Prophète
Neurotransmetteur
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Bonsoir tout le monde,
De mai à Septembre 2023 je suis parti réaliser un stage dans la production de la Guayusa (une plante sacrée Un article qui en parle assez bien ) dans la forêt de Mashpi en Equateur. J'ai pu vivre sans accès direct à internet et à l'électricité pendant tout ce temps et avec accès à plusieurs dizaines de plantes aux vertues fantastiques comme peut le conter notre cher Schultes ! Et du temps, beaucoup de temps pour me dévoiler petit à petit à notre Terre. Au milieu des san pedro, chakruna, coca, guayusa, brugmansia, ... et des roches, des oiseaux, des insectes, des arbres gigantesques, du fleuve et de la lune (et de pas mal de yoga) je ressenti une réelle puissance mystique croître à l'intérieur de moi. Rien de bien descriptible mais la sensation de flotter parmi les 84 000 000 d'êtres, de ne parfois faire qu'un avec le vent ou l'eau, de s'embraser dans le feu du Grand Shiva, de sa danse destructrice et créatrice.
Je suis rentré en France depuis et repris une vie plutôt modeste d'expériences de ce genre, la force là-bas était tellement concentrée qu'il s'agirait d'un fameux point énergétique dont parle Eric Julien dans Kogis, le chemin des pierres qui parlent ? En tout cas les conditions étaient propices à mon développement interne. Je vous laisse avec quelques mots que j'ai pu écrire suite à certaines expériences marquantes de mon séjour.
I
Transe spontanée au sein du fleuve, Mashpi Equateur
Corps fluide qui glisse sur mon enveloppe, emportant et acceptant tout dans ta course inarretable,
Ô esprit comportant l’infini, aussi sage que les millénaires. De tes innombrables particules tu modules la plus dure des roches, de ton fracas résonne l’euphorie d’être. Tu enseignes et tu soignes, tu détruis les fondements physiques du soi car en toi je retourne à l’origine. Jamais tu ne te laisse attraper et pourtant si tu te trouves docile quand on se laisse ballotter par ton courant salvateur.
Emporte mes maux, montre moi le chemin, guéris mes blessures. De tes langues j’entends la vérité du firmament, de ta caresse le changement s’opère, avec tes vagues je me synchronise, pénètre ta peau de milles fraîcheurs, plonge dans l’éternité. Tu me contiens, tu me traverses, ta voie sera mon chemin, ta sécheresse ma détresse. Tombe ! Rebondis, danse céleste. Accompagne et guide les êtres, veines de la terre, pleurs du soleil.
II
Cérémonie d’Ayahuasca
À mesure que les racines s’ancrent les branches se multiplient, les cellules nerveuses miroitent leur environnement, vibrent à l’unisson. La respiration s’inverse, le chemin s’entortille, c’est l’Âme qui fusionne avec soi même, comme deux lianes dansantes, s’écoutant avec légèreté, laissant la force serpentine soulager leurs désirs. C’est la course du soleil dans l’énergie du bois qui se laisse embraser, la lumière de la lune qui fait chanter le cristal. L’intelligence dans le regard de cet autre dont la vie jaillit sans demander raison. Les odeurs du chemin d’argile qui soignent l’esprit, la valeur du bruit qui ne veut qu’être écouté. Le cœur bat son rythme sur les rivières de miel, la carapace s’affine, on y découvre l’écorce pleine de jus maturant sa succulence. L’oeil distinguera les nuances dans les feuillages, l’oreille entendra les contes de l’oiseau, le nez saura remercier les arômes, la bouche gardera le goût de la terre.
III
Transe spontanée au sein de la forêt entourant le fleuve Mashpi
Qu’il est bon de se perdre dans le tronc du jeune arbre,
Qu’il est bon de disparaître sous le torrent incessant du fleuve,
Qu’il est bon de s’oublier au regard de la fourmi,
Quel délice nous est offert de devenir entièrement son extérieur ! Mes cellules se remplissent de l’énergie astrale, je ne désire que la vie qui est réellement.
Celle qui adroite s’éparpille en trombe,
Celle qui germe et celle qui tombe,
Celle qui silencieuse nous assourdit,
Celle qui attend et qui surgit,
Celle qui griffe et qui soigne,
Celle qui chatoie, qui de son intelligence,
Rétablis chaque chose avec indulgence,
La vie qui danse, resplendissante,
Pas cette tendance nécrophile et affligeante
Qu’à l’homme de vouloir tout dominer,
Dans sa prison qui ne laisse exprimer,
Le destin véritable de son humanité.
IV
Prière au clair de Lune
Au sein de la Grande Mère
Désarme toi,
Pose ton genou à Terre,
Et abreuve toi.
V
Enseignement du San Pedro
Engeance solaire,
Ainsi se sait,
Le sage sot
s’asseyant à la création.
Siffle comme le vent,
Suis le cours d’eau,
Apporte toi à terre,
Danse avec le feu.
Émeus toi des spectacles,
Que la nature offre,
À quiconque pense à s’oublier.
Car quand viendra la débâcle,
Qu’aura été d’exister ?
VI
Expérience mystique au clair de lune
J’aime me réveiller en pleine nuit,
Par une envie d’extérieur,
Je me glisse hors de mon lit,
Et de ce temps sans heure,
Guidé par les étoiles,
Accordé par la forêt,
Le monde devient ma toile,
Encore étourdi ensommeillé.
Je plonge au cœur du mystère,
Au sein de l’obscurité,
Milles caresses m’éclairent,
À nouveau nouveau-né.
VII
Céremonie à la Coca, Mashpi
Il y a une force en ces lieux qui a la capacité de m’abriter. Je la retrouve dans l’eau qui me lave et m’hydrate, dans l’air qui m’oxygène, dans le soleil qui me sèche, les plantes qui me nourrissent, la terre qui me meut. Cette force me contient et je contiens cette force, nous sommes en adéquation l’un l’autre. En la laissant s’épanouir en moi, je m’épanouis en son sein. Je sens qu’elle m’apprend, que la métamorphose s’opère à tous les niveaux. Ô magnifique esprit du vivant, mère de toutes les créatures, terrible rugissement du sauvage, pénètre mes artères, active mes membres, soulève ma conscience. J’entends tes dix milles chants en dix milles lieux, je vois tes multiples formes en constant miroitement, je sens tes noces en chaque instant. Comme la végétation qui se referme sur la pousse du pambil, je veux que tes ramifications emportent à jamais mon âme au plus profond de ton mystère.
De mai à Septembre 2023 je suis parti réaliser un stage dans la production de la Guayusa (une plante sacrée Un article qui en parle assez bien ) dans la forêt de Mashpi en Equateur. J'ai pu vivre sans accès direct à internet et à l'électricité pendant tout ce temps et avec accès à plusieurs dizaines de plantes aux vertues fantastiques comme peut le conter notre cher Schultes ! Et du temps, beaucoup de temps pour me dévoiler petit à petit à notre Terre. Au milieu des san pedro, chakruna, coca, guayusa, brugmansia, ... et des roches, des oiseaux, des insectes, des arbres gigantesques, du fleuve et de la lune (et de pas mal de yoga) je ressenti une réelle puissance mystique croître à l'intérieur de moi. Rien de bien descriptible mais la sensation de flotter parmi les 84 000 000 d'êtres, de ne parfois faire qu'un avec le vent ou l'eau, de s'embraser dans le feu du Grand Shiva, de sa danse destructrice et créatrice.
Je suis rentré en France depuis et repris une vie plutôt modeste d'expériences de ce genre, la force là-bas était tellement concentrée qu'il s'agirait d'un fameux point énergétique dont parle Eric Julien dans Kogis, le chemin des pierres qui parlent ? En tout cas les conditions étaient propices à mon développement interne. Je vous laisse avec quelques mots que j'ai pu écrire suite à certaines expériences marquantes de mon séjour.
I
Transe spontanée au sein du fleuve, Mashpi Equateur
Corps fluide qui glisse sur mon enveloppe, emportant et acceptant tout dans ta course inarretable,
Ô esprit comportant l’infini, aussi sage que les millénaires. De tes innombrables particules tu modules la plus dure des roches, de ton fracas résonne l’euphorie d’être. Tu enseignes et tu soignes, tu détruis les fondements physiques du soi car en toi je retourne à l’origine. Jamais tu ne te laisse attraper et pourtant si tu te trouves docile quand on se laisse ballotter par ton courant salvateur.
Emporte mes maux, montre moi le chemin, guéris mes blessures. De tes langues j’entends la vérité du firmament, de ta caresse le changement s’opère, avec tes vagues je me synchronise, pénètre ta peau de milles fraîcheurs, plonge dans l’éternité. Tu me contiens, tu me traverses, ta voie sera mon chemin, ta sécheresse ma détresse. Tombe ! Rebondis, danse céleste. Accompagne et guide les êtres, veines de la terre, pleurs du soleil.
II
Cérémonie d’Ayahuasca
À mesure que les racines s’ancrent les branches se multiplient, les cellules nerveuses miroitent leur environnement, vibrent à l’unisson. La respiration s’inverse, le chemin s’entortille, c’est l’Âme qui fusionne avec soi même, comme deux lianes dansantes, s’écoutant avec légèreté, laissant la force serpentine soulager leurs désirs. C’est la course du soleil dans l’énergie du bois qui se laisse embraser, la lumière de la lune qui fait chanter le cristal. L’intelligence dans le regard de cet autre dont la vie jaillit sans demander raison. Les odeurs du chemin d’argile qui soignent l’esprit, la valeur du bruit qui ne veut qu’être écouté. Le cœur bat son rythme sur les rivières de miel, la carapace s’affine, on y découvre l’écorce pleine de jus maturant sa succulence. L’oeil distinguera les nuances dans les feuillages, l’oreille entendra les contes de l’oiseau, le nez saura remercier les arômes, la bouche gardera le goût de la terre.
III
Transe spontanée au sein de la forêt entourant le fleuve Mashpi
Qu’il est bon de se perdre dans le tronc du jeune arbre,
Qu’il est bon de disparaître sous le torrent incessant du fleuve,
Qu’il est bon de s’oublier au regard de la fourmi,
Quel délice nous est offert de devenir entièrement son extérieur ! Mes cellules se remplissent de l’énergie astrale, je ne désire que la vie qui est réellement.
Celle qui adroite s’éparpille en trombe,
Celle qui germe et celle qui tombe,
Celle qui silencieuse nous assourdit,
Celle qui attend et qui surgit,
Celle qui griffe et qui soigne,
Celle qui chatoie, qui de son intelligence,
Rétablis chaque chose avec indulgence,
La vie qui danse, resplendissante,
Pas cette tendance nécrophile et affligeante
Qu’à l’homme de vouloir tout dominer,
Dans sa prison qui ne laisse exprimer,
Le destin véritable de son humanité.
IV
Prière au clair de Lune
Au sein de la Grande Mère
Désarme toi,
Pose ton genou à Terre,
Et abreuve toi.
V
Enseignement du San Pedro
Engeance solaire,
Ainsi se sait,
Le sage sot
s’asseyant à la création.
Siffle comme le vent,
Suis le cours d’eau,
Apporte toi à terre,
Danse avec le feu.
Émeus toi des spectacles,
Que la nature offre,
À quiconque pense à s’oublier.
Car quand viendra la débâcle,
Qu’aura été d’exister ?
VI
Expérience mystique au clair de lune
J’aime me réveiller en pleine nuit,
Par une envie d’extérieur,
Je me glisse hors de mon lit,
Et de ce temps sans heure,
Guidé par les étoiles,
Accordé par la forêt,
Le monde devient ma toile,
Encore étourdi ensommeillé.
Je plonge au cœur du mystère,
Au sein de l’obscurité,
Milles caresses m’éclairent,
À nouveau nouveau-né.
VII
Céremonie à la Coca, Mashpi
Il y a une force en ces lieux qui a la capacité de m’abriter. Je la retrouve dans l’eau qui me lave et m’hydrate, dans l’air qui m’oxygène, dans le soleil qui me sèche, les plantes qui me nourrissent, la terre qui me meut. Cette force me contient et je contiens cette force, nous sommes en adéquation l’un l’autre. En la laissant s’épanouir en moi, je m’épanouis en son sein. Je sens qu’elle m’apprend, que la métamorphose s’opère à tous les niveaux. Ô magnifique esprit du vivant, mère de toutes les créatures, terrible rugissement du sauvage, pénètre mes artères, active mes membres, soulève ma conscience. J’entends tes dix milles chants en dix milles lieux, je vois tes multiples formes en constant miroitement, je sens tes noces en chaque instant. Comme la végétation qui se referme sur la pousse du pambil, je veux que tes ramifications emportent à jamais mon âme au plus profond de ton mystère.