La philosophie, pour la plupart, est un ensemble de réflexions et questions, qu'on résout par la logique ou la supposition. Elle diminue l'incertitude sur ces questions et ouvre la voie a la définition de concepts. Elle constitue donc un apport de savoir. Je suis volontairement succin dans cette définition, ce n'est pas le but de texte.
Le problème que je vais éclaircir, est le suivant : comment faire comprendre à qqun l'intérêt philosophique d'une expérience psychédélique? L'homme inexpérimenté – au sens non péjoratif- aura dans la plupart des cas droit a un discours flou, ou sont mis en avant des concepts, vaguement défini dans la foulée, en mettant l'accent sur la force de l'expérience. Ces explications ne le convaincront que rarement. Et la raison est simple, c'est que ça ne s'explique pas, ça se vit. Alors, comment faire? Ce n'est pas vraiment possible, mais essayons avec cet exemple concret d'illustrer mes propos. Prenons un raisonnement philosophique, l'important ici n'est pas tant sa valeur et son contenu, c'est juste un exemple.
Tout ce que je vois, j'entends, tous mes sens sont une image que je me crée. Ils m'appartiennent. Sans moi, tout ce que je ressens n'existerait pas. L'ensemble des choses que je connais et que je connaitrait ne sont qu'une partie de moi-même, et rien en dehors de cela n'existe pour moi. L'ensemble des choses auxquelles j'accéderais seront toujours une partie de moi-même, pas de l'extérieur. Tout est moi. Je suis Tout. En gros, on englobe dans "moi" la projection de la réalité, suivant un raisonnement logique, que tout le monde n'a sans doute pas fait, mais qui est compréhensible. L'approche psychédélique, elle, est tout à fait différente. En effet, elle va mettre en lumière la conclusion de manière directe et évidente. Comment? On agissant sur l'égo, en le faisant englober la projection de la réalité,projection qu'on considère dans la vie de tous les jours comme étant le monde extérieur. Ce monde devient alors partie intégrante de nous-même, sans qu'on doivent y penser : on le vit, tout en restant conscient et lucide. Tout est moi.
Il est alors possible a posteriori de retrouver le raisonnement logique arrivant a cette conclusion. Mais cela n'est pas toujours vrai, il arrive que l'expérience nous approche d'une réalité invivable, et qu'un raisonnement doivent achever le travail, car il est par nature impossible d'atteindre ou de se souvenir de l'état correspondant. Exemple. Il est possible de bloquer la possibilité de communiquer, vers l'extérieur ( parler, envoyer un message d'une quelconque manière) , et puis de bloquer la communication interne... presque entièrement. Parce qu'en effet, la pensée fonctionne comme un écho dans notre tête. Sans ce système émetteur-récepteur, elle n'existe pas. Ou tout du moins, elle ne peut savoir si elle existe ou non! Avant de perdre complètement la communication, on se rend compte de la perte progressive de cette écho, donc de la pensée, et la communication s'impose alors comme condition à l'existence.
D'autres expériences permettent encore de mesurer la valeur, le poids, de certain concept, et les liens entre eux, comme le temps, la réalité, la beauté...
En perdant le temps, on perds les buts, la mémoire, la continuité de la vie, la cohérence.
La vision d'une beauté supérieur à ce que l'imaginaire avait pu produire jusque là lui donne une dimension nouvelle, nous fait comprendre son coté extrêmement relatif, voir artificiel. J'espère avoir brièvement illustré comment vivre une conclusion, plutôt que d'y accéder. Mais, un dernier point essentiel : elles ne sont pas du tout équivalente, le fait de vivre la chose, dans l'entièreté de son corps, lui donne un impact, une dimension, une précision inégalable. D'autant plus qu'on aborde ici des sujets ayant une correspondance dans notre langage de référence, pouvant se concevoir et s'énoncer en tant normal. Il y a de ces expériences qui laissent peu de traces du voyage, utilisant ces concepts trop neufs et complexes. Les conclusions qu'on en tire sont alors plus difficile à intégrer à la vie de tous les jours, mais il ne tient qu'a nous de faire évoluer l'horizon de notre esprit pour s'en servir.
Je n'ai donc pas pu montrer ce qu'était l'approche vivante de la philosophie, mais énoncé ses caractéristiques et ses différences fondamentales avec une approche traditionnelle.