Chepa si j'ai bien cerné ce que tu entends par "support" de trip...
Mais si c'est juste la façon dont tu vas faire usage de ton trip, il y en a des milliers alors !
Les supports où manière de tripper que j'ai le plus usé sont :
d'un point de vue intellectuel :
- mon lit pour partir dans des introspections les yeux fermés avec de la musique
- mes pieds, pour marcher en musique, et partir dans d'autres styles de réflexion
- des films ou documentaires choisis, pour mettre en perspective les choses et savoirs de la vie, faisant échos à ce que j'avais pensé précédemment
d'un point de vue sensationnel :
- l'adrénaline, pour rechercher toujours plus de sensations extrêmes
- la destruction, pour libérer mes chakras
- la passion, source motrice de ma volonté à agir
d'un point de vue artistique :
- la création, pour réunifier ce qui semble briser en moi
- la danse, pour kiffer dans du gros son et apprendre à découvrir son corps
Si tu veux des exemples, sur le plan intellectuel j'adore comprendre en me forçant à aller au delà de mes capacités, ou justement les exploiter. Avant j'adorais me forcer à retrouver la pensée qui m'a mené à celle-ci, quitte à passer dix minutes à me creuser la tête pour la retrouver. Et puis de découvertes en découvertes sur le monde extérieur et mon fonctionnement intérieur, j'ai commencé à kiffer la psycho et la philo, qui sont des supports essentiels à la compréhension des trips je trouve.
Sur le plan sensationnel, j'ai toujours eu besoin d'en avoir plus, d'en ressentir toujours plus. Longtemps j'ai trouvé ma vie amer parce qu'elle ne me suffisait pas, donc je m'explosais la tronche avec tout ce que je trouvais, en me servant de mes capacités physiques à encaisser. C'est à dire en osant faire (bêtement une fois) de la moto sous trip, de l'escalade, du bateau à voile, nager en pleine nuit dans l'océan là où tu n'as pas pied (oulala), de la course à pied, visiter des squatts ou pénétrer dans des lieux interdits, en se barrant en courant quand l'alarme sonne...et j'en passe, ce que je veux dire c'est que la drogue ne doit pas m'arrêter, j'en consomme dans une but d'exploration. Aussi j'ai toujours apprécié montrer aux gens que ce qu'ils prenaient pour impossible, était faisable si tu te permettais le faire, en dépassant tes peurs limitatives. Bien sur qu'il s'agit d'une prise de risque, mais celui-ci peut être prévenu et modéré en connaissance de cause et d'expérience passées, le problème des gens coincés étant que ceux-ci (s')interdisent le plus de chose, souvent parce qu'ils n'ont rien vécu, et ne sachant pas de quoi ils parlent en ignorant ce dont leur corps est capable, ils s'empêchent de vivre un peu plus. Dans le pire des cas c'est à croire qu'ils ont cadenassé leurs passions, et en se privant de vivre au delà de leur fausse morale à deux balles, ils répètent béébéétement ce que les autres disent pour se rassurer, et ainsi ils sont assurés de détenir la vérité, comme personne dans leur entourage ne viendra les contredire...bref je trouve ce style de vie d'un ennui sans fin, que les jeux vidéos ou les films à gros budgets viennent enrichir de sensations fortes.....
Sur le plan artistique c'est la même chose, j'ai toujours eu ce besoin d'exprimer ce qui me tracasse, d'aller au delà de ma personne et de vivre des sensations fortes intérieurement pour les retranscrire sur papier ou par écrit. C'est cette pulsion de vie qui me pousse à chercher une unité dans le zbeul de mes ressentis, de recouvrer un état de bien-être et d'omnipotence, où j'aurais relié de la manière la plus simple toutes mes idées. Et pour ça je kiffe prendre de la drogue, pour m’immiscer au plus près de mon inconscient, recherchant à esthétiser le moment présent, ainsi que ma production artistique qui en est la projection. C'est un long chemin fait de haut et de bas, d'autant plus que la drogue n'aide pas à gagner en stabilité...donc faut accepter ses aléas, et surtout ne pas croire ou faire n'importe quoi ! si je dois ne prendre qu'une petite dose c'est ainsi, et si je le sens bien, j'en prends plus. Ensuite en terme de production, tout dépend ce que j'attends, si je veux juste kiffer dessiner tranquilou pour planer en travaillant sur un support graphique, alors je me laisse aller et je me permet de laisser aller mon tracé au gré de ma spontanéité. Mais si je veux que mon travail aboutisse à un rendu voulu, alors je fais preuve de plus de sévérité à mon égard, et j'évite de m'égarer en moi-même quand il faut me concentrer (et c'est là que l'on se rend compte de la force de son esprit, quand tu peux dépasser avec rigueur tes pensées parasites qui te poussent à aller te rassurer devant un film ou jeu, parce que t'as flanché).
A savoir que ça peut vite tourner au procès de soi même ce petit jeu d'égo, d'où l'intérêt de ne pas chercher à bien dessiner si t'es en K-Hole par exemple...
Après faut aussi voir comment tu te sers de ton support, si tu l'utilises juste pour kiffer ponctuellement, ou si tu l'uses dans la réalisation d'un projet que tu t'es fixé. Par exemple au début je taguais les tables de la fac, puis j'ai commencé à dessiner des fresques sur du papier, et au fur et à mesure je me suis dis que je pourrais relier mes fresques qui au fil du temps devenaient de plus en plus élaborées. Et au final en quelques années j'ai produis une première fresque que j'ai oublié dans le train... puis une seconde composée de 25 pages A3. D'un simple délire d'expression à laisser mon imagination griffonner ce qu'il me passait par la tête, j'en suis venu à comprendre que je pouvais développer un style graphique psychédélique, en cherchant à représenter les sensations que j'ai vécu en recherchant des poussées d'adrénaline, le tout supporté par des concepts psychos ou philos que j'ai essayé de mettre en image (si on ne les comprend pas facilement, ça m'a aiguillé dans la réalisation de ma fresque).