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Totem
Guest
Bon(jour|soir) à tous,
Pourquoi ce TR ?-
Voici le report de mon premier trip sous psychédélique, je tiens à l'écrire pour plusieurs raisons.
La première est pour partager avec vous, avoir des retours; partager quoi.
La seconde est pour m'aider à structurer l'histoire au cas où je devrais la raconter à l'oral, pour que le message/mon voyage ne soit pas (trop) atrophié aux oreilles des autres par des phrases mal tournées; surtout quand on veux en discuter avec des personnes qui n'ont jamais vécus ce genre d'expérience, trouver les mots les plus justes quoi.
Etat d'esprit-
Je me présente rapidement. J'ai une vingtaine d'année, je fais des études scientifiques (axées nouvelles technologies) depuis deux ans. J'ai toujours plein d'idées et même trop je dors mal, j'ai des moments de déconnections avec les autres où je pense seul (mais j'en parlerais plus bas). S'en est même chiant. L'art me fascine mais j'en parlerais plus bas aussi. Il y a trois ans j'ai commencé à me passionner sur le subconscient, la puissance du cerveau, les perceptions, les points de vues, les chemins pour trouver une solution, l'introspection. Rapidement je me suis donc intéressé aux substances psychédéliques et en particulier le LSD. J'ai regardé plein de documentaires, lu plein d'articles, des témoignages mais sans pouvoir en parler à personne sans passer pour un illuminé (y'a rien de mal à ça) ou sans être pris au sérieux (le lycée vous me direz). En un an je me suis mit en tête de prendre du LSD une fois dans ma vie, ainsi je me renseigne en pensant faire ça vers l'âge de 30 ans. Une quête spirituelle en fait. Et c'est pourquoi je suis là.
Dans les années supérieurs je rencontre une bande de mec qui m'en parle par hasard et la flamme se ravive. Mais ils me conseillent de faire mes premiers pas dans les psychédéliques avec les champi'. Bonne idée je trouve.
Place au TR-
Journée tranquille, fin d'exam, en vacance, le stage trouvé et validé. Petite journée entre potes posé dans mon nouvel appart (peu meublé, pas internet, pas de telephone, pas de couverts, de trucs qui cassent). Il est 16h et on se décide, avec trois de mes potes d'aller chercher des champis dans un smart'shop. Je ne me sentais pas trop près 2-3 jours avant pour tenter le voyage mais l'adrénaline m'as motivé. 23h30 on est revenu à l'appart on a pas mangé depuis le midi pour avoir un max d'effets et on a bu uniquement du jus d'orange sur la route pour se booster notre cerveau. On était chaud. On met tous les portables dans un tiroir.
Je prends ma dose et on se pose dans un matelas que j'ai mis dans le salon pour se poser, une grosse playlist qui tourne et un poster de Lost in Translation avec une lumière qui éclaire le blanc (je ne connais plus le nom, c'est un néon bleu). Bref, la pièce était magnifique dans le noire avec cette lumière rien qu'en étant clean. On avait préparé des clopes et des trucs à boire, on était bien quoi.
Deux de mes potes partent vite (avec les dragons) (20 min il me semble), j'avais juste envie de vomir et je commençait à être mal à l'aise de ne rien avoir. Je me balade dans la pièce rien. Je m'allume une clope, les dragons sont fascinés par l'étincelle du briqué et moi blasé je fume ma clope tranquille. Je me rends compte que je pars quand je commence à tirer des lattes en les crapotants, je vois trouble.
Je ne me sent pas très bien alors je me tourne vers mon pote, il voit que je ne suis pas en forme, me pose des questions mais je lui dit que je n'ai pas envie de parler. Un des dragons (appelons le dragon A) qui à de l'expérience dans les psychédéliques se rapproche de moi et là je me sent bien. En sécurité quoi.
Je suis alors hyper content je parle avec le dragon A de pleins de choses comme l'art (de l'expression (au sens des mots), du déplacement, du gout, du son, du visuel) n'est qu'un outil pour s'exprimer. On se parlait très poliment en vérifiant que l'autre avait bien compris notre pensée, en décortiquant certains mots. On s'est rendu compte que c'est difficile de communiquer, un mot pouvais être mal interprété, un acte également pouvait l'être tout comme un son pouvait être mal interpréter. On s'est dit que l'expression (au sens large du terme) est un art. Je parlais beaucoup (ce qui n'est pas souvent le cas) et d'après lui ça l’intéressais. J'avais plein d'idées à partager, des projets musicaux (comme des musiques binaurales, on pourrais en parler si ça vous intéresse) à lui présenter. Dragon A et moi on parle beaucoup, on est tous allongés n'importe comment sur les matelas, on est posés. Je lui parle d'un mode de vie qui est : par moment pour se reposer l'esprit on peux s’asseoir spirituellement sur un canapé pour se reposer (c'est ce que je disais plus haut sur mes "déconnexions") et ensuite on reviens en pleine forme avec les autres. Dans une discussion par exemple. Je prends conscience aussi que la vie est une route, nous on se ballade dessus. Les actes des autres sont des objets posés sur le côtés, libre à nous de les prendre ou non. Libre à nous de prendre (au sérieux) ou non des insultes, les actions, des mots. "On prends ou on ne prends pas", je disais ça tout le temps.
Un moment alors qu'on parlais tous tranquillement je me lève et me met à danser sur la musique. D'abord de manière complètement débile mais je me sentais bien comme ça. Ils se marrent et me regarde. D'un coup je sent quelque chose d'énorme avec la musique. Je me sent rempli d'une joie grâce à elle absolument époustouflante et je me remet à danser environ 10 secondes. Mes potes m'ont dit que c'était la plus belle danse qu'ils ont vu. J'étais avec un pull à capuche fin, gris/blanc qui avec la lumière bleu était blanc flashy (mais pas violent), ma capuche sur la tête on ne voyais pas mon visage (il n'était pas éclairé). D'après ce que j'ai compris c'était une sorte de danse de type break mécanique complètement démembré. J'insiste sur cette danse parce que le moment où j'ai dansé était puissant pour moi. J'étais avec la musique tout simplement, je choisissais quel mouvement de danse faire mais en parfait symbiose avec le son.
Je reviens avec mes potes, on en parle. Je continue ensuite de parler avec dragon A. Là j'étais obsédé par la notion de groupe. J'avais peur que la société fasse des groupes et j'avais peur de ne plus pouvoir vivre comme avant. J'avais envie que ça s'arrête. J'en avais marre de penser, j'étais fatigué de penser. Je me rassurais en me disant que c'était les champi, ce n'est que passager. Et puis je re-badais je ne voulais plus avoir d'idées je voulais juste dormir pour ne plus penser. Il devait être 04h et j'avais pas dormi depuis 25h environ. J'ai eut peur de penser à me suicider pour ne plus penser. Bref je tournais en rond dans ma tête en essayant d'anticiper mes idées. Et je ne supportais pas cela.
Je réussi à me calmer et comme je me sentait oppressé par la musique (la fatigue je pense) je décide de m'isoler dans une chambre où il y avait un lit en le proposant à dragon A parce que j'avais peur d'être seul et de penser à des choses qui me feraient bader. On continu à discuter.
La descente commence, les autres font du bruit à côté dans la cuisine. On discute de ce qu'il vient de se passer mais on est toujours bien haut quand même. Je prends conscience que tout ce qu'on a fait sous champis était accessible dans la vie "normal" (je n'aime pas ce mot mais vous voyez ce que je veux dire, la vie sobre/clean) : les réflexions, les choses qu'on a pensé faire, les modes de vie qu'on voulais appliquer (voyager, "faire des trucs" au lieu d'y penser) étaient accessibles. Ca n'était pas juste un rêve ou "quelque chose qu'on fera plus tard" mais bien quelque chose d'applicable tout de suite. J'avais envie de faire des maths, juste calculer des équations mais je ne l'ai pas fait.
Le jours se lève (en juin donc il est 5h30-6h). Les dragons partent et l'autre pote qui n'as pas trop parlé et moi on se pose dans un lit en regardant la série Weeds. J'avais peur d'avoir peur de cette série parce que c'était la "vraie vie" (difficile à dire), j'avais peur de devoir faire des choses après. Pas avant d'avoir dormi en tout cas. On se fais une pizza a 7h, on regarde la route, les gens, le soleil se lever. Et on se recouche. Je n'arrive pas à dormir et je me sent toujours sous champis. Il est 10h j'en avais marre, je voulais m'endormir pour être clean.
Je m'endors à 11h pendant 1h. Et j'en parle à un des dragons au kébab. C'était fou ce qu'on a vécu mais on se comprenais.
Avec du recul-
C'était une expérience philosophique et sociale pour moi. Parfait. J’ai pris conscience de quelque chose aussi c’est que les substances qui altèrent la conscience que j’ai déjà consommées (alcool, weed, psyché [en gros]). Sont dans trois dimensions totalement différentes, avec des sous dimensions différentes (la vodka ne saoul pas pareil que la bière, un royal qu’un vert classique, que les champis et LSD [?? je me demande]).
Mais aussi que tout ce qu’on a fait sous champis aurait été faisable sans. Par exemple la danse avec la musique transcendante je suis persuadé de pouvoir re-danser comme ça avec de l'entraînement et ressentir les mêmes sensations. Les champis auraient étés un raccourcis en fait. Je l’aurais peut-être découvert un jours.
Cependant deux mois après j’ai toujours aussi peur de retenter l’expérience et que ça tourne mal. Pourtant il n'y a pas de raisons, j'en ai gardé un bon souvenir, je me suis bien documenté et je suis convaincu qu'un bad trip me fera bien apprendre sur moi même (et c'est mon but). J'ai peur de moi je pense.