Meili
Matrice Périnatale
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- 18/10/14
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Hello tous,
je n'ai eu qu'une seule expérience au LSD il y a plus d'un an et malheureusement, vu l'expérience, je n'ai pas trop envie de recommencer pour l'instant. Du coup, je la partage, mais ça ne m'empêche pas de me dire qu'avec un meilleur contexte et de la réflexion sur cette drogue, je pourrais en sortir quelque chose d'exceptionnel. En réalité, c'était très fort, très très fort, mais pas vraiment du bon côté.
Contexte vraiment pas idéal
Je ne sais pas vraiment ce qui m'est passé par la tête. Pour tout vous dire, je suis perduadée que le contexte n'était pas bon. J'étais bénévole sur un festival et même si les premières éditions étaient vraiment biens je dois dire qu'il ne s'arrange pas avec les années.
Toute la soirée j'avais vendu des billets à des adolescents qui avaient les yeux presque déjà révulsés par la trop forte dose d'MDMA avant même de rentrer sur le site du festoch et/ou qui vomissaient sur les barrières de l'entrée du site: Pas Glop.
Je vous avoue que quand j'ai fini mon tour de bénévolat, j'avais terriblement envie de laisser toutes ces images derrière moi, de retrouver mes amis, et surtout de rattraper les heures de soirée que j'avais raté ( un sentiment qui n'est pas forcément ultra positif, je le concède aussi).
Changement de Drogue
Je retrouve mes amis, trois groupes différents, des personnes que je suis vraiment ravie de voir, la soirée va être vraiment bien même si le festival n'est pas super.
C'est tout de même l'occasion de tous nous retrouver et d'avoir des nouvelles de tout le monde et puis c'est l'été, il fait vraiment très beau, le paysage est génial, et la campagne me fait du bien. Je n'ai pas vraiment envie de boire, ce qui me plait à cette période là, c'est de prendre une très faible dose de MDMA, 0,5g ou 0,10g, une dose qui me permet de me détendre totalement, de danser avec l'air ( je vous le raconterais une autre fois ), d'apprécier cette forme de lacher-prise tout en étant extrêment lucide (C'est vraiment cette forme qui me convient le mieux).
Impossible de trouver de la MDMA, nulle part, je cherche, je cherche, et rien. Des amis d'amis me disent d'arrêter de chercher, qu'ils ont plein de choses pour moi. Mouais, j'hésite énormement. Dans la mesure où je n'ai jamais rien essayé d'autre et que je préfère me renseigner avant d'essayer, pourquoi tout d'un coup je ne serais pas raisonnable?... On m'explique que "C'est rien du tout, c'est juste une goutte", on me montre des amis "qui en ont prit et regarde, ils ont pas l'air heureux?" et surtout que "au final, c'est un peu pareil que la MDMA".
Face à ce ramassis de bêtises, je me laisse convaincre et je consomme ma première goutte de LSD dans une bouteille d'eau avec les autres (j'ai vu le lendemain qu'on en avait bu que la moitié, heureusement).
Montée
On rentre tous ensemble sur le festival et j'ai prévenu des amis proches du fait que j'ai d'ores et déjà siroté depuis une heure une bouteille avec du LSD. La réponse est inquietée, et je le sens "Et tu connais les effets ?" "Non". Le pote m'a expliqué qu'à ce moment là il avait peur pour moi mais qu'il a détourné le sujet de conversation en ne me parlant que des effets positifs " ça pourrait être l'expérience de ta vie". En réalité, ça m'inquiétait, j'ai l'impression d'avoir senti dans ses paroles que j'avais fais une connerie, je commencais à me demander où était passé toute ma consommation raisonnable habituelle et que sur le coup du rattrapage de soirée j'avais sans doute fais n'importe quoi.
Je me dis finalement que je vais y arriver, il n'y a aucune raison que je m'en sorte pas avec cette drogue quand je vois l'ensemble des personnes qui en prennent tous les week-ends sans particulièrement se "prendre la tête" et qui le vivent plutôt bien.
Alors que je regarde la scène et que je danse avec un mec étrange qui fait quelque chose de complètement dingue avec ses pieds, la montée me prends complètement. Ma tête part en arrière, l'ensemble du monde ralentit, les lumières m'explosent les yeux et surtout j'ai l'air vraiment sonnée.
Mes amis me regardent et commencent directement à me demander si ça va. Je réponds que tout va bien, je les sens adopter une posture vigilante ( ils m'ont expliqué après que pas du tout, mais j'avais déjà peut-être un peu de paranoïa dans la tête). Je me demande bien ce qui peut poser problème et me dis qu'il n'y a aucun soucis et que je me débrouille très bien toute seule, à vrai dire je me fache un peu et me demande pourquoi ils veulent me surveiller.
Fuite
Alors que nous nous apprêtons à aller d'une scène à une autre, mes yeux sont complètement absorbés par l'ensemble des lumières qui créent une énorme mosaïque sur le sol. Mes amis me disent de les suivre mais j'ai terriblement envie de les lâcher. A ce moment, je suis encore extrêmement lucide et je pars du principe que je vais le rester.
Je me décide donc à passer derrière deux inconnus, je fuis dans l'autre sens, et je rigole en me disant qu'ils vont me chercher partout, ravie de ma petite blague ( Je l'ai ressenti un peu comme un gamin qui a réussi à perdre ses parents).
A ce moment là, je commence une exploration complètement inédite du monde et des choses. Je me suis sentie comme une exploratrice dans un monde qui ne serait pas le mien. Des pensées terriblement philosophiques m'absorbent dans des réflexions toutes plus profondes les unes que les autres. J'ai l'impression de trouver des réponses à des questions que je me suis posée toute ma vie, comme si à présent elles étaient évidentes.
Je crée des histoires toutes plus folles les unes que les autres qui se seraient passées à tel ou tel endroit, je croise des personnes en leurs collant aussi une histoire, ce sont des personnages qui font tous partis de l'énorme Mythologie que j'invente ( je n'avais malheureusement rien pour écrire, mais le conte a l'air génial dans mes souvenirs).
Hallucinations visuelles
Alors que l'histoire continue, je commence à voir la musique se balader en une infinie de petits traits au dessus des gens. Chaque musique a une forme et un mouvement. La Trance agit comme de petites boules poilues dont les poils se croiseraient et s'emboiteraient parfaitement pour ensuite rebondir ailleurs. La techno a quelque chose de plus sec, des carrés qui n'arrivent jamais à s'emboiter et qui ont sans cesse tendance à se percuter par leurs coins (J'en ai plein d'autres des images, mais ce serait un peu long).
Alors que j'apprécie particulièrement une musique, je me met à l'absorber et l'attirer vers moi pour ensuite envoyer toutes ses petites lignes vers les arbres. Les arbres se mettent à onduler comme s'ils étaient chatouillés.
Le spectacle est magnifique, et j'ai un sentiment que je n'ai jamais eu auparavant: Celui de créer.
Je ne suis pas une artiste, et pourtant je pleure de bonheur de voir ce tableau de sons, de lumières que je crée, moi! Il faut dire que je travaille dans le milieu du spectacle, à l'administration, et que j'ai toujours regretté de ne pas créer, c'est quelque chose qui me frustre énormement.
Alors que je chatouille les arbres de la musique, ils ont l'air de rigoler avec moi, je regarde ensuite les étoiles.
Je me met à rêver de mondes utopiques et de création, j'ai le sentiment qu'en alliant toutes ces belles choses je pourrais créer de nouveaux mondes. Je m'allonge donc dans l'herbe, et pendant ce qui m'a semblé une éternité, je mélange les notes de musique avec les lumières, puis les arbres, pour créer de grandes lignes qui vont tourbilloner autour des étoiles pour créer de nouvelles planètes. Je suis dans une euphorie créatrice complètement dingue, j'explose de rire tandis que j'imagine les arbres qui copulent avec ces étoiles pour créer sans cesse de nouveaux univers. J'imagine des societés idéales, croisement entre mes images de peuples aborigènes, ma passion pour la science fiction et mes idéaux anarchistes. Euphorie. J'essaye de l'expliquer à des personnes à côté de moi, et j'ai tellement l'impression d'êtres limitée par mes mots. Un type me balance que je me prends pour Dieu, je me dis "et pourquoi pas".
Je me sens terriblement frustrée de simplement pleurer de bonheur en étant incapable d'expliquer toutes ces incroyables découvertes que je fais dans ma tête. J'ai l'impression d'avoir tout trouvé, que tout est logique, que tout s'emboîte.
Que les chemins que j'ai fais ont enfin une fin, pour recommencer ensuite et déboucher tout pile au bon endroit. Comme si j'étais la rivière qui retournait sans cesse à la mer, et qu'il n'y aurait jamais plus de problème à présent.
Cassure
Alors que tout me semble si beau, quelqu'un manque de me marcher dessus, un petit jeune bourré qui rigole avec ses potes: mon réflexe dans ma tête "T'aurais pas pu dire pardon? ". Il y avait beaucoup de monde à ce festival. Et tout à coup, je me sens terriblement seule.
J'ai tellement créé, tellement donné, tout est tellement beau, j'ai l'impression d'avoir vidé la totalité de mon énergie et de mes entrailles dans tous ces univers, que je ne peux montrer à personne.
A ce moment, commence cette boucle insensée: Mais qui s'intéresserait à ça? Est ce que ces gens autour de moi le mérite? Et je suis seule, et c'est ridicule et je suis ridicule.
Mes sentiments ne sont plus que confusion, entre ces paradis de création et l'immense sensation de n'avoir personne avec qui le partager. Et surtout l'impression d'êtres prisonnière à l'intérieur de ma tête, impossible de voir l'extérieur, je me sens tourner et tourner à l'intérieur de moi.
Tentative de Rattrapage
Mon visage doit faire peur à voir, un ami me croise, appelons le A, il me demande si ça va. Je lui explique, il comprends tout de suite (il a déjà pris du LSD beaucoup de fois et il connait ses mécanismes). Je suis épuisée et tellement seule, des boucles infinies de question arrivent dans ma tête. Pourquoi est ce que je suis seule, pourquoi je suis incapable de m'amuser, de me détendre, pourquoi je suis incapable d'apprécier un moment simple.
Il me rassure et commence à me montrer des choses autour de moi, il m'invite à essayer de nouvelles choses, à manipuler les lumières, il m'emmène devant la musique. Là, un énorme Gong sur scène, il me montre le Gong et me demande ce que je vois. C'est magnifique, j'adore les instruments à percussions et là, c'était tellement beau à voir, à entendre, mais aussi à sentir, j'avais l'impression de sentir la musique comme une délicieuse et subtile odeur, très sucrée.
Et alors que je faisais tourner l'ensemble des décorations autour de moi en les accordant au rythme du gong, de nouveau cette affirmation: je n'ai personne avec qui le partager.
J'ai vraiment essayé de me battre, aussitôt je suis retournée le voir et lui ai expliqué ce que je ressentais. Il me propose un jeu: Nous allons trouver d'autres personnes qui expérimentent aussi cette drogue ( il m'expliquera par la suite que jamais je n'aurais du le faire seule). Finalement, nous en trouvons une, il m'expliquait sur la route de cette quête que je les reconnaitrais naturellement.
Réaction épidermique
Alors, je croise cette fille qui semble elle aussi me reconnaitre, comme si elle savait que nous avions toutes les deux pris la même chose et que cela nous permettait de nous déplacer dans un univers parallèle, comme si nous avions une couleur spécifique autour de nous pour nous reconnaitre, je sais pas trop.
Et ma réaction est complètement épidermique.
Elle vient me voir, me parle, est terriblement gentille, mais des petites voix commencent à m'appeler derrière mon dos. J'ai le terrible sentiment que tout le monde voit que je suis sous LSD, que je ne me contrôle pas. J'entends des voix derrière moi "Elle a prit du LSD", j'ai une honte immense qui m'assaillit, je me fache. Je regarde cette fille, et lui dit qu'elle ne comprends rien, que personne ne comprends rien à cette drogue, qu'ils ne font que faire mumuse avec les lumières. Je me sens complètement aigrie à me répéter que l'ensemble de ces personnes qui prennent cette drogue tout les week-ends sans se poser une moitié de question existentielle sont des irresponsables. Je me sens trahie par l'ensemble de l'humanité, j'ai dans la tête des gens qui se gavent de musique sans en comprendre le sens, qui se gavent de drogues sans se poser de question, qui se gavent de tout et je voudrais qu'ils s'en étouffent.
Heureusement, la fille n'a rien comprit. Je me barre.
Destruction de l'humanité
Furieuse que je suis de sentir le monde tellement extérieur à moi, je commence à me sentir comme un être étrange venu d'ailleurs. Je rejette en bloc le fait que je puisse faire partie de cette masse qui m’oppresse et qui me dégoûte
par sa médiocrité.
Je me sens tellement plus proche d'une plante agressée, ou d'un animal apeuré. Je ne veux rien avoir à faire avec ces gens que je croise. Mes amis me retrouvent.
Je réagis très mal, je les rejette, l'une d'elle me dit " Tu l'as pris, maintenant tu l'assumes.". C'est la confirmation pour moi, je n'ai rien à foutre là.
Je commence par me dire que je les déteste tous, que je les brûlerais tous. Mon esprit est déterminé à trouver un moyen de détruire l'ensemble de cette humanité qui ne fait qu'agresser et détruire. En plus, le soucis que j'ai eu c'est que je suis très branchée actualités et politique. Avec l'ensemble de connaissances que j'ai acquise sur ce que fait l'homme à l'environnement, sur le système mondial économique, sur les banques, sur les populations oppressées par l'homme qui justifie son comportement par la religion, je peux vous dire que j'ai une quantité infinie d'arguments. Je continue ces cercles infinis en moi, je sens comme un rond, comme si j'étais à la fois un cercle autour duquel je tournais mais aussi le cercle lui même et que ce cercle n'était fait que de douleur.
Annihilation
Incapable de faire quoi que ce soit pour me retrouver seule, je finis par m'asseoir, je ferme les yeux et je prends la décision ultime de m'annihiler.
C'est trop de douleur, je n'ai plus de repère, je ne me reconnais plus en rien ni en personne. Je hais simplement la totalité de ce qui m'entoure et ça me provoque des douleurs immenses partout, une fois je brûle, l'autre je gèle, et je ne fais que souffrir.
Des personnes ont d'ailleurs retrouvé mes amis qui sont à présent autour de moi, mais impossible de faire quoi que ce soit, mes dents sont extrêmement serrées, je ne suis que douleur, je sens mes mains qui s'enfoncent dans l'herbe et dans la terre, complètement crispées, je me fais extrêmement mal et je ne sens qu'une énorme irradiation dans mon corps.
A ce moment, une amie me prend le visage et me regarde dans les yeux m'expliquant qu'il faut que je revienne.
Impossible, il est trop tard, mon esprit ne veut plus penser à tout ça, je m'entends baragouiner des choses insensées sur le monde, les choses, les gens, et je continue à être prisonnière du cercle à l'intérieur de moi.
C'est finalement le black out, j'ai fais quelques heures de trou noir complet, à vrai dire je ne me rappelle de rien après ça. Apparement, j'ai été une sorte de légume.
Quelques heures plus tard, un ami me demande de raconter, j'y arrive mais je retourne très vite à des boucles de pensées très noires lui expliquant que tout est faux, que tout le monde est faux et que c'est inutile (mon mot préféré lors de cette nuit).
Retour
Au petit matin, j'ai de nouveaux quelques souvenirs. Je suis enfermée dans ma tente, il fait 40 degrés dehors, plein soleil, les autres me disent que je vais mourir avec cette chaleur, qu'il faut que je sorte de la tente (il est midi).
Je ne veux pas sortir, j'ai honte, je pleure, ils expliquent à d'autres personnes que je ne fais que pleurer et me taire depuis cette nuit. Dans ma tête, des centaines de boucles de regrets.
Pourquoi j'ai pensé ça ? Est ce que je déteste vraiment tout le monde ? Est ce que je veux mourir ? Qu'est ce que je dois faire maintenant ?
Et de nouveau ces petits arguments qui viennent, peut-être que j'ai raison, mais non, mais en fait si, peut-être que cette nuit c'était juste le vrai moi, peut-être que non, mais en même temps d'où ça vient cette terrible envie de tout détruire, puis de me détruire ?
J'essaye d'expliquer, mais ils ne comprennent pas. En réalité ce qui me gêne ce n'est pas vraiment d'avoir "Bad tripé", ça m'embête d'avoir pu embêter d'autres personne c'est sur, mais qui ce qui me gêne surtout c'est que je ne comprends pas d'où ça vient.
Certes j'ai des pensées révolutionnaires, je lis beaucoup, il y a énormément de choses que j'aimerais changer. Je suis une idéaliste. J'ai créé une association d'éducation populaire que j'ai mené pendant 2 ans, j'ai fais partie de groupes qui se revendiquaient révolutionnaires, j'ai cru à un moment pouvoir changer le monde, mais jamais je ne me suis dis que j'avais perdu.
Certes je ne réussissais pas à faire des choses extraordinaires, mais chaque petite chose qui avait bougé était pour moi des victoires: un relogement de familles par ci, une personne qui se débarrasse de sa haine des autres et de ses peurs par là, un sourire, une ambiance particulièrement saine, un débat qui se finit bien.
Cette nuit là pourtant, j'aurais voulu tout détruire, et reconstruire ailleurs. Je me suis même dis que je ne méritais plus d'exister. C'est choquant.
Depuis
Ca fait 1 an et demi que ça m'est arrivé. Je m'en souviens extrêmement bien, je me souviens surtout des sentiments que j'ai ressenti, des fois ça revient dans mon esprit quand je discute avec d'autres personnes de psychédéliques.
J'en parle surtout pour dire à d'autres de faire attention, de bien se renseigner, de réfléchir avant la prise, de se fixer un état d'esprit avant, ou un but.
Je n'en ai pas repris depuis, j'ai même presque arrêté de prendre de la MDMA.
En réalité, je n'ai toujours pas compris. Ca a alteré des choses dans mon comportement. Je me sens moins sûre de moi, j'ai eu des périodes de dépression voir de crises de colère.
Je me pose beaucoup plus de questions sur moi alors qu'avant ça me paraissait limpide. Je me fais des reproches, formulés lors de cette soirée, sur ce que je peux renvoyer aux autres, sur ce que je pense d'eux.
Je me demande sans cesse si je déteste vraiment toutes ces personnes et me demandent bien pourquoi je mériterais leur amour si j'ai pu penser à tous les détruire.
Je me pose des questions sur ma prétention, le fait que je sois peut-être hautaine, mieux que tout le monde, et pourtant je n'ai jamais eu aussi peu confiance en mes qualités.
Au final, je me demande si c'est le psychédélique qui a révélé tout ça ou s'il l'a créé.
Je fais avec maintenant, je tente de ralentir les questions, qui pourtant reviennent fréquemment. Je tente aussi de refréner ma paranoïa qui est assez importante aussi, notamment sur le regard des autres.
Je ne pense pas ré-essayer. La seule raison qui pourrait me faire ré-essayer serait de débloquer des choses et de comprendre ce à quoi j'ai pu réfléchir la première fois.
J'espère que le petit récit vous aura pas trop foutu le moral dans les chaussettes, ça m'a quand même beaucoup appris sur moi pour info. Si d'autres personnes ont vécu des expériences similaires, je prends tous les avis et tous les témoignages.
J'ai déjà lu beaucoup de récits sur ce site, les expériences positives me rappellent ce que j'ai vécu au début, mais ça n'a duré que 2 voir 3h sur la totalité du Trip. J'ai du rater quelque chose.
je n'ai eu qu'une seule expérience au LSD il y a plus d'un an et malheureusement, vu l'expérience, je n'ai pas trop envie de recommencer pour l'instant. Du coup, je la partage, mais ça ne m'empêche pas de me dire qu'avec un meilleur contexte et de la réflexion sur cette drogue, je pourrais en sortir quelque chose d'exceptionnel. En réalité, c'était très fort, très très fort, mais pas vraiment du bon côté.
Contexte vraiment pas idéal
Je ne sais pas vraiment ce qui m'est passé par la tête. Pour tout vous dire, je suis perduadée que le contexte n'était pas bon. J'étais bénévole sur un festival et même si les premières éditions étaient vraiment biens je dois dire qu'il ne s'arrange pas avec les années.
Toute la soirée j'avais vendu des billets à des adolescents qui avaient les yeux presque déjà révulsés par la trop forte dose d'MDMA avant même de rentrer sur le site du festoch et/ou qui vomissaient sur les barrières de l'entrée du site: Pas Glop.
Je vous avoue que quand j'ai fini mon tour de bénévolat, j'avais terriblement envie de laisser toutes ces images derrière moi, de retrouver mes amis, et surtout de rattraper les heures de soirée que j'avais raté ( un sentiment qui n'est pas forcément ultra positif, je le concède aussi).
Changement de Drogue
Je retrouve mes amis, trois groupes différents, des personnes que je suis vraiment ravie de voir, la soirée va être vraiment bien même si le festival n'est pas super.
C'est tout de même l'occasion de tous nous retrouver et d'avoir des nouvelles de tout le monde et puis c'est l'été, il fait vraiment très beau, le paysage est génial, et la campagne me fait du bien. Je n'ai pas vraiment envie de boire, ce qui me plait à cette période là, c'est de prendre une très faible dose de MDMA, 0,5g ou 0,10g, une dose qui me permet de me détendre totalement, de danser avec l'air ( je vous le raconterais une autre fois ), d'apprécier cette forme de lacher-prise tout en étant extrêment lucide (C'est vraiment cette forme qui me convient le mieux).
Impossible de trouver de la MDMA, nulle part, je cherche, je cherche, et rien. Des amis d'amis me disent d'arrêter de chercher, qu'ils ont plein de choses pour moi. Mouais, j'hésite énormement. Dans la mesure où je n'ai jamais rien essayé d'autre et que je préfère me renseigner avant d'essayer, pourquoi tout d'un coup je ne serais pas raisonnable?... On m'explique que "C'est rien du tout, c'est juste une goutte", on me montre des amis "qui en ont prit et regarde, ils ont pas l'air heureux?" et surtout que "au final, c'est un peu pareil que la MDMA".
Face à ce ramassis de bêtises, je me laisse convaincre et je consomme ma première goutte de LSD dans une bouteille d'eau avec les autres (j'ai vu le lendemain qu'on en avait bu que la moitié, heureusement).
Montée
On rentre tous ensemble sur le festival et j'ai prévenu des amis proches du fait que j'ai d'ores et déjà siroté depuis une heure une bouteille avec du LSD. La réponse est inquietée, et je le sens "Et tu connais les effets ?" "Non". Le pote m'a expliqué qu'à ce moment là il avait peur pour moi mais qu'il a détourné le sujet de conversation en ne me parlant que des effets positifs " ça pourrait être l'expérience de ta vie". En réalité, ça m'inquiétait, j'ai l'impression d'avoir senti dans ses paroles que j'avais fais une connerie, je commencais à me demander où était passé toute ma consommation raisonnable habituelle et que sur le coup du rattrapage de soirée j'avais sans doute fais n'importe quoi.
Je me dis finalement que je vais y arriver, il n'y a aucune raison que je m'en sorte pas avec cette drogue quand je vois l'ensemble des personnes qui en prennent tous les week-ends sans particulièrement se "prendre la tête" et qui le vivent plutôt bien.
Alors que je regarde la scène et que je danse avec un mec étrange qui fait quelque chose de complètement dingue avec ses pieds, la montée me prends complètement. Ma tête part en arrière, l'ensemble du monde ralentit, les lumières m'explosent les yeux et surtout j'ai l'air vraiment sonnée.
Mes amis me regardent et commencent directement à me demander si ça va. Je réponds que tout va bien, je les sens adopter une posture vigilante ( ils m'ont expliqué après que pas du tout, mais j'avais déjà peut-être un peu de paranoïa dans la tête). Je me demande bien ce qui peut poser problème et me dis qu'il n'y a aucun soucis et que je me débrouille très bien toute seule, à vrai dire je me fache un peu et me demande pourquoi ils veulent me surveiller.
Fuite
Alors que nous nous apprêtons à aller d'une scène à une autre, mes yeux sont complètement absorbés par l'ensemble des lumières qui créent une énorme mosaïque sur le sol. Mes amis me disent de les suivre mais j'ai terriblement envie de les lâcher. A ce moment, je suis encore extrêmement lucide et je pars du principe que je vais le rester.
Je me décide donc à passer derrière deux inconnus, je fuis dans l'autre sens, et je rigole en me disant qu'ils vont me chercher partout, ravie de ma petite blague ( Je l'ai ressenti un peu comme un gamin qui a réussi à perdre ses parents).
A ce moment là, je commence une exploration complètement inédite du monde et des choses. Je me suis sentie comme une exploratrice dans un monde qui ne serait pas le mien. Des pensées terriblement philosophiques m'absorbent dans des réflexions toutes plus profondes les unes que les autres. J'ai l'impression de trouver des réponses à des questions que je me suis posée toute ma vie, comme si à présent elles étaient évidentes.
Je crée des histoires toutes plus folles les unes que les autres qui se seraient passées à tel ou tel endroit, je croise des personnes en leurs collant aussi une histoire, ce sont des personnages qui font tous partis de l'énorme Mythologie que j'invente ( je n'avais malheureusement rien pour écrire, mais le conte a l'air génial dans mes souvenirs).
Hallucinations visuelles
Alors que l'histoire continue, je commence à voir la musique se balader en une infinie de petits traits au dessus des gens. Chaque musique a une forme et un mouvement. La Trance agit comme de petites boules poilues dont les poils se croiseraient et s'emboiteraient parfaitement pour ensuite rebondir ailleurs. La techno a quelque chose de plus sec, des carrés qui n'arrivent jamais à s'emboiter et qui ont sans cesse tendance à se percuter par leurs coins (J'en ai plein d'autres des images, mais ce serait un peu long).
Alors que j'apprécie particulièrement une musique, je me met à l'absorber et l'attirer vers moi pour ensuite envoyer toutes ses petites lignes vers les arbres. Les arbres se mettent à onduler comme s'ils étaient chatouillés.
Le spectacle est magnifique, et j'ai un sentiment que je n'ai jamais eu auparavant: Celui de créer.
Je ne suis pas une artiste, et pourtant je pleure de bonheur de voir ce tableau de sons, de lumières que je crée, moi! Il faut dire que je travaille dans le milieu du spectacle, à l'administration, et que j'ai toujours regretté de ne pas créer, c'est quelque chose qui me frustre énormement.
Alors que je chatouille les arbres de la musique, ils ont l'air de rigoler avec moi, je regarde ensuite les étoiles.
Je me met à rêver de mondes utopiques et de création, j'ai le sentiment qu'en alliant toutes ces belles choses je pourrais créer de nouveaux mondes. Je m'allonge donc dans l'herbe, et pendant ce qui m'a semblé une éternité, je mélange les notes de musique avec les lumières, puis les arbres, pour créer de grandes lignes qui vont tourbilloner autour des étoiles pour créer de nouvelles planètes. Je suis dans une euphorie créatrice complètement dingue, j'explose de rire tandis que j'imagine les arbres qui copulent avec ces étoiles pour créer sans cesse de nouveaux univers. J'imagine des societés idéales, croisement entre mes images de peuples aborigènes, ma passion pour la science fiction et mes idéaux anarchistes. Euphorie. J'essaye de l'expliquer à des personnes à côté de moi, et j'ai tellement l'impression d'êtres limitée par mes mots. Un type me balance que je me prends pour Dieu, je me dis "et pourquoi pas".
Je me sens terriblement frustrée de simplement pleurer de bonheur en étant incapable d'expliquer toutes ces incroyables découvertes que je fais dans ma tête. J'ai l'impression d'avoir tout trouvé, que tout est logique, que tout s'emboîte.
Que les chemins que j'ai fais ont enfin une fin, pour recommencer ensuite et déboucher tout pile au bon endroit. Comme si j'étais la rivière qui retournait sans cesse à la mer, et qu'il n'y aurait jamais plus de problème à présent.
Cassure
Alors que tout me semble si beau, quelqu'un manque de me marcher dessus, un petit jeune bourré qui rigole avec ses potes: mon réflexe dans ma tête "T'aurais pas pu dire pardon? ". Il y avait beaucoup de monde à ce festival. Et tout à coup, je me sens terriblement seule.
J'ai tellement créé, tellement donné, tout est tellement beau, j'ai l'impression d'avoir vidé la totalité de mon énergie et de mes entrailles dans tous ces univers, que je ne peux montrer à personne.
A ce moment, commence cette boucle insensée: Mais qui s'intéresserait à ça? Est ce que ces gens autour de moi le mérite? Et je suis seule, et c'est ridicule et je suis ridicule.
Mes sentiments ne sont plus que confusion, entre ces paradis de création et l'immense sensation de n'avoir personne avec qui le partager. Et surtout l'impression d'êtres prisonnière à l'intérieur de ma tête, impossible de voir l'extérieur, je me sens tourner et tourner à l'intérieur de moi.
Tentative de Rattrapage
Mon visage doit faire peur à voir, un ami me croise, appelons le A, il me demande si ça va. Je lui explique, il comprends tout de suite (il a déjà pris du LSD beaucoup de fois et il connait ses mécanismes). Je suis épuisée et tellement seule, des boucles infinies de question arrivent dans ma tête. Pourquoi est ce que je suis seule, pourquoi je suis incapable de m'amuser, de me détendre, pourquoi je suis incapable d'apprécier un moment simple.
Il me rassure et commence à me montrer des choses autour de moi, il m'invite à essayer de nouvelles choses, à manipuler les lumières, il m'emmène devant la musique. Là, un énorme Gong sur scène, il me montre le Gong et me demande ce que je vois. C'est magnifique, j'adore les instruments à percussions et là, c'était tellement beau à voir, à entendre, mais aussi à sentir, j'avais l'impression de sentir la musique comme une délicieuse et subtile odeur, très sucrée.
Et alors que je faisais tourner l'ensemble des décorations autour de moi en les accordant au rythme du gong, de nouveau cette affirmation: je n'ai personne avec qui le partager.
J'ai vraiment essayé de me battre, aussitôt je suis retournée le voir et lui ai expliqué ce que je ressentais. Il me propose un jeu: Nous allons trouver d'autres personnes qui expérimentent aussi cette drogue ( il m'expliquera par la suite que jamais je n'aurais du le faire seule). Finalement, nous en trouvons une, il m'expliquait sur la route de cette quête que je les reconnaitrais naturellement.
Réaction épidermique
Alors, je croise cette fille qui semble elle aussi me reconnaitre, comme si elle savait que nous avions toutes les deux pris la même chose et que cela nous permettait de nous déplacer dans un univers parallèle, comme si nous avions une couleur spécifique autour de nous pour nous reconnaitre, je sais pas trop.
Et ma réaction est complètement épidermique.
Elle vient me voir, me parle, est terriblement gentille, mais des petites voix commencent à m'appeler derrière mon dos. J'ai le terrible sentiment que tout le monde voit que je suis sous LSD, que je ne me contrôle pas. J'entends des voix derrière moi "Elle a prit du LSD", j'ai une honte immense qui m'assaillit, je me fache. Je regarde cette fille, et lui dit qu'elle ne comprends rien, que personne ne comprends rien à cette drogue, qu'ils ne font que faire mumuse avec les lumières. Je me sens complètement aigrie à me répéter que l'ensemble de ces personnes qui prennent cette drogue tout les week-ends sans se poser une moitié de question existentielle sont des irresponsables. Je me sens trahie par l'ensemble de l'humanité, j'ai dans la tête des gens qui se gavent de musique sans en comprendre le sens, qui se gavent de drogues sans se poser de question, qui se gavent de tout et je voudrais qu'ils s'en étouffent.
Heureusement, la fille n'a rien comprit. Je me barre.
Destruction de l'humanité
Furieuse que je suis de sentir le monde tellement extérieur à moi, je commence à me sentir comme un être étrange venu d'ailleurs. Je rejette en bloc le fait que je puisse faire partie de cette masse qui m’oppresse et qui me dégoûte
par sa médiocrité.
Je me sens tellement plus proche d'une plante agressée, ou d'un animal apeuré. Je ne veux rien avoir à faire avec ces gens que je croise. Mes amis me retrouvent.
Je réagis très mal, je les rejette, l'une d'elle me dit " Tu l'as pris, maintenant tu l'assumes.". C'est la confirmation pour moi, je n'ai rien à foutre là.
Je commence par me dire que je les déteste tous, que je les brûlerais tous. Mon esprit est déterminé à trouver un moyen de détruire l'ensemble de cette humanité qui ne fait qu'agresser et détruire. En plus, le soucis que j'ai eu c'est que je suis très branchée actualités et politique. Avec l'ensemble de connaissances que j'ai acquise sur ce que fait l'homme à l'environnement, sur le système mondial économique, sur les banques, sur les populations oppressées par l'homme qui justifie son comportement par la religion, je peux vous dire que j'ai une quantité infinie d'arguments. Je continue ces cercles infinis en moi, je sens comme un rond, comme si j'étais à la fois un cercle autour duquel je tournais mais aussi le cercle lui même et que ce cercle n'était fait que de douleur.
Annihilation
Incapable de faire quoi que ce soit pour me retrouver seule, je finis par m'asseoir, je ferme les yeux et je prends la décision ultime de m'annihiler.
C'est trop de douleur, je n'ai plus de repère, je ne me reconnais plus en rien ni en personne. Je hais simplement la totalité de ce qui m'entoure et ça me provoque des douleurs immenses partout, une fois je brûle, l'autre je gèle, et je ne fais que souffrir.
Des personnes ont d'ailleurs retrouvé mes amis qui sont à présent autour de moi, mais impossible de faire quoi que ce soit, mes dents sont extrêmement serrées, je ne suis que douleur, je sens mes mains qui s'enfoncent dans l'herbe et dans la terre, complètement crispées, je me fais extrêmement mal et je ne sens qu'une énorme irradiation dans mon corps.
A ce moment, une amie me prend le visage et me regarde dans les yeux m'expliquant qu'il faut que je revienne.
Impossible, il est trop tard, mon esprit ne veut plus penser à tout ça, je m'entends baragouiner des choses insensées sur le monde, les choses, les gens, et je continue à être prisonnière du cercle à l'intérieur de moi.
C'est finalement le black out, j'ai fais quelques heures de trou noir complet, à vrai dire je ne me rappelle de rien après ça. Apparement, j'ai été une sorte de légume.
Quelques heures plus tard, un ami me demande de raconter, j'y arrive mais je retourne très vite à des boucles de pensées très noires lui expliquant que tout est faux, que tout le monde est faux et que c'est inutile (mon mot préféré lors de cette nuit).
Retour
Au petit matin, j'ai de nouveaux quelques souvenirs. Je suis enfermée dans ma tente, il fait 40 degrés dehors, plein soleil, les autres me disent que je vais mourir avec cette chaleur, qu'il faut que je sorte de la tente (il est midi).
Je ne veux pas sortir, j'ai honte, je pleure, ils expliquent à d'autres personnes que je ne fais que pleurer et me taire depuis cette nuit. Dans ma tête, des centaines de boucles de regrets.
Pourquoi j'ai pensé ça ? Est ce que je déteste vraiment tout le monde ? Est ce que je veux mourir ? Qu'est ce que je dois faire maintenant ?
Et de nouveau ces petits arguments qui viennent, peut-être que j'ai raison, mais non, mais en fait si, peut-être que cette nuit c'était juste le vrai moi, peut-être que non, mais en même temps d'où ça vient cette terrible envie de tout détruire, puis de me détruire ?
J'essaye d'expliquer, mais ils ne comprennent pas. En réalité ce qui me gêne ce n'est pas vraiment d'avoir "Bad tripé", ça m'embête d'avoir pu embêter d'autres personne c'est sur, mais qui ce qui me gêne surtout c'est que je ne comprends pas d'où ça vient.
Certes j'ai des pensées révolutionnaires, je lis beaucoup, il y a énormément de choses que j'aimerais changer. Je suis une idéaliste. J'ai créé une association d'éducation populaire que j'ai mené pendant 2 ans, j'ai fais partie de groupes qui se revendiquaient révolutionnaires, j'ai cru à un moment pouvoir changer le monde, mais jamais je ne me suis dis que j'avais perdu.
Certes je ne réussissais pas à faire des choses extraordinaires, mais chaque petite chose qui avait bougé était pour moi des victoires: un relogement de familles par ci, une personne qui se débarrasse de sa haine des autres et de ses peurs par là, un sourire, une ambiance particulièrement saine, un débat qui se finit bien.
Cette nuit là pourtant, j'aurais voulu tout détruire, et reconstruire ailleurs. Je me suis même dis que je ne méritais plus d'exister. C'est choquant.
Depuis
Ca fait 1 an et demi que ça m'est arrivé. Je m'en souviens extrêmement bien, je me souviens surtout des sentiments que j'ai ressenti, des fois ça revient dans mon esprit quand je discute avec d'autres personnes de psychédéliques.
J'en parle surtout pour dire à d'autres de faire attention, de bien se renseigner, de réfléchir avant la prise, de se fixer un état d'esprit avant, ou un but.
Je n'en ai pas repris depuis, j'ai même presque arrêté de prendre de la MDMA.
En réalité, je n'ai toujours pas compris. Ca a alteré des choses dans mon comportement. Je me sens moins sûre de moi, j'ai eu des périodes de dépression voir de crises de colère.
Je me pose beaucoup plus de questions sur moi alors qu'avant ça me paraissait limpide. Je me fais des reproches, formulés lors de cette soirée, sur ce que je peux renvoyer aux autres, sur ce que je pense d'eux.
Je me demande sans cesse si je déteste vraiment toutes ces personnes et me demandent bien pourquoi je mériterais leur amour si j'ai pu penser à tous les détruire.
Je me pose des questions sur ma prétention, le fait que je sois peut-être hautaine, mieux que tout le monde, et pourtant je n'ai jamais eu aussi peu confiance en mes qualités.
Au final, je me demande si c'est le psychédélique qui a révélé tout ça ou s'il l'a créé.
Je fais avec maintenant, je tente de ralentir les questions, qui pourtant reviennent fréquemment. Je tente aussi de refréner ma paranoïa qui est assez importante aussi, notamment sur le regard des autres.
Je ne pense pas ré-essayer. La seule raison qui pourrait me faire ré-essayer serait de débloquer des choses et de comprendre ce à quoi j'ai pu réfléchir la première fois.
J'espère que le petit récit vous aura pas trop foutu le moral dans les chaussettes, ça m'a quand même beaucoup appris sur moi pour info. Si d'autres personnes ont vécu des expériences similaires, je prends tous les avis et tous les témoignages.
J'ai déjà lu beaucoup de récits sur ce site, les expériences positives me rappellent ce que j'ai vécu au début, mais ça n'a duré que 2 voir 3h sur la totalité du Trip. J'ai du rater quelque chose.