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Guest
Cet article est une composition de copier/coller et réécriture de différents paragraphes issus de différents articles. Je l'ai constitué pour proposer une approche simpliste mais se voulant la plus complète des instances freudiennes, revues par plusieurs générations de psychanalystes jusqu'à aujourd'hui. Les instances psychiques sont des élaborations métaphysiques faisant parties de l'appareil psychique, et offrant un système d'interprétation des mécanismes de l'esprit.
Article introducteur
Si Ça est inconscient, il n’est pas l’inconscient. L’inconscient regroupe une part du Moi, du Surmoi et le Ça tout entier. On peut donc dire que Ça est en grande partie le contenu du contenant qu’est l’inconscient, en tant que Ça est le plus proche de l’inconscient en partageant avec lui le processus primaire, l’énergie libre et le principe de plaisir.
NATURE ET FONCTIONS
Avant l’apparition de la conscience, une instance psychique totalement inconsciente première, le Ça, tente de prendre en charge les excitations perturbatrices pour se les représenter sous la forme de pulsions : « La perception joue pour le moi le rôle qui, dans le Ça, échoie à la pulsion ». C’est entièrement le domaine de l’instinctif, du biologique qui ne connaît ni règles de temps ou d’espace, ni interdits. Il est la passerelle faisant passer l'esprit du stade organique au stade psychique.
Quatre aspects le caractérisent :
- Sa nature pulsionnelle, poussive
- Sa difficulté à identifier ce qui agit (dire ça = dire c’est plus fort que moi)
- L’héréditaire (sexualité et agressivité propres à l’espèce)
- L’acquis (formes que prendront cette agressivité et cette sexualité pour l'individu)
Le nourrisson a une vie mentale et somatique très proche du pulsionnel, c’est à dire commandée presque exclusivement par les besoins archaïques. Sa vie psychique est dominée par le principe de plaisir qui régit le fonctionnement du Ça, et est donc soumise au principe de toute puissance et au désir de satisfaction immédiate et illimitée. Du monde qui l’entoure et le domine, n’existe que ce dont il a besoin. Tout ce qu’il croit et ressent existe, car il ne fait pas la part du réel et de l’imaginaire. Ça est ainsi l'instance dominante chez un nourrisson, qui ne fait pas la part entre réel et imaginaire, et a un sentiment de toute-puissance.
Ça est donc la résultante d'une part d'un capital inné et héréditaire, somme des caractères de l'espèce (sexualité, agressivité) ; d'autre part de l'acquis de l'individu, résultat de son expérience et du refoulement des pulsions qui n'ont pu s'exprimer (et qui réapparaissent sous une autre forme). Pour Max Schur, cette instance est douée d’une certaine autonomie et d’une valeur adaptative. Le Ça succédant à la phase indifférenciée ça-moi devient le produit de facteurs innés, capables d’évoluer avec l’expérience. Ça ainsi que les pulsions sont phylogénétiquement et ontogénétiquement le produit de la maturation et du développement. Lacan en fait un inconscient «structuré comme un langage» qui serait constitué par les effets du signifiant et dans lequel l’imaginaire est soumis au symbolique.
C'EST LE PÔLE PULSIONNEL DE LA PERSONNALITÉ, LA PARTIE LA PLUS CHAOTIQUE ET LA PLUS OBSCURE EN TANT QU'ELLE EST INACCESSIBLE
Conceptuellement, Ça représente la partie pulsionnelle de la psyché humaine, le grand réservoir de l’énergie sexuelle psychique qu'est la libido, il ne connaît ni normes (interdits ou exigences), ni réalité (temps ou espace) et n'est régi que par le seul principe de plaisir, satisfaction immédiate et inconditionnelle des besoins biologiques. C'est donc le centre des pulsions, des envies et besoins constituant l'énergie psychique de l'individu.
Réservoir de la libido et de l'énergie psychique, ses contenus sont d'une part héréditaires puis d'autre part refoulés et acquis. Les pulsions (pulsion de vie et pulsion de mort) sont contenues dans le ça.
- La pulsion de vie (ou d'auto conservation, ou sexuelle) : les pulsions qui en découlent ont pour fonction de lier les énergies et de maintenir la vie
- La pulsion de mort : elle fait tendre l'organisme vers un état zéro et comprend la destruction (principe d'agressivité), la répétition et la régression
C’est à la dynamique caractéristique du Ça dans sa gestion de l’énergie pulsionnelle, les déplacements et condensations, que le moi pourra plus tard emprunter les déplacements et les associations d’idées, refoulant néanmoins celles qu’il ne veut prendre en charge, dans ce lieu originel. Nous nous le représentons débouchant d’un côté dans le somatique et y recueillant les besoins pulsionnels qui trouvent en lui leur expression psychique, quand d'un autre côté Ça s’emplit d’énergie à partir des pulsions, mais sans témoigner d’aucune organisation, d’aucune volonté générale ; il tend seulement à satisfaire ses besoins pulsionnels. Ça à donc affaire avec les excitations somatiques de toutes sortes, d’origines internes ou externes, qui viennent d’abord le perturber. Soumis au principe de plaisir, Ça tente d’abaisser ces excitations, en leur donnant une représentation première ainsi que leurs premiers destins :
« Il paraît tout à fait vraisemblable que le principe du plaisir sert au Ça de boussole dans la lutte contre la libido dont l’intervention trouble le cours de la vie. Guidé par le principe du plaisir, c’est-à-dire par la perception du déplaisir, le Ça se défend contre ces nouvelles tensions par différents moyens », que sont l'agressivité, l'angoisse et les mécanismes de défense.
ORIGINE DE L’AGRESSIVITÉ ET DE L'ANGOISSE
L'origine de l'agressivité est pulsionnelle.
Ensuite au cours de la vie, elle est la résultante d'un mécanisme de défense du Moi, à savoir la projection de la pulsion de mort sur le mauvais Objet pour projeter et ainsi mettre en dehors de soi, ce qui déplait en nous. Elle est liée par la libido pour la préservation du Moi (sexualité, reproduction, défense du territoire, emprise sur le monde, affirmation de soi...). Autrement l'agressivité est sublimée, déplacée pour ne pas enfreindre des lois sociales et morales, et donc être mise au service d'un acte plus constructif que destructeur. Avant l’œdipe, l'agressivité s'exprimait à travers la projection, le clivage... Après l’œdipe elle sera sublimée et s'exprimera en partie sous le contrôle du Surmoi.
L'angoisse est liée à la pulsion.
L'origine de l’angoisse est liée à la pulsion, lorsqu’elle n’est pas assouvie et engendre un déplaisir. En d’autre terme, l’angoisse est le résultat d’un désir éprouvé mais n’ayant pas pu être vécu ou sublimé, lorsque la pulsion réfrénée a créé un excès de tension psychique, et produisant une surcharge d’énergie qui n’a pu se libérer. L'angoisse provoquée est donc secondaire à la non-utilisation de l'énergie libidinale, quand une tension sexuelle n’a pu être transformé en affect, par exemple par l’élaboration psychique d’un sentiment pouvant être exprimé.
Il y a là un défaut ou une perte de la représentation mentale de ce qui anime l’individu intérieurement (pulsions et énergie libidinale amenant à la symbolisation culturelle), soit par un manque de développement psychique faute d’exprimer ses ressentis (par le langage ou le symbolique), soit par une répression de ses mêmes ressentis (refoulement), soit par un écart entre sexualité physique et sexualité psychique (exemple d’un désir sexuel inassouvi ou d’un sentiment tût, favorisant une accumulation de stimulus physiques non déchargés, et qui s’échappent sous forme de symptômes physiques ou psychiques angoissants). L'angoisse a donc une fonction d'auto-conservation, dont le but est le rétablissement d’un état de bien-être, et ce en régulant les tensions entre corps et esprit pour minimiser les conflits et ressentis déplaisants. Les alternatives pour retrouver un équilibre serein est de décharger la tension pulsionnelle par un moyen d’expression quelconque (sublimation), ou de la refouler pour ne plus pâtir de sensations d’angoisse désagréables et spécifiques (inquiétude, doute, peur, etc).
Souffrance psychique, en liens avec les autres instances du Moi et du Surmoi.
Le Ça, « totalement amoral », n'éprouve pas les affres de l'angoisse et de la culpabilité ; la cruauté hypermorale du surmoi le situe comme le bourreau qui inflige la souffrance. Sur cette scène anthropomorphique, c'est le moi qui subit, « souffre et même succombe ». Du point de vue de la restriction pulsionnelle, de la moralité, on peut dire : le ça est totalement amoral, le moi s'efforce d'être moral, le surmoi peut devenir hyper-moral et alors aussi cruel que seul le ça peut l'être.
LE ÇA ET LES MÉCANISMES DE DÉFENSE
Ça désigne la part la plus inconsciente de l’homme, c’est le réservoir des instincts humains, le réceptacle des désirs inavoués et refoulés au plus profond. Ces besoins pulsionnels ont besoin d’être canalisés, notamment via des mécanismes de défense. Il s'agit de l'ensemble des opérations dont la finalité est de réduire, de supprimer toute modification susceptible de mettre en danger l'intégrité et la constance de l'individu bio-psychologique, comme par exemple la sublimation qui consiste à réaliser de manière détournée un désir pulsionnel. L’exemple donné par Freud est l’artiste sublimant ses pulsions via l’art.
Le refoulement est aussi un des principaux mécanismes de défense. Le Conscient accède à l'inconscient comme les organes des sens accèdent à la réalité extérieure. Il y a eu constitution d'un "grenier" où sont engrangées toutes les informations vécues. L'individu peut faire appel à un moment précis à ces vécus. Ces faits sont dits "refoulés". Tout ce qui est refoulé devient inconscient mais l'inconscient n'est pas constitué que de cela. Il y a aussi des contenus innés du Ça qui ne sont jamais passés par la conscience. L'inconscient obéit aux processus primaires que sont le déplacement (changement d'Objet) et la condensation (plusieurs Objets en un). Ces deux processus primaires obéissent au principe de plaisir. Les désirs du Ça sont mobiles et essaient de s'extérioriser, provoquant le refoulement. Le refoulement est un filtre incité par le Surmoi et opéré par le Moi. Le symptôme est le produit du refoulement qui consiste en un retour du refoulé sur le plan somatique, et sert à échapper à l'angoisse. Il est le substitut d'une satisfaction pulsionnelle qui n'a pas eu lieu. Ce qui aurait du être plaisir devient déplaisir.
Les mécanismes de défense sont donc des processus élaborés par le Moi sous la pression du Surmoi et de la réalité extérieure, et permettant de lutter contre l'angoisse. Ces mécanismes psychiques préservent le Moi et le protègent aussi des exigences pulsionnelles du Ça. Mais ce dont le Moi se protège en priorité, c'est de l'angoisse. Par exemple, une représentation inconsciente va être incompatible avec les exigences du Surmoi. Cette représentation inconsciente du Ça apporte du plaisir mais provoque aussi du déplaisir. Le Moi, pour se défendre contre cette représentation, va utiliser divers procédés que l'on réunit sous le terme de "mécanismes de défense du Moi".
Dans le Ça, rien qui puisse être comparé à la négation, rien qui corresponde au concept du temps, pas d’indice de l’écoulement du temps et, pas de modification du processus psychique au cours du temps. Les désirs qui n’ont jamais surgi hors du Ça, de même que les impressions qui y sont restées enfouies par suite du refoulement, sont virtuellement impérissables et se retrouvent, tels qu’ils étaient, au bout de longues années. Seul, le travail analytique, en les rendant conscients, peut parvenir à les situer dans le passé et à les priver de leur charge énergétique, c’est justement de ce résultat que dépend, en partie, l’effet thérapeutique du traitement analytique.
LE ÇA ENTRERA BIENTÔT EN CONFLIT AVEC LES NOUVELLES INSTANCES EN DEVENIR (LE MOI PUIS LE SURMOI)
L'instance première est donc le Ça. En sont issus dans un premier temps le Moi, formé grâce au contact avec la réalité extérieure, puis dans un second temps le Surmoi, introjecté par le Moi qui fait se retourner l'énergie pulsionnelle contre lui-même. C’est en effet de la confrontation entre la libido, d’abord catalysée par le principe de plaisir du Ça, et du principe de réalité, que se formeront plus tard le Surmoi et le Moi, la libido se calme quand elle se confronte au réel. Ça se heurte le plus souvent, et le plus violemment, au Surmoi qui est le centre des normes imposées des interdits (par la société, la morale, la déontologie...). Le Surmoi interdit la satisfaction des pulsions du Ça et les refoule. Cette lutte intérieure génère des conflits qui s'extériorisent par le Moi, tiraillé par les exigences pulsionnelles du Ça d'une part, et les interdits moraux du Surmoi d'autres part.
Vous retrouverez plus d'explications dans les articles du Moi et du Surmoi.
Voici un schéma explicatif regroupant les instances psychiques, que j'ai replacé dans une échelle de temps où l'on voit les différents stades de notre évolution enfantine, toujours d'après les théories de Freud, mais aussi d'après d'autres psychanalystes. Il s'agit d'un schéma vulgarisé comme cet article et ceux vers lesquels il renvoie pour tenter de comprendre l'organisation de notre psyché, d'un point de vue psychanalytique.
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Article introducteur
" C’est la partie la plus obscure, la plus impénétrable de notre personnalité. Lieu de Chaos, marmite pleine d’émotions bouillonnantes. Il s’emplit d’énergie, à partir des pulsions, mais sans témoigner d’aucune organisation, d’aucune volonté générale; il tend seulement à satisfaire les besoins pulsionnels, en se conformant au principe de plaisir. Le ça ne connaît et ne supporte pas la contradiction. On y trouve aucun signe d’écoulement du temps. "
Le ça est impersonnel, lorsque l’on ne parvient pas à nommer, à identifier, à reconnaitre le sujet ou l’objet dont on parle. Il est en relation avec notre inconnu, le primitif en nous, fréquent lorsque l’on ne sait situer la raison, la cause, la nature d’une perception nous dépassant. Le ça est l'ensemble des instincts élémentaires, et se fonde sur le principe de plaisir, lorsque le sujet ressent cette pression qui le motive et le pousse à agir, à se développer, à se réaliser. Sans lui nous serions des être inanimés, sans désirs, ni passion.
C'est le réservoir pulsionnel de toute l'énergie psychique. Les processus n'y sont pas logiques, il peuvent coexister tout en contradiction, parce que tout est possible, il n'y a pas de notion de bien ou de mal, de jugement de valeurs et de morales, de temps ou d'espace. Ça reste la grande force anarchisante, « cette chose par laquelle nous sommes vécus », qui « ne fait pas plus de différence entre les sexes qu’entre les âges ». Le ça est en quelque sorte la matière brute dont est constitué l'esprit, avant qu'il ne se structure : S. Freud indique à ce propos que " à l'origine, tout était ça, le Moi va progressivement se développer ".
" Nous donnons à la plus ancienne de ces provinces ou instances psychiques le nom de Ça ; son contenu comprend tout ce que l'être apporte en naissant, tout ce qui a été constitutionnellement déterminé, donc, avant tout, les pulsions émanées de l'organisation somatique et qui trouvent dans le Ça, sous des formes qui nous restent inconnues, un premier mode d'expression psychique. "
Si Ça est inconscient, il n’est pas l’inconscient. L’inconscient regroupe une part du Moi, du Surmoi et le Ça tout entier. On peut donc dire que Ça est en grande partie le contenu du contenant qu’est l’inconscient, en tant que Ça est le plus proche de l’inconscient en partageant avec lui le processus primaire, l’énergie libre et le principe de plaisir.
NATURE ET FONCTIONS
Avant l’apparition de la conscience, une instance psychique totalement inconsciente première, le Ça, tente de prendre en charge les excitations perturbatrices pour se les représenter sous la forme de pulsions : « La perception joue pour le moi le rôle qui, dans le Ça, échoie à la pulsion ». C’est entièrement le domaine de l’instinctif, du biologique qui ne connaît ni règles de temps ou d’espace, ni interdits. Il est la passerelle faisant passer l'esprit du stade organique au stade psychique.
Quatre aspects le caractérisent :
- Sa nature pulsionnelle, poussive
- Sa difficulté à identifier ce qui agit (dire ça = dire c’est plus fort que moi)
- L’héréditaire (sexualité et agressivité propres à l’espèce)
- L’acquis (formes que prendront cette agressivité et cette sexualité pour l'individu)
Le nourrisson a une vie mentale et somatique très proche du pulsionnel, c’est à dire commandée presque exclusivement par les besoins archaïques. Sa vie psychique est dominée par le principe de plaisir qui régit le fonctionnement du Ça, et est donc soumise au principe de toute puissance et au désir de satisfaction immédiate et illimitée. Du monde qui l’entoure et le domine, n’existe que ce dont il a besoin. Tout ce qu’il croit et ressent existe, car il ne fait pas la part du réel et de l’imaginaire. Ça est ainsi l'instance dominante chez un nourrisson, qui ne fait pas la part entre réel et imaginaire, et a un sentiment de toute-puissance.
Ça est donc la résultante d'une part d'un capital inné et héréditaire, somme des caractères de l'espèce (sexualité, agressivité) ; d'autre part de l'acquis de l'individu, résultat de son expérience et du refoulement des pulsions qui n'ont pu s'exprimer (et qui réapparaissent sous une autre forme). Pour Max Schur, cette instance est douée d’une certaine autonomie et d’une valeur adaptative. Le Ça succédant à la phase indifférenciée ça-moi devient le produit de facteurs innés, capables d’évoluer avec l’expérience. Ça ainsi que les pulsions sont phylogénétiquement et ontogénétiquement le produit de la maturation et du développement. Lacan en fait un inconscient «structuré comme un langage» qui serait constitué par les effets du signifiant et dans lequel l’imaginaire est soumis au symbolique.
C'EST LE PÔLE PULSIONNEL DE LA PERSONNALITÉ, LA PARTIE LA PLUS CHAOTIQUE ET LA PLUS OBSCURE EN TANT QU'ELLE EST INACCESSIBLE
Conceptuellement, Ça représente la partie pulsionnelle de la psyché humaine, le grand réservoir de l’énergie sexuelle psychique qu'est la libido, il ne connaît ni normes (interdits ou exigences), ni réalité (temps ou espace) et n'est régi que par le seul principe de plaisir, satisfaction immédiate et inconditionnelle des besoins biologiques. C'est donc le centre des pulsions, des envies et besoins constituant l'énergie psychique de l'individu.
Réservoir de la libido et de l'énergie psychique, ses contenus sont d'une part héréditaires puis d'autre part refoulés et acquis. Les pulsions (pulsion de vie et pulsion de mort) sont contenues dans le ça.
- La pulsion de vie (ou d'auto conservation, ou sexuelle) : les pulsions qui en découlent ont pour fonction de lier les énergies et de maintenir la vie
- La pulsion de mort : elle fait tendre l'organisme vers un état zéro et comprend la destruction (principe d'agressivité), la répétition et la régression
C’est à la dynamique caractéristique du Ça dans sa gestion de l’énergie pulsionnelle, les déplacements et condensations, que le moi pourra plus tard emprunter les déplacements et les associations d’idées, refoulant néanmoins celles qu’il ne veut prendre en charge, dans ce lieu originel. Nous nous le représentons débouchant d’un côté dans le somatique et y recueillant les besoins pulsionnels qui trouvent en lui leur expression psychique, quand d'un autre côté Ça s’emplit d’énergie à partir des pulsions, mais sans témoigner d’aucune organisation, d’aucune volonté générale ; il tend seulement à satisfaire ses besoins pulsionnels. Ça à donc affaire avec les excitations somatiques de toutes sortes, d’origines internes ou externes, qui viennent d’abord le perturber. Soumis au principe de plaisir, Ça tente d’abaisser ces excitations, en leur donnant une représentation première ainsi que leurs premiers destins :
« Il paraît tout à fait vraisemblable que le principe du plaisir sert au Ça de boussole dans la lutte contre la libido dont l’intervention trouble le cours de la vie. Guidé par le principe du plaisir, c’est-à-dire par la perception du déplaisir, le Ça se défend contre ces nouvelles tensions par différents moyens », que sont l'agressivité, l'angoisse et les mécanismes de défense.
ORIGINE DE L’AGRESSIVITÉ ET DE L'ANGOISSE
L'origine de l'agressivité est pulsionnelle.
Ensuite au cours de la vie, elle est la résultante d'un mécanisme de défense du Moi, à savoir la projection de la pulsion de mort sur le mauvais Objet pour projeter et ainsi mettre en dehors de soi, ce qui déplait en nous. Elle est liée par la libido pour la préservation du Moi (sexualité, reproduction, défense du territoire, emprise sur le monde, affirmation de soi...). Autrement l'agressivité est sublimée, déplacée pour ne pas enfreindre des lois sociales et morales, et donc être mise au service d'un acte plus constructif que destructeur. Avant l’œdipe, l'agressivité s'exprimait à travers la projection, le clivage... Après l’œdipe elle sera sublimée et s'exprimera en partie sous le contrôle du Surmoi.
L'angoisse est liée à la pulsion.
L'origine de l’angoisse est liée à la pulsion, lorsqu’elle n’est pas assouvie et engendre un déplaisir. En d’autre terme, l’angoisse est le résultat d’un désir éprouvé mais n’ayant pas pu être vécu ou sublimé, lorsque la pulsion réfrénée a créé un excès de tension psychique, et produisant une surcharge d’énergie qui n’a pu se libérer. L'angoisse provoquée est donc secondaire à la non-utilisation de l'énergie libidinale, quand une tension sexuelle n’a pu être transformé en affect, par exemple par l’élaboration psychique d’un sentiment pouvant être exprimé.
Il y a là un défaut ou une perte de la représentation mentale de ce qui anime l’individu intérieurement (pulsions et énergie libidinale amenant à la symbolisation culturelle), soit par un manque de développement psychique faute d’exprimer ses ressentis (par le langage ou le symbolique), soit par une répression de ses mêmes ressentis (refoulement), soit par un écart entre sexualité physique et sexualité psychique (exemple d’un désir sexuel inassouvi ou d’un sentiment tût, favorisant une accumulation de stimulus physiques non déchargés, et qui s’échappent sous forme de symptômes physiques ou psychiques angoissants). L'angoisse a donc une fonction d'auto-conservation, dont le but est le rétablissement d’un état de bien-être, et ce en régulant les tensions entre corps et esprit pour minimiser les conflits et ressentis déplaisants. Les alternatives pour retrouver un équilibre serein est de décharger la tension pulsionnelle par un moyen d’expression quelconque (sublimation), ou de la refouler pour ne plus pâtir de sensations d’angoisse désagréables et spécifiques (inquiétude, doute, peur, etc).
Souffrance psychique, en liens avec les autres instances du Moi et du Surmoi.
Le Ça, « totalement amoral », n'éprouve pas les affres de l'angoisse et de la culpabilité ; la cruauté hypermorale du surmoi le situe comme le bourreau qui inflige la souffrance. Sur cette scène anthropomorphique, c'est le moi qui subit, « souffre et même succombe ». Du point de vue de la restriction pulsionnelle, de la moralité, on peut dire : le ça est totalement amoral, le moi s'efforce d'être moral, le surmoi peut devenir hyper-moral et alors aussi cruel que seul le ça peut l'être.
LE ÇA ET LES MÉCANISMES DE DÉFENSE
Ça désigne la part la plus inconsciente de l’homme, c’est le réservoir des instincts humains, le réceptacle des désirs inavoués et refoulés au plus profond. Ces besoins pulsionnels ont besoin d’être canalisés, notamment via des mécanismes de défense. Il s'agit de l'ensemble des opérations dont la finalité est de réduire, de supprimer toute modification susceptible de mettre en danger l'intégrité et la constance de l'individu bio-psychologique, comme par exemple la sublimation qui consiste à réaliser de manière détournée un désir pulsionnel. L’exemple donné par Freud est l’artiste sublimant ses pulsions via l’art.
Le refoulement est aussi un des principaux mécanismes de défense. Le Conscient accède à l'inconscient comme les organes des sens accèdent à la réalité extérieure. Il y a eu constitution d'un "grenier" où sont engrangées toutes les informations vécues. L'individu peut faire appel à un moment précis à ces vécus. Ces faits sont dits "refoulés". Tout ce qui est refoulé devient inconscient mais l'inconscient n'est pas constitué que de cela. Il y a aussi des contenus innés du Ça qui ne sont jamais passés par la conscience. L'inconscient obéit aux processus primaires que sont le déplacement (changement d'Objet) et la condensation (plusieurs Objets en un). Ces deux processus primaires obéissent au principe de plaisir. Les désirs du Ça sont mobiles et essaient de s'extérioriser, provoquant le refoulement. Le refoulement est un filtre incité par le Surmoi et opéré par le Moi. Le symptôme est le produit du refoulement qui consiste en un retour du refoulé sur le plan somatique, et sert à échapper à l'angoisse. Il est le substitut d'une satisfaction pulsionnelle qui n'a pas eu lieu. Ce qui aurait du être plaisir devient déplaisir.
Les mécanismes de défense sont donc des processus élaborés par le Moi sous la pression du Surmoi et de la réalité extérieure, et permettant de lutter contre l'angoisse. Ces mécanismes psychiques préservent le Moi et le protègent aussi des exigences pulsionnelles du Ça. Mais ce dont le Moi se protège en priorité, c'est de l'angoisse. Par exemple, une représentation inconsciente va être incompatible avec les exigences du Surmoi. Cette représentation inconsciente du Ça apporte du plaisir mais provoque aussi du déplaisir. Le Moi, pour se défendre contre cette représentation, va utiliser divers procédés que l'on réunit sous le terme de "mécanismes de défense du Moi".
Dans le Ça, rien qui puisse être comparé à la négation, rien qui corresponde au concept du temps, pas d’indice de l’écoulement du temps et, pas de modification du processus psychique au cours du temps. Les désirs qui n’ont jamais surgi hors du Ça, de même que les impressions qui y sont restées enfouies par suite du refoulement, sont virtuellement impérissables et se retrouvent, tels qu’ils étaient, au bout de longues années. Seul, le travail analytique, en les rendant conscients, peut parvenir à les situer dans le passé et à les priver de leur charge énergétique, c’est justement de ce résultat que dépend, en partie, l’effet thérapeutique du traitement analytique.
LE ÇA ENTRERA BIENTÔT EN CONFLIT AVEC LES NOUVELLES INSTANCES EN DEVENIR (LE MOI PUIS LE SURMOI)
L'instance première est donc le Ça. En sont issus dans un premier temps le Moi, formé grâce au contact avec la réalité extérieure, puis dans un second temps le Surmoi, introjecté par le Moi qui fait se retourner l'énergie pulsionnelle contre lui-même. C’est en effet de la confrontation entre la libido, d’abord catalysée par le principe de plaisir du Ça, et du principe de réalité, que se formeront plus tard le Surmoi et le Moi, la libido se calme quand elle se confronte au réel. Ça se heurte le plus souvent, et le plus violemment, au Surmoi qui est le centre des normes imposées des interdits (par la société, la morale, la déontologie...). Le Surmoi interdit la satisfaction des pulsions du Ça et les refoule. Cette lutte intérieure génère des conflits qui s'extériorisent par le Moi, tiraillé par les exigences pulsionnelles du Ça d'une part, et les interdits moraux du Surmoi d'autres part.
Vous retrouverez plus d'explications dans les articles du Moi et du Surmoi.
Voici un schéma explicatif regroupant les instances psychiques, que j'ai replacé dans une échelle de temps où l'on voit les différents stades de notre évolution enfantine, toujours d'après les théories de Freud, mais aussi d'après d'autres psychanalystes. Il s'agit d'un schéma vulgarisé comme cet article et ceux vers lesquels il renvoie pour tenter de comprendre l'organisation de notre psyché, d'un point de vue psychanalytique.
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