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Sommaire
- Qu'est-ce que le LSD ?
- Quels sont les effets du LSD ?
- Comment ça se consomme ?
- Comment ça se dose ?
- Combien de temps ça dure ?
- Comment savoir si mon produit est bien du LSD?
- Quels sont les mélanges à éviter ?
- Quels sont les risques ?
- Quelques conseils pour réduire les risques
- Légalité
- Durée de détection
- Liste des effets
1. Qu’est-ce que le LSD ?
Le LSD (également appelé acide) est un hallucinogène psychédélique de la classe des lysergamides, qui agit en activant les récepteurs à sérotonine et, dans une moindre mesure, les récepteurs à dopamine[1].Pur, le LSD se présente sous forme de cristaux. Mais comme il se dose très bas (ça se compte en microgramme), afin de faciliter le transport et le dosage, on le vend sous forme de gouttes (dilué dans un liquide), en carton/buvard (imprégné sur de petits carrés de papier) ou en micro-pointes (petits comprimés). Les cartons viennent de grands dessins (« planches »), qu’on immerge dans une solution de LSD pour les imprégner, avant de les découper en petits cartons.
Planche de buvards de LSD
Initialement utilisé en recherche psychiatrique, la consommation de LSD à des fins récréatives s’est rapidement popularisée[2].
2. Quels sont les effets du LSD ?
Le LSD est principalement consommé pour ses propriétés hallucinogènes et euphorisantes. Ses effets sont complexes et dépendent beaucoup de l’environnement (setting) et de l’état d’esprit de l’usager (set).À dose légère à modérée, il induit un changement d’humeur et des modifications de la perception avec des distorsions visuelles plus ou moins prononcées.
À dose conséquente, les distorsions peuvent devenir de vraies hallucinations voire s’accompagner d’une perte de contact avec la réalité.
Le cours des pensées est également modifié, avec une tendance à faire des liens inhabituels entre les idées et à se focaliser sur les impressions du moment. Le LSD a également des propriétés stimulantes et peut induire de la tension musculaire, de la vasoconstriction et de l’agitation même après la fin du trip.
Les effets recherchés sont généralement les distorsions visuelles, un sentiment d’immersion et un ressenti plus intense des événements pendant le trip. Mais le changement d’humeur peut également se manifester par de l’anxiété, et la focalisation sur le moment présent devient vite problématique quand l’environnement n’est pas adapté.
Le LSD n’est donc pas systématiquement euphorisant, et il est important de soigner le contexte de la consommation.
3. Comment ça se consomme ?
Oral : en avalant directement le buvard/la goutte/la micropointe, ou dilué dans une boisson. C’est la voie d’administration la plus courante.Sublingal/rectal/nasal : le LSD est très bien absorbé par les muqueuses (de la bouche, du nez, rectale…) mais la prise orale reste recommandée (voir la section "conseils pour réduire les risques").
Inhalation : détruit par la chaleur, le LSD ne peut pas être fumé.
L’injection intraveineuse ou intramusculaire sont possibles : c’est même la voie la plus courante dans les essais cliniques, qui disposent de LSD pur. Mais l’injection est peu probable en dehors de cadre, le LSD étant difficile à extraire des supports sur lesquels il est vendu (buvard, goutte, comprimé…).
Cutanée : le LSD n’est pas absorbé la peau[3]. Cela signifie que contrairement à une croyance répandue, on ne peut pas faire triper quelqu’un en le touchant.
4. Comment ça se dose ?
Les effets sont sensibles dès 15 µg (microgrammes). Les effets médians apparaissent à partir d’1µg/kg (soit 60µg pour une personne de 60kg)[4]. Pour une première expérience, il n’est pas recommandé de dépasser les 100µg. La disponibilité de l’estomac joue sur le dosage : manger un repas lourd empêcherait l'absorption de jusqu'à la moitié du produit ![17]Le tableau ci-dessous est une compilation des rapports d’usagers sur divers sites de RdR dont : Erowid, Psychonautwiki, Tripsit… À noter que les dosages des cartons étant souvent surestimés, ces dosages sont probablement biaisés vers le bas ! Pour beaucoup de personnes, 150µg sont déjà une expérience très forte !
Puissance des effets | Dosage oral |
Perceptibles | 10 µg |
Faibles | 20 - 70 µg |
Moyens | 70 - 150 µg |
Forts | 150 - 250 µg |
Très forts | 250+ µg |
Le LSD n'est pas vendu sous forme pure, mais sur des supports où il est pré-dosé. Malheureusement, le dosage annoncé par le vendeur est la plupart du temps faux, et souvent surestimé (comme le montrent les bases de données d’analyses quantitatives, tels que DrugsData.org).
Rien, dans l’apparence d’un carton, ne peut indiquer son dosage. Des cartons décorés avec le même motif peuvent contenir des dosages complètement différents : il suffit que deux planches à buvard ayant le même motif ait été imprégnées de solution à des concentrations différentes. Les cartons “sandwich” faits de deux buvards collés n’indiquent pas un dosage LSD élevée, car un carton classique peut contenir de grandes quantités de LSD. C’est plutôt l’indice de la présence d’un autre produit, qui ne tiendrait pas sur un buvard normal, car nécessitant des dosages plus élevés (de l'ordre du milligramme).
En réalité donc, la plupart des consommateur·ices n'ont aucune idée des doses qu'els prennent. Le seul moyen d'y remédier est de faire analyser son produit (voir partie 6) ou d'essayer quelques semaines avant avec une petite fraction du carton afin d'en évaluer la puissance. Dans le doute, si on n'a le temps, il faut mieux couper le carton en deux, au cas où il serait surdosé.
5. Combien de temps ça dure ?
Les premiers effets se font sentir dans un intervalle très variable, de 15min à plus d'une heure après la prise. Cela dépend notamment de si l'on a mangé avant et en quelle quantité : quand l'estomac est plein, les effets arrivent plus tard. Le pic arrive généralement au bout de 1h30 à 2h30 [18]. La durée totale de la montée varie selon les individus et le contexte.Le trip dure au total de 8 à 12h [1], bien que des témoignages rapportent des effets durant jusqu’à 20h. Les effets résiduels peuvent inclure de légères hallucinations (en particulier les yeux fermés), et une stimulation qui empêche de dormir.
Les durées sont tirés d’une compilation des rapports d’usagers sur divers sites de RdR dont : Erowid, Psychonautwiki, Tripsit….
Phase | Durée de la phase |
Début (onset) | 15 - 60 min |
Montée (come-up) | 15 - 90 min |
Pic / plateau | 3 - 6 heures |
Descente (offset) | 3 - 5 heures |
Total | 8 - 12 heures |
Effets résiduels (after effects) | 2 - 5 heures |
6. Comment savoir si mon produit est bien du LSD ?
Faire analyser mon produit par un tiers
Le LSD peut être identifié par diverses techniques analytiques, proposées par des CAARUD et des associations, dans leurs locaux et parfois directement en milieu festif, ainsi qu’en ligne en passant par ce forum. Pour en savoir davantage, nous t’invitons à consulter ce topic.Pour l’instant, l’analyse quantitative de LSD (pour connaître le dosage) n’est possible que dans la région PACA auprès du DrugLab. Si vous habitez dans cette région, vous pouvez vous renseigner auprès du CAARUD le plus proche de chez vous.
Tester moi-même mon produit avec des réactifs
Les tests réactifs se présentent sous forme de liquides, cristaux ou bandelettes, qui changent de couleur au contact de certaines drogues. L’explication, c’est qu’ils contiennent des produits chimiques qui, au contact de certaines drogues, réagissent et produisent d’autres produits chimiques, dont la couleur dépend de la drogue. Ces tests permettent donc de détecter la présence de certaines drogues.En pratique, on dépose une petite quantité de la drogue à tester dans un récipient. On le met en contact avec le test (goutte, cristal, papier) et on attend que la réaction ait lieu. Au bout de quelques dizaines de secondes, le test prend (ou non) une couleur en fonction de la drogue à laquelle il réagit. Il suffit ensuite de se reporter à la charte des couleurs du test pour interpréter le résultat.
Cependant, un test peut réagir de la même façon avec différentes drogues. C’est pourquoi un seul test n’est jamais suffisant pour identifier formellement une drogue. Pour s’assurer du résultat, il est nécessaire de faire plusieurs tests différents (on dit qu’on les croise). Le mieux est de suivre un ordre spécifique en fonction de la substance que l’on souhaite analyser.
Pour une identification rapide du LSD, testez dans cet ordre :


Les lysergamides (la famille chimique du LSD) sont visibles avec les ultraviolets (lampe UV, lumière noire…). Cette méthode est insuffisante pour révéler le LSD directement sur un buvard. Néanmoins, diluer son produit dans une faible quantité d’eau, et l’étaler sur un support, peut révéler des traces luminescentes.
7. Quels mélanges sont à éviter ?
LSD + cannabis : augmente la confusion et l’intensité.LSD + stimulant : augmente la vasoconstriction, peut augmenter l’anxiété et les boucles de pensée.
LSD + lithium : De nombreux témoignages affirment qu'il y a davantage de risque épileptique, et des anecdotes médicales parlent d'une forte augmentation des effets du LSD, jusqu'à des états comateux[19]. Cette combinaison est fortement découragée[5].
LSD + antidépresseur : Peu d'informations sont disponibles sur le sujet. Les ISRS (fluoxétine, paroxétine, sertraline, trazodone) et IMAO sont réputés diminuer les effets du LSD selon cette étude[7], bien qu'un patient sous fluoxétine ait expérimenté une augmentation. Les antidépresseurs tricycliques, quant à eux, augmenteraient les effets du LSD [8].
8. Quels sont les risques ?
- Simplement passer un mauvais moment. La prise de LSD dans un mauvais contexte, propice à l'anxiété, peut amener des effets vécus comme pénibles par l'usager. D'où l'importance de soigner le set & setting.
- La consommation d’un produit qui n’est pas du LSD. Certains nouveaux produits de synthèse (NPS) comme le DOC ou le 25C-NBOME se dosent en quantités assez petites pour tenir sur un buvard ou dans une goutte. Ces drogues ont des risques d’overdose bien plus élevés que le LSD, plusieurs décès ont été rapportés[6].
- L'acide est déconseillé pour les personnes avec des troubles délirants, car ses effets imiteraient ceux de la psychose[10]. Néanmoins, ce point de vue est peu fondé expérimentalement et la question reste peu étudiée.
- Le LSD a des effets parfois imprévisibles pouvant amener des comportements délirants voire dangereux pour soi ou autrui, particulièrement en cas de polyconsommation ou de prises répétées.
- A ce jour, aucun décès n’est directement imputable à une overdose de LSD, néanmoins les doses massives peuvent engendrer des complications respiratoires, de la vasoconstriction, de l'hyperthermie, et nécessiter un traitement hospitalier[9]. [11]
- Augmentation de la température corporelle, amplifiée selon l’environnement et l’activité physique intense[12].
9. Quelques conseils pour réduire les risques
- Si c’est la première fois, essayer quelques semaines avant avec une petite quantité de LSD afin de se familiariser avec les effets.
- Soigner le set & setting : choisir un moment où l’on a pas de responsabilité particulière (lendemain compris), préférer un lieu où l’on se sent à l’aise, avec des personnes qui nous mettent en confiance. Éviter les lieux dangereux (étendues d’eau, risques de chute, de se perdre…).
- Éviter de consommer seul·e, et surveiller/prendre soin de son entourage si tout le monde consomme.
- Éviter de consommer quand on est fatigué ou quand on n’a pas le moral.
- Éviter de consommer en cas de maladie psychiatrique (ou au moins, bien se renseigner avant).
- Ne pas consommer par pression sociale.
- Éviter de consommer avant 20-25 ans.
- Faire analyser son produit.
- Les dosages annoncés sont souvent faux : commencer par une petite quantité au cas où ce serait plus fort qu’annoncé.
- Si peu ou pas d’effets, attendre au moins 2h avant de consommer à nouveau, car la montée peut mettre du temps à arriver.
- Avaler le buvard plutôt que le garder en bouche, afin de diminuer le risque de consommer un produit qui n’est pas du LSD : par exemple, les 25x-NBOME ne sont pas actifs par voie orale.
- Éviter les mélanges ou les faire en conscience, y compris avec les médicaments.
- Bien s’hydrater (0.5L d’eau par heure en cas d’activité physique)
- Ne pas prendre la route le jour même de la consommation de LSD : même si on se sent en forme, un trip de LSD fatigue énormément, augmente le temps de réaction, et peut laisser de légères hallucinations longtemps après la prise. C’est important pour vous, mais aussi pour les autres qui partagent la route avec vous.
- Un trip peut être intense : espacer les prises (minimum 2 semaines, si possible davantage) pour se laisser le temps de digérer.
10. Légalité
En France, le LSD est classé comme un stupéfiant, au même titre que la cocaïne ou l’héroïne. Son utilisation et sa possession sont passibles de 3750€ d’amende et d’un an d’emprisonnement[13].En Suisse, le LSD est classé comme stupéfiant. Son utilisation et possession sont passibles de jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et d’une amende[14].
En Belgique, utilisation et possession sont passibles d’un emprisonnement de 3 mois à 5 ans et d’une amende de 1000 à 100’000€[20].
11. Durée de détection
Dans le sang : Jusqu’à 16h après pour 200ug (la demi-vie est estimée autour de 2.6h[16].Dans les urines : Jusqu’à 5 jours après, via la présence de métabolites[11].
12. Liste des effets
Liste non exhaustive, tirés d’une compilation des rapports d’usagers sur divers sites de RdR dont : Erowid, Psychonautwiki, Tripsit….Effets physiques
- Stimulation
- Amplification des sensibilités tactiles et visuelles
- Augmentation de l’endurance, sensation de légèreté
- Augmentation du rythme cardiaque[21]
- Augmentation de la pression sanguine [21]
- Mydriase (dilatation des pupilles)
- Déshydratation
- Tension musculaire
- Hyperthermie
Effets cognitifs
- Euphorie
- Accélération de la pensée
- Connexion entre des idées éloignées
- Émotions, sensibilité amplifiées
- Anxiété
- Paranoïa
- Perception du temps altérée
- Mémoire diminuée
- Synesthésie
- Hallucinations
Sources
1. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/14761703/2. https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/02791072.1985.10524326
3. https://www.erowid.org/general/conferences/conference_mindstates4_nichols.shtml
4. https://maps.org/images/pdf/books/lsdmyproblemchild.pdf
5. https://erowid.org/chemicals/lsd/lsd_interactions.shtml
6. https://www.erowid.org/chemicals/2ci_nbome/2ci_nbome_death.shtml
7. https://www.nature.com/articles/1380431
8. https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/0166432896001027
9. https://emedicine.medscape.com/article/1011615-treatment
10. https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/02791072.1985.10524331?journalCode=ujpd20
11. https://maps.org/research-archive/w3pb/2008/2008_Passie_23067_1.pdf
12. https://doi.org/10.1001/jama.1971.03190110067020
13. https://www.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGIARTI000038369274/2020-03-24/
14. https://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19981989/index.html#fn-#a19-1
15. https://www.afmps.be/sites/default/files/content/INSP/NARC/kb-ar-20170906.pdf
16. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5591798/
17. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/5007719/
18. https://onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.1111/j.1755-5949.2008.00059.x
19. https://doi.org/10.1111/j.1755-5949.2008.00059.x
20. https://www.afmps.be/sites/default/files/content/INSP/NARC/kb-ar-20170906.pdf
21. https://www.biologicalpsychiatryjournal.com/article/S0006-3223(14)00909-3/fulltext
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