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LES PRINCIPAUX CARACTÈRES ÉGOTIQUES
Article précédent sur les mécanismes de défense de la personnalité : http://www.psychonaut.fr/thread-31818.html
Il s'agit dans cet article de repérer quelques masques en soi, le premier étant de reconnaitre que l'on a un ego, ce qui n'est pas toujours évident à admettre. Il sera ensuite question de comprendre certaines actions de l'ego dans la personnalité via les mécanismes de défense vu précédemment, et d'en conclure que l'ego de part ses mécanismes amène à présenter des caractères égotiques que chacun a en soi, à différents degrés. Mais à nouveau il peut s'avérer compliqué de reconnaitre et admettre ses caractères égotiques composant sa personnalité, tels son égocentrisme, son orgueil, sa vanité, son égoïsme, ou son narcissisme...
Vis à vs d'autrui
Après avoir vu la diversité des mécanismes de défense servant l’ego, on comprend que pour faire sa place et occuper l'environnement que l'individu dit être sien (sa tendance animale à marquer son territoire avec des marqueurs spécifiques à son espèce), l'esprit a recourt à des mécanismes fondamentaux de manipulation et d’agression, de domination ou de compensation. En ce sens l'ego assure une personnalité marchande, séductrice, flatteuse, tendant à s’imposer impérieusement en souverain opportuniste, mais toujours en se faisant passer pour une personne sympathique et respectueuse (l'hypocrisie inhérente aux rapports sociaux polis et cordiaux).
Vis à vis de soi
L'ego pour se protéger de ce qu'il ne veut pas voir au delà de ses propres apparences, de ses illusions, fait s'identifier l'individu à des reflets narcissiques embellissant sa personne. Affirmer "Je suis ceci ou cela" est une manière de statuer sa personnalité pour ne pas se questionner, ne pas remettre en cause ses croyances à propos de soi, en déniant le fait que sa personnalité est dynamique et changeante dans le temps et selon les situations. Il en va donc de généralisation à propos de ce que l'on croit être, mais comment être sur que ce que l'on pense de soi est vrai ?
Descartes disait " Je pense donc je suis ", mais il a ainsi mit l'ego sur le devant de la scène en légitimant ses croyances et autres masques. C'est plutôt parce que je suis un être humain, que je pense de manière raisonnée. Le corps est avant que l'esprit soit. Pour pousser la réflexion plus loin, Lacan disait «Je pense où je ne suis pas, donc je suis où je ne pense pas». Penser c'est s'extraire dans une abstraction mentale du monde, dans une projection d'idées et de concepts construisant une réalité déconnectée du réel, réel qui nous est inaccessible uniquement par l'intuition dans une prise directe avec ses émotions, son inconscient. Donc plus l'on pense, moins l'on est. Pour prendre un exemple, un nourrisson ne nait pas en pensant, il est tout simplement, éprouvant ses émotions et ses besoins tout en étant dénué de pensée et du langage (il baigne dans l'inconscience, sa conscience n'étant que très peu développée). L'ego n'apparait qu'ensuite avec la formation du moi, dans une succession d'étape dont une première marche pour accéder à la conscience de soi serait le stade du miroir vers un an.
LES PIÈGES DE L'EGO : IDÉALISATION ET ILLUSION
L’intellect assure les processus de l’idéation consciente et emprisonne dans ses illusions, il est donc inutile de lutter contre, d’où l’intérêt de composer avec
Mais plus ses illusions sont grandes et nombreuses, plus on s’attire de désillusions et frustrations, ce qui est problématique. Dans une démarche introspective, le but serait de faire tomber ses masques, de mettre la vérité à nue, mais comment savoir lorsque son esprit nous leurre avec des croyances et autres apparences, ou nous dévoile une vérité cachée ? Prit dans son monologue intérieur, entre les histoires que son ego nous racontent (notre imagination folle et débridée), ses critiques et ses ruminations, ses rêveries, ses idéaux et autres fantasmes, comment s'y retrouver ? Si toute réflexion sur soi, toute auto-critique et auto-observation serait bonne à prendre afin de se découvrir, à un moment il parait nécessaire de sortir des sentiers balisés par des repères normés, afin de ne plus dépendre d'avis extérieurs provenant de figures tutélaires, de lois morales et autres pensées conformistes...il s'agirait donc de savoir qui l'on est, et ce que l'on vaut, ce que l'on pense, ce que l'on veut pour soi...mais faut-il encore dépasser quelques blocages personnelles avant d'arriver à ce stade d'individuation, de sagesse.
Il est donc question de peur, et/ou de flemme apparaissant comme indépassable
Pourquoi l'individu moderne continue de savoir ce qui serait bon pour lui et autrui, mais pourtant continue par ailleurs à se laisser aller à ses passions tristes, à des penchants et des travers qui encore et encore lui sont néfastes en engrangeant violence, souffrance et malheur dans nos sociétés, dans nos relations, et vis à vis de soi ? Le constat serait que nous n'avons tiré que peu de leçon des enseignements philosophiques de la Grèce Antique, qui répondent à toutes les interrogations que chacun se pose aujourd'hui, et que les individus continueront de se poser demain.
Le problème étant alors qu'à chaque masque qui tombe, à chaque désillusion, une nouvelle illusion nous voile la face pour nous protéger d'une réalité que l'on ne peut accepter faute de puissants ressorts psychiques sur lesquels s'étayer, d'une éthique solide et durable sur laquelle se soutenir afin d'aller de l'avant, au lieu de stagner voire régresser dans ses comportements individualistes, en contradiction avec ses processus d'individuation. Le nihilisme contemporain et la dénégation ambiante n'aidant malheureusement pas à nous faire dépasser le stade de la désillusion généralisée, se retrouvant dans nos problématiques sociales, économiques, environnementales, politiques, c'est à dire les guerres, les migrations, les crises en tout genre, les pénuries d'eau et les famines à venir avec la surpopulation (en plus de celles déjà existantes), bref la liste des tragédies actuelles et futures est longue.
Mais il faut aussi comprendre que l'illusion est indispensable en tant qu'elle a toujours ordonné les structures du monde, elle est ce qui rassure l'individu et lui permet d'aller de l'avant en gardant espoir. Ce n’est donc pas une question de bien ou de mal, c’est une question de compréhension de ses limites personnelles, des limites de la société, ainsi que des mensonges que l'on se fait à soi-même, et donc d'une tromperie collective lorsque l'on se cache tous ensemble notre vanité et notre égoïsme. Sans prétention de vouloir résoudre tous les problèmes du monde, revenons-en à l'individu livré à lui-même face à sa seule conscience, et ainsi voir ce qu'il peut faire pour advenir à soi dans un examen de conscience.
QUELQUES MASQUES A DÉMASQUER
L'illusion d’être différent des autres, l’ego est ce par quoi on se sent différent des autres
L'une des illusions les plus faciles à démasquer est cette impression d'être unique, de se sentir différents des autres, de rechercher à tout prix à se différencier dans une dynamique narcissique et individualiste moderne. Il s'agit de se distinguer ou se démarquer des autres dans sa façon de s’adapter à son milieu, d’exercer sa créativité, d’assumer ses besoins et ses désirs, d’exprimer sa volonté, ses sentiments dominants, de réagir aux événements, de se manifester au travers de ses apparences physiques, ses attitudes et ses comportements, ses talents et ses aptitudes, ses postures et ses gestes, ses qualités et ses défauts, sa forme et son agilité physique, son éducation et celle de ses enfants. Il est question de mettre en avant son degré d’acceptation de soi quand on montre qu'on est à l'aise, que l'on prend pour intéressants ses centres d’intérêt, ses croyances et ses connaissances, son degré de maîtrise intellectuel et émotionnelle. Il s'agit donc de tout ce qui touche de près ou de loin à l'affirmation de sa personne, de son moi, de son ego.
Les contradiction de l’ego, passer d’un opposé à l’autre dans un esprit tranché, sans faire de liens ou nuancer les choses
En rapport avec le dualisme opérant en lui, l'individu se rassure avec des convictions qu'il ne prend pas le temps de critiquer ou vérifier, ce qui lui permet de dénier ses frustrations en répétant ce qu'il entend à droite à gauche, changeant d'avis sans même s'en rendre compte (l'exemple d'un Macron se faisant passer pour un homme de gauche tout en appliquant une politique de droite est des plus parlant, lorsqu'il entretient la confusion dans laquelle sont les électeurs indécis qui aspirent à une politique sociale tout en voulant faire du profit personnel au détriment du social). Il y a donc une faculté égotique à passer d'un opposé à l'autre, d'une idée extrême et radicale sans volonté d'établir de liens significatifs entre, parce qu'on a pas les bases pour, en plus d'avoir la flemme de penser, sur fond de peur de savoir des vérités dérangeantes. Par exemple chacun sait qu'il y a de les politiciens sont corrompus, mais pas grand monde ne cherche à savoir comment opère la corruption. Cela demande un effort intellectuel pour se renseigner, et le fait de découvrir des vérités révoltantes est déroutant tant cela donne l'impression d'être manipulé et impuissant. La majorité préfère se dire qu'il y a de la corruption mais sans aller plus loin, et regarder des séries télés mettant en scène la corruption. Alors comment sortir de son propre aveuglement, de son manque de connaissance, de sa flemme et de ses peurs ?
Admettre sa culpabilité inconsciente, son orgueil qui nous pousse à l'inactivité pour ne pas se risquer à l'échec
Au lieu de toujours s’identifier de façon illusoire à sa propre pensée centrée sur elle-même, de vivre dans ses idées ou dans une perpétuelle spéculation d'interprétations douteuses, quand on rentre véritablement dans un sujet on comprend qu'en fait on y connait rien (et ça blesse son ego). C'est la base de toute démarche philosophique : admettre que l'on ne sait rien. Il y a là un levier pour comprendre les mécanismes de ses culpabilités inconscientes, de cette façon que l'on a à détourner son attention du monde extérieure, mais aussi de soi, pour ne pas voir que son ignorance induit une certaine honte quand on se sent limité par son manque de connaissance. En découle une irresponsabilité qui a aujourd’hui atteint de nouveaux sommets. Bernard Stiegler énonce la fin du nihilisme, puisqu'en ayant fait tomber tous les masques, il ne resterait plus qu'à redresser la barre afin de sauver le navire du naufrage...pour rester optimiste on a qu'à dire que la transition écologique sera longue et pénible si elle advient, mais qu'il en va de la survie de notre espèce. Il va surtout falloir arrêter de jaser, de palabrer, et se mettre sérieusement à changer globalement deux ou trois choses dans nos modèles politiques, économiques et énergétiques...
Admettre et comprendre son vide affectif, que l'on comble par des divertissements et des consommations en tout genre
L'ego remplit l'esprit de projections fumeuses, de visions édulcorées que les médias, la télévision et les réseaux sociaux s'appliquent vertueusement à véhiculer, et que chacun transmet ensuite autour de lui. Ce sont les principaux laveurs de cerveau, déversant dans les esprits dociles et serviles du yaourt périmé avec un soupçon de bienpensance pour que le goût amer des histoires racontées passe mieux. Ainsi le spectateur se croit acteur de sa vie alors que les médias répondent à des questions qui lui ont été imposé, il croit réaliser son propre film avec ses propres idées critiques qu'il raconte à qui veut bien l'entendre, les plus motivés écrivant des articles, les plus flemmards se contentant de 140 signent sur Twitter. L'important n'étant pas de se questionner sur la pertinence de ses propos, mais de les exposer au plus grand nombre pour avoir l'impression d'exister, parce qu'il en va de sa survie, de son sentiment d'exister au travers du regard d'autrui. Alors comment ne plus dépendre de l'avis des autres, mais exister par soi-même, sans plus être dépendant de son environnement ?
Reconnaitre sa double solitude
En fonçant tête baissée dans ces mondes virtuels, dans les projections de ses apparences, l'individu s'en sent autant séparé de soi que des autres. Il ne présente aux autres qu'une façade, et lui-même ne s'appartient plus quand il comprend qu'il parait constamment dans une vitrine qu'il façonne lui-même (poussé à paraitre selon les modes et tendances du moment). Esclave de ses apparences, l'individu moderne lave les vitres de sa galerie d'exposition afin de rester bien visible aux yeux des autres, mais aussi le miroir dans lequel il reflète ce qui l'arrange, de manière à ne pas mourir de lui-même, de sa propre superficialité (sans ses apparences il n'est plus rien, seul et complètement esseulé). Parce que derrière de telles apparences, quand on fait preuve d’autant de vanité, réside un mal-être profond et latent (les problématiques narcissiques inhérentes à nos modes de vie compétitif et superficiels). D'autres manières de se protéger de soi-même serait de fuir dans le mariage, dans une accumulation de connaissances diverses et variées assurant de n'être jamais seul dans sa tête, dans un travail forcené où celui qui arrivera en premier et partira en dernier sera le mieux vu par le patron, dans des addictions multiples à la technologie, aux jeux-vidéos, aux séries télévisées, aux jeux en ligne, à la drogue...aujourd'hui tout est bon pour se divertir, fuir le dialogue intérieur, et s'oublier. L'idée libérale serait : "laisser moi me déresponsabiliser sereinement".
LES MASQUES DANS LES CARACTÈRES ÉGOTIQUES, UNE QUESTION DE NARCISSISME
L'ego apprécie donc tout ce qui est lié aux apparences matérielles, à la forme, il s'empare narcissiquement des aspects de la sensation, de la perception, du raisonnement et de la conscience, qui deviennent le moteur de ses pulsions spontanées, et dont la satisfaction doit être le plus souvent immédiate. Il se réfère à l’image mentale qu’on se fait de soi-même à partir de toutes ces données (son narcissisme, son orgueil), et qui révèle les traits distinctifs de sa personnalité, c'est à dire ses dispositions générales dans la façon de se sentir exister, de penser, de parler et d’agir. Voyons maintenant rapidement les cinq principaux caractères égotiques que sont l'égocentrisme, l'orgueil, la vanité et l’égoïsme, en lien avec les problématiques des personnalités dites narcissiques
Pour rappel, le narcissisme influe sur l'estime de soi par le biais d'investissements narcissiques des frontières du moi, et pour ne pas entraver l'image que chacun se fait de soi (ne pas blesser son orgueil, son ego), notre narcissisme qui fluctue selon les situations et moments de vie nous berce d'illusions. Lorsque l'investissement en narcissisme de sa personne est déséquilibré (en excès (survalorisation de soi) ou en insuffisance (dévalorisation de soi), un travail sur son estime de soi permettra de faire tomber ses masques, afin d’accepter ses vulnérabilités et ainsi travailler dessus au lieu de les nier. Il s'agit donc d'évaluer adéquatement sa propre personne, sans trop se mentir.
L’ÉGOCENTRISME - Se prendre pour une référence indépassable, tout rapporter à soi
État cognitif dans lequel l'individu voit, involontairement, le monde d'un point de vue unique (le sien propre), sans avoir conscience des possibilités d’autres points de vue tout aussi valables. L’égocentrique a tendance à tout ramener à soi, et se focalise principalement sur son propre intérêt. Il considère son opinion comme la plus importante, se voyant comme la personne à suivre et à admirer. On reconnait un égocentrique à sa façon de témoigner ses ressentis et intuitions de manière subjective (alors qu'il se croit être objectif) et en mettant en avant sa vision réduite du monde, au point de l'imposer plus ou moins comme une généralité. C'est cette différence fondamentale de manière de s'exprimer que l'on peut estimer, en observant si l'individu en phase d'égocentrisme use de propos plus ou moins généralistes, plus ou moins nuancés ou tranchés, en étant plus ou moins objectifs et apte à en discuter au lieu de rester persuader qu'il a raison. Il est aussi intéressant de remarquer ce phénomène chez des quarantenaires en pleine crise, ou même à tout âge chez tout type d’individu changeant de manière significative sa vision du monde. A chaque modification de ses cognitions l’on retrouve chez l'individu une tendance à l’égocentrisme, qui dure le temps de l’assimilation des connaissances nouvellement acquises, et est fonction du travail introspectif de chacun (l’égocentrique ne se remettant que trop peu en cause, en se trouvant n’importe quelle excuse pour justifier ses torts).
L'ORGUEIL - Se croire plus grand qu'on ne l'est
L'orgueil est pour le catholicisme, le pire des pêchés. Innée chez certains et acquis pour d’autres, si l’amour-propre prédomine, il produit orgueil et fierté, suffisance et dédain. Souvent à l’origine de nos erreurs, il égare dans des glorifications visant à s’élever au dessus de ses origines, de son rang social, de sa propre personne (orgueil populaire). En plus de rendre suffisant et indifférent, l’orgueil se moque des opinions d’autrui, comme il assure un contentement souvent prétentieux, en disant ne trouver force qu’en soi, et par soi. Cet état d’esprit individualiste, tend à mépriser ses contemporains, en les rabaissant dans l’opinion que l’on s’en fait. Aussi l’orgueilleux se complait à refuser ou contester, cherchant dans la contradictions des difficultés pour se différencier, au lieu de mettre en avant une quelconque ressemblance avec autrui, qu’il jugerait alors rabaissante ou humiliante pour sa magnifique personne. L'humilité n’est donc pas de mise chez l’orgueilleux, qui ne reconnait pas ses torts, et cherchera constamment à (se) cacher ses faiblesses.
LA VANITÉ - Affirmation de son orgueil dans une dépendance à l'approbation d'autrui
Les principaux traits de personnalité du vaniteux sont d'être amoureux de l’approbation et très attaché au jugement extérieur, c'est pourquoi il cherche toujours à se distinguer et attirer l’attention d’autrui, en se faisant remarquer. Il parle, éternue et rie bruyamment, ses talons claquent fort pour avertir de sa présence, aussi il s’habille de manière à être vu et reconnu, en miroitant des apparences brillantes ou ostentatoires (tatouages, maquillages, parures et autres extravagances). Occupant une place considérable dans son environnement et voulant plaire, le vaniteux se met en avant pour s’attribuer des mérites, et autres flatteries ou applaudissements. Étant donc avide d’admiration, il aime se faire caresser dans le sens de son poil luisant de gel, où reflète un besoin de paraître bien peigné selon les codes de son milieu socio-culturel.
L’ÉGOÏSME - Ne se préoccupe que de son intérêt ou de son plaisir propre
Attitude ou expression de celui qui parle sans cesse de soi ou fait constamment référence à soi, le plus souvent consciemment pour son propre plaisir, et au détriment ou au mépris de celui d'autrui. En philosophie c'est une position-limite d'un idéalisme pour lequel seul existe le sujet pensant, le monde extérieur n'étant que sa représentation. En psychologie c'est l'ensemble des tendances ou instincts qui poussent l'individu dans le sens de sa conservation et de son développement.
LA PERSONNALITÉ DITE NARCISSIQUE - Résultante des quatre caractères égotiques précédents, c'est l'ultime combo égotique
Ses individus ont donc un problème d'estime de soi, et leur ego les protègent d'eux-mêmes, de ce qu'ils ne veulent pas voir chez eux. Caractérisé par un orgueil démesuré, la personnalité narcissique est égocentrique et a un sentiment de supériorité personnel, lié à des fantasmes de grandeur le menant à une recherche excessive d’admiration. Il se surestime différents des autres en les dévalorisant, et se montre insensible aux sentiments et besoins d’autrui quand il n’en tire pas profit. Le narcissique se veut auto-suffisant, et exige de ses proches qu’ils soient exceptionnels, du moins à ses yeux. Aussi il ne prête que peu d’importance aux droits d’autrui, et à certaines normes sociales et valeurs morales. Arrogant et prétentieux, il souhaite surtout se faire remarquer en recherchant des traitements de faveur, et veut toujours avoir gain de cause, en se mettant en avant de manière compétitive et ambitieuse. Souvent paranoïaque, il se montre intolérant aux critiques, et il lui arrive de penser que les autres le provoquent ou le contrarient, ce pourquoi il répond sur la défensive, en devançant. Parfois mythomane, il exagère ses performances, ou s’attribue celles d’autrui pour accroitre son intérêt auprès de son public. Dégageant un sentiment d’invulnérabilité, le narcissique peut laisser paraître un certain bien-être, ou une certaine assurance, mais malgré les apparences il souffre beaucoup.
LE NARCISSISME MORAL - L'hypocrisie sous couvert de bienpensance
Le narcissique moral est le maître des il faut et des je dois, persuadé de savoir mieux que les autres ce qui est bon pour eux, quitte à le leur imposer, tant il est convaincu d’œuvrer pour le bien du plus grand nombre. Il est ainsi animé par une volonté teintée de bonnes et généreuses intentions, motivé par un sentiment altruiste de justice sociale. Sauf que le narcissique moral se protège derrière le bien fondé de ses louables intentions, pour justifier ses décisions et ne pas toujours assumer ses comportements, ses actes et leurs conséquences. Il s’agit là des tenants du politiquement correct et de la bien-pensance l’accompagnant d’une pensée se voulant souvent unique et impérieuse, qui codifient les discours en nuisant à la liberté d’expression, et permet le mensonge dans la désinformation, puisque seules les bonnes intentions comptent pour les acteurs et les spectateurs de la comédie qu'est la vie.
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