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Toute notre vie, on se bat. On se bat contre sa propre paresse, contre sa timidité, on joue pour séduire, puis on se bat pour avoir un toit et de quoi manger. On se bat contre le client chiant quand on travaille à la caisse du Cora et contre l'enfoiré qui nous empêche d'avancer. Mais qu'est-ce qu'il se passe quand on se rend compte que l'enfoiré en question, c'est nous-même? Si le combat en lui-même est tellement moteur, comment est-ce qu'on peut seulement aspirer à la paix - et cette paix n'est elle pas, par son immobilisme et sa stabilité immuable, synonyme de mort? Peut-être la vie elle-même est-elle intrinséquement un jeu, un déséquilibre permanent - et dés lors, il y aurait seulement un aggregat de trajectoires irréductible à autre chose qu'elles même. Un ensemble de cerveau qui se créent tous leur réalité - et qui dés lors deviennent capable d'améliorer leur condition, de tendre vers un but, une destinée. Peut-être est-ce là le seul sens d'une vie qui n'en a pas.