.
Genre moi, elle m'envoie vraiment les messages les plus flippants, mais je sais qu'elle en parle aussi de manière beaucoup plus subtile mais bien réelle à d'autres de ses amis proches.
Je crois qu'elle arrive juste pas à gérer et qu'on peut plus attendre qu'elle s'occupe d'elle toute seule.

 

[Acacia]

J'essayerai d'être à l'écoute et de pousser un peu la personne vers psychiatre et/ou psychologue comme dit Morning Glory .
Mais effectivement c'est compliqué comme situation et faut pas oublier qu'on est pas tout-puissant .
Je pense que si devant la personne tu dédramatise ton inquiétude et tu lui parle avec ton accueillant plutôt qu'inquiet á pourrait aider à éviter qu'elle se braque .

C'est vrai que c'est pas rdr et un super moyen de sombrer dans l'addiction, mais certains dissos, sur le court terme c'est assez spectaculaire, mais si je me met à en prendre souvent, passé quelques fois, je sors de cette Lune de miel et au contraire, ça peut me déprimer/angoisser encore plus

 

[Bonshitsamère]

Hors sujet, mais c'est pas un peu hors charte de conseiller des produits pour aller mieux?
J'veux bien qu'il y ait un effet anti-dep aux disso de manière générale, mais imaginez simplement comment recevrait un random passant sur le forum qui va pas bien.
C'est clairement un pas vers l'engrenage de consommation qui fait des ravages, suffit de check le forum certains soirs..

 

[Cookies]

Clairement, j'allais justement poster un warning après avoir relu.
Conseiller des prods c'est no way et en plus une très mauvaise idée dans ce genre de situations, je vous laisse éditer vos threads (et ce message disparaitra pour garder tout ça bien propre)

 

[valChe2rinTu]

Parle avec elle et écoute là en face à face si possible, les téléphones c'est bien mais en cas de problème le contact humain y'a que ça de vrai et apparemment elle a besoin de ça. Éloigne là de sa routine à base d'alcool et de sexe avec le premier qui passe, y'a rien de pire pour l'estime de soi. Une petite soirée entre copine à discuter de sa vie et de ses problèmes autour d'un petit pétard me semble un peu plus sain pour elle et l'aiderait peut être à avancer. Accompagne là dans un maximum dans ses démarches pour ses problèmes de santé, quitte à prendre des RDV pour elle si elle ne s'en sent pas capable, apparemment c'est ça qui bloque.

Lui proposer un disso ou un psychédélique me semble la pire idée possible, non seulement c'est objectivement stupide (pourquoi pas un opiacé tant qu'on y est ? Ca aide pas mal pour le moral aussi !) mais en plus l'auto médication on sait où ça mène et ça fini rarement bien. Les seuls qui vont faire la promotion de l'automédication à base de psychédéliques sont souvent eux même de gros dépressifs qui essayent de se rassurer. Ca marche si c'est encadré, pas autrement.

Aider quelqu'un de dépressif ou suicidaire c'est une tâche souvent très fatigante, ingrate et qui peut durer longtemps alors accroche toi et essaye de ne pas niquer ta vie en essayant de l'aider, à un moment il faut savoir faire la différence entre aider quelqu'un et sombrer avec elle.

 

[Tridimensionnel]

Face à une personne sur le point de se buter (genre intention annoncée), la notion de risque prend des proportions différentes, enfin je préférerais que ma pote prenne le risque de consommer un produit étudié pour la dépression que prendre celui de la retrouver morte le lendemain. C’est une autre échelle, une échelle de crise aiguë.
Mais il est clair et net que ça ne réglerait pas le problème, au mieux ça le repousserait. De genre quelques jours. C’est pas tenable quel que soit le terme. Mais peut-être que ça peut permettre d’oser demander une hospitalisation d’urgence, par exemple.

Lunatic, je sais pas si t’as déjà eu des phases suicidaires (pas seulement les idéations mais un vrai dégoût de la vie), mais dans ces moments-là, même les gens qu’on aime le plus deviennent absolument inutiles et vides. On est inatteignable.
Ta pote, tu peux lui donner de l’attention (ce que tu sembles déjà faire), l’informer que tu l’aideras si elle veut entamer un suivi, éventuellement prévenir ses parents/l’hopital si la situation semble vraiment hardcore et que tu es prête à prendre le risque de perdre sa confiance. Mais la décision de sauter le pas, c’est dans sa tête.

 

[Morning Glory]

Ba on me demande ce que moi je ferais, bein je dis ce que je ferais. J'ai bien dit que c'était pas conseillable, bref